Répertoire toxicologiqueFiche complète
Numéro CAS : 106-89-8
Formule moléculaire brute : C3H5ClO
Noms français :
Noms anglais :
L'épichlorohydrine est utilisé, notamment dans la fabrication :
Mise à jour : 2025-09-10
L'épichlorohydrine est un liquide incolore. Elle dégage une odeur irritante similaire à celle du chloroforme.
En milieu de travail, l'exposition à l'épichlorohydrine se fait principalement par les vapeurs ou par contact avec le liquide.
Exposition aux vapeurs :
L'odeur de l'épichlorohydrine peut être détectée à partir de 0,93 ppm. Cette valeur est inférieure à la VEMP (2 ppm) et à la DIVS (75 ppm). L'odeur pourrait donc être un signe d'avertissement à une exposition potentiellement dangereuse. Cependant, elle ne demeure qu'un indicateur de danger. Seule l'utilisation d'un instrument de mesure permet d'identifier le produit et d'en quantifier la concentration. En effet, la perception des odeurs demeure une donnée variable selon l'individu. Il a été démontré que plusieurs facteurs influencent la réponse olfactive chez l'homme, tels que l'état de vigilance, l'accoutumance, les conditions de température et d'humidité et les effets de masque par d'autres substances.
L'épichlorohydrine a une volatilité semblable à celle de l'eau (tension de vapeur = 13 mm de Hg ou 1,7 kPa à 20 °C). Sa concentration à saturation est de 17 000 ppm à 20 °C. Elle est 8 500 fois supérieure à la VEMP et environ 226 fois supérieure à la DIVS. En conséquence, lors d'une fuite ou d'un déversement, une quantité significative d'épichlorohydrine risque de s'évaporer et la concentration en vapeur du produit dans l'air risque de dépasser la VEMP et la DIVS.
Exposition au liquide :
L'épichlorohydrine a une volatilité semblable à celle de l'eau. Ce produit peut rester assez longtemps sur une surface. En cas de contact avec le liquide, ce produit est irritant et corrosif pour la peau. Il est aussi absorbé. En raison de sa solubilité en milieu aqueux, un rinçage abondant à l'eau devrait permettre l'élimination de l'épichlorohydrine.
InflammabilitéLe liquide et les vapeurs de l'épichlorohydrine sont inflammables. Le produit peut s'enflammer en présence d'une source d'inflammation telle qu'une surface chaude, une flamme nue, une étincelle ou de l'électricité statique. Les vapeurs en l'absence de ventilation adéquate peuvent s'accumuler et leur concentration dans l'air risque d'atteindre la limite inférieure d'inflammabilité (LIE). Ces vapeurs peuvent parcourir une distance considérable jusqu'à une source d'ignition.
Explosisibilité :Les vapeurs peuvent former un mélange explosif avec l'air.
Moyens d'extinctionUtiliser de la poudre chimique sèche, de la mousse ou du dioxyde de carbone.
Note : il est préférable de ne pas utiliser d'eau (r.action violente possible).
Techniques spécialesPorter un appareil respiratoire autonome et des vêtements protecteurs appropriés.
fumées de monoxyde de carbone, phosgène (gaz)
Se référer à la méthode d'analyse 223 de l'IRSST.Épichlorohydrine (irsst.qc.ca)
Les valeurs de viscosité cinématique suivantes ont été obtenues à partir de la viscosité dynamique et au moyen d'un calcul qui utilise la viscosité dynamique et la masse volumique :
La Loi sur la santé et la sécurité du travail vise l'élimination des dangers à la source. Lorsque les autres mesures de la hiérarchie des moyens de prévention telles que les mesures d'ingénierie et la modification de méthode de travail ne suffisent pas à contrôler l'exposition à cette substance, le port d'équipement de protection individuelle est nécessaire. Ces équipements de protection doivent être conformes à la réglementation.
Voies respiratoiresPorter un appareil de protection respiratoire certifié NIOSH ou CSA adapté à la concentration du milieu de travail si celle-ci est supérieure à la VEMP (2 ppm ou 7,6 mg/m³).
PeauPorter un équipement de protection de la peau. La sélection d'un équipement de protection de la peau dépend de la nature du travail à effectuer.
