Répertoire toxicologiqueFiche complète
Noms français :
Noms anglais :
L'acide sulfurique est commercialement disponible sous forme de solutions aqueuses à différentes concentrations. Traditionnellement, la concentration en acide sulfurique des solutions est donnée en degré Baumé (°Bé), selon la relation suivante : °Bé = 145 - (145/densité en g/cm3). En Europe, la constante utilisée est de 144,3 plutôt que 145. Cette relation entre la densité et la concentration n'est valable qu'entre 0 et 93,2 %. Au-delà de cette concentration, la teneur est habituellement exprimée en pourcentage. L'une des concentrations les plus courantes est 66 °Baumé correspondant en Amérique à 93,2 % et appelée en laboratoire acide sulfurique 17,3 M ou 34,7 N.
Les autres produits d'acide sulfurique courants sont les électrolytes d'accumulateur au plomb (batteries) constitués d'acide sulfurique à 51 % ou moins, l'acide sulfurique concentré dont la teneur est d'environ 98 % le reste étant de l'eau, l'acide sulfurique anhydre, pur à 100 % et l'acide sulfurique fumant. Ce dernier aussi appelé oléum, est une solution de trioxyde de soufre dans l'acide sulfurique anhydre.
Consulter au besoin les produits suivants :
Acide sulfurique (pur ou concentré à 98 %)
Solution aqueuse d'acide sulfurique à 51 % et moins
Acide sulfurique fumant (oléum)
L'acide sulfurique est de loin le plus utilisé des produits chimiques industriels. Pur, concentré ou en solution aqueuse à teneur élevée, on l'utilise à grand volume dans :
D'autres types d'industries spécialisées l'utilisent en volume moins important , sous forme de solutions aqueuses à teneur plus souvent inférieure à 51 %, dont :
Dans l'atmosphère, les émissions d'oxydes de soufre provenant de l'utilisation des combustibles fossiles ou des éruptions volcaniques, sont converties en trioxyde de soufre qui en présence d'humidité forme un brouillard d'acide sulfurique, l'un des composants du smog. Dans les épisodes aigus de smog, la concentration en brouillard d'acide sulfurique a pu atteindre 50 µg/m3 dans le sud de l'Ontario durant l'été 1986, et des records de 240 µg/m3 à Los Angeles dans les années 50 et de 678 µg/m3 à Londres en 1962.
Mise à jour : 2006-02-07
Les solutions aqueuses d'acide sulfurique à plus de 51 % sont des liquides peu volatils, incolores et inodores. Elles sont assez visqueuses surtout aux concentrations supérieures à 80 %.
L'exposition à l'acide sulfurique en solution aqueuse à plus de 51 % en milieu de travail survient s'il y a contact avec le liquide ou s'il y a génération de brouillards puisque les solutions d'acide sulfurique à plus de 51 % sont des liquides plutôt visqueux et peu volatils.
Exposition aux vapeurs ou aux brouillards
L'acide sulfurique étant inodore, on ne peut se servir de l'odeur comme moyen d'avertissement à une exposition dangereuse. La tension de vapeur des solutions d'acide sulfurique à la température de la pièce est très faible (par exemple, 0,0003 mm de Hg, pour une solution à 96 %). De plus, la vapeur se dégageant des solutions est essentiellement constituée d'eau. En cas de déversement, l'exposition aux vapeurs ne peut ainsi amener de dépassement des valeurs d'exposition. Cependant, une exposition sous forme de brouillards peut se produire lors d'opération telle que l'agitation mécanique ou la pulvérisation. Il peut aussi y avoir formation de brouillard si le produit est chauffé et particulièrement si l'humidité ambiante est élevée. L'ampleur de l'exposition aux brouillards sera principalement fonction de la grosseur des particules générées, du niveau de génération de celles-ci, de la concentration du produit, de sa température et du taux d'humidité ambiant.
Exposition au liquide
Si l'acide sulfurique en solution aqueuse entre en contact avec la peau, il pourrait y demeurer sans s'évaporer à cause de sa faible volatilité. Cependant, il ne sera pas absorbé car il agit de manière corrosive sur la peau. Lors du contact accidentel avec la peau ou les yeux, l'acide sulfurique étant très soluble dans l'eau, il peut être éliminé et son action corrosive peut être freinée en utilisant rapidement de l'eau en abondance. Les solutions dont la concentration est supérieure à 80 % en particulier, peuvent être suffisamment visqueuses pour rendre le rinçage difficile.
