Répertoire toxicologiqueFiche complète
Numéro CAS : 1327-53-3
Formule moléculaire brute : As2O3
Noms français :
Noms anglais :
Le trioxyde d'arsenic est un solide qui peut se présenter sous trois formes : l'arsénolite (cristaux cubiques) qui est la forme la plus stable à température ambiante, la claudétite (cristaux monocliniques) et une troisième forme amorphe.
Usages du trioxyde d'arsenic :
Mise à jour : 2022-03-25
Le trioxyde d'arsenic est un solide qui peut se présenter sous la forme d'une poudre blanche ou des cristaux transparents, inodores.
L'exposition en milieu de travail à l'oxyde d'arsenic à l'état solide se fait principalement par les poudres ou les poussières. Une exposition aux vapeurs de ce produit est aussi possible dans certains milieux de travail.
Exposition au solideLa valeur d'exposition moyenne pondérée (VEMP = 0,01 mg/m³) ou la concentration de danger immédiat pour la vie ou la santé (DIVS = 5 mg/m³) peuvent être atteintes dans l'air en milieu de travail si des produits contenant de l'oxyde d'arsenic sont utilisés et que les manipulations génèrent un nuage de poudres ou de poussières.En cas de contact avec le solide, l'oxyde d'arsenic peut causer l'irritation de la peau. En raison de sa solubilité en milieu aqueux, un rinçage abondant à l'eau devrait permettre l'élimination du produit. Cependant, l'utilisation de savon peut être nécessaire pour un nettoyage plus efficace.
Exposition aux vapeursLa valeur d'exposition moyenne pondérée (VEMP = 0,01 mg/m³) peut être atteinte dans l'air en milieu de travail si des fumées denses de trioxyde d'arsenic sont formées lors du chauffage à l'air d'arsenic ou des minerais arsénifères.
InflammabilitéCe produit est ininflammable et inexplosif.
Moyens d'extinctiondioxyde de carbone, mousse, poudre chimique sèche, eau pulvérisée, mousse d'alcool.
Techniques spécialesPorter un appareil respiratoire autonome muni d'un masque facial complet et des vêtements protecteurs appropriés.
Fumées toxiques de trioxyde d'arsenic et d'arsine.
Mise à jour : 2013-09-20
Se référer aux méthodes d'analyse contenues dans le Guide d'échantillonage des contaminants de l'air en milieu de travail ou au site Web de l'IRSST à l'adresse suivante :
http://www.irsst.qc.ca/-RSST7440-38-2.html
Tel qu'indiqué dans le Guide de surveillance biologique de l'exposition de l'IRSST, le paramètre biologique, l'indice biologique d'exposition, le moment du prélèvement ainsi que la périodicité des prélèvements sont les suivants :
L'indice biologique d'exposition (IBE) correspond à un niveau d'exposition de 0,01 mg/m3 dans le but de prévenir l'apparition de cancer pulmonaire.Cet IBE ne s'applique qu'aux expositions à l'arsenic élémentaire et à ses composés inorganiques, excluant l'arsenate de gallium, l'arsenate d'indium et l'arsine.
Pour obtenir des informations sur la démarche stratégique et l'interprétation des résultats, veuillez vous référer au guide disponible via le site internet de l'IRSST à l'adresse suivante: http://www.irsst.qc.ca/media/documents/PubIRSST/T-03.pdf
Densité :
3.87 g/ml correspond à la densité de l'arsénolite, 4,15 g/ml à la densité de la claudétite et 3.70 g/ml à celle de la forme amorphe.
Point de fusion :
l'oxyde d'arsenic en forme d'arsénolite se sublime à 135 °C et ensuite fond à 275 °C sous sa propre pression de vapeur. La forme claudétite se sublime à 193 °C et fonds à 312 °C.
Point d'ébullition :
Le point d'ébullition rapporté dans la littérature se trouve entre 400 - 460 °C.
Tension de vapeur :
autres valeurs reportées dans la littérature, 66 mm de Hg à 312 °C.
Mise à jour : 2022-04-14
La Loi sur la santé et la sécurité du travail vise l'élimination des dangers à la source. Lorsque des mesures d'ingénierie et les modifications de méthode de travail ne suffisent pas à réduire l'exposition à cette substance, le port d’équipement de protection individuelle peut s'avérer nécessaire. Ces équipements de protection doivent être conformes à la réglementation.
Voies respiratoiresPorter un appareil de protection respiratoire si la concentration dans le milieu de travail est supérieure à la VEMP (0,01 mg/m³).
PeauPorter un appareil de protection de la peau. La sélection d'un équipement de protection de la peau dépend de la nature du travail à effectuer.
YeuxPorter un appareil de protection des yeux s'il y a risque d'éclaboussures. La sélection d'un protecteur oculaire dépend de la nature du travail à effectuer et, s'il y a lieu, du type d'appareil de protection respiratoire utilisé.