YeuxPorter un équipement de protection des yeux s'il y a risque de projections conforme à l'une des normes suivantes: Protecteurs oculaires et faciaux CSA Z94.3, American National Standard for Occupational and Educational Personal Eye and Face Protection Devices ANSI/ISEA Z87.1 ou Protection individuelle de l'oeil: spécifications EN 166. La sélection d'un protecteur oculaire dépend de la nature du travail à effectuer et, s'il y a lieu, du type d'appareil de protection respiratoire utilisé.
Le répertoire toxicologique vous invite à consulter Le guide sur la protection respiratoire qui présente les principaux éléments de la protection respiratoire. Lorsqu'un appareil de protection respiratoire est nécessaire, un programme de protection respiratoire doit être élaboré et mis en application. Ce programme doit notamment prévoir le choix, l'ajustement, l'entretien et l'inspection conformément à la norme CSA Z94.4 tout en s'assurant que l'appareil choisit soit certifié par le NIOSH ou le CSA.
En fonction des concentrations présentes dans les lieux de travail, les appareils de protection respiratoire suivants peuvent être utilisés:
StabilitéL'épichlorohydrine se polymérise lorsqu'il est chauffé à des températures élevées. La décomposition thermique du produit libère, entre autres, du chlorure d'hydrogène, du phosgène et du monoxyde de carbone.
IncompatibilitéUne polymérisation explosive peut se produire lorsque l'épichlorohydrine entre en contact avec :
Il existe un risque d'incendie et d'explosions lorsque l'épichlorohydrine réagit avec :
L'épichlorohydrine réagit violemment avec l'aniline, l'isopropylamine,le potassium tert-butoxide, l'acide sulfurique et l'hypochlorite.
Le mélange de l'épichlorohydrine avec le trichloroéthylène forme du dichloroacéthylène, un produit explosif.
Ce produit peut attaquer l'acier en présence d'humidité.
L'épichlorohydrine peut réagir violemment avec l'eau.
La manipulation de l'épichlorohydrine doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tels que le RSST, le RSSM et le CSTC. Pour en savoir plus.
L'exposition à ce produit requiert de la formation et de l'information. Consulter l'étiquette et la fiche de données de sécurité du produit avant de le manipuler. Ne pas manger, boire ou fumer lors de la manipulation du produit.
Des douches oculaires ou des douches de secours doivent être mises à la disposition des travailleurs lorsqu'ils sont exposés à ce produit.
La manipulation de ce produit doit se faire conformément au Code des liquides inflammables et combustibles NFPA-30 (1996).
Dans une perspective de prévention, la CNESST a développé un outil pratique qui vise à aider les milieux de travail à identifier, corriger et contrôler les risques pouvant affecter la santé et la sécurité des travailleurs.
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. L'entreposage doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tel que le RSST (notamment les sections VII et X), le RSSM et le CSTC. Selon la situation, le chapitre Bâtiment du Code de sécurité et le CNPI peuvent également s'appliquer. Pour en savoir plus.
L’entreposage des matières inflammables à l’état liquide doit s’effectuer conformément à la norme Code des liquides inflammables et combustibles, NFPA 30-1996.
Voici certaines bonnes pratiques à respecter lors d'une intervention en cas de déversement::
Mise à jour : 2019-04-09
Ce produit est absorbé par les voies respiratoires, la peau et les voies digestives.
Ce produit est irritant et corrosif pour la peau, les yeux, les voies respiratoires et digestives. La gravité des symptômes peut varier selon les conditions d'exposition (durée de contact, concentration du produit, etc.).
Les substances corrosives sont capables de produire de graves brûlures, des vésicules, des ulcères, de la nécrose ou des cicatrices permanentes de la peau. Elles peuvent aussi produire des brûlures et des lésions irréversibles aux yeux, voire de la cécité.
Ce produit peut causer de l'oedème pulmonaire. Les symptômes de l'oedème pulmonaire (principalement toux et difficultés respiratoires) se manifestent souvent après un délai pouvant aller jusqu'à 48 heures. L'effort physique peut aggraver ces symptômes. Le repos et la surveillance médicale sont par conséquent essentiels.
L'exposition à des concentrations de vapeur de 76 et 151 mg/m³ cause respectivement l'irritation des yeux et de la gorge.
L'inhalation des vapeurs peut causer une dépression du système nerveux central se traduisant par des maux de tête, des nausées, des étourdissements, une sensation d'ébriété, de la fatigue et de la somnolence.