InflammabilitéLes solutions aqueuses d'acide sulfurique sont des liquides ininflammables.
Cependant, le contact de l'acide sulfurique avec des substances combustibles peut générer suffisamment de chaleur pour provoquer un incendie. L'acide sulfurique réagit avec la plupart des métaux, surtout en présence d'eau, avec dégagement d'hydrogène, un gaz inflammable et explosif.
Moyens d'extinction
Si l'acide sulfurique en solution aqueuse à plus de 51 % est impliqué dans un incendie, il est préférable de ne pas utiliser d'eau, le contact de l'eau avec l'acide générant beaucoup de chaleur. Utiliser des poudres chimiques sèches, du dioxyde de carbone (CO2) ou les moyens d'extinction convenant aux matières environnantes.
Techniques spéciales
Porter un appareil de protection respiratoire autonome muni d'un masque facial complet et des vêtements protecteurs adéquats. Interdire l'accès à la zone dangereuse. Éloigner les contenants de la zone d'incendie, si cette opération peut être effectuée sans risque. Les contenants intacts peuvent être refroidis à l'aide d'eau pulvérisée. Empêcher l'infiltration d'eau dans les contenants.
À haute température, comme lors d'un incendie, l'acide sulfurique se décompose en oxydes de soufre, notamment du dioxyde de soufre et du trioxyde de soufre, des gaz toxiques.
Voir la méthode d'analyse 211-1 de l'IRSST.
Pour obtenir la description de cette méthode, consulter le Guide d'échantillonnage des contaminants de l'air en milieu de travail ou le site Web de l'IRSST à l'adresse suivante :
http://www.irsst.qc.ca/-RSST7664-93-9.html
Pour une évaluation rapide du niveau d'exposition, des tubes colorimétriques permettant de détecter les brouillards d'acide sulfurique sont disponibles sur le marché.
Point de fusion : la relation entre la concentration et la température de fusion des solutions d'acide sulfurique n'est pas linéaire. Elle présente de nombreux maxima et minima liés à la formation de différents hydrates. De plus, les données sur les points de fusion des solutions peuvent être variables ou imprécises, la présence d'impuretés abaissant le point de fusion et les solutions ayant tendance à la surfusion.
Point d'ébullition : les solutions aqueuses d'acide sulfurique forment un azéotrope (mélange dont la composition des phases liquide et gazeuse est la même et dont le point d'ébullition est constant) ayant un point d'ébullition de 339 °C et une teneur en acide sulfurique de 98,3 % (en poids). Ainsi, par exemple, une solution d'acide sulfurique à 85 % a un point d'ébullition initial d'environ 223 °C et évapore alors majoritairement de l'eau. Si le chauffage se poursuit suffisamment longtemps, la solution se concentrera en acide sulfurique jusqu'à atteindre la composition et le point d'ébullition de l'azéotrope.
Tension de vapeur : à 20 °C, la tension de vapeur d'une solution aqueuse d'acide sulfurique à 96 % est de seulement 0,0003 mm de Hg. La tension de vapeur partielle de l'acide sulfurique n'y est que de 0,00001 mm de Hg et celle du trioxyde de soufre y est négligeable. Pour les solutions moins concentrées en acide sulfurique, la tension de vapeur partielle d'acide sulfurique est encore plus faible. Ainsi, à la température de la pièce, la vapeur se dégageant des solutions d'acide sulfurique est essentiellement constituée d'eau.
La Loi sur la santé et la sécurité du travail vise l'élimination des dangers à la source. Lorsque des mesures d'ingénierie et les modifications de méthode de travail ne suffisent pas à réduire l'exposition à cette substance, le port d'équipement de protection individuelle peut s'avérer nécessaire. Ces équipements de protection doivent être conformes à la réglementation.
Voies respiratoiresPorter un appareil de protection respiratoire si la concentration en acide sulfurique dans le milieu de travail est supérieure à la VEMP (0,25 ppm ou 1 mg/m3) ou à la VECD (0,75 ppm ou 3 mg/m3).
PeauPorter un équipement de protection de la peau. La sélection de cet équipement dépend de la nature du travail à effectuer.
