Répertoire toxicologiqueFiche complète
Numéro CAS : 10024-97-2
Formule moléculaire brute : N2O
Noms français :
Noms anglais :
Fabrication de propergol, agent anesthésiant
Mise à jour : 1997-04-03
Gaz incolore
Mise à jour : 1994-05-15
InflammabilitéCe produit est ininflammable.
Moyens d'extinctionInformations supplémentaires: Eau pulvérisée, dioxyde de carbone, agents chimiques secs.
Techniques spécialesFermer la valve de la bonbonne. Porter un appareil respiratoire autonome. Refroidir avec de l'eau les contenants exposés.
Mise à jour : 1999-12-21
Se référer à la méthode d'analyse 39-A de l'IRSST.
Pour obtenir la description de cette méthode, consulter le «Guide d'échantillonnage des contaminants de l'air en milieu de travail» ou le site Web de l'IRSST à l'adresse suivante:
http://www.irsst.qc.ca/-RSST10024-97-2.html
StabilitéCe produit est instable dans les conditions suivantes: Lorsqu'il est chauffé à plus de 300 degrés Celsius, il se décompose violemment. Il peut former un mélange explosif avec l'air.
IncompatibilitéCe produit est incompatible avec ces substances: Il réagit violemment avec l'aluminium, le bore, le sodium, l'hydrazine, la phosphine, le phényllithium, l'hydrure de lithium, les matières oxydables.
Produits de décompositionInformation non disponible
Mise à jour : 2015-04-27
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. La manipulation doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tel que le RSST (notamment la section X), le RSSM et le CSTC.Pour en savoir plus.
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. L’entreposage doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tel que le RSST (notamment la section X), le RSSM et le CSTC. Selon la situation, le chapitre Bâtiment du Code de sécurité et le CNPI peuvent également s'appliquer. Pour en savoir plus.
Mise à jour : 2001-12-17
Ce produit est absorbé par les voies respiratoires.
Absorption
Distribution
Métabolisme
Excrétion
Mise à jour : 2020-01-23
Ce produit n'est pas irritant mais il y a possibilité de gelure au contact du gaz liquéfié.
Les études publiées tendent à montrer que le protoxyde d'azote n'exerce pas d'effet néfaste à basse concentration. Une batterie de tests effectués chez 24 volontaires exposés à 50 ppm pendant 4 heures n'a pas mis en évidence d'effets psychomoteurs (temps de réaction, analyse du stress, tâches audiovisuelles, etc.). Ceci a été confirmé par d'autres études.
Un délai de réponse accru à certains stimuli a été observé chez des volontaires exposés à 100 000 ppm pour de brèves périodes.
L'exposition de patients à des concentrations anesthésiantes a un effet sur le système nerveux central pouvant causer des nausées, des vomissements, des douleurs abdominales, de l'analgésie, de la narcose et l'asphyxie. Les cas de surexposition peuvent entraîner des lésions cérébrales et un arrêt cardiaque.
Une étude a été effectuée chez plus de 30 000 dentistes et 30 000 assistants dentaires exposés pendant plus de 3 000 heures sur une période de 10 ans dans des locaux mal ventilés. On a noté que les symptômes tels les engourdissements et les fourmillements dans les mains et les jambes ainsi que les faiblesses musculaires étaient quatre fois plus fréquents chez les dentistes et trois fois plus fréquents chez les assistants, que chez les témoins.
L'abus de cette substance produit de graves effets sur le système nerveux périphérique. Aux symptômes mentionnés plus haut s'ajoutent des troubles de l'équilibre et de la marche, l'incontinence, l'impuissance, une ataxie et des troubles sensitifs. Dans ces cas, la réversibilité est partielle.
Quelques études épidémiologiques rapportent une incidence accrue de maladies hépatiques et rénales chez le personnel oeuvrant en anesthésie. Cependant, il est probable qu'il s'agissait d'expositions mixtes; de plus, le niveau d'exposition était inconnu. Les mêmes effets ont été observés chez des dentistes et leurs assistants exposés à des concentrations importantes.
