Répertoire toxicologiqueFiche complète
Numéro CAS : 7664-39-3
Formule moléculaire brute : HF
Noms français :
Noms anglais :
Lors de la production d'aluminium, les bains d'alumine fondue contenant des fluorures peuvent dégager du fluorure d'hydrogène. Du fluorure d'hydrogène est également émis lors d'emballement thermique dans les batteries de véhicules électriques. Il peut aussi être dégagé lors de certains procédés de soudage lorsque des flux contenant des fluorures sont utilisés. Les volcans, les altérations des minéraux et les aérosols marins sont des sources naturelles de fluorure d'hydrogène dans l'environnement. Au contact de l'humidité de l'air, le fluorure d'hydrogène émis dans l'environnement forme de l'acide fluorhydrique.
Le fluorure d'hydrogène anhydre est un gaz à la température de la pièce. Son point d'ébullition étant pratiquement de 20 °C, il peut être vendu en bouteille ou en citerne de gaz ou de liquide fumant. Les solutions aqueuses à différentes concentrations sont aussi commercialement disponibles sous la dénomination : acide fluorhydrique.
Consultez au besoin la fiche des produits suivants :
Fiche complète pour Acide fluorhydrique 70% - CNESST (gouv.qc.ca)
Fiche complète pour Acide fluorhydrique 50% - CNESST (gouv.qc.ca)
Fiche complète pour Acide fluorhydrique 40 % - CNESST (gouv.qc.ca)
Le fluorure d'hydrogène anhydre est utilisé :
Mise à jour : 2024-08-06
Le fluorure d'hydrogène est un gaz incolore, à odeur âcre et suffocante, fumant au contact de l'air humide. On le retrouve également dans les milieux de travail à diverses concentrations sous forme liquide en solutions aqueuses.
L'exposition au fluorure d'hydrogène en milieu de travail se fait principalement sous forme de gaz, son point d'ébullition se situant près de la température de la pièce. Étant disponible commercialement sous forme de bouteille de gaz liquéfié, une exposition au gaz peut survenir en cas de fuite de la bouteille. De plus, l'exposition au gaz est possible lorsqu'il se dégage d'une solution aqueuse concentrée d'acide fluorhydrique ou d'un procédé industriel qui en génère.
Si le produit est manipulé à une température de moins de 20 °C, l'exposition au liquide est également possible.
Exposition au gazL'odeur du fluorure d'hydrogène peut être détectée à partir de 0,04 ppm. Cette valeur est inférieure à la valeur VEMP (0,5ppm), VECD (3 ppm) et à la valeur de DIVS (30 ppm). L’odeur pourrait donc être un signe d’avertissement à une exposition potentiellement dangereuse. Cependant, elle ne demeure qu'un indicateur de danger. Seule l'utilisation d'un instrument de mesure permet d'identifier le produit et d'en quantifier la concentration. En effet, la perception des odeurs demeure une donnée variable selon l'individu. Elle dépend de plusieurs facteurs. L’utilisation de détecteur permet de signaler une situation dangereuse, notamment en cas de fuite.
Le fluorure d'hydrogène étant un gaz à la température de la pièce, toute fuite peut conduire facilement au dépassement de la VEMP (0,5ppm), VECD (3 ppm) et à la valeur de DIVS (30 ppm). De plus, en cas de fuite ou de déversement d'une solution aqueuse d'acide fluorhydrique concentrée, la concentration de fluorure d'hydrogène dans l'air risque également d'être supérieure à ces valeurs.
Le fluorure d'hydrogène a une densité de vapeur inférieure à celle de l’air. Le produit aura donc tendance à se dissiper vers le haut. Un risque pour la santé ou la sécurité des travailleurs peut être généré particulièrement en l’absence de ventilation.
Le fluorure d'hydrogène anhydre est un composé ininflammable et inexplosible.
Cependant, en présence d'humidité, il est corrosif pour presque tous les métaux et la réaction avec ceux-ci dégage de l'hydrogène, un gaz très inflammable et explosible.
Moyens d'extinctionUtiliser tous moyens d'extinction convenant aux matières environnantes. Lorsqu'utilisée, l'eau doit être employée en très grande quantité sous forme pulvérisée ou en brouillard ou en mousse (le contact du produit avec l'eau dégage de la chaleur et les solutions de ce produit sont corrosives).
