Répertoire toxicologiqueFiche complète
Numéro CAS : 91-20-3
Formule moléculaire brute : C10H8
Noms français :
Noms anglais :
Le naphtalène est utilisé :
Mise à jour : 2021-11-01
Le naphtalène est un solide sous forme de poudre ou de boules blanches. Il dégage une odeur caractéristique de ''boules à mites''.
En milieu de travail, l'exposition au naphtalène se fait par les poudres ou les poussières. Elle peut aussi se faire par les vapeurs puisque ce produit se sublime à température ambiante. Le naphtalène est un solide volatil.
Exposition aux vapeurs :
L'odeur du naphtalène peut être détectée à partir de 0,084 ppm. Cette valeur est inférieure à la VEMP (10 ppm) et à la DIVS (250 ppm). L'odeur pourrait donc être un signe d'avertissement à une exposition potentiellement dangereuse. Cependant, l'odeur ne demeure qu'un indicateur de danger. Seule l'utilisation d'un instrument de mesure permet d'identifier le produit et d'en quantifier la concentration. En effet, la perception des odeurs demeure une donnée variable selon l'individu. Il a été démontré que plusieurs facteurs influencent la réponse olfactive chez l'homme, tels que l'état de vigilance, l'accoutumance, les conditions de température et d'humidité et les effets de masque par d'autres substances.
Le naphtalène a une très faible volatilité (tension de vapeur = 0,054 mm de Hg ou 7,2 Pa à 20 °C, nettement inférieure à celle de l'eau), donc il s'évapore très lentement. Cependant, sa concentration à saturation est de 71 ppm à 20 °C. Elle est plus de 7 fois supérieure à la VEMP. En conséquence, lors d'une fuite ou d'un déversement, la concentration en vapeur de napthalène dans l'air risque de dépasser la VEMP.
Exposition au solide : La VEMP (10 ppm) ou la DIVS (250 ppm) peuvent être atteintes dans l'air en milieu de travail si des produits contenant du naphtalène sont utilisés et que les manipulations génèrent un nuage de poudres ou de poussières, ou lorsque des fumées sont produites.
Ce produit est absorbé par la peau. Il peut aussi causer une faible irritation. En raison de son insolubilité en milieu aqueux, un rinçage abondant à l'eau savonneuse devrait permettre l'élimination du produit.
Mise à jour : 2020-01-14
Mise à jour : 1994-05-15
InflammabilitéCe produit est inflammable dans les conditions suivantes:Peut s'enflammer ou exploser si ses poudres ou poussières sont mélangées à l'air.
Mise à jour : 2020-05-15
Moyens d'extinctionInformations supplémentaires: Eau, agents chimiques secs, dioxyde de carbone, mousse.
Techniques spécialesPorter un appareil respiratoire autonome muni d'un masque facial complet. Refroidir au moyen d'une brume d'eau les contenants exposés.
Mise à jour : 2000-01-10
Se référer à la méthode d'analyse 09-1 de l'IRSST.
Pour obtenir la description de cette méthode, consulter le «Guide d'échantillonnage des contaminants de l'air en milieu de travail» ou le site Web de l'IRSST à l'adresse suivante:
http://www.irsst.qc.ca/-RSST91-20-3.html
Mise à jour : 2020-04-20
La Loi sur la santé et la sécurité du travail vise l'élimination des dangers à la source. Lorsque des mesures d'ingénierie et les modifications de méthode de travail ne suffisent pas à réduire l'exposition à cette substance, le port d’équipement de protection individuelle peut s'avérer nécessaire. Ces équipements de protection doivent être conformes à la réglementation.
Voies respiratoiresPorter un appareil de protection respiratoire si la concentration dans le milieu de travail est supérieure à la VEMP (10 ppm).
PeauPorter un appareil de protection de la peau. La sélection d'un équipement de protection de la peau dépend de la nature du travail à effectuer.
