Répertoire toxicologiqueFiche complète
Numéro CAS : 100-51-6
Formule moléculaire brute : C7H8O
Noms français :
Noms anglais :
L'alcool benzylique est présent naturellement dans plusieurs plantes (dont certaines à partir desquelles on extrait des huiles essentielles) et dans certains aliments.Le produit commercial est généralement issu de synthèse, et il est disponible sous plusieurs catégories de qualité. La catégorie technique doit contenir au moins 98 % d'alcool, alors que les autres catégories doivent en contenir au moins 99 %. La catégorie photo contient un antioxydant (0,01 à 0,02 % d'éther monométhylique d'hydroquinone ou d'éther monobenzylique d'hydroquinone) pour prévenir la formation de benzaldéhyde.
L'alcool benzylique est utilisé dans de multiples domaines. On le trouve comme solvant dans :
Il sert aussi d'accélérateur dans certains systèmes de développement photographique, et d'agent antimicrobien dans des préparations pharmaceutiques. Il est également utilisé comme matière première en synthèse organique, notamment pour les esters benzyliques. On le trouve aussi ajouté à certains aliments, comme arôme artificiel ou flaveur.
En tant qu'additif alimentaire, l'alcool benzylique est classé « généralement reconnu inoffensif » (GRAS, "generally regarded as safe") par la FDA (Food and Drug Administration) américaine.
Mise à jour : 2008-02-22
L'alcool benzylique est un liquide transparent, incolore, à faible odeur aromatique.
En milieu de travail, l'exposition à l'alcool benzylique se fait principalement par les brouillards et le contact avec le liquide, en raison de son point d'ébullition élevé (passablement plus élevé que celui de l'eau) et de sa très faible volatilité (plus de 1 000 fois plus faible que celle de l'eau).
Exposition aux vapeurs et aux brouillards :
En général, l'exposition aux vapeurs d'alcool benzylique est faible, en raison de sa très faible volatilité. Il n'existe pas de valeur d'exposition admissible pour l'alcool benzylique au Québec. Cependant, l'American Industrial Hygiene Association (AIHA) propose une valeur moyenne pondérée de 10 ppm (44,2 mg/m³) pour l'alcool benzylique. Cette valeur peut être facilement atteinte en milieu de travail si des manipulations ou des opérations mécaniques génèrent un brouillard, ou si le liquide est chauffé.
Exposition au liquide :Suite à un contact accidentel du liquide avec la peau, il est nécessaire d'utiliser du savon et de l'eau pour l'éliminer, à cause de sa faible solubilité dans l'eau.
Inflammabilité
L'alcool benzylique peut s'enflammer s'il est chauffé fortement et en présence d'une source d'ignition.
Explosibilité
Les vapeurs d'alcool benzylique peuvent former un mélange explosif avec l'air.
Moyens d'extinction
Utiliser du dioxyde de carbone (CO2), des poudres chimiques sèches, de l'eau pulvérisée ou de la mousse antialcool.
Les jets d'eau peuvent favoriser la propagation de l'incendie.
Techniques spéciales
Porter un appareil de protection respiratoire autonome. Éloigner les contenants de la zone d'incendie si cela peut se faire sans risque. Refroidir avec de l'eau pulvérisée les contenants exposés.
Monoxyde de carbone, dioxyde de carbone.
La Loi sur la santé et la sécurité du travail vise l'élimination des dangers à la source. Lorsque des mesures d'ingénierie et les modifications de méthode de travail ne suffisent pas à réduire l'exposition à cette substance, le port d'équipement de protection individuelle peut s'avérer nécessaire. Ces équipements de protection doivent être conformes à la réglementation.
Voies respiratoires
L'alcool benzylique n'étant pas inclus à la liste des contaminants de l'annexe I du RSST, il n'y a pas de niveau de concentration dans l'air dans le milieu de travail à partir de laquelle on doit porter un appareil de protection respiratoire.
Peau
Porter un équipement de protection de la peau. La sélection d'un tel équipement dépend de la nature du travail à effectuer.
Yeux
Porter un équipement de protection des yeux s'il y a risque d'éclaboussures. La sélection d'un protecteur oculaire dépend de la nature du travail à effectuer et, s'il y a lieu, du type de protection respiratoire utilisé.