Techniques spécialesPorter un appareil de protection respiratoire autonome et des vêtements de protection couvrant tout le corps. Éloigner les contenants de la zone d'incendie, si cette opération peut être effectuée sans risque. Les contenants peuvent exploser au feu; utiliser de l'eau pulvérisée pour les refroidir. Interdire l'accès à la zone dangereuse. Rester en amont du vent par rapport au sinistre.
Mise à jour : 2005-11-24
Voir la méthode d'analyse 164-1 de l'IRSST.
Pour obtenir la description de cette méthode, consulter le Guide d'échantillonnage des contaminants de l'air en milieu de travail ou le site Web de l'IRSST à l'adresse suivante :
http://www.irsst.qc.ca/-RSST7664-39-3.html
Des tubes colorimétriques spécifiques pour le fluorure d'hydrogène peuvent être utilisés pour une évaluation rapide du niveau d'exposition.
Paramètre biologique, indice biologique d'exposition et moment du prélèvement:
Facteurs à considérer lors de l'interprétation:
Pour obtenir plus de détails, consulter le « Guide de surveillance biologique de l'IRSST - prélèvement et interprétation des résultats » ou le site internet de l'IRSST à l'adresse suivante: http://www.irsst.qc.ca/fr/_publicationirsst_336.html .
Mise à jour : 2005-11-25
Même sous forme de gaz, les molécules de fluorure d'hydrogène peuvent être associées entre elles par des liaisons hydrogène. Le nombre de molécules associées entre elles dépend de la température et de la pression ambiante. À son point d'ébullition de 19,52 °C et à la pression normale, le nombre de molécules associées entre elles est estimé à 3,74, ce qui équivaut à une masse moléculaire de 74,8 g/mol. La densité de vapeur réelle peut être estimée à 2,6, alors que la valeur calculée à partir du poids moléculaire de 20,01 g/mol, est de 0,7.
Cependant, aux concentrations voisines de la valeur plafond, la faible pression partielle de fluorure d'hydrogène ne favorise pas l'association des molécules. Le facteur de conversion de ppm à mg/m³ est donc basé sur le poids moléculaire réel de 20,01 g/mol.
En ce qui concerne la limite de détection olfactive, la valeur de 0,04 ppm est la plus faible concentration perçue par 10 des 17 participants à un panel. Pour l'ensemble des participants, elle se situe entre 0,04 et 0,13 ppm.
Mise à jour : 2024-05-06
La Loi sur la santé et la sécurité du travail vise l'élimination des dangers à la source. Lorsque des mesures d'ingénierie et les modifications de méthode de travail ne suffisent pas à réduire l'exposition à cette substance, le port d’équipement de protection individuelle peut s'avérer nécessaire. Ces équipements de protection doivent être conformes à la réglementation.
Voies respiratoiresPorter un appareil de protection respiratoire si la concentration dans le milieu de travail est supérieure à la VEMP (0,5 ppm) ou à la VECD (3 ppm).
PeauPorter un équipement de protection de la peau. La sélection d'un équipement de protection de la peau dépend de la nature du travail à effectuer.
YeuxPorter un équipement de protection des yeux s'il y a risque d'éclaboussures ou de génération de brouillards. La sélection d'un protecteur oculaire dépend de la nature du travail à effectuer et, s'il y a lieu, du type d'appareil de protection respiratoire utilisé.
Les équipements de protection respiratoire doivent être choisis, ajustés, entretenus et inspectés conformément à la réglementation.NIOSH recommande les appareils de protection respiratoire suivants selon les concentrations dans l'air :
PeauLes équipements de protection de la peau doivent être conformes à la réglementation.
Les gants suivants sont recommandés :
Les combinaisons suivantes sont recommandées :
YeuxLes équipements de protection des yeux et de la figure doivent être conformes à la réglementation.
Les protecteurs oculaires suivants sont recommandés :
Stabilité :Le fluorure d'hydrogène est stable dans les conditions normales d'utilisation. Il est cependant hygroscopique et absorbe ainsi facilement l'humidité de l'air pour former un brouillard d'acide fluorhydrique.
Incompatibilité :
Le fluorure d’hydrogène est incompatible avec les bases et les métaux.
Il réagit de façon exothermique avec l’eau et peut réagir violemment lors d’un mélange avec un dégagement de fluorure d'hydrogène gazeux. Il réagit également de façon exothermique avec les bases telles que les amines, les amides et les hydroxydes inorganiques. Il peut également initier des réactions de polymérisation avec certains alcènes. Il réagit avec les sels et composés de cyanure pour créer du cyanure d’hydrogène gazeux. Il peut aussi générer des gaz inflammables et/ou toxiques avec des dithiocarbamates, des isocyanates, des mercaptans, des nitrures, des nitriles, des sulfures. Le fluorure d'hydrogène est incompatible avec le trioxyde d'arsenic, le pentoxyde de phosphore, l'oxyde de calcium et d'autres oxydes de métaux de même qu'avec les siliciures de métaux et d'autres composés de silicium avec lesquels il peut réagir violemment.
