Programme pour une maternité sans danger (PMSD)

Propriétés physiques pertinentes 1 2

Mise à jour : 2004-11-23

État physique : Liquide
Tension de vapeur : à 20° C: 0,0012 mm de Hg (0,0002 kPa) pour une solution à 2 % et 0,0152 mm de Hg (0,002 kPa) pour une solution à 50 %.
Point d'ébullition : 187-189°C (décomposition); 106-108 °C à 50 mm de Hg; 71-72 °C à 10 mm de Hg
Solubilité dans l'eau : Miscible 
Coefficient de partage (eau/huile) : 0,98
Masse moléculaire : 100,13

Voies d'absorption

Mise à jour : 2013-04-25

Voies respiratoires : Aucune donnée
Voies digestives : Absorbé
Percutanée : Faiblement absorbé

Effets sur le développement 3 4 5 6 7 8 9

Mise à jour : 2013-04-25

  • Il n'a pas d'effet tératogène à des doses ne causant pas de toxicité maternelle.
  • Il n'a pas d'effet embryotoxique et/ou foetotoxique en absence de toxicité maternelle.
  • Les données ne permettent pas de faire une évaluation adéquate de l'effet postnatal.

Développement prénatal

Études chez l'humain
Une étude épidémiologique effectuée en milieu hospitalier chez des travailleuses exposées au glutaraldéhyde lors de procédures de stérilisation n'a pas montré d'incidence accrue d'avortements spontanés et de malformations (exposition simultanée à plusieurs produits dont le glutaraldéhyde) (Hemminki, 1985).

Études chez l'animal
Ema et al. (1992) ont effectué une étude chez le rat par gavage (0, 25, 50 et 100 mg/kg/j; jours 6 à 15 de la gestation). Ils ont observé une diminution significative du poids des rejetons à la plus forte dose, en présence de toxicité maternelle (20 % de mortalité et diminution significative du gain de poids et de la consommation de nourriture). Le nombre d'implantations, de résorptions, de pertes post-implantation, de foetus morts et vivants ainsi que le ratio mâles/femelles n'étaient pas affectés. Ils n'ont observé aucune augmentation de l'incidence des malformations externes, viscérales ou squelettiques.

En ce qui concerne les autres études effectuées avec le glutaraldéhyde, seuls les résumés sont disponibles (Ballantyne, Union Carbide, 1995) :

Une étude a été effectuée chez le rat (0, 50, 250 et 750 ppm de glutaraldéhyde dans l'eau de boisson, ce qui correspond à 0, 5, 26 et 68 mg/kg/j; jours 6 à 16 de la gestation). Une diminution de la consommation d'eau a été observée chez les mères aux deux plus fortes doses. Aucun effet sur le ratio mâles/femelles, le poids du placenta, le poids des foetus ou l'incidence des malformations externes, viscérales ou squelettiques n'a été observé.

Une étude a été effectuée par gavage chez le lapin (0, 5, 15 et 45 mg/kg/j; jours 7 à 19 de la gestation). Une toxicité maternelle importante a été observée à la plus forte dose (33 % de mortalité, diminution significative du gain de poids et de la consommation de nourriture). À cette dose, seulement une mère sur les 10 survivantes a eu une portée. On a observé, chez ses rejetons, un poids réduit par rapport aux contrôles. L'étude n'a montré aucun effet sur l'incidence des pertes pré ou post-implantation, le nombre de résorptions, le nombre de foetus vivants ou morts, le poids des foetus, les malformations totales.

Développement postnatal
Aucun effet sur le poids corporel, la viabilité et la survie postnatale à 28 jours n'a été observé chez le rat lors d'une étude pendant 2 générations par voie orale de glutaraldéhyde (50, 250 et 1 000 ppm dans l'eau de boisson). Cette étude n'est pas suffisante pour une évaluation adéquate du développement postnatal à cause du nombre restreint de paramètres évalués.

Effets sur la reproduction 2 3

Mise à jour : 2004-11-23

  • Une étude chez une espèce animale suggère l'absence d'effet sur la reproduction.