StabilitéCe produit est stable dans les conditions normales d'utilisation.
Incompatibilité
Les solutions aqueuses du trioxyde d'arsenic sont faiblement acides et peuvent réagir avec des agents réducteurs (nitrures, hydrures, sulfures) et générer l'arsine.
Produits de décompositionfumées toxiques de trioxyde d'arsenic et d'arsine.
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. La manipulation doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tel que le RSST (notamment la section X), le RSSM et le CSTC.Pour en savoir plus.
Conditions de Manipulation :
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. L’entreposage doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tel que le RSST (notamment la section X), le RSSM et le CSTC. Selon la situation, le chapitre Bâtiment du Code de sécurité et le CNPI peuvent également s'appliquer. Pour en savoir plus.
Conditions d'entreposage :
Mise à jour : 2022-03-11
Le trioxyde d'arsenic est principalement absorbé par les voies respiratoires et digestives. La peau est une voie d'absorption négligeable.
NOTE: Afin de faciliter la lecture du texte des Propriétés toxicologiques, nous tenons à préciser que le terme «composés d'arsenic» englobe tous les composés inorganiques de l'arsenic, incluant le trioxyde d'arsenic.
Ce produit est irritant et corrosif pour la peau, les yeux, les voies respiratoires et digestives. La gravité des symptômes peut varier selon les conditions d'exposition (durée de contact, concentration du produit, etc.). Les substances corrosives sont capables de produire de graves brûlures, des vésicules, des ulcères, de la nécrose ou des cicatrices permanentes de la peau. Elles peuvent aussi produire des brûlures et des lésions irréversibles aux yeux, voire de la cécité.
Les premiers symptômes d'une intoxication à la suite d'ingestion de composés inorganiques d'arsenic ou à la déglutition des particules inhalées sont des effets gastro-intestinaux débutant par un goût métallique ou d'ail, une bouche sèche, une difficulté à déglutir, des nausées, des vomissements, de la diarrhée, des douleurs abdominales et une hémorragie gastrointestinale. Des dommages au système nerveux tels qu'une encéphalopathie, des maux de tête, de la léthargie, de la confusion mentale, des hallucinations, une attaque et un coma peuvent également survenir à la suite d'ingestion de 2 mg As/kg ou plus. Une neuropathie périphérique symétrique peut également se manifester à la suite d'une exposition aigüe à de fortes concentrations.
À la suite de l'ingestion de ce produit, des effets sur le système respiratoire tels une toux, une dyspnée, des douleurs à la poitrine, un collapsus et une paralysie respiratoire peuvent survenir, pouvant conduire à la mort. Des symptômes plus sévères sur le système digestif (ulcère gastrique, oesophagite, gastrite et diarrhée hémorragique) ont également été rapportés.
L'ingestion de trioxyde d'arsenic peut également conduire à des effets sur le système cardiovasculaire (tachycardie, hypotension, anémie et leucopénie) et causer une insuffisance rénale et hépatique.
L'exposition répétée à de faibles doses de composés inorganiques d'arsenic, incluant le trioxyde d'arsenic (0,03 à 0,1 mg As/kg/j) est typiquement caractérisée par une neuropathie périphérique symétrique sensitive et motrice en plus de changements électrophysiologiques. Les premiers symptômes sont une perte de sensation dans les mains et les pieds qui se développe en une paresthésie douloureuse. Dans plusieurs cas, une faiblesse musculaire se développe, ce qui peut causer la paralysie du poignet et de la cheville ainsi que des changements dans les réflexes. Les examens histologiques révèlent la mort d'axones en conjonction avec la démyélinisation. Après la fin de l'exposition à l'arsenic, les dommages régressent très lentement, mais pas complètement.
Des nausées, des vomissements, de la diarrhée et des douleurs abdominales ont été observés chez des travailleurs exposés à de faibles doses (à partir de 0,005 mg/kg/j) de façon chronique. Des symptômes plus sévères sur le système digestif (vomissements sanglants, hémorragie gastrointestinale et de la nécrose) ont également été rapportés lors de l'ingestion pendant plusieurs années d'une dose de 0,03 à 0,05 mg As/kg/j dans une préparation médicale.
De l'anémie et de la leucopénie peuvent survenir à la suite de l'ingestion chronique d'arsenic à des doses de 0,002 mg As/kg/j ou plus.
Plusieurs études chez l'humain exposé par la voie orale à des composés inorganiques d'arsenic rapportent des effets hépatiques tels que de l'enflure et de la douleur à la pression du foie ainsi qu'un haut niveau sanguin d'enzymes hépatiques. Ces effets sont souvent observés après une exposition répétée à des doses de 0,01 à 0,1 mg As/kg/j et même à des doses aussi basses que 0,006 mg As/kg/j.