Le contact avec la matière organique, les carbonates et les hydroxydes de métaux est très réactif et peut devenir violent.
Les vapeurs de fluorure d'hydrogène se dégageant des solutions concentrées d'acide fluorhydrique peuvent réagir avec l'humidité de l'air et former un brouillard d'acide fluorhydrique.
Avec la plupart des métaux, en présence d'humidité, le fluorure d'hydrogène réagit en dégageant de l'hydrogène, un gaz explosif et inflammable. Dans les contenants étanches, cette production d'hydrogène peut créer une surpression. La réaction se produit particulièrement à des teneurs de 65 % et moins en fluorure d'hydrogène en solution aqueuse, mais peut survenir aussi avec le temps, même avec du fluorure d'hydrogène dit anhydre et des traces d'humidité.
La réaction du sodium avec le fluorure d'hydrogène anhydre est lente mais elle peut être violente avec les solutions d'acide fluorhydrique.
Le fluorure d'hydrogène a une action corrosive sur la silice et les silicates et peut endommager les matériaux tels que le verre, la fibre de verre, les céramiques, l'amiante et le ciment. Il peut aussi dégrader le cuir et le caoutchouc naturel.
La présence de fluorure d'hydrogène accélère la polymérisation du fluorure de cyanogène qui peut alors devenir explosive.
L'électrolyse d'un mélange de fluorure d'hydrogène et d'acide méthanesulfonique produit du difluorure d'oxygène, un gaz instable en présence d'air qui peut provoquer une explosion.
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. La manipulation doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tels que le RSST (notamment la section X), le RSSM et le CSTC.Pour en savoir plus.
Ce produit est corrosif et toxique :
o Ne pas respirer les gaz ou les brouillards.
o Utiliser seulement en plein air ou dans un endroit bien ventilé.
o Éviter tout contact avec les yeux.
o Éviter tout contact avec la peau.
o Porter des gants et un équipement de protection de la peau, des yeux et du visage adaptés à la nature du travail à effectuer.
o Se laver les parties du corps exposées soigneusement après manipulation.
o S'il est manipulé ou transvasé, installer des douches de secours et des douches oculaires conformes dans le voisinage immédiat des travailleurs exposés.
o Porter un appareil de protection respiratoire approprié lorsque tous les autres moyens de prévention n'ont pas permis de respecter les valeurs d'exposition admissibles.
o Lire attentivement l’étiquette et la FDS pour obtenir de l’information sur les dangers du produit.
o Manipuler à l'abri des matières incompatibles.
Les bouteilles de gaz comprimé ne doivent pas subir de chocs violents et il ne faut jamais utiliser une bouteille endommagée. Elles doivent être attachées debout ou retenues dans un chariot lorsqu'elles sont utilisées. Ne pas utiliser les bouteilles de gaz comprimé à d'autres fins que celles auxquelles elles sont destinées.
Les systèmes de distribution de fluorure d'hydrogène anhydre doivent être gardés scrupuleusement secs. Des mesures doivent être prises afin d'éviter que du fluorure d'hydrogène liquide soit piégé dans le système.
Les bouteilles de gaz toxiques et corrosifs doivent être clairement identifiées. Les bouteilles de gaz comprimé doivent être conformes à la Loi sur les appareils sous pression (L.R.Q., c. A-20.01) et aux règlements qui en découlent. Elles doivent être tenues à l'écart de toute source de chaleur susceptible d'élever la température du contenu au-delà de 50 °C, être munies du capuchon protecteur des soupapes quand elles ne sont pas utilisées, être emmagasinées debout, les soupapes dirigées vers le haut et être solidement retenues en place. Elles doivent être entreposées à l'abri des chocs et des rayons directs du soleil, dans un endroit frais, sec et bien ventilé à l'écart des lieux où les risques d'incendies sont élevés et à l'écart des matières oxydantes, des bases et des autres matières incompatibles.
Il est recommandé que les cylindres qui ne sont pas en service soient ventilés au moins une fois par année pour éviter l'augmentation possible de la pression par la formation d'hydrogène en présence de trace d'humidité. Les cylindres de plus de 2 ans devraient être retournés au fabricant ou au distributeur. De plus, une affiche indiquant la nature du danger doit être placée à l'entrée des lieux où un gaz toxique est entreposé.