YeuxPorter un équipement de protection des yeux s'il y a risque d'éclaboussures. La sélection d'un protecteur oculaire dépend de la nature du travail à effectuer et, s'il y a lieu, du type d'appareil de protection respiratoire utilisé.
Les équipements de protection respiratoire doivent être choisis, ajustés, entretenus et inspectés conformément à la réglementation. NIOSH recommande les appareils de protection respiratoire suivants selon les concentrations dans l'air :
PeauLes équipements de protection de la peau doivent être conformes à la réglementation.
Les gants suivants sont recommandés pour l'acide sulfurique à 70 % et plus :
Les gants suivants sont recommandés pour l'acide sulfurique 30 à 70 % :
Les combinaisons suivantes sont recommandées pour l'acide sulfurique à 70 % et plus :
Les combinaisons suivantes sont recommandées pour l'acide sulfurique 30 à 70 % :
Les équipements de protection des yeux et de la figure doivent être conformes à la réglementation.Les protecteurs oculaires suivants sont recommandés :
StabilitéL'acide sulfurique en solution aqueuse à plus de 51 % est stable dans les conditions normales d'utilisation.
IncompatibilitéLes solutions d'acide sulfurique réagissent violemment avec dégagement de chaleur au contact des bases, que ce soit des hydroxydes, des carbonates, des amines ou d'autres composés basiques, et de nombreux produits organiques. Par exemple, avec des composés tels que les alcools, les éthers, les cétones, les sucres ou le bois, les solutions contenant peu d'eau réagissent en les déshydratant ou en les carbonisant. Plus les solutions d'acide sulfurique seront diluées moins ces réactions de déshydratation ou de carbonisation seront violentes.
Les solutions aqueuses d'acide sulfurique réagissent avec la plus part des métaux avec émission d'hydrogène, un gaz inflammable et explosible. L'acide dilué attaque notamment le zinc, le fer, certaines fontes et le cuivre. Avec le plomb et le baryum, les sulfates formés sont insolubles dans l'acide, notamment aux concentrations inférieures à 78 %, et forment alors un revêtement protégeant le métal.
La dilution des solutions d'acide sulfurique dans l'eau dégage d'importante quantité de chaleur.
La réaction des solutions d'acide sulfurique avec le sodium est violente.
Les solutions d'acide sulfurique à 96 % réagissent aussi avec dégagement de chaleur avec l'anhydride acétique, l'acétonitrile, le butyraldéhyde, l'éthylène glycol, la propiolactone ou la pyridine. Elles accélèrent et peuvent rendre dangereuse la polymérisation de composés tels que l'acide acrylique, l'acétate de vinyle, l'acroléine, l'épichlorhydrine ou le styrène. Les solutions d'acide sulfurique à 96 % réagissent également avec d'autres acides tels que l'acide chlrorosulfonique, l'acide chlorhydrique et l'acide fluorhydrique avec dégagement de chaleur.
La réaction du nitrobenzène avec l'acide sulfurique à 85 % est violente mais elle est modérée avec l'acide sulfurique à 69 %.
L'acide sulfurique concentré accélère la décomposition violente des composés nitrés, des azotures, des fulminates et des picrates et est incompatible avec les agents réducteurs, l'acide acétique, les chlorates, les carbures, les cyanures, les chromates, les permanganates, les silanes, les siliciures, le fluorosilicium et les solutions concentrées de peroxyde d'hydrogène. Il peut provoquer l'ignition du borohydrure de sodium et du pentafluorure de brome. Il provoque l'explosion du thiocyanate de sodium avec dégagement de sulfure de carbonyle.
Produits de décompositionDécomposition thermique, à plus de 300 °C : dioxyde de soufre, trioxyde de soufre, oxygène et eau.
L'acide sulfurique chaud en concentration supérieure à 90 % a un effet oxydant sur le cuivre, le phosphore, le soufre et les métaux précieux, dont l'argent, avec lesquels il est réduit en dioxyde de soufre plutôt que de produire de l'hydrogène.
La corrosivité de l'acide sulfurique sur les métaux dépend de la concentration de la solution, de la température, de la vitesse d'écoulement et de la présence d'impuretés. Des fontes et des aciers inoxydables spéciaux ont été formulés pour résister à l'acide sulfurique à toutes concentrations. Le chrome, le molybdène, le cuivre et le silicium sont des éléments qui améliorent la résistance des aciers à l'action corrosive de l'acide sulfurique. Il est possible d'entreposer à la température de la pièce de l'acide sulfurique dans des contenants de fonte ou d'acier, car la formation de sulfate de fer par passivation protège la surface. Par contre, à chaud, presque tous les métaux réagissent avec l'acide sulfurique y compris les fontes.