L'administration de 500 000 ppm à des patients pendant plusieurs semaines a entraîné une aplasie de la moelle osseuse. Ces changements étaient réversibles suite à l'arrêt du traitement.
Aucune donnée concernant la sensibilisation respiratoire et cutanée n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées.
Mise à jour : 2001-05-01
Placenta
Le transfert placentaire a été observé chez des femmes anesthésiées (500 000 à 700 000 ppm; pendant 2 à 19 minutes) (Hay, 1978; Max et al., 1970). Le niveau foetal de protoxyde d’azote était égal à celui de la mère pendant les 30 minutes qu'a duré l’administration (Stenger, 1969).
Développement prénatal
Cohen et al. (1980) ont observé une augmentation du taux d’avortement et d'anomalies congénitales chez des assistantes dentaires et des anesthésistes américaines exposées (concentrations non rapportées, 1 à 8 heures/semaine). Axelsson et al. (1996) ont rapporté que l’exposition au protoxyde d’azote dans les bureaux dentaires aux États-Unis peut dépasser 1 000 ppm.
Rowland et al. (1992) ont observé une agmentation des avortements spontanés chez des assistantes dentaires exposées pendant plus de 5 heures/semaine dans des locaux mal ventilés.
Plusieurs études ont identifié un risque élevé d’avortement spontané chez le personnel des salles d’opération exposé à de basses concentrations d'anesthésiques, incluant le protoxyde d’azote. Néanmoins, on a trouvé que le taux d'avortement n’est pas plus élevé que dans les autres unités (Aldridge et Tunstall, 1986).
Par contre, dans une étude récente de Axelsson et al. (1996), on n’a pas observé de risque plus élevé d’avortement spontané parmi les sages-femmes exposées à des concentrations " beaucoup plus basses " (valeur non rapportée) pendant l’accouchement.
Deux autres études chez le personnel des salles d’opération n’ont pas démontré d'augmentation du risque d’avortement spontané relié à l’exposition aux anesthésiques (Ericson et Kallen, 1985; Hemminki et al., 1985).
Chez l'animal
Les effets sur le développement prénatal ont été observés chez des animaux exposés de façon continue (24 heures/jour) à des concentrations non usuelles pour l’exposition des travailleurs (500 000 à 750 000 ppm). Cependant, après des expositions intermittentes à des concentrations inférieures, les effets étaient majoritairement négatifs.
Développement postnatal
Holson et al. (1995) ont exposé des rats à 1 000, 5 000 et 10 000 ppm (6 heures/jour pendant la gestation). Aucun effet neurocomportemental n’a été observé chez des ratons âgés de 6 à 100 jours.
Après l’exposition des rats (10 000 ppm ; 6 heures/jour; 5 jours/semaine; pendant 1, 2 ou 3 semaines de gestation), Viera et al. (1978) ont observé un retard de croissance chez des ratons jusqu’à l’âge de 8 semaines (fin de l’expérience).
L’exposition prénatale des souris (50 000 à 350 000 ppm, 4 heures/jour; les jours 6 à 15 de la gestation) a entraîné une hyporéactivité en réponse à des stimuli acoustiques ou tactiles à l’âge de 60 et 95 jours (Rice et Millan, 1985 ; Rice, 1990). Chez les rats exposés de façon identique, ces effets n’ont pas été observés jusqu’à l’âge de 150 jours (Rice, 1989).
Après une exposition continue des souris (100 000 et 500 000 ppm; les jours 11 à 15 de la gestation), une augmentation des anomalies cranio-faciales a été observée chez des souriceaux âgés de 43 jours. Chez des souris exposées à 500 000 ppm, l’incidence de la fente palatine a été le double de celle des témoins (Pooler et al., 1981). Mais, étant donné que les souris sont particulièrement susceptibles à la fente palatine, la pertinence de ces résultats est douteuse (Mazze et al., 1986).
L’exposition des souris (750 000 ppm; 6 heures/jour le jour 14 de la gestation) a causé une réduction du poids foetal, mais pas de réduction du poids des nouveau-nés. Les auteurs ont observé des changements histologiques dans le mésencéphale des souriceaux examinés les jours 0, 1 et 2 après la naissance et un retard dans le développement et dans l’apparition des réflexes et des aptitudes locomotrices pendant les premiers 23 jours postnataux. (Rodier et al., 1986; Rodier, 1986; Koeter et Rodier, 1986).