Évacuer la zone dangereuse et établir un périmètre de sécurité; consulter un expert. Restreindre l'accès des lieux et isoler la zone jusqu'à la dispersion des gaz. En cas de fuite ou de déversement, contenir la fuite si on peut le faire sans risque. Mettre une ventilation forcée. Ne pas verser d'eau au point de fuite.Porter un équipement de protection totale couvrant tout le corps, incluant un appareil de protection respiratoire autonome. L'eau pulvérisée peut être très efficace pour absorber les émanations s'échappant d'un contenant qui fuit mais elle doit être utilisée en abondance et avec prudence, le mélange de l'eau et du fluorure d'hydrogène pouvant dégager de la chaleur et les solutions en résultant étant corrosives. Empêcher l'infiltration dans les cours d’eau, les égouts et les endroits confinés.
Fermer le robinet de la bouteille et retourner au fournisseur. Si nécessaire, consulter le bureau régional du ministère de l'Environnement.
Mise à jour : 2020-07-21
Le fluorure d'hydrogène est absorbé principalement par les voies respiratoires. Il peut également être absorbé par la voie cutanée suite au contact de la peau avec le fluorure d'hydrogène anhydre (conservé sous pression). Il n'y a pas de donnée concernant l'absorption cutanée des vapeurs.
Absorption
Distribution
Métabolisme
Excrétion
Mécanisme de toxicité
Le contact du fluorure d'hydrogène avec la peau cause une nécrose des tissus affectés. À mesure que les ions fluorure forment un complexe avec les ions calcium, la nécrose progresse. Une diminution importante de la concentration d'ions calcium peut entraîner la libération d'ions potassium dans les terminaisons nerveuses des tissus touchés, produisant ainsi une douleur intense. Si une surface importante de la peau est atteinte ou s'il y a inhalation de concentrations élevées de fluorure d'hydrogène, il peut y avoir formation de complexes d'ions fluorure-calcium au niveau systémique. Les réserves de calcium disponibles étant ainsi réduites, il peut s'ensuivre de l'arythmie et, éventuellement, un arrêt cardiaque.
Demi-vie
Valeurs biologiques pour une population non exposée professionnellement
Ce produit est irritant et corrosif pour la peau, les yeux et les voies respiratoires. La gravité des symptômes peut varier selon les conditions d'exposition (durée de contact, concentration du produit, surface corporelle affectée, etc.).
Les premiers signes d'une exposition au fluorure d'hydrogène sont une irritation des yeux et des voies respiratoires supérieures se traduisant par de la toux et l'irritation de la gorge. L'inhalation de concentrations élevées peut causer une nécrose des muqueuses trachéobronchiques, une trachéobronchite, l'oedème pulmonaire et une hémorragie pulmonaire pouvant mener à la mort.
Les symptômes de l'oedème pulmonaire (principalement toux et difficultés respiratoires) se manifestent souvent après un délai pouvant aller jusqu'à 48 heures. L'effort physique peut aggraver ces symptômes. Le repos et la surveillance médicale sont par conséquent essentiels.
Une étude a été effectuée sur trois groupes de volontaires exposés au fluorure d'hydrogène pendant 1 heure à des concentrations variant de 0,2 à 0,7 ppm pour le premier groupe (9 volontaires), 0,9 à 2,9 ppm pour le second (7 volontaires) et 3,1 à 6,4 ppm pour le troisième (7 volontaires). Deux sujets par groupe ont rapporté une légère irritation des yeux. Une légère irritation du nez et de la gorge a été observée chez 4, 6 et 4 volontaires, dans chacun des groupes, respectivement. Une irritation plus importante du nez et de la gorge a été rapportée chez 3 sujets exposés à la plus forte concentration.
À plus long terme, une légère irritation des yeux, du nez ainsi que des picotements sur la peau du visage ont été rapportés par cinq volontaires exposés pendant 15 ou 50 jours (0,9 à 2 ppm, pour une concentration moyenne de 1,4 ppm, 6 heures par jour pendant 15 jours; 2,7 à 8,1 ppm, pour une concentration moyenne de 4,2 ppm, 6 heures par jours pendant 50 jours). Après plusieurs jours d'exposition à une concentration moyenne égale ou supérieure à 3,4 ppm, l'érythème et la desquamation de la peau du visage ont également été observés. Ces symptômes ont disparu quelque temps après la fin de l'exposition.