Le phosphore jaune s'enflamme au contact de l'acide sulfurique concentré bouillant.
Mise à jour : 2015-04-16
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. La manipulation doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tel que le RSST (notamment la section X), le RSSM et le CSTC.Pour en savoir plus.
L'acide sulfurique en solution aqueuse à plus de 51 % est un liquide corrosif dont les brouillards sont aussi toxiques. Il doit être manipulé conformément au RSST. Si ce produit est manipulé ou transvasé régulièrement ou fréquemment, des douches oculaires ou des douches de secours conformes doivent être mises à la disposition des travailleurs, et être situées aux environs du poste de travail. Éviter tout contact avec la peau et les yeux. Porter un équipement de protection des yeux. Ventiler adéquatement sinon porter un appareil de protection respiratoire approprié. Ne jamais verser d'eau dans ce produit. Ainsi, lors d'une dilution, ajouter lentement l'acide à de l'eau froide tout en agitant. Éviter la génération de brouillards. Ne pas manger et ne pas boire pendant l'utilisation.
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. L’entreposage doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tel que le RSST (notamment la section X), le RSSM et le CSTC. Selon la situation, le chapitre Bâtiment du Code de sécurité et le CNPI peuvent également s'appliquer. Pour en savoir plus.
L'acide sulfurique en solution aqueuse à plus de 51 % étant un liquide corrosif, il doit être entreposé selon les dispositions prévues par le CNPI et par le RSST. Entreposer dans un récipient tenu fermé, portant une identification claire de son contenu, placé dans un endroit frais, sec et bien ventilé, à l'abri des bases, des matières combustibles et des autres produits incompatibles. Entreposer dans un endroit avec sol cimenté résistant à la corrosion. Les réservoirs et les cuves de liquide corrosif doivent être munis d'un dispositif anti-débordement. L'acide sulfurique attaque certains métaux et certains types de plastique ou de caoutchouc. Traditionnellement, l'équipement de manutention, dont les réservoirs et la tuyauterie, étaient faits ou recouverts de plomb. Il existe maintenant d'autres matériaux résistants à l'acide sulfurique ou à ses solutions aqueuses concentrées dont des fontes de fer et des aciers spéciaux ou émaillés. Le verre et le polytétrafluoroéthylène (Teflon®) sont aussi des matériaux qui résistent à l'acide sulfurique aux concentrations supérieures à 90 %.
En cas de fuite ou déversement, ne pas toucher aux contenants endommagés ou aux produits déversés sans porter des gants et des vêtements protecteurs appropriés, des lunettes de sécurité ou une visière et, si nécessaire, un appareil de protection respiratoire adéquat. Contenir la fuite si on peut le faire sans risque. Ne pas verser d'eau sur le produit répandu ou au point de fuite. Éloigner les substances combustibles du liquide déversé. Empêcher l'infiltration dans les cours d'eau, les égouts et les endroits confinés. Neutraliser avec précaution, en utilisant un neutralisant disponible commercialement, du bicarbonate de sodium ou un mélange de carbonates de sodium et de calcium, de bentonite et de sable. Récupérer le matériel neutralisant et absorbant dans un contenant approprié clairement identifié pour élimination ultérieure.
Pour de petits déversements, les déchets neutralisés peuvent être jetés aux ordures. Pour de grandes quantités, consulter le ministère de l'Environnement.
Il est peu probable que les solutions d'acide sulfurique à plus de 51 % soient absorbées dans l'organisme de façon significative puisqu'elles exercent une action locale qui détruit les tissus.
L'acide sulfurique exerce son action locale en réagissant avec les tissus pour former des plaques nécrotiques (escarres). Cette réaction limiterait la pénétration en profondeur dans les tissus.
Absorption
Mécanisme d'action
Mise à jour : 2019-03-06
Ce produit est irritant et corrosif pour la peau, les yeux, les voies respiratoires et digestives. La gravité des symptômes peut varier selon les conditions d'exposition (durée de contact, concentration du produit, etc.).