Une étude de reproduction sur deux générations a été effectuée par voie orale chez le rat (0, 50, 250 et 1 000 ppm dans l'eau de boisson; 10 semaines avant l'accouplement, pendant les périodes d'accouplement, de gestation et de lactation). Ces doses correspondaient, respectivement, à des concentrations moyennes de 4,25, 17,50 et 69,07 mg/kg/j pour les mâles et à 6,68, 28,28 et 98,37 mg/kg/j pour les femelles de la première génération. Pour la seconde génération, les doses moyennes correspondaient à 4,53, 21,95 et 71,08 mg/kg/j pour les mâles et à 6,72, 29,57 et 99,56 mg/kg/j pour les femelles. À l'occasion, le gain de poids était significativement réduit à la plus forte dose chez les parents de la première génération. Une diminution significative de la consommation de nourriture a été observée chez les parents des deux générations à 1 000 ppm (périodes d'accouplement et de gestation) ainsi qu'à 250 ppm chez les mâles de la première génération (périodes pré-accouplement et gestation) et les femelles de la seconde génération (périodes de gestation et de lactation). La consommation d'eau était réduite chez les parents des deux générations à 250 et 1 000 ppm (période pré-accouplement).

Les auteurs n'ont observé aucun effet sur les indices de fertilité, les performances reproductives (indices d'accouplement, de fertilité et de gestation), la viabilité des rejetons, la taille des portées, le ratio mâles/femelles, les modifications histopathologiques des organes reproducteurs, et ce, pour les deux générations. Ils ont seulement noté une réduction significative du gain de poids des rejetons par portée à 1 000 ppm aux jours de lactation 14 à 28, pour les deux générations (Neeper-Bradley, 2000).

Effet sur le système reproducteur

Aucun effet sur les organes reproducteurs n'a été rapporté chez les rats mâles et femelles dans une étude de la reproduction sur deux générations (0, 50, 250 et 1 000 ppm de glutaraldéhyde dans l'eau de consommation; 10 semaines avant l'accouplement, pendant les périodes d'accouplement, de gestation et de lactation) (Neeper-Bradley, 2000).

Effets sur l'allaitement 

Mise à jour : 2004-11-23

  • Il n'y a aucune donnée concernant l'excrétion ou la détection dans le lait.

Cancérogénicité 2 10 11 12

Mise à jour : 2004-11-23

Évaluation de l'A.C.G.I.H. : Substance non classifiable comme cancérogène pour l'homme (groupe A4).

Effets cancérogènes

Études chez l'humain
Une étude épidémiologique (cas de mortalité) rapporte qu'il n'y a pas d'incidence accrue de tumeurs malignes chez 186 travailleurs exposés à une concentration inférieure à 0,2 ppm de glutaraldéhyde pendant 19 ans.

Études chez l'animal
Une étude a été effectuée par inhalation chez le rat et la souris (rat : 0, 250, 500 et 750 ppb; souris : 0, 62,5, 125 et 250 ppb; 6h/j, 5 j/sem., pendant 104 semaines). La survie des rats femelles était significativement réduite à 500 et 750 ppb. Le poids corporel moyen de tous les groupes de rats mâles, des rats femelles exposés à 500 et 750 ppb et des souris femelles exposées à 250 ppb était généralement inférieur à celui des contrôles. Les auteurs n'ont observé aucune augmentation significative de l'incidence des lésions néoplasiques (Van Birgelen et al., 2000).

Une seconde étude a été effectuée par voie orale chez le rat (eau de boisson, 0, 50, 250 et 1 000 ppm ce qui donne des consommations quotidiennes moyennes de 0, 4, 17 et 64 mg/kg pour les mâles et 0, 6, 25 et 86 mg/kg pour les femelles). Le poids corporel, le gain de poids, la consommation de nourriture et d'eau et le volume d'urine étaient statistiquement réduits à 250 et 1 000 ppm pour les mâles et les femelles. Le poids absolu des reins était augmenté de manière significative à 250 et 1 000 ppm aux semaines 52 et 78 et réduit à 104 semaines. Les auteurs ont observé une augmentation significative de l'incidence de leucémie lymphocytaire à grandes cellules granuleuses chez les femelles à toutes les doses. Les auteurs concluent que la signification biologique de cette observation n'est pas claire car il n'ont pas observé de relation dose-effet. De plus, ce type de leucémie se retrouve spontanément avec une incidence variable chez l'espèce de rats utilisée dans cette étude (Van Miller et al., 2002).