Bien qu'il n'y ait pas de niveau de concentration dans l'air en milieu de travail à partir de laquelle le port d'un équipement de protection respiratoire soit recommandé, si l'émission de vapeurs ou de particules dans l'air (sous forme de brouillards ou d'aérosol) ne peut être évitée ou si les symptômes d'irritation des voies respiratoires persistent, les équipements de protection respiratoire suivants peuvent être suggérés :
Les équipements de protection de la peau doivent être conformes à la réglementation.
Les gants suivants sont recommandés :
Les équipements de protection des yeux doivent être conformes à la réglementation.
Lorsqu'il y a risque d'éclaboussures ou présence de brouillards, des lunettes étanches à coques ou des lunettes étanches à monture monobloc sont recommandées. Dans certains cas (par exemple, en cas de port de lunettes correctrices), une visière (écran facial) peut également être recommandée.
Stabilité
L'alcool benzylique est stable dans les conditions normales d'utilisation. Cependant, il s'oxyde lentement, en benzaldéhyde, au contact de l'air.
IncompatibilitéL'alcool benzylique est incompatible avec les agents oxydants forts.
À température ambiante, l'alcool benzylique pur n'est pas corrosif pour la plupart des métaux et leurs alliages, à l'exception du cuivre et de certains types de laiton. Il attaque cependant certains plastiques tels le PVC (chlorure de polyvinyle), le nylon, l'ABS (acrylonitrile-butadiène-styrène), le SAN (styrène-acrylonitrile), le polyuréthane, l'acétate de cellulose, le nitrate de cellulose, le PPO-NORYL (oxyde de polypropylène), le PSU-UDEL (polysulfone), le polycarbonate, les THERMOSTET (polyester d'acide isophtalique, renforcé de résine furanne et d'amiante, ester vinylique et époxy renforcé de verre), l'éthyl cellulose, le PMP (polyméthylpentène), le copolymère éthylène-propylène de type IV et l'EVA (acétate de vinyle et d'éthylène).
Produits de décompositionDécomposition thermique : monoxyde de carbone et dioxyde de carbone.
Un mélange d'alcool benzylique et d'acide sulfurique 58 % se décompose de manière explosive vers 180 °C.
À température élevée (plus de 150 °C), un mélange d'alcool benzylique contenant 1 % d'acide bromhydrique et 0,04 % de fer polymérise rapidement et de manière exothermique; l'augmentation rapide de la température, et donc de la pression, peut mener à la rupture du contenant.
Mise à jour : 2015-04-09
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. La manipulation doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tel que le RSST (notamment les sections VII et X), le RSSM et le CSTC.Pour en savoir plus.
Porter un équipement de protection des yeux. Éviter le contact avec la peau. Ne pas boire ou manger pendant l'utilisation. En cas de ventilation insuffisante, par exemple si des symptômes d'irritation des voies respiratoires persistent, le port d'un appareil de protection respiratoire peut être approprié.
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. L'entreposage doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tel que le RSST (notamment les sections VII et X), le RSSM et le CSTC. Selon la situation, le chapitre Bâtiment du Code de sécurité et le CNPI peuvent également s'appliquer. Pour en savoir plus.
Conserver dans un récipient hermétique placé dans un endroit bien ventilé, frais et sec à l'écart de toute source de chaleur et des matières oxydantes.
En cas de fuite ou de déversement, contenir la fuite si on peut le faire sans risque. Éliminer toute source d'ignition du site et ventiler. Porter des gants et des vêtements protecteurs appropriés, ainsi que des lunettes de sécurité et un appareil de protection respiratoire si nécessaire. Ramasser à l'aide de sable, de terre ou d'un autre type d'absorbant non combustible. Mettre dans un contenant hermétique.
Consulter le bureau régional du ministère de l'Environnement.
En milieu de travail, l'alcool benzylique est peu absorbé par les voies respiratoires. Il est peu absorbé par la peau mais très bien par les voies digestives.
Absorption
Distribution
Métabolisme
Excrétion
Ce produit cause une irritation faible de la peau et une irritation sévère des yeux. L'exposition aux vapeurs ou aux brouillards de l'alcool benzylique peut causer l'irritation des yeux et des voies respiratoires supérieures.
Aucune donnée concernant les effets aigus de ce produit n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées. Pour une évaluation complète des propriétés toxicologiques, veuillez vous référer aux autres sections de cette fiche.
L'inhalation à l'aide d'un nébuliseur d'une solution saline bactériostatique contenant de l'alcool benzylique (0,9 %) comme agent de conservation (4 fois par jour pendant 2 semaines) a causé une bronchite (opression à la poitrine, respiration sifflante, toux) chez 4 des 5 volontaires. Un des volontaires exposé au placébo a aussi développé une bronchite.
