Répertoire toxicologiqueFiche complète
Numéro CAS : 8006-61-9
Formule moléculaire brute : Sans objet
Noms français :
Noms anglais :
L'essence possède de nombreux registres CAS (Chemical Abstracts Service) et EINECS (European Inventory of Existing Commercial Chemical Substances) auxquels sont attribués des numéros en fonction des différentes fractions de distillation et des divers dérivés du procédé. Pour n'en citer que quelques-uns, voici quelques identifiants couramment observés : CAS 8006-61-9 pour l'essence naturelle (EINECS 232-349-2), également utilisé pour l'essence automobile et l'aviation ; CAS 86290-81-5 pour l'essence raffinée de qualité, comprenant des paraffines, cycloparaffines, hydrocarbures aromatiques et oléfiniques (EINECS 289-220-8) ; CAS 64741-46-4 pour l'essence naphta légère issue du pétrole brut, obtenue par distillation directe (EINECS 265-046-8) ; CAS 68514-15-8 pour l'essence obtenue par récupération des vapeurs (EINECS 271-025-4).
Comme mentionné, il existe de nombreux autres numéros d'enregistrement pour l'essence, en fonction de ses mélanges, de ses caractéristiques de qualité, de ses fractions de distillation et de ses dérivés du procédé.
L'essence, composée essentiellement d'hydrocarbures, est principalement employée comme combustible pour les moteurs à allumage commandé. Elle revêt une polyvalence notable, trouvant application non seulement en tant que carburant pour les véhicules terrestres et aériens, mais également en tant que solvant, notamment dans des situations de nettoyage (détachage), et dans diverses applications industrielles.
Mise à jour : 2023-11-06
L’essence est un liquide incolore. Il dégage une odeur distinctive.
Note : les mélanges commerciaux sont teints pour aider le personnel sur le terrain à déterminer visuellement l'indice d'octane ou la qualité.
En milieu de travail, l'exposition à l'essence se fait par les vapeurs ou par contact avec le liquide.
Exposition aux vapeurs
L'odeur de l'essence peut être détectée à partir de 0.25 ppm. Cette valeur est très inférieure à la valeur d'exposition moyenne pondérée (VEMP = 300 ppm, 890 mg/m3), à la valeur d'exposition de courte durée (VECD=500 ppm, 1480 mg/m3). L'odeur pourrait donc être un signe d'avertissement à une exposition potentiellement dangereuse. Cependant, elle ne demeure qu'un indicateur de danger. Seule l'utilisation d'un instrument de mesure permet d'identifier le produit et d'en quantifier la concentration. En effet, la perception des odeurs demeure une donnée variable selon l'individu. Il a été démontré que plusieurs facteurs influencent la réponse olfactive chez l'homme, tels que l'état de vigilance, l'accoutumance, les conditions de température et d'humidité et les effets de masque par d'autres substances. En raison de sa grande volatilité (tension de vapeur 304 mm de Hg à 20 °C, environ 17 fois supérieure à celle de l'eau (17,52 mm de Hg à 20C), une quantité importante de l'essence risque de s'évaporer en cas notamment de fuite ou de déversement.Puisque sa concentration à saturation est de 395000 ppm à 20 °C, la concentration en vapeur de l'essence dans l'air peut dépasser la VEMP, la VECD et la limite inférieure d'explosivité (LIE).
Exposition au liquide
En raison de sa volatilité élevée, ce produit s'évapore rapidement lorsqu'il se trouve en contact avec une surface. De plus, ce produit peut provoquer une irritation de la peau. À la suite d'un contact répété ou prolongé, cette substance a un effet dégraissant sur la peau. En raison de son insolubilité en milieu aqueux, un rinçage abondant à l'eau savonneuse devrait permettre l'élimination du produit.
InflammabilitéLe liquide et les vapeurs de l'essence sont très inflammables. Il peut s'enflammer en présence d'une source d'inflammation, telle que surface chaude, flamme nue, étincelle ou chaleur. Les vapeurs en l'absence de ventilation adéquate peuvent s'accumuler ce qui peut générer un risque d'atteindre la LIE. Les vapeurs peuvent parcourir une distance considérable jusqu'à une source d'ignition.