Mutagénicité13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24

Mise à jour : 2004-11-23

  • Les données ne permettent pas de faire une évaluation adéquate de l'effet mutagène.

Effet mutagène héréditaire / sur cellules germinales

Études chez l'animal
Une étude de dominance létale chez la souris, dont seul le résumé est disponible, a donné des résultats négatifs (voie orale, 30 et 60 mg/kg).

Effet sur cellules somatiques

Études chez l'animal
Plusieurs tests in vivo ont donné des résultats négatifs (micronoyaux et aberrations chromosomiques).

Études in vitro
Plusieurs tests in vitro sur des cellules de mammifères (échange de chromatides-soeurs, aberrations chromosomiques, synthèse non programmée d'ADN) ont donné des résultats contradictoires.

 

Selon certains auteurs, l'absence de génotoxicité observée dans les essais in vivo est due aux propriétés de liaison du glutaraldéhyde avec les protéines.

Commentaires 25

Mise à jour : 2013-04-25

En milieu de travail, l'exposition au glutaraldéhyde se fait par les voies respiratoire et cutanée. Cependant, son absorption est limitée par l'intensité de l'irritation locale de la peau et des muqueuses puisqu'il interagit fortement avec les protéines qui sont présentes dans les tissus avec lesquels il entre en contact. De plus, il s'agit d'une substance très peu volatile.