Mullenix et al. (1986) ont observé une augmentation ou une diminution de l’activité motrice aux âges de 1 et 5 mois chez des rats mâles et femelles suivant une exposition prénatale (750 000 ppm; 8 heures/jour; jours 14 et 15 de la gestation).
Effet sur le système reproducteur
Chez la femelle
Deux études de Kugel et al. (1989, 1990) rapportent que le cycle oestral a été affecté (durée prolongée du proestrus) chez les rats exposés à 500 ppm (8 heures/jour pendant 35 jours) ou à 300 000 ppm (8 heures/jour pendant 4 jours), mais il s’est rétabli après l'arrêt de l’exposition.
Les études avec des souris femelles (5 000 à 800 000 ppm , 4 heures/jour pendant 5 jours/semaine durant 4 à 14 semaines) n’ont pas trouvé d’effet sur les cellules germinales (Land et al., 1979, 1981; Mazze et al., 1983).
Chez le mâle
Les spermogrammes des anesthésistes exposés aux différents gaz (surtout au protoxyde d’azote; < 50 ppm pendant au moins un an) n’ont pas été différents de ceux des témoins (Wyrobek et al.,1981).
Après une exposition des rats (5 000 ppm; 6 heures/jour, 5 jours/semaine pendant 4 semaines), une réduction du nombre et des anomalies morphologiques ont été observées dans les spermatozoïdes (Vieira et Cleaton-Jones, 1980). Après l’accouplement, le nombre d’animaux par portée ainsi que le poids et la taille des ratons ont été réduits pendant les 8 semaines d’observation (Vieira et al., 1983).
Les études avec des souris (5 000 à 800 000 ppm; 4 heures/jour, 5 jours/semaine pendant 4 à 14 semaines) n’ont pas trouvé d’effet sur les spermatozoïdes (Land et al., 1979, 1981; Mazze et al., 1983) ou sur le poids des testicules (Rice et al., 1985; Mazze et al., 1983).
Rice et al. (1985) n’ont observé aucun effet sur le poids ou sur la morphologie des testicules après l’exposition des souris (5 000, 50 000 et 500 000 ppm; 4 heures/jour, 5 jours/semaine pendant 14 semaines).
Effet sur la fertilité
Rowland et al. (1995) ont observé une diminution de la fertilité (augmentation de la durée requise pour devenir enceinte) chez des assistantes dentaires (concentrations non rapportées, aucun système de récupération des gaz; plus de 3 heures/semaine).
Cohen et al. (1980) ont observé une augmentation des avortements spontanés chez des épouses de dentistes exposés (plus de 8 heures/semaine). Mais cette observation n’a pas été corroborée dans deux autres études (Cohen et al., 1974; Knill-Jones et al., 1975).
La fertilité (% gestante) des rats exposés à 500 ppm (8 heures/jour pendant 35 jours) a été réduite. Mais il n'y a eu aucun effet sur le nombre d’animaux par portée ou le poids à la naissance (Kugel et al.,1989). Une autre étude de Kugel et al. (1990) indique une baisse de 50 % de la fertilité chez les rats femelles exposés à 300 000 ppm (8 heures/jour pendant 4 jours).
Dans l’étude de Holson et al. (1995), des rates ont été accouplées avec les rats mâles exposés à 1 000, 5 000 et 10 000 ppm (6 heures/jour , 6 jours/semaine pendant 9 semaines). Aucun effet sur la fertilité n’a été observé dans le test de la dominance létale.
L’exposition de souris mâles (5 000, 50 000 et 500 000 ppm ; 4 heures/jour , 5 jours/semaine pendant 9 semaines) n’a pas eu d’effet sur la fertilité, le nombre des animaux dans les portées ou sur le poids ou la taille des nouveaux-nés (Mazze et al., 1982).
L’exposition de souris mâles (800 000 ppm; 4 heures) n’a pas eu d’effet sur plusieurs indices de la fertilité des nouveaux-nés à l'exception d'une diminution pondérale (Friedler et Meadows, 1987).