Quelques cas d'intoxication systémique (généralement mortels) ont été rapportés chez des travailleurs ayant reçu accidentellement des projections de fluorure d'hydrogène sur la peau. Dans ces cas, l'exposition par les voies respiratoire et cutanée était simultanée. Les études font mention d'un oedème pulmonaire hémorragique, d'arythmie cardiaque, d'une augmentation de la concentration sanguine en ion fluorure, de certains désordres métaboliques (dont l'hypocalcémie et l'hyperkalémie) puis de mortalité. Des convulsions, probablement causées par l'hypocalcémie, ont parfois été observées.
Aucun changement de la fonction respiratoire (VEMS et CVF) en fonction de la dose n'a été observé chez 23 volontaires séparés en trois groupes selon leur degré d'exposition au fluorure d'hydrogène (0,2-0,6 mg/m³, 0,7-2,4 mg/m³ et 2,5-5,2 mg/m³ pendant 1 heure).
Il semble qu'une intoxication systémique puisse survenir suite à un contact cutané, sans exposition par la voie respiratoire. Un technicien de laboratoire a reçu accidentellement environ 5 grammes de fluorure d'hydrogène anhydre (conservé sous forme liquide à 24 °F (-4,4 °C) sous 2 atmosphères de pression) sur la peau du visage, du cou et d'un avant-bras. Les brûlures au deuxième et troisième degré couvraient 2,5 % de la surface corporelle. Les auteurs affirment que l'exposition par les voies respiratoires était négligeable car le technicien n'a ressenti qu'une faible irritation de la gorge dans l'heure qui a suivi l'accident. L'examen radiologique (rayons X) ainsi que l'auscultation pulmonaire étaient normaux. Durant les premières 24 heures, on a observé des nausées, des vomissements, de la stupeur (où le patient ne répondait à aucun stimulus à part la douleur), de la polyurie et des anomalies de l'électrocardiogramme. Les tests des fonctions hépatique et rénale étaient normaux durant la phase aiguë ainsi que plusieurs semaines après l'accident.
Une étude a été effectuée chez des travailleurs de l'industrie de l'aluminium exposés à 0,12-0,48 mg/m³ d'ions fluorure pour une période allant jusqu'à 10 ans. Elle a montré de légers effets sur la fonction respiratoire (diminution significative de 2 % du VEMS et augmentation de 7 % de l'incidence de la toux et d'une respiration sifflante). Il est difficile de tirer de conclusion de cette étude car les travailleurs étaient exposés simultanément à plusieurs autres substances irritantes tel le dioxyde de soufre. On n'a pas observé de signe de fluorose chez ces travailleurs. Les paramètres biochimiques sanguins n'ont pas mis en évidence d'effets hépatique, rénal ou sanguin. D'autres études comportant les mêmes limitations ont également montré une incidence accrue de problèmes respiratoires dans ce type d'industrie.
Quelques études rapportent de la fluorose osseuse chez des travailleurs de l'industrie de l'aluminium exposés simultanément au fluorure d'hydrogène, à des poussières de composés fluorés et d'autres substances non précisées pendant plusieurs années. Le degré d'exposition des travailleurs n'était pas connu, mais une étude mentionne une exposition supérieure à 4 ppm durant plus de 10 ans. Par contre, une étude n'a pas montré de fluorose chez 59 travailleurs ayant été exposés pendant 10 à 43 ans dans le même type d'industrie. L'exposition aux fluorures a été confirmée par l'excrétion urinaire d'ions fluorure qui était de 5,7 mg/l après 3 à 5 jours de travail et de 2,2 mg/l après 2 jours de congé.
La fluorose osseuse peut se développer suite à une exposition à long terme à des composés fluorés. La sévérité des effets est liée à la quantité d'ions fluorure incorporée dans les os. Dans un premier temps, la fluorose osseuse se traduit par une augmentation de la densité osseuse, particulièrement au niveau des vertèbres, du bassin et des côtes. Au début, ceci ne peut être mis en évidence que par un examen radiologique (rayons X) car les manifestations cliniques sont absentes. Les symptômes précoces que l'on peut observer sont une douleur sporadique et une certaine raideur au niveau des articulations des mains, des pieds, des genoux et de la colonne vertébrale. Lorsque la maladie progresse, la douleur articulaire peut devenir chronique et on observe une limitation des mouvements, une calcification des ligaments, une déformation squelettique et une émaciation musculaire.