YeuxPorter un appareil de protection des yeux s'il y a risque d'éclaboussures. La sélection d'un protecteur oculaire dépend de la nature du travail à effectuer et, s'il y a lieu, du type d'appareil de protection respiratoire utilisé.
Les équipements de protection respiratoire doivent être choisis, ajustés, entretenus et inspectés conformément à la réglementation.NIOSH recommande les appareils de protection respiratoire suivants selon les concentrations dans l'air :
StabilitéCe produit est instable dans les conditions suivantes: Lorsque chauffé, le produit émet des vapeurs et/ou fumées toxiques de naphtalène et/ou de dioxyde de carbone et de monoxyde de carbone.
IncompatibilitéCe produit est incompatible avec ces substances: Les agents oxydants forts.
Produits de décompositionInformation non disponible
Mise à jour : 1996-02-16
Porter un appareil de protection des yeux. Éviter tout contact avec la peau.Ventiler adéquatement sinon porter un appareil respiratoire approprié.
Conserver dans un endroit frais et bien ventilé.Conserver à l'abri des matières oxydantes.Conserver dans un endroit sec.
Ramasser les déchets et mettre dans un contenant hermétique.
Consulter le bureau régional du ministère de l'environnement.
Mise à jour : 2017-12-21
Ce produit est absorbé par les voies respiratoires, la peau et les voies digestives.
Ce produit peut causer une irritation faible de la peau et des yeux.
Les cas bien documentés d'anémie hémolytique causés par le naphtalène sont des conséquences d'une ingestion accidentelle ou volontaire de quelques grammes du produit. Cette situation est peu probable en milieu de travail.
L'ingestion de naphtalène peut causer de l'anémie hémolytique. Les signes cliniques de l'anémie hémolytiques sont la pâleur de la peau, la léthargie, des nausées, des urines foncées, des douleurs abdominales, des vomissements ou des diarrhées. La peau peut aussi devenir jaunâtre ou bleutée (jaunisse). Ces symptômes apparaissent 24 à 48 heures après l'ingestion de la substance.
La dose nécessaire pour observer ces effets n'est pas connue, mais la dose aigue létale pour l'humain se situe entre 71 mg/kg et 214 mg/kg. Il existe une variance génétique chez certaines personnes les rendant plus sensibles aux effets du naphtalène.
Des rapports datant de la première moitié du 20ème siècle mentionnent des cas de travailleurs exposés durant plusieurs années à des vapeurs de naphtalène de concentrations inconnues et ayant développé des cataractes.
Des expériences avec des rats et des lapins indiquent que l'ingestion de 500 à 1000 mg/kg/jour de naphtalène peut causer des cataractes. Les mêmes expériences avec des souris ont donné des résultats négatifs.
Aucune donnée concernant la sensibilisation respiratoire n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées.
Deux études concernant la sensibilisation cutanée ont donné des résultats négatifs.
Malgré une utilisation importante dans l'industrie depuis plusieurs années, aucune information concernant la sensibilisation cutanée ou respiratoire chez l'humain n'a été trouvé dans les sources documentaires consultées.
Une étude de maximisation chez le cobaye (GPMT) selon la méthode de Buehler a donné des résultats négatifs.
Une étude de maximisation chez cobaye utilisant 0,1 % ou 1 % de naphtalène dans l'acétone a donné des résultats négatifs.
Mise à jour : 2001-11-26
PlacentaDes cas d'anémie hémolytique ont été rapportés chez des nouveau-nés dont les mères ont inhalé, mastiqué ou sucé du naphtalène (Zinkham et Childs, 1958; Anziulewicz et al., 1959).