Sur la peau, il cause des brûlures graves. Le contact avec les yeux peut causer des rougeurs, des larmoiements, de l'œdème, de la douleur, une opacité cornéenne et même la cécité. Des complications telles que la cataracte et le glaucome peuvent également survenir.
Suite à l'ingestion, on observe des brûlures de la bouche et des voies digestives avec un œdème du larynx, des vomissements de sang, une perforation possible de l'œsophage et de l'estomac, l'anurie et la mort.
L'exposition aux brouillards cause une irritation des yeux, de la peau et des voies respiratoires avec une toux, de la dyspnée et des bronchospasmes. L'exposition à de fortes concentrations peut provoquer un syndrome d'irritation bronchique et de l'œdème pulmonaire. Les effets sur les voies respiratoires sont influencés par plusieurs facteurs dont la taille des particules du brouillard, le site de déposition, la concentration du produit et le taux d'humidité. Les symptômes de l'œdème pulmonaire (principalement toux et difficultés respiratoires) se manifestent souvent après un délai pouvant aller jusqu'à 48 heures. L'effort physique peut aggraver ces symptômes. Le repos et la surveillance médicale sont par conséquent essentiels.
Des dermites de contact de type irritatif peuvent survenir lors de contacts répétés avec ce produit ou ses solutions.
L'exposition aux brouillards de façon répétée ou prolongée cause de l'érosion dentaire et peut favoriser l'apparition de bronchite chronique.
Suite au contact répété ou prolongé, ce produit ou ses solutions exerce une action dégraissante sur la peau. Il peut causer des rougeurs, de la desquamation, des fissurations et des ulcérations.
Des études chez l'humain et l'animal ont clairement démontré une relation dose-réponse entre l'exposition à l'acide sulfurique et l'altération du mécanisme de clairance trachéo-bronchique des particules inhalées. L'exposition à de faibles concentrations d'acide sulfurique (0,47 et 1 mg/m3 chez des volontaires) a tendance à augmenter la clairance tandis que des concentrations plus élevées ont tendance à la diminuer.
Les asthmatiques sont plus susceptibles à l'exposition à l'acide sulfurique que les individus en bonne santé. Des changements dans la fonction pulmonaire (diminution VEMS et augmentation de la résistance bronchique) se produisent suite à une exposition à des aérosols d'acide sulfurique à des concentrations de 0,3 à 0,45 mg/m3 chez des adultes asthmatiques.
Une étude a été effectuée chez des travailleurs provenant de 5 usines utilisant le procédé d'anodisation en milieu sulfurique. Elle a démontré que l'exposition à des concentrations plus élevées que 200 µg/m³ d'aérosols d'acide sulfurique pendant une période moyenne de 6 ans est significativement associée à des ulcérations et à des plaques muqueuses blanchâtres sur la cloison nasale antérieure. Aucune association entre la durée de l'exposition et les changements de la muqueuse n'a été observée. Les travailleurs qui ont participé à cette étude ont été exposés uniquement à de l'acide sulfurique.
Aucune donnée concernant la sensibilisation respiratoire et cutanée n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées.
Mise à jour : 2006-02-23
Il est peu probable que l'acide sulfurique soit absorbé dans l'organisme de façon significative puisqu'il est corrosif et exerce une action locale qui détruit les tissus au site de contact initial. Donc, l'exposition à ce produit ne devrait pas causer d'effet sur le développement.
Une étude de Murray et al. (1979) a tout de même été faite par inhalation d'aérosols d'acide sulfurique chez la souris et le lapin. Ils ont rapporté un effet foetotoxique chez le lapin en présence de toxicité maternelle à la plus forte dose (20 mg/m3). L'effet rapporté est vraisemblablement secondaire à la toxicité maternelle. Aucun effet significatif n'a été rapporté chez la souris.
Il est peu probable que l'acide sulfurique soit absorbé dans l'organisme de façon significative puisqu'il est corrosif et exerce une action locale qui détruit les tissus au site de contact initial. Donc, l'exposition à ce produit ne devrait pas causer d'effet sur la reproduction.
L'OCDE (SIDS, 2001) rapporte qu'il n'y a pas eu d'altération histologique sur les organes reproducteurs suite à des études de toxicité chronique ou de cancérogénicité chez le rat et le cochon d'Inde exposés à des aérosols (1 à 10 mg/m3) d'acide sulfurique.