Aucune donnée concernant la sensibilisation respiratoire et cutanée n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées.
PlacentaPlusieurs études, tant chez l'homme que chez l'animal, ont montré que l'ion fluorure traverse la barrière placentaire. Des études chez l'homme rapportent que la concentration sanguine d'ions fluorure dans le cordon ombilical est environ 60 % de la concentration maternelle (Bambilla et al., 1994; Gupta et al., 1993 cités dans ATSDR 2003).
Développement prénatal
Études chez l'animalDeux études russes chez des rats exposés au fluorure d'hydrogène sont rapportées par Schardein (2000). Elles ont donné des résultats contradictoires. Cependant, aucun autre détail n'est disponible.
Études avec le fluorure de sodiumSelon Environmental Health Criteria (2002), les études épidémiologiques n'ont pas montré d'association entre la consommation d'eau potable fluorée et un risque accru d'avortement spontané ou de malformations congénitales. L'ATSDR (2003) rapporte que les études effectuées par voie orale chez le rat et le lapin n'ont pas montré d'effet néfaste sur le développement. Cependant, des anomalies et de la mortalité foetale ont parfois été observées à des doses qui étaient toxiques pour les mères. Un NOAEL de 11,12 mg F-/kg/j pour les effets sur la toxicité maternelle et le développement a été calculé (European Union Risk Assessment Report, 2001).
Système reproducteur
Une étude a été effectuée sur un nombre limité de chiens exposés à 18 ppm de fluorure d'hydrogène, ainsi que chez le rat et le lapin. On n'a pas observé d'effet sur les organes reproducteurs du rat et du lapin. On mentionne des changements testiculaires dégénératifs et l'ulcération du scrotum chez le chien (6 h/j, 6 j/sem pendant 5 semaines). Selon l'ATSDR, ceci était possiblement causé par l'effet corrosif du produit (Stokinger, 1949 cité dans ATSDR, 2003).
Études avec le fluorure de sodium
Selon un rapport de la Communauté européenne, les données sur les effets toxiques de l'ion fluorure chez l'humain sont inconcluantes (European Union Risk Assessment Report, 2001). Il mentionne également que les études de toxicité sur la reproduction chez l'animal ne montrent pas de danger pour la femelle. Par contre, des études effectuées chez le mâle ont montré que l'ion fluorure peut causer des dommages testiculaires et réduire la fertilité. Un NOAEL de 250 mg NaF/l (10 mg F-/kg/j) pour les effets sur fertilité a été calculé à partir de ces études.
Il n'y a pas de donnée concernant l'excrétion du fluorure d'hydrogène dans le lait maternel. Cependant, des données obtenues avec le fluorure de sodium indiquent que l'ion fluorure est faiblement excrété dans le lait.
L'Organisation mondiale de la Santé considère que l'ion fluorure est potentiellement toxique mais qu'à faible concentration on peut le considérer comme un élément essentiel car, selon cet organisme, la résistance aux caries dentaires est une fonction physiologique importante (Environmental Health Criteria, 2002).
L'ingestion d'une dose de 1,5 mg de fluorure de sodium par des mères n'a pas montré d'augmentation significative de la concentration en ions fluorures dans le lait au cours des trois heures suivant l'exposition (Ekstrand et al., 1981cité dans ATSDR 2003). Une étude effectuée chez des femmes habitant des régions où l'eau de consommation était pauvre (0,2 ppm) ou riche (1 ppm) en ions fluorure rapporte une concentration d'ions fluorure de 0,28 et 0,36 µmol/l, respectivement, dans le colostrum. La différence entre ces deux concentrations n'était pas significative. Le lait, quant à lui, contenait 0,37 µmol/l d'ions fluorure chez les mères consommant de l'eau riche en fluorure (Spak et al., 1983).
Effets cancérogènes
Études chez l'humainQuelques études concernant l'incidence de divers types de cancer chez des travailleurs de l'industrie de la cryolite synthétique et de l'aluminium ont été publiées. Ces travailleurs étaient exposés simultanément à plusieurs produits chimiques dont des composés de fluor et du fluorure d'hydrogène. On a observé un excès de cancer du poumon et de la vessie. L'incidence du cancer des os n'a pas été évaluée dans la plupart des études. La présence de plusieurs biais empêche de tirer des conclusions. L'ATSDR (2003) et Environmental Health Criteria (2002) considèrent que ces études sont d'une pertinence questionnable quant à l'évaluation d'un effet cancérogène possible par inhalation du fluorure d'hydrogène et/ou de composés fluorés. Études chez l'animalAucune étude n'a été conduite avec le fluorure d'hydrogène.