Effet hormonal
Une étude (Kugel et al., 1990) indique une augmentation de la LH-RH (hormone de libération de la lutéostimuline qui joue un rôle critique dans l’ovulation) chez les rats exposés (300 000 ppm; 8 heures/jour pendant 4 jours) .
Le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) considère que l'exposition aux anesthésiques volatils est inclassable quant à sa cancérogénicité pour l'homme.
Effet cancérogène
Chez l'humain Cohen et al. (1980) n'ont pas trouvé d'augmentation de l'incidence des cancers chez des assistantes dentaires américaines exposées au protoxyde d’azote (concentrations non rapportées, 1-8 heures/semaine). Chez l'animal Il n'y a eu aucune augmentation de l'incidence des tumeurs chez les souris femelles et mâles exposées (100 000 ou 400 000 ppm; 2-4 heures/jour, 5 jours/semaine pendant 17-78 semaines (Baden et al., 1986). Deux autres études ont aussi rapporté des résultats négatifs. Néanmoins, la durée de l’exposition était trop courte (24 expositions, intervalle de 2 à 3 jour) (Eger et al., 1978) ou les concentrations utilisées étaient trop basses (50 et 500 ppm) (Coate et al., 1979) pour permettre un évaluation adéquate de la cancérogénicité.
Chez l'humain
Cohen et al. (1980) n'ont pas trouvé d'augmentation de l'incidence des cancers chez des assistantes dentaires américaines exposées au protoxyde d’azote (concentrations non rapportées, 1-8 heures/semaine).
Il n'y a eu aucune augmentation de l'incidence des tumeurs chez les souris femelles et mâles exposées (100 000 ou 400 000 ppm; 2-4 heures/jour, 5 jours/semaine pendant 17-78 semaines (Baden et al., 1986). Deux autres études ont aussi rapporté des résultats négatifs. Néanmoins, la durée de l’exposition était trop courte (24 expositions, intervalle de 2 à 3 jour) (Eger et al., 1978) ou les concentrations utilisées étaient trop basses (50 et 500 ppm) (Coate et al., 1979) pour permettre un évaluation adéquate de la cancérogénicité.
Effet mutagène
Études in vivo
Aucune augmentation des échanges de chromatides- soeurs ou des aberrations chromosomiques dans les lymphocytes des sujets exposés (25 à 900 ppm; ou 4,2 à 6,2 µg/L protoxyde d'azote dans le sang) n'a été observée lors de plusieurs études (Greim, 1991)
Chang et al. (1996) ont observé une formation élevée des micronoyaux dans les lymphocytes des infirmières exposées au protoxyde d'azote (concentration non mesurée, la concentration des autres anesthésiques était négligeable).
Études in vitro
Hoerauf et al. (1999) ont observé une augmentation des échanges de chromatides-soeurs dans les lymphocytes humains exposés à 500 000 ppm, mais les tests avec les cellules ovariennes du hamster chinois et du locus spécifique avec les cellules V79 ont été négatifs dans trois autres études (750 000 à 810 000 ppm). Aucune anomalie dans les noyaux n’a été observée dans les cellules V79 (Greim, 1991).
Effet mutagène héréditaire
Le test de la dominance létale (1 000, 5 000 et 10 000 ppm; 6 heures/jour; 6 jours/semaine pendant 9 semaines) a été négatif chez les rats mâles exposés (Holson et al.,1995).
CL50
InhalationEn cas d’inhalation, amener la personne dans un endroit aéré.
Contact avec les yeuxEn cas de gelure, appeler immédiatement le Centre antipoison ou un médecin.
Contact avec la peauEn cas de gelure, appliquer de l’eau tiède et consulter immédiatement un médecin.
Mise à jour : 1999-11-01
Danger
Peut provoquer ou aggraver un incendie; comburant (H270) Contient un gaz sous pression; peut exploser sous l’effet de la chaleur (H280) Peut nuire à la fertilité ou au foetus (H360)
Divulgation des ingrédients
Mise à jour : 2014-03-17
Classification
Numéro UN : UN1070
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.