Références

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  • ▲2.  Beije, B. et Lundberg, P., DECOS and NEG basis for an occupational standard : glutaraldehyde. Arbete och Hälsa , Vol. 20. Solna, Suède : Arbetslivinstitutet. (1997). [MO-127539 ]   https://gupea.ub.gu.se/dspace/handle/2077/3194?locale=en
  • ▲2.  Beije, B. et Lundberg, P., DECOS and NEG basis for an occupational standard : glutaraldehyde. Arbete och Hälsa , Vol. 20. Solna, Suède : Arbetslivinstitutet. (1997). [MO-127539 ]   https://gupea.ub.gu.se/dspace/handle/2077/3194?locale=en
  • ▲3.  Neeper-Bradley, T.L. et Ballantyne, B., «Two-generation reproduction study by dosing with glutaraldehyde in the drinking water of CD rats.» Journal of Toxicology and Environmental Health. Vol. 60, no. Part A, p. 107-129. (2000).
  • ▲4.  Ema, M., Itamit, T. et Kawasaki, H., «Teratological assessment of glutaraldeyde in rats by gastric intubation», Toxicology Letters, 63, 2, 1992, 147-153 [AP-040860]
  • ▲5.  Hemminki, K, Kyyronen, P. et Lindbohm, M.L, «Spontaneous abortions and malformations in the offspring of nurses exposed to anaesthetic gases, cytostatic drugs and other potential hazards in hospitals, based on registered information outcome.» Journal of Epidemiology and Community Health. Vol. 39, p. 141-147. (1985). [AP-010898 ]
  • ▲6.  Hemminki, K. et al., «Spontaneous abortions in hospital staff engaged in sterilising instruments with chemical agents.» British Medical Journal. Vol. 285, p. 1461-1463. (1982). [AP-121545 ]
  • ▲7.  Overman, D.O., «Testing for percutaneous embryotoxicity of laboratory reagents in the hamster.» Teratology. Vol. 23, no. 2, p. 56A. (1981). [AP-041416]
  • ▲8.  Ballantyne, B. et Union Carbide, Toxicology of glutaraldehyde : review of studies and human health effects. Danbury, CT : Union Carbide. (1995). [MO-019170]
  • ▲9.  «Final report on the safety assessment of glutaral.» Journal of the American College of Toxicology. Vol. 15, no. 2, p. 98-139. (1996).
  • ▲10.  American Conference of Governmental Industrial Hygienists, 2019 TLVs® and BEIs® : threshold limit values for chemical substances and physical agents and biological exposure indices. Cincinnati (OH) : ACGIH. (2022). [NO-003164]   http://www.acgih.org
  • ▲11.  van Birgelen, Angélique P.J.M. et al., «Effects of glutaraldehyde in a 2-year inhalation study in rats and mice.» Toxicological Sciences. Vol. 55, p. 195-205. (2000).
  • ▲12.  Van Miller, J.P. et al., «Chronic toxicity and oncogenicity study with glutaraldehyde dosed in the drinking water of Fischer 344 rats.» Toxicology. Vol. 175, no. 1-3, p. 177-189. (2002).
  • ▲13.  Ballantyne, B. et Jordan, S.L., «Toxicological, medical and industrial hygiene aspects of glutaraldehyde with particular reference to its biocidal use in cold sterilization procedures.» Journal of Applied Toxicolcology. Vol. 21, no. 2, p. 131-151. (2001).
  • ▲14.  Mirsalis, J.C. et al., «Measurement of unscheduled DNA synthesis and S-phase synthesis in rodent hepatocytes following in vivo treatment : testing of 24 compounds.» Environmental and molecular mutagenesis. Vol. 14, no. 3, p. 155-164. (1989). [AP-027663]
  • ▲15.  Bremudez, E. et al., «Evaluation of the genotoxic potential of glutaraldehdye.» Environmental and molecular mutagenesis. Vol. 18, p. 113-119. (1991). [AP-035984]
  • ▲16.  Loh, E., Mirsalis, J. et Tyson, K, «Induction of unscheduled DNA synthesis (UDS) AND cell proliferation in mouse and rat hepatocytes following in vivo treatment.» Environmental Mutagenesis. Vol. 7, no. Suppl. 3, p. 73. (1985). [AP-048008]
  • ▲17.  Slesinski, R.S. et al., «Mutagenicity evaluation of glutaraldehyde in a battery of in vitro bacterial and mammalian test systems», Food and Chemical Toxicology, 21, 5, 1983, 621-629 [AP-005758]
  • ▲18.  McGregor, D.B. et al., «Responses of the L5178Y tk+/tk- mouse lymphoma cell forward mutation assay II : 18 coded chemicals.» Environmental and molecular mutagenesis. Vol. 11, no. 1, p. 91-118. (1988). [AP-041493 ]
  • ▲19.  Document effacé.
  • ▲20.  Letter from BASF Corp to USA EPA submitting preliminary results of prenatal toxicity study with glutaraldehyde.. (1990). Microfiche : OTS0526410-1, 8EHQ-1290-1008
  • ▲21.  NTP technical report on the toxicology and carcinogenesis studies of glutaraldehyde (cas no. 111-30-8) in F344/rats... (inhalation studies). (1999). Microfiche : PB2000-101418
  • ▲22.  Vergnes, J.S. et Ballantyne, B., «Genetic toxicology studies with glutaraldehyde.» Journal of Applied Toxicology. Vol. 22, no. 1, p. 45-60. (2002).
  • ▲23.  Tamada, M. et al., «Mutagenicity of glutaraldehyde in mice.» Bokin Bobbai (Journal of antibacterial and antifungal agents). Vol. 6, no. 2, p. 62. (1978). [AP-048264]
  • ▲24.  Zissu, D., Évaluation des effets du glutaraldéhyde sur la santé en milieu professionnel. Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail. INRS. (1999).   http://www.inrs.fr/htm/evaluation_effets_glutaraldehyde_sur_la_sante_en.html
  • ▲25.  German Research Foundation. Commission for the Investigation of Health Hazards of Chemical Compounds in the Work Area, List of MAK and BAT values 2017 : maximum concentrations and biological tolerance values at the workplace. Report / Commission for the Investigation of Health Hazards of Chemical Compounds in the Work Area ; 53 . Weinheim : Wiley-VCH. (2017).   http://www.dfg.de
    Fiche du Centre de documentation : https://www.centredoc.cnesst.gouv.qc.ca/in/details.xhtml?id=p%3A%3Ausmarcdef_0000220649

La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.