Études chez l'humainQuelques études concernant l'incidence de divers types de cancer chez des travailleurs de l'industrie de la cryolite synthétique et de l'aluminium ont été publiées. Ces travailleurs étaient exposés simultanément à plusieurs produits chimiques dont des composés de fluor et du fluorure d'hydrogène. On a observé un excès de cancer du poumon et de la vessie. L'incidence du cancer des os n'a pas été évaluée dans la plupart des études. La présence de plusieurs biais empêche de tirer des conclusions. L'ATSDR (2003) et Environmental Health Criteria (2002) considèrent que ces études sont d'une pertinence questionnable quant à l'évaluation d'un effet cancérogène possible par inhalation du fluorure d'hydrogène et/ou de composés fluorés.
Études chez l'animalAucune étude n'a été conduite avec le fluorure d'hydrogène.
De nombreuses études épidémiologiques n'ont pas montré d'augmentation de l'incidence du cancer chez diverses populations exposées aux ions fluorure via l'eau potable (ATSDR, 2003). L'ATSDR et l'Organisation mondiale de la Santé font état de quatre études effectuées par voie orale avec le fluorure de sodium (ATSDR, 2003; Environmental Health Criteria, 2002). Dans deux études effectuées par le NTP on n'a pas observé d'augmentation significative de l'incidence de cancer chez la souris. On mentionne une augmentation équivoque de l'incidence d'ostéosarcome chez le rat mâle seulement (cependant, la pertinence de cet effet est remise en question par les auteurs). Une troisième étude est discréditée car son interprétation est compliquée par l'infection des souris de l'étude au rétrovirus de type C. Une autre étude n'a pas montré d'augmentation de l'incidence de tumeurs osseuses chez le rat mais ne présente pas de données concernant d'autres sites.
Effet mutagène héréditaire / sur cellules germinales
Étude chez l'animalUne étude de dominance létale chez la souris a donné des résultats inconcluants (exposition à 1 mg/m³ de fluorure d'hydrogène, 6h/j, 6j/sem., pendant 1 mois) (Voroshilin et al., 1975 cités dans European Union Risk Assessment Report, 2001).
Effet sur cellules somatiques
Études chez l'humainDeux études ont montré une augmentation de la fréquence d'échange de chromatides soeur, des micronoyaux et des aberrations chromosomiques chez des travailleurs de l'industrie des fertilisants. Les travailleurs étaient exposés à divers composés fluorés (le fluorure d'hydrogène et le tétrafluorure de silicium étaient les principaux). Il est impossible de conclure que les effets étaient dus au fluorure d'hydrogène car il y avait exposition concomittante à d'autres substances comme le dioxyde de soufre et l'ammoniac (Environmental Health Criteria, 2002). Études chez l'animalUne étude chez la souris rapporte une augmentation de l'incidence des aberrations chromosomiques dans les cellules de la moelle osseuse (exposition à 1 mg/m³ de fluorure d'hydrogène, 6h/j, 6j/sem. pendant 1 mois) (Voroshilin et al., 1975 cités dans European Union Risk Assessment Report, 2001).
Études chez l'humainDeux études ont montré une augmentation de la fréquence d'échange de chromatides soeur, des micronoyaux et des aberrations chromosomiques chez des travailleurs de l'industrie des fertilisants. Les travailleurs étaient exposés à divers composés fluorés (le fluorure d'hydrogène et le tétrafluorure de silicium étaient les principaux). Il est impossible de conclure que les effets étaient dus au fluorure d'hydrogène car il y avait exposition concomittante à d'autres substances comme le dioxyde de soufre et l'ammoniac (Environmental Health Criteria, 2002).
Études chez l'animalUne étude chez la souris rapporte une augmentation de l'incidence des aberrations chromosomiques dans les cellules de la moelle osseuse (exposition à 1 mg/m³ de fluorure d'hydrogène, 6h/j, 6j/sem. pendant 1 mois) (Voroshilin et al., 1975 cités dans European Union Risk Assessment Report, 2001).