Un travailleur exposé à des vapeurs d'épichlorohydrine lors du nettoyage de cuves a développé un élargissement du foie accompagné d'une jaunisse. La concentration des vapeurs inhalées est inconnue.
Chez le rat, l'inhalation ou l'ingestion répétée du produit peut causer des dommages rénaux.
Mise à jour : 2016-04-27
Ce produit cause de la sensibilisation cutanée.
Aucune donnée concernant la sensibilisation respiratoire n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées.
Quelques cas de sensibilisation cutanée sont rapportés chez des travailleurs dans des usines de fabrication de résines époxy. Lors de tests cutanés, plusieurs de ces travailleurs ont donné des réponses positives à l'épichlorhydrine ainsi qu'à d'autres résines époxy.
Quelques études ont démontré des réponses négatives à l'épichlorhydrine incluse dans des batteries de tests standards.
Une étude rapporte que 100 % des cochons d'Inde ont donné une réponse positive à l'épichlorhydrine suite à des tests cutanés, mais l'étude ne fait aucune mention des méthodes et des doses utilisées.
Lors d'une étude chez le cobaye utilisant un test de maximisation chez le cobaye (GPMT), à une dose d'induction de 5 % dans l'éthanol et une dose de challenge de 1 % dans l'éthanol, il y a eu une réponse positive chez 60 % des animaux.
Mise à jour : 2002-09-26
Mise à jour : 2024-09-16
Évaluation de la cancérogénicité par des organismes officiels
Le CIRC (1999) considère que l'épichlorohydrine est probablement cancérogène pour l'homme. Le mode d'exposition à cet agent entraîne des expositions qui sont probablement cancérogènes pour l'homme (groupe 2A).
L'ACGIH (2022) considère que l'épichlorohydrine est un cancérogène suspecté chez l'humain (groupe A2).
Mise à jour : 2016-06-15
Effet mutagène héréditaire / sur cellules germinales
Études chez l'animalSram et al. (1976) ont obtenu une réponse négative à un essai de mutation dominante létale chez la souris (oral; 20 mg/kg; dose unique). Lors d'un test de morphologie des spermatozoïdes chez le rat (oral; 50 mg/kg; dose unique), Cassidy et al. (1983) ont obtenu une réponse positive. Gingell et al. (1985) ont observé une augmentation significative des aberrations chromosomiques dans les spermatogonies chez la souris (inhalation; 5 mg/m³ pendant 120 heures).
Études chez l'animalSram et al. (1976) ont obtenu une réponse négative à un essai de mutation dominante létale chez la souris (oral; 20 mg/kg; dose unique).
Lors d'un test de morphologie des spermatozoïdes chez le rat (oral; 50 mg/kg; dose unique), Cassidy et al. (1983) ont obtenu une réponse positive.
Gingell et al. (1985) ont observé une augmentation significative des aberrations chromosomiques dans les spermatogonies chez la souris (inhalation; 5 mg/m³ pendant 120 heures).
Effet sur cellules somatiques
Études chez l'humainDans deux études chez des travailleurs exposés à des concentrations allant de 0.5 à 5.0 mg/m³, on a observé une augmentation des aberrations chromosomiques dans les lymphocytes (CIRC 1997). Études chez l'animalLors de trois études d'aberration chromosomique dans la moelle osseuse de souris, les deux études par voie orale (50 et 200 mg/kg; dose unique) ont obtenu des résultats négatifs (Smyth et Langvardt 1979; Rossi et al. 1983) et l'étude par inhalation (5 mg/m³ pendant 120 heures) a donné un résultat positif (Gingell et al. 1985). Études In vitroDes résultats positifs ont été obtenus dans deux études de bris de brin (Sina et al. 1983; Garberg et al 1988). Lors de cinq études de mutation génétique (Amacher et Zelljadt 1984; Nishi et al 1984; Jotz et Mitchell 1981; Knaap et al 1982; Amacher et Dunn 1985), il y a eu quatre études positives et une négative. Lors de trois études d'aberration chromosomique in vitro sur des cellules animales ( Natarajan et van Kesteren-van Leeuwen 1981; Asita 1989; Dean et Hodson-Walker 1979), il y a eu deux études positives et une négative. Lors de quatorze études d'échange de chromatides soeurs in vitro sur des cellules animales et humaines ( Evans et Mitchell 1981; Natarajan et van Kesteren-van Leeuwen 1981; Perry et Thomson 1981; Nishi et al 1984; von der Hude et al 1984 et 1991; Sasaki 1980; Ishidate et al 1981; White 1980; Carbone et al 1981; Norppa et al 1981; Kucerova et polivkova 1976; Sram 1976 ), il y a eu treize études positives et une négative. Note: Les articles cités ci-haut sont détaillés dans le volume 71 du CIRC (1999) et dans l'ACGIH (2001).