ExplosibilitéPeut exploser si ses vapeurs sont en mélange avec l'air.
Moyens d'extinctionLes poudres chimiques sèches, le dioxyde de carbone ou la mousse d'alcool. L'eau peut s'avérer inefficace. En revanche, elle peut être utilisée pour refroidir les contenants exposés au feu.
Techniques spécialesPorter un appareil respiratoire approprié.
Monoxyde de carbone, dioxyde de carbone.
Se référer à la méthode d'analyse de l'IRSST.
Pour obtenir la description de cette méthode, consulter le «Guide d'échantillonnage des contaminants de l'air en milieu de travail» ou le site Web de l'IRSST à l'adresse suivante:
http://www.irsst.qc.ca/-RSST8006-61-9.html
Des tubes colorimétriques spécifiques pour l'essence (gazoline) peuvent être utilisés pour une évaluation rapide du niveau d'exposition.
Densité de vapeur : L'essence (gazoline) n'est pas une substance pure mais un mélange d'hydrocarbures, qui se caractérise par une masse moléculaire médiane plutôt qu'une masse moléculaire réelle. L'annexe I du Règlement sur la santé et la sécurité du travail, indique une VEMP de 300 ppm ou 890 mg/m³ (facteur de conversion de 2,97). Selon l 'équation de transformation des unités de ppm vers des mg/m³, une masse moléculaire médiane de 72,62 est obtenue, ce qui permet d'estimer la densité de vapeur de l'essence (gazoline) à approximativement 2,50.
Pression de vapeur : L' ASTM D439 -89 a établi des lignes directrices sur la composition des essences permettant une performance satisfaisante sous des conditions variables. ces lignes directrices définissent 5 classes de volatilité selon les conditions climatiques saisonières: les pressions de vapeurs suivantes sont celles qui se rapportent à ces 5 classes. classe "à 60° C :62 kPa " : 465 mm de Hg. classe "à 56° C :69 kPa " : 518 mm de Hg. classe "à 51° C :79 kPa " : 593 mm de Hg. classe "à 47° C :93 kPa " : 698 mm de Hg. classe "à 41° C :103 kPa ": 773 mm de Hg.
Solubilité: Il est à noter que l'essence est soluble dans l'alcool absolu, l'ether, le chloroforme et le benzéne.
Mise à jour : 2023-12-21
La Loi sur la santé et la sécurité du travail vise l'élimination des dangers à la source. Lorsque des mesures d'ingénierie et les modifications de méthode de travail ne suffisent pas à réduire l'exposition à cette substance, le port d’équipement de protection individuelle peut s'avérer nécessaire. Ces équipements de protection doivent être conformes à la réglementation.
Voies respiratoiresPorter un appareil de protection respiratoire si la concentration dans le milieu de travail est supérieure à la VEMP (300 ppm ou 890 mg/m³) ou à la VECD (500 ppm ou 1 480 mg/m³).
PeauPorter un appareil de protection de la peau. La sélection d'un équipement de protection de la peau dépend de la nature du travail à effectuer.
YeuxPorter un appareil de protection des yeux s'il y a risque d'éclaboussures. La sélection d'un protecteur oculaire dépend de la nature du travail à effectuer et, s'il y a lieu, du type d'appareil de protection respiratoire utilisé.
Les équipements de protection respiratoire doivent être choisis, ajustés, entretenus et inspectés conformément à la réglementation.NIOSH recommande les appareils de protection respiratoire suivants selon les concentrations dans l'air :
StabilitéCe produit est stable dans les conditions normales d'utilisation (température et pression ambiantes).
IncompatibilitéCe produit réagit, potentiellement de manière violente, avec:• Les agents oxydants;• Le fluor;• L'acide nitrique;• Les peroxydes;• Les perchlorates.
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. La manipulation doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tel que le RSST (notamment les sections VII et X), le RSSM et le CSTC.Pour en savoir plus.