Mise à jour : 2006-02-08
Le CIRC (1992) considère que l'exposition professionnelle aux brouillards d'acides minéraux forts contenant de l'acide sulfurique est cancérogène pour l'homme (groupe 1). Cette évaluation est basée sur plusieurs études épidémiologiques démontrant que l'exposition à des brouillards d'acides inorganiques forts contenant de l'acide sulfurique provoque le cancer du larynx ou des poumons chez l'homme.
L'ACGIH (2004) considère que seulement l'acide sulfurique contenu dans les brouillards d'acides inorganiques forts est cancérogène suspecté chez l'humain (notation A2). Selon cet organisme, les études qui associent l'exposition à l'acide sulfurique et cancer du larynx contiennent plusieurs limitations : la description incomplète des méthodes ou des niveaux d'exposition, l'exposition simultanée à d'autres produits chimiques et le contrôle insuffisant de facteurs confondants comme la cigarette et la consommation d'alcool.
Selon le NTP (2005), les brouillards d'acides inorganiques forts contenant de l'acide sulfurique sont reconnus cancérogène (notation K). Le NTP considère que les évidences de cancer sont suffisantes chez l'humain. Selon leur évaluation, l'exposition professionnelle aux brouillards d'acides forts contenant de l'acide sulfurique est spécifiquement associée au cancer du larynx et des poumons chez l'humain.
Études chez l'animal
Kilgour et al. (2002) ont fait une étude par inhalation d'aérosols (0,62, 0,83 et 0,94 µm de diamètre) d'une solution d'acide sulfurique à 50 % chez le rat (0, 0,3, 1,38 et 5,52 mg/m3; 6 h/j, pendant 5 j ou 5 j/sem. pendant 28 j). Une métaplasie squameuse de l'épithélium du larynx et une prolifération cellulaire significative étaient visible chez les rats exposés aux deux doses les plus fortes après 5 et 28 jours d'exposition. Aucun effet n'a été rapporté chez les rats exposés à 0,3 mg/m3 après 5 jours d'exposition et seulement quelques rats ont démontré une faible métaplasie squameuse de l'épithélium du larynx sans prolifération cellulaire après 28 jours d'exposition. Les résultats à 0,3 mg/m3 sont considérés, selon les auteurs, comme une réponse adaptative du tissu à l'exposition aux aérosols irritants. La période d'exposition de cette étude est insuffisante pour une évaluation de la cancérogénicité.
Aucune donnée n'est disponible sur les effets mutagènes in vivo de l'exposition aux brouillards d'acide sulfurique. Plusieurs études in vitro ont été faites sur l'effet d'un pH acide sur l'induction des aberrations ou des échanges chromosomiques. Ces études suggèrent que le mécanisme le plus susceptible de causer la cancérogénicité par l'exposition aux brouillards d'acide inorganique soit lié à leur capacité d'abaisser le pH ce qui influence l'intégrité du chromosome.
InhalationEn cas d’inhalation, amener la personne dans un endroit aéré et la placer en position semi-assise. Si elle ne respire pas, lui donner la respiration artificielle. Éviter de donner la respiration bouche à bouche à moins d’utiliser un dispositif de protection buccale (à cause du danger de contamination pour la personne qui administre les premiers secours).
Appeler immédiatement le Centre antipoison ou un médecin. Administrer de l’oxygène s’ils le recommandent. L’administration d’oxygène nécessite une formation complémentaire, tel qu’indiqué dans le manuel Secourisme en milieu de travail de la CNESST.
Les symptômes de l'oedème pulmonaire peuvent apparaître après un délai de plusieurs heures et sont aggravés par l'effort physique. Le repos et la surveillance médicale sont par conséquent essentiels.
Contact avec les yeuxRincer rapidement les yeux en utilisant une grande quantité d’eau pendant au moins 30 minutes. Enlever les lentilles cornéennes s’il est possible de le faire facilement. Appeler immédiatement le Centre antipoison ou un médecin.
Contact avec la peauRetirer rapidement les vêtements contaminés en utilisant des gants appropriés. Rincer la peau avec de l’eau pendant au moins 20 minutes ou jusqu’à ce que le produit soit éliminé. Appeler immédiatement le Centre antipoison ou un médecin.
IngestionNe PAS faire vomir. Rincer la bouche avec de l’eau. Appeler immédiatement le Centre antipoison ou un médecin.
Mise à jour : 2004-11-30
Classification
Numéro UN : UN1830
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.