Répertoire toxicologiqueFiche complète
Numéro CAS : 78-87-5
Formule moléculaire brute : C3H6Cl2
Noms français :
Noms anglais :
Fabrication de produits organiques, insecticide
Mise à jour : 2022-04-28
Le dichloro-1,2 propane est un liquide incolore avec une odeur de chloroforme.
En milieu de travail, l'exposition au dichloro-1,2 propane se fait principalement par les vapeurs ou par contact avec le liquide.
Exposition aux vapeurs :
L'odeur du dichloro-1,2 propane peut être détectée à partir de 0,25 ppm. Cette valeur est inférieure à la VEMP (10 ppm) et à la DIVS (400 ppm). L'odeur pourrait donc être un signe d'avertissement à une exposition potentiellement dangereuse. Cependant, elle ne demeure qu'un indicateur de danger. Seule l'utilisation d'un instrument de mesure permet d'identifier le produit et d'en quantifier la concentration. En effet, la perception des odeurs demeure une donnée variable selon l'individu. Il a été démontré que plusieurs facteurs influencent la réponse olfactive chez l'homme, tels que l'état de vigilance, l'accoutumance, les conditions de température et d'humidité et les effets de masque par d'autres substances.
En raison de sa grande volatilité (tension de vapeur = 40 mm de Hg ou 5,3 kPa à 20 °C, environ deux fois celle de l'eau), une quantité importante de produit risque de s'évaporer en cas notamment de fuite ou de déversement. Puisque sa concentration à saturation est de 53 000 ppm à 20 °C, la concentration en vapeur de dichloro-1,2 propane dans l'air peut dépasser la VEMP, la DIVS et la LIE (3,4 % ou 34 000 ppm).
Exposition au liquide :
À cause de sa volatilité élevée, le dichloro-1,2 propane s'évapore rapidement lorsqu'il se trouve sur une surface. En cas de contact avec le liquide, ce produit peut être absorbé par la peau. Il peut aussi être irritant. En raison de sa faible solubilité en milieu aqueux, un rinçage abondant à l'eau devrait permettre l'élimination du dichloro-1,2 propane. L'utilisation de savon peut être nécessaire pour un nettoyage efficace.
Mise à jour : 1986-07-16
Mise à jour : 1994-05-15
InflammabilitéCe produit est inflammable dans les conditions suivantes:Peut s'enflammer s'il est exposé à une source d'ignition.
Moyens d'extinctionInformations supplémentaires: Eau, mousse, dioxyde de carbone, agents chimiques secs.
Techniques spécialesPorter un appareil respiratoire autonome.
Mise à jour : 1999-12-30
Présentement, l'IRSST n'a pas de méthode d'analyse pour ce contaminant.L'IRSST recommande la méthode S95 de NIOSH.
Pour obtenir la description de cette méthode, consulter le «Guide d'échantillonnage des contaminants de l'air en milieu de travail» ou le site Web de l'IRSST à l'adresse suivante:
http://www.irsst.qc.ca/-RSST78-87-5.html
Mise à jour : 2021-09-20
La Loi sur la santé et la sécurité du travail vise l'élimination des dangers à la source. Lorsque des mesures d'ingénierie et les modifications de méthode de travail ne suffisent pas à réduire l'exposition à cette substance, le port d’équipement de protection individuelle peut s'avérer nécessaire. Ces équipements de protection doivent être conformes à la réglementation.
Voies respiratoiresPorter un appareil de protection respiratoire si la concentration dans le milieu de travail est supérieure à la VEMP (10 ppm).
PeauPorter un appareil de protection de la peau. La sélection d'un équipement de protection de la peau dépend de la nature du travail à effectuer.
YeuxPorter un appareil de protection des yeux s'il y a risque d'éclaboussures. La sélection d'un protecteur oculaire dépend de la nature du travail à effectuer et, s'il y a lieu, du type d'appareil de protection respiratoire utilisé.
Les équipements de protection respiratoire doivent être choisis, ajustés, entretenus et inspectés conformément à la réglementation.NIOSH recommande les appareils de protection respiratoire suivants selon les concentrations dans l'air :
StabilitéCe produit est instable dans les conditions suivantes: Sa combustion et/ou sa décomposition dégage des gaz toxiques de dioxyde de carbone, de monoxyde de carbone, de chlorure d'hydrogène et de phosgène.
IncompatibilitéCe produit est incompatible avec ces substances: Les agents oxydants forts, les acides forts, l'aluminium et ses alliages, le sodium, l'hydroxyde de sodium, l'hydroxyde de potassium, les oxydes d'azote.
Produits de décompositionInformation non disponible
Mise à jour : 2015-04-09
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. La manipulation doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tel que le RSST (notamment les sections VII et X), le RSSM et le CSTC.Pour en savoir plus.
Éviter tout contact avec la peau. Porter un appareil de protection des yeux et, en cas de ventilation insuffisante, un appareil respiratoire approprié. Manipuler à l'écart de toute source d'ignition.
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. L'entreposage doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tel que le RSST (notamment les sections VII et X), le RSSM et le CSTC. Selon la situation, le chapitre Bâtiment du Code de sécurité et le CNPI peuvent également s'appliquer. Pour en savoir plus.
Conserver dans un récipient hermétique placé dans un endroit bien ventilé. Conserver dans un endroit frais, à l'écart de toute source d'ignition. Conserver à l'abri des matières oxydantes et des acides.