À la suite de l'ingestion répétée de composés inorganiques d'arsenic, des changements caractéristiques de la peau incluant une hyperkératose généralisée et la formation de verrues ou de cors hyperkératosiques avec des zones d'hyperpigmentation entremêlées de petites zones d'hypopigmentation ont été observés au niveau du visage, du cou et du dos.
Quelques études, chez l'humain et l'animal, ont associé l'exposition répétée à l'arsenic à la perte de l'audition. Ce produit aurait un effet ototoxique.
Des études rapportent une relation entre l'exposition répétée aux composés inorganiques de l'arsenic via l'eau de consommation et une augmentation de l'incidence de maladies cérébrovasculaires et des troubles de circulation cardiaque, de la haute pression, de la maladie de Raynaud et de la cyanose des doigts et des pieds à des doses variant de 0,02 à 0,06 mg/kg/j. De plus, un risque accru de développer une conjonctivite, une cataracte ou une lésion bénigne de la conjonctive (ptérygion) est associé à l'exposition à cette eau potable, contaminée à l'arsenic.
Aucune donnée concernant la sensibilisation respiratoire n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées.
Ce produit peut causer de la sensibilisation cutanée.
Une étude ( test épicutané fermé (patch test)), réalisée chez les travailleurs d'une fonderie de cuivre exposés aux poussières de trioxyde d'arsenic, a montré un résultat positif chez 80,4% (131/163) des travailleurs exposés à ce produit, comparativement à 30,3% (44/145) chez les nouveaux travailleurs (population contrôle) et à 32,4% (34/105) pour les travailleurs à faible niveau d'exposition. Le pourcentage de travailleurs présentant une réponse positive au trioxyde d'arsenic est anormalement élevé dans le groupe contrôle.
Mise à jour : 2015-07-09
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC, 2011) considère que l'arsenic et ses composés inorganiques sont cancérogènes pour l'homme (groupe 1). Les composés inorganiques d'arsenic, incluant le trioxyde d'arsenic, l'arsenite et l'arsenate, causent le cancer du poumon, de la vessie et de la peau. De plus, une association positive a été observée entre l'exposition à l'arsenic et aux composés inorganiques d'arsenic ainsi que le cancer du rein, du foie et de la prostate.
L'ACGIH (2001) quant à elle considère l'arsenic et ses composés inorganiques comme des cancérogènes confirmés (A1) chez l'homme. Cette évaluation est basée sur des études épidémiologiques reliant un excès de cancer du poumon chez des fondeurs et des épandeurs de pesticides de même qu'un excès de cancer de la peau chez des personnes utilisant des composés d'arsenic pour des raisons médicales ou chez des personnes buvant de l'eau contaminée à l'arsenic.
Le NTP (2005) considère l'arsenic et ses composés inorganiques comme des cancérogènes reconnus chez l'homme. Leur évaluation est basée sur des études épidémiologiques et des études de cas chez des personnes exposés à des composés d'arsenic pour des traitements médicaux, dans l'eau de consommation ou professionnellement. Ces études ont démontré que l'exposition à des composés d'arsenic inorganiques augmente le risque de cancer de la peau, des poumons, des voies digestives, du foie, de la vessie, des reins et des systèmes lymphatique et hématopoïétique.
La DFG (2005) considère l'arsenic et ses composés inorganiques comme des substances qui causent le cancer chez l'homme (catégorie 1). Pour établir son évaluation, elle a utilisé les études épidémiologiques ainsi que les évaluations d'organismes nationaux et internationaux (ACGIH, EPA, CIRC).
DL50
InhalationEn cas d’inhalation, amener la personne dans un endroit aéré et la placer en position semi-assise. Si elle ne respire pas, lui donner la respiration artificielle. Éviter de donner la respiration bouche à bouche à moins d’utiliser un dispositif de protection buccale (à cause du danger de contamination pour la personne qui administre les premiers secours). Appeler immédiatement le Centre antipoison ou un médecin. Administrer de l’oxygène s’ils le recommandent. L’administration d’oxygène nécessite une formation complémentaire, tel qu’indiqué dans le manuel Secourisme en milieu de travail de la CNESST.
Contact avec les yeuxRincer rapidement les yeux en utilisant une grande quantité d’eau pendant au moins 30 minutes. Enlever les lentilles cornéennes s’il est possible de le faire facilement. Appeler immédiatement le Centre antipoison ou un médecin.
Contact avec la peauRetirer rapidement les vêtements contaminés en utilisant des gants appropriés. Rincer la peau avec de l’eau pendant au moins 20 minutes afin d'éliminer le produit. Appeler immédiatement le Centre antipoison ou un médecin.
IngestionNe PAS faire vomir. Rincer la bouche avec de l’eau. Appeler immédiatement le Centre antipoison ou un médecin.
Mise à jour : 2004-11-30
Classification
Numéro UN : UN1561
http://www.atsdr.cdc.gov/toxprofiles/Arsenic_addendum.pdf
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.