Ce produit est inflammable : l'appareillage doit être mis à la terre lors des opérations de transvasement . Manipuler à l'écart des sources d'ignition, des flammes nues et des étincelles. Lors de son utilisation, éviter la formation de vapeurs ou de brouillards. Utiliser des outils qui ne provoqueront pas d'étincelles. En cas de ventilation insuffisante, porter un appareil de protection respiratoire approprié. Ne pas manger ou boire pendant la manipulation du produit. Éviter le contact avec les yeux et le contact prolongé ou répété avec la peau. Manipuler de façon sécuritaire selon les méthodes normalisées et conformes avec le RSST, le NFPA-30 et le CNPI au besoin.
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. L'entreposage doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tel que le RSST (notamment les sections VII et X), le RSSM et le CSTC. Selon la situation, le chapitre Bâtiment du Code de sécurité et le CNPI peuvent également s'appliquer. Pour en savoir plus.
Entreposer à l'écart de toute source de chaleur et d'ignition, dans un récipient hermétique placé dans un endroit frais, sec et bien ventilé, à l'abri des matières incompatibles telles que les agents oxydants, le fluor, l'acide nitrique, les peroxydes et les perchlorates. Entreposer selon les normes prescrites pour l'entreposage des liquides inflammables : NFPA-30, RSST et CNPI. Si l'entreposage s'effectue avec d'autres substances dangereuses, se référer aux normes d'entreposage et au tableau de ségrégation du CNPI. Les contenants doivent être mis à la terre.
Ne pas déverser les résidus dans les égouts et ne pas jeter aux ordures les absorbants contaminés à ce produit. Ce dernier peut être recyclé par des firmes spécialisées. Si nécessaire, consulter le bureau régional du ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.
Mise à jour : 2024-07-30
En milieu de travail, l'essence (gazoline) est principalement absorbé par les voies respiratoires. La peau est une voie d'absorption négligeable. Le produit peut également être absorbé par les voies digestives.
Ce produit peut causer l'irritation de la peau, des yeux et des voies respiratoires et digestives..
L'irritation des yeux et de la gorge est observée chez des volontaires exposés aux vapeurs de gazoline à des concentrations de 1 057 ppm pour 30 minutes ou 150-270 ppm pour 8 heures. Des irritations oculaires ont aussi été observées chez des volontaires exposés à 500 ppm pour 1 heure.
À la suite d'un contact répété ou prolongé, ce produit exerce une action dégraissante sur la peau. Il peut causer des rougeurs, de la desquamation et des fissurations. Des problèmes de croissance et de décoloration des ongles ont aussi été rapportés.
Des études chez l'humain ont rapportés que ce produit peut causer de graves brûlures cutanés lors de contacts prolongés d'une durée de plus de 30 minutes (ex.: vêtements imbibés).
L'inhalation des vapeurs de gazoline peut causer la dépression du système nerveux central se traduisant par des maux de tête, des nausées, des étourdissements, une sensation d'ébriété, de la fatigue et de la somnolence. Des volontaires ont ressenti des vertiges à la suite d'une exposition à 70 ppm pour 14,5 minutes ou à 2600 ppm pour une courte durée. D'autres symptômes, tels que le manque d'appétit, des vertiges, une vision brouillée, de l'euphorie, de l'incoordination, une anesthésie et le coma, peuvent survenir selon la concentration et la durée de l'exposition. On rapporte aussi plusieurs décès lors d'inhalation accidentelle ou volontaire de gazoline.
En cas d'ingestion, ce produit pourrait être aspiré et provoquer une atteinte pulmonaire. L'aspiration dans les poumons de très petites quantités de gazoline peut causer une pneumonie chimique, de l'oedème pulmonaire et la mort. L'ingestion de ce produit peut aussi causer la dépression du système nerveux central. Dans les cas plus légers, les symptômes rapportés sont un état d'ébriété, des vomissements, des vertiges, de la somnolence, de la confusion et de la fièvre. Les symptômes d'une intoxication orale sévère sont une légère excitation, une perte de conscience, des convulsions occasionnelles, la cyanose, la congestion ainsi que l'hémorragie des poumons et des organes. Des dommages rénaux ont aussi été observés à la suite d'une ingestion de gazoline.