Études chez l'humainDans deux études chez des travailleurs exposés à des concentrations allant de 0.5 à 5.0 mg/m³, on a observé une augmentation des aberrations chromosomiques dans les lymphocytes (CIRC 1997).
Études chez l'animalLors de trois études d'aberration chromosomique dans la moelle osseuse de souris, les deux études par voie orale (50 et 200 mg/kg; dose unique) ont obtenu des résultats négatifs (Smyth et Langvardt 1979; Rossi et al. 1983) et l'étude par inhalation (5 mg/m³ pendant 120 heures) a donné un résultat positif (Gingell et al. 1985).
Études In vitroDes résultats positifs ont été obtenus dans deux études de bris de brin (Sina et al. 1983; Garberg et al 1988).
Lors de cinq études de mutation génétique (Amacher et Zelljadt 1984; Nishi et al 1984; Jotz et Mitchell 1981; Knaap et al 1982; Amacher et Dunn 1985), il y a eu quatre études positives et une négative.
Lors de trois études d'aberration chromosomique in vitro sur des cellules animales ( Natarajan et van Kesteren-van Leeuwen 1981; Asita 1989; Dean et Hodson-Walker 1979), il y a eu deux études positives et une négative.
Lors de quatorze études d'échange de chromatides soeurs in vitro sur des cellules animales et humaines ( Evans et Mitchell 1981; Natarajan et van Kesteren-van Leeuwen 1981; Perry et Thomson 1981; Nishi et al 1984; von der Hude et al 1984 et 1991; Sasaki 1980; Ishidate et al 1981; White 1980; Carbone et al 1981; Norppa et al 1981; Kucerova et polivkova 1976; Sram 1976 ), il y a eu treize études positives et une négative.
Note: Les articles cités ci-haut sont détaillés dans le volume 71 du CIRC (1999) et dans l'ACGIH (2001).
DL50
CL50
InhalationEn cas d'inhalation, amener la personne dans un endroit aéré et la placer en position semi-assise. Si elle ne respire pas, lui donner la respiration artificielle. Éviter de donner la respiration bouche à bouche à moins d’utiliser un dispositif de protection buccale (à cause du danger de contamination pour la personne qui administre les premiers secours). Appeler immédiatement le Centre antipoison ou un médecin. Administrer de l’oxygène s’ils le recommandent. L’administration d’oxygène nécessite une formation complémentaire, tel qu’indiqué dans le manuel Secourisme en milieu de travail de la CSST.
Les symptômes de l'oedème pulmonaire peuvent apparaître après un délai de plusieurs heures et sont aggravés par l'effort physique. Le repos et la surveillance médicale sont par conséquent essentiels.
Contact avec les yeuxRincer rapidement les yeux en utilisant une grande quantité d’eau pendant au moins 30 minutes. Enlever les lentilles cornéennes s’il est possible de le faire facilement. Appeler immédiatement le Centre antipoison ou un médecin.Contact avec la peauRetirer immédiatement les vêtements contaminés en utilisant des gants appropriés. Rincer la peau avec de l’eau pendant au moins 20 minutes ou jusqu’à ce que le produit soit éliminé. Appeler immédiatement le Centre antipoison ou un médecin. Mouiller abondamment les vêtements contaminés.
IngestionNe PAS faire vomir. Rincer la bouche avec de l’eau. Appeler immédiatement le Centre antipoison ou un médecin.
Mise à jour : 2022-05-31
Danger
Liquide et vapeurs inflammables (H226) Toxique en cas d’ingestion (H301) Toxique par contact cutané (H311) Mortel par inhalation (H330) Provoque de graves brûlures de la peau et de graves lésions des yeux (H314) Peut provoquer une allergie cutanée (H317) Susceptible d’induire des anomalies génétiques (H341) Peut provoquer le cancer (H350) Susceptible de nuire à la fertilité ou au foetus (H361) Provoque des lésions graves des voies respiratoires
Divulgation des ingrédients
Mise à jour : 2004-11-30
Classification
Numéro UN : UN2023
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.