Mise à jour : 1996-02-20
Absorber avec du papier, du sable ou de la sciure de bois. Mettre dans un contenant hermétique.
Consulter le bureau régional du ministère de l'environnement.
Mise à jour : 2019-05-21
En milieu de travail, le produit est principalement absorbé par les voies respiratoires et digestives. Le produit peut également être absorbé par la voie cutanée.
Ce produit peut causer l'irritation de la peau, des yeux et des voies respiratoires (à forte concentration).
Suite au contact répété ou prolongé, ce produit exerce une action dégraissante sur la peau. Il peut causer des rougeurs, de la desquamation et des fissurations.
Des études chez l'humain rapportent des effets hépatiques (nécrose hépatocellulaire, fibrose, hypertension), hématologiques (changements biochimiques, anémie, coagulation intravasculaire) et rénaux (nécrose) à forte dose dans des cas d'ingestion accidentelle ou à la suite d'une exposition prolongée par inhalation ou contact cutané.
Des études à forte dose chez l'animal rapportent la dépression du système nerveux central (salivation, larmoiement, léthargie, mobilité réduite), des effets hématologiques (anémie hémolytique), digestifs (hémorragie gastrique) ainsi que des dommages au foie et aux reins.
Aucune donnée chez l'humain n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées.
Des études chez l'animal rapportent des effets hématologiques (anémie), digestifs (épaissement des muqueuses), hépatiques (congestion et nécrose centrolobulaire, changement graisseux) et rénaux (rougissement de la médulla).
Ce produit peut causer de la sensibilisation cutanée.
Aucune donnée concernant la sensibilisation respiratoire n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées.
Une étude effectuée dans une industrie rapporte de la sensibilisation cutanée chez des peintres ou des travailleurs de métaux. Ils ont tous été en contact avec des mélanges de solvants qui contenaient de 10 à 40 % de dichloro-1,2 propane. Ils avaient tous développé des dermites de contact allergiques. Des tests cutanés ont été effectués avec différentes concentrations de dichloro-1,2 propane dans de la Vaseline (1, 2, 5, 10 et 20 %). Le seuil de réactivité a été établi à 2 % pour lequel 7 sur 10 travailleurs ont eu des réponses positives, les 3 autres travailleurs n'ayant pas été testés. Aux concentrations de 5 et 10 %, les 10 travailleurs ont tous eu des réponses positives. À la concentration de 20 %, les huit travailleurs testés ont eu des réponses positives. On ne connaît pas l'atopie des travailleurs.
Une autre étude rapporte de la sensibilisation cutanée chez 2 travailleuses. La première, sans passé atopique, travaillait depuis 6 ans dans la fabrication de produits faits de différents plastiques (polypropylène, polystyrène, bakélite). Elle était en contact avec trois aérosols contenant des concentrations différentes de dichloro-1,2 propane, d'huiles à base de silicone ainsi que des fréons. Elle vaporisait ces aérosols plusieurs fois durant son travail. Après plusieurs mois, elle a développé une dermite sur la main droite. Un arrêt de travail n'a pas amélioré sa dermite. Des tests cutanés ont été effectués avec plusieurs substances et se sont avérés positifs pour la plupart d'entre elles incluant le dichloro-1,2 propane (qualité technique) qui a donné des réponses fortement positives.
Le deuxième cas est celui d'une travailleuse (sans passé atopique) oeuvrant dans la production de pièces en bakélite pour automobiles, qui a développé une dermite. Elle a été en contact avec des aérosols contenant du dichloro-1,2 propane et a développé une dermite sur les mains. Après plusieurs semaines, elle a changé de travail et n'était plus en contact avec les aérosols. La dermite aux mains a disparu. Des tests cutanés fermés (patch) se sont avérés positifs pour le dichloro-1,2 propane (qualité technique) ainsi qu'aux chromates.
Une étude de sensibilisation cutanée (maximisation chez le cobaye selon la méthode de Magnusson-Kligman) a donné des résultats positifs.
Une étude de sensibilisation cutanée (stimulation locale des ganglions lymphatiques (LLNA) chez la souris) a donné des résultats négatifs.
Mise à jour : 2017-08-10
Évaluation de la cancérogénicité par des organismes officiels
Le CIRC (2016) considère que le dichloro-1,2 propane est cancérogène pour l'homme (groupe 1).
DL50
CL50
InhalationEn cas d’inhalation, amener la personne dans un endroit aéré. Appeler le Centre antipoison ou un médecin en cas de malaise. Si la personne ne respire pas, lui donner la respiration artificielle. Éviter de donner la respiration bouche à bouche à moins d’utiliser un dispositif de protection buccale (à cause du danger de contamination pour la personne qui administre les premiers secours).
Contact avec les yeuxRincer abondamment les yeux avec de l’eau pendant 5 minutes ou jusqu’à ce que le produit soit éliminé. Enlever les lentilles cornéennes s’il est possible de le faire facilement. Si l’irritation persiste, consulter un médecin.
Contact avec la peauRetirer immédiatement les vêtements contaminés. Rincer la peau avec de l’eau. Mouiller abondamment les vêtements contaminés.
IngestionRincer la bouche avec de l’eau. Appeler le Centre antipoison ou un médecin en cas de malaise.
Danger
Liquide et vapeurs très inflammables (H225) Toxique par inhalation (H331) Peut provoquer le cancer (H350)
Divulgation des ingrédients
Mise à jour : 2004-11-30
Classification
Numéro UN : UN1279
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.