Des effets sur le système nerveux central (léthargie) ont été observés aux doses les plus élevées (1 000 et 2 000 mg/kg) lors d'une exposition chez le rat et la souris par gavage pendant 16 jours et, chez le rat exposé à 800 mg/kg pendant 13 semaines.
Aucune donnée concernant la sensibilisation respiratoire n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées. Ce produit peut causer de la sensibilisation cutanée.
Il y a peu de cas de sensibilisation cutanée associés à une exposition en milieu de travail. Cependant, plusieurs cas sont rapportés chez des patients utilisant des cosmétiques ou des préparations pharmaceutiques.
Deux poseurs de plancher ont développé une dermite de contact allergique (eczéma). Les symptômes disparaissaient lorsqu'ils cessaient l'exposition et ils revenaient lorsqu'ils étaient de retour au travail. Les tests épicutanés ont donné des résultats positifs à la colle, à la résine époxy et à l'alcool benzylique chez les deux travailleurs. L'atopie des travailleurs n'est pas mentionnée.
Un meuleur de métaux a développé une dermite de contact (rash) lors de l'utilisation d'une nouvelle huile de coupe à son travail. Lorsqu'il n'avait plus de contact avec le produit, les symptômes disparaissaient mais reprenaient lorsqu'il revenait au travail. Les tests épicutanés ont donné des résultats positifs à l'alcool benzylique (1 % dans de la Vaseline). Aucune information sur l'atopie n'était mentionnée dans cette étude.
Un faible pourcentage de résultats positifs a été observé chez des patients lors de tests épicutanés avec l'alcool benzylique dans plusieurs études.
Les tests effectués chez le cochon d'Inde ont donné des résultats variés. L'épreuve de Draize et le test de maximisation (GPMT) ont donné des résultats négatifs tandis que l'épreuve de l'adjuvant complet de Freud et le test épicutané ouvert ont donné des résultats positifs.
De la sensibilisation cutanée a été observée chez des sujets sensibilisés à l'alcool benzylique suite à l'exposition au baume de Pérou puisque ce dernier contient de l'alcool benzylique.
Mise à jour : 2016-07-20
Développement prénatal
Études chez l'animalHazelden et Schuler (1983) ont rapporté une augmentation significative de l’embryotoxicité (diminution pondérale) et de la toxicité maternelle (augmentation de la mortalité, diminution pondérale, autres signes de toxicité) lors d'une étude par gavage chez la souris (0 et 750 mg/kg; jours 7 à 14 de la gestation). Une seule dose a été utilisée. Le laboratoire Environmental Health Research & Testing (1986) a effectué une étude par gavage chez la souris (0 et 550 mg/kg; jours 6 à 15 de la gestation). Aucun effet sur la durée de la gestation, sur l'indice de gestation, sur la survie postnatale, sur le nombre de foetus vivant par portée, sur le poids moyen des portées et sur le poids moyen des foetus n'a été observé. Aucune toxicité maternelle n'a été observée. Une seule dose a été utilisée. Hardin et al. (1987) ont effectué une étude par gavage chez la souris (0 et 750 mg/kg; jours 6 à 13 de la gestation). Une diminution significative du poids corporel et du gain de poids pour les trois premiers jours postnataux ont été observées chez le nouveau-né. Une diminution significative du poids corporel et une importante léthalité (38 %) ont également été observées chez les mères. Aucun effet sur les indices de gestation, le nombre total de résorptions, la durée moyenne de la gestation ou sur le nombre de foetus vivant par portée n'a été observé. Une seule dose a été utilisée. Il s'agit d'une étude exploratoire destinée à sélectionner des substances à étudier.
Études chez l'animalHazelden et Schuler (1983) ont rapporté une augmentation significative de l’embryotoxicité (diminution pondérale) et de la toxicité maternelle (augmentation de la mortalité, diminution pondérale, autres signes de toxicité) lors d'une étude par gavage chez la souris (0 et 750 mg/kg; jours 7 à 14 de la gestation). Une seule dose a été utilisée. Le laboratoire Environmental Health Research & Testing (1986) a effectué une étude par gavage chez la souris (0 et 550 mg/kg; jours 6 à 15 de la gestation). Aucun effet sur la durée de la gestation, sur l'indice de gestation, sur la survie postnatale, sur le nombre de foetus vivant par portée, sur le poids moyen des portées et sur le poids moyen des foetus n'a été observé. Aucune toxicité maternelle n'a été observée. Une seule dose a été utilisée.