Selon l'Organisation mondiale de la Santé, il y a des évidences que le fluorure de sodium cause des mutations sur des cellules animales et humaines in vitro (Environmental Health Criteria, 2002). Cependant, les études animales effectuées in vivo (par voie orale) sont généralement négatives, et ce, pour plusieurs types de tests (aberrations chromosomiques, micronoyaux, échange de chromatides-soeur, bris de brins d'ADN ou morphologie des spermatozoïdes). Selon un rapport de la Communauté européenne, les dommages à l'ADN observés in vitro ne sont probablement pas causés par une interaction directe entre l'ion fluorure et l'ADN (European Union Risk Assessment, 2001), . Selon l'ATSDR (2003) et l'Organisation mondiale de la Santé, ces altérations génétiques pourraient être causées par l'inhibition d'enzymes impliquées dans la synthèse et/ou la réparation de l'ADN (Environmental Health Criteria, 2002).
CL50
Le type de composé de fluor à laquelle une personne est exposée peut exercer une influence sur la concentration d'ions fluorure (F-) rejoignant la circulation systémique. Cependant il est démontré que les composés de fluor solubles (par ex. le fluorure de sodium) libèrent tous des ions fluorure lorsqu'ils sont absorbés. En conséquence, les études effectuées avec de tels composés peuvent s'avérer pertinentes pour apporter un complément d'informations.
Maladies à déclaration obligatoire (MADO)
L'intoxication à l'acide fluorhydrique fait partie de la liste des maladies, infections et intoxications à déclaration obligatoire selon la Loi sur la santé publique (L.R.Q., c. S-2.2) et ses règlements d'application. Elle est indiquée sous corrosifs.
Vous pouvez consulter le site suivant pour obtenir de l'information à ce sujet : http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/preventioncontrole/03-268-05.pdf
En cas de contact, consulter un médecin, même en absence de symptômes.
Une victime exposée aux vapeurs ou au gaz seulement ne devrait pas poser de danger pour les secouristes lorsqu'elle a été retirée du milieu de travail. Cependant, si la victime a été en contact direct avec une solution d'acide fluorhydrique (sur la peau et/ou les vêtements), les secouristes peuvent être exposés à des concentrations de vapeurs non négligeables.
InhalationEn cas d'inhalation du gaz, des vapeurs ou des brouillards, amener la personne dans un endroit aéré et la placer en position semi-assise. Si elle ne respire pas, lui donner la respiration artificielle. Éviter de donner la respiration bouche à bouche à moins d’utiliser un dispositif de protection buccale (à cause du danger de contamination pour la personne qui administre les premiers secours).
Appeler immédiatement le Centre antipoison ou un médecin. Administrer de l’oxygène s’ils le recommandent. L’administration d’oxygène nécessite une formation complémentaire, tel qu’indiqué dans le manuel Secourisme en milieu de travail de la CSST.
Les symptômes de l'oedème pulmonaire peuvent apparaître après un délai de plusieurs heures et sont aggravés par l'effort physique. Le repos et la surveillance médicale sont par conséquent essentiels.
Contact avec les yeuxRincer rapidement les yeux en utilisant une grande quantité d’eau pendant au moins 30 minutes. Enlever les lentilles cornéennes s’il est possible de le faire facilement. Appeler immédiatement le Centre antipoison ou un médecin.
Contact avec la peau
a) Gel de gluconate de calcium à 2,5 % : appliquer une bonne quantité de gel sur les brûlures en massant doucement. Continuer à masser jusqu'à ce que la douleur disparaisse ou que de l'aide médicale soit disponible. Réappliquer du gel aux 15 minutes.
OU :
b) Solution de chlorure de benzalkonium à 0,13 % : immerger la région atteinte dans une solution de chlorure de benzalkonium refroidie avec des cubes de glace. Si l’immersion n’est pas possible, on peut faire des compresses avec une solution glacée de chlorure de benzalkonium, en les changeant à toutes les 2 ou 3 minutes. Continuer jusqu’à ce que la douleur disparaisse ou que de l’aide médicale soit disponible.
Consulter rapidement un médecin.
IngestionNe PAS faire vomir. Rincer la bouche avec de l’eau. Appeler immédiatement le Centre antipoison ou un médecin.
Modification à la suite de la révision du règlement, publiée dans la Gazette officielle du Québec du 28 février 2024 (156e année, no. 9.
Cette substance est réglementée sous le nom « Fluorure d'hydrogène (exprimée en F) ».
Danger
Mortel par inhalation (H330) Provoque de graves brûlures de la peau et de graves lésions des yeux (H314) Risque avéré d’effets graves pour les organes à la suite d’expositions répétées ou d’une exposition prolongée (H372) Provoque des lésions graves des voies respiratoires
Divulgation des ingrédients
Mise à jour : 2004-11-30
Classification
Numéro UN : UN1052
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.