Des effets sur la mémoire ainsi que sur les habiletés psychomotrices et la capacité d'apprentissage ont été observés dans une étude chez des préposés de station-service. Cette étude ne mentionne pas les concentrations d'exposition. De plus, elle n'indique pas si la gazoline contenait ou non du plomb qui est connu pour ses effets neurotoxiques.
La gazoline est composée d'environ 250 composés d'hydrocarbonés, dont le n-hexane. L'exposition répétée ou prolongée à ce produit pourrait causer des dommages irréversibles au système nerveux périphérique. Pour plus d'information, vous pouvez consulter notre fiche de renseignements sur le n-hexane.
Plusieurs études décrivent des effets sanguins chez des travailleurs qui sont exposés à long terme à la gazoline. Ces effets peuvent être dus à la présence de plomb ou de benzène dans la gazoline ou à une exposition à d'autres produits. Une étude rapporte des troubles hépatiques et des dommages rénaux chez des préposés de station-service exposés à la gazoline. Ces travailleurs ont aussi souffert de symptômes de dépression.
Une sévère détérioration du système nerveux central est rapportée dans les cas d'abus par inhalation à long terme. Les symptômes rapportés incluent des vertiges, des tremblements, des hallucinations visuelles et auditives et la perte de mémoire.
Aucune donnée concernant la sensibilisation respiratoire n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées.
Des études concernant la sensibilisation cutanée ont donné des résultats négatifs.
Malgré un usage répandu, seulement deux cas de sensibilisation cutanée chez l'humain, difficilement interprétables, ont été rapportés.
Une étude rapporte un résultat positif pour la gazoline (40% dans l'huile d'olive) lors d'un test cutané fermé (patch) chez 1/41 militaires ayant développé une dermatite à la suite de contacts, durant leurs activités professionnelles, avec des huiles et des carburants. Aucun résultat positif n'a été obtenu dans le groupe contrôle (64 patients sans exposition professionnelle à la gazoline).
Une étude, datant de 1935, rapporte un cas de sensibilisation cutanée chez un pompiste qui présentait une dermatite au niveau du visage, des mains, des bras, du cou et de la poitrine. Un test cutané effectué à des concentrations normalement non irritantes a donné un résultat positif pour la gazoline. Un test intradermique a aussi montré des résultats positifs pour des antigènes alimentaires et d'autres allergènes.
Un test de sensibilisation cutanée non standardisé effectué chez le cobaye a donné un résultat négatif pour la gazoline sans plomb.
Mise à jour : 1996-04-12
Mise à jour : 2000-07-17
DL50
InhalationEn cas d’inhalation, amener la personne dans un endroit aéré. Appeler le Centre antipoison ou un médecin en cas de malaise. Si la personne ne respire pas, lui donner la respiration artificielle.
Contact avec les yeuxRincer abondamment les yeux avec de l’eau pendant 5 minutes ou jusqu’à ce que le produit soit éliminé. Enlever les lentilles cornéennes s’il est possible de le faire facilement. Si l’irritation persiste, consulter un médecin.
Contact avec la peauRetirer immédiatement les vêtements contaminés. Laver la peau avec de l'eau et du savon. Mouiller abondamment les vêtements contaminés.
IngestionNe PAS faire vomir. Rincer la bouche avec de l’eau. Appeler immédiatement le Centre antipoison ou un médecin.
Mise à jour : 1999-11-01
Danger
Liquide et vapeurs très inflammables (H225) Peut induire des anomalies génétiques (H340) Susceptible de provoquer le cancer (H351) Peut provoquer la somnolence ou des vertiges (H336) Peut être mortel en cas d’ingestion et de pénétration dans les voies respiratoires (H304)
Divulgation des ingrédients
Mise à jour : 2013-05-29
Classification
Numéro UN : UN1203
https://www.thermexcel.com/french/tables/eau_atm.htm
View of Assessment of health effects in workers at gasoline station (bjbms.org)
Autres sources d'information
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.