Hardin et al. (1987) ont effectué une étude par gavage chez la souris (0 et 750 mg/kg; jours 6 à 13 de la gestation). Une diminution significative du poids corporel et du gain de poids pour les trois premiers jours postnataux ont été observées chez le nouveau-né. Une diminution significative du poids corporel et une importante léthalité (38 %) ont également été observées chez les mères. Aucun effet sur les indices de gestation, le nombre total de résorptions, la durée moyenne de la gestation ou sur le nombre de foetus vivant par portée n'a été observé. Une seule dose a été utilisée. Il s'agit d'une étude exploratoire destinée à sélectionner des substances à étudier.
À ce jour, le RSST, le CIRC, l'ACGIH et le NTP n'ont publié aucune évaluation de la cancérogénicité de l'alcool benzylique.
Effets cancérogènes
Études chez l'animalUne étude par gavage chez le rat (0, 200 et 400 mg/kg; 5 jours/semaine pendant 2 ans) et la souris (0, 100 et 200 mg/kg; 5 jours/semaine pendant 2 ans) n'a pas démontré d'effet cancérogène chez le rat mâle et femelle ainsi que chez la souris femelle. Une augmentation non significative de l'incidence d'adénome du cortex surrénal à la dose la plus élevée (200 mg/kg) a été observée chez la souris mâle. Les auteurs ne considèrent pas que cette augmentation est reliée à l'exposition. Seulement deux doses ont été utilisées (National Toxicology Program, 1989).
Effet sur cellules somatiques
Études chez l'animalUn essai de synthèse non programmée d'ADN chez le rat (0, 300 et 600 mg/kg, voie orale ou injection sous-cutanée) a donné des résultats négatifs. Un essai du micronoyaux sur la moelle osseuse de souris par une voie non usuelle en milieu de travail (injection intrapéritonéale) a donné des résultats négatifs. Études in vitroUn essai de mutation directe sur des lymphomes de souris a donné des résultats positifs avec activation métabolique et négatifs sans activation. Un test d'aberration chromosomique sur des cellules ovariennes de hamster chinois a donné des résultats positifs sans activation métabolique et négatifs avec activation. Un autre test d'aberration chromosomique sur des fibroblastes de hamster chinois a donné des résultats négatifs. Le test d'échange des chromatides soeurs sur des cellules ovariennes de hamster chinois a donné des résultats ambigus. Un essai du bris de brins d'ADN sur l'hépatocyte de rat a donné des résultats positifs à une concentration cytotoxique.
Études chez l'animalUn essai de synthèse non programmée d'ADN chez le rat (0, 300 et 600 mg/kg, voie orale ou injection sous-cutanée) a donné des résultats négatifs.
Un essai du micronoyaux sur la moelle osseuse de souris par une voie non usuelle en milieu de travail (injection intrapéritonéale) a donné des résultats négatifs.
Études in vitroUn essai de mutation directe sur des lymphomes de souris a donné des résultats positifs avec activation métabolique et négatifs sans activation.
Un test d'aberration chromosomique sur des cellules ovariennes de hamster chinois a donné des résultats positifs sans activation métabolique et négatifs avec activation. Un autre test d'aberration chromosomique sur des fibroblastes de hamster chinois a donné des résultats négatifs.
Le test d'échange des chromatides soeurs sur des cellules ovariennes de hamster chinois a donné des résultats ambigus.
Un essai du bris de brins d'ADN sur l'hépatocyte de rat a donné des résultats positifs à une concentration cytotoxique.
Mise à jour : 2016-08-05
DL50
CL50
Inhalation En cas d'inhalation des brouillards ou des vapeurs, amener la personne dans un endroit aéré. Si elle ne respire pas, lui donner la respiration artificielle. Appeler un médecin.
Contact avec les yeuxRincer abondamment les yeux avec de l'eau pendant au moins 20 minutes. Consulter un médecin.
Contact avec la peauLaver la peau avec de l'eau et du savon.
IngestionEn cas d'ingestion, rincer la bouche avec de l'eau. Ne pas faire vomir car il y a danger d'aspiration pulmonaire. En cas de symptômes inhabituels, consulter un médecin.
Attention
Liquide combustible (H227) Nocif en cas d’ingestion (H302) Provoque une sévère irritation des yeux (H319)
Divulgation des ingrédients
Autres sources d'information
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.