Développement prénatalUne étude de Navarro et al. (1991, 1992) par voie orale chez le rat (gavage; 0, 50, 150 et 450 mg/kg; jours 6 à 15 de la gestation) n'a pas montré d'effet statistiquement significatif sur le développement même à des doses toxiques pour les mères.Lors d'une étude similaire chez le lapin (gavage; 0, 20, 80 et 120 mg/kg; jours 6 à 19 de la gestation) par Navarro et al. (1992), aucun effet statistiquement significatif n'a été rapporté concernant le développement et les mères.Plasterer et al. (1985) n'ont pas observé d'anomalie congénitale chez la souris lors d'une exposition par voie orale avec une seule dose qui était toxique pour les mères (gavage; 300 mg/kg; jours 7 à 14 de la gestation).Deux études exploratoires par voie orale chez le lapin se sont également avérées négatives (Naismith et Matthews, 1985; NTP, 1990 ). Une étude a été effectuée par une voie non usuelle au milieu de travail (Hardin et al., 1981).
Développement postnatalDes cas d'anémie hémolytique ont été rapportés chez des nouveau-nés dont les mères ont inhalé, mastiqué ou sucé du naphtalène (Zinkham et Childs, 1958; Anziulewicz et al., 1959).
La présence naphtalène a été rapportée lors d'une étude destinée à identifier, en milieu urbain, les contaminants pouvant se retrouver dans le lait. Cependant, aucune relation avec l'exposition professionnelle ne peut être établie (Pellizzari et al., 1982).
Mise à jour : 2005-08-03
Adkins et coll. (1986) ont rapporté une augmentation significative des tumeurs pulmonaires chez les souris exposées (inhalation; 0, 10 ou 30 ppm; 6 h/j pendant 6 mois). La durée d'exposition était brève. De plus, le groupe contrôle était anormalement bas comparativement aux autres groupes contrôles utilisés pour d'autres substances dans la même étude, ce qui affaiblit l'interprétation statistique des données.
Le NTP (National Toxicology Program, 1992) a effectué une étude de toxicité chronique et de cancérogenèse chez la souris (inhalation; 0, 10 et 30 ppm; 6h/j, 5j/semaine pendant 104 semaines). Aucune augmentation de l'incidence d'activité cancérogène n'a été observée chez les mâles contrairement à une augmentation des adénomes pulmonaires bronchio-alvéolaires chez les femelles. L'étude a montré également une augmentation de l'atteinte non néoplasique au niveau olfactif, nasal et pulmonaire autant chez les mâles que chez les femelles.
Le NTP (National Toxicology Program, 2001) a effectué une étude de toxicité chronique et de cancérogenèse chez le rat (inhalation; 0, 10, 30 et 60 ppm; 6h/j, 5j/semaine pendant 105 semaines). Une augmentation de l'incidence d'adénome épithélial respiratoire et de neuroblastome de l'épithélium olfactif nasal a été rapportée à toutes les doses chez les mâles et les femelles. L'étude a montré également une augmentation statistiquement significative des lésions non néoplasiques du nez.
Schmähl (1955) n'a pas rapporté de tumeurs lors d'une étude par voie orale chez le rat (alimentation; 41 mg/kg pendant 2 ans). Selon l'ATSDR (Agency for Toxic Substances and Disease Registry), les données rapportées par l'auteur sont incomplètes et insuffisantes (aucun contrôle, une seule dose, etc.).
D'autres études ont été effectuées par une voie non usuelle au milieu de travail (Lavoie et al., 1988 ; Knake et al. 1956 ; Schmähl, 1955).
DL50
CL50
InhalationEn cas d’inhalation, amener la personne dans un endroit aéré.
Contact avec les yeuxRincer abondamment les yeux avec de l’eau pendant 5 minutes ou jusqu’à ce que le produit soit éliminé. Enlever les lentilles cornéennes s’il est possible de le faire facilement. Si l’irritation persiste, consulter un médecin.
Contact avec la peauRetirer immédiatement les vêtements contaminés. Laver la peau avec de l'eau et du savon. Mouiller abondamment les vêtements contaminés.
IngestionRincer la bouche avec de l’eau. Appeler le Centre antipoison ou un médecin en cas de malaise.
Mise à jour : 2021-05-28
Attention
Matière solide inflammable (H228) Nocif en cas d’ingestion (H302) Susceptible de provoquer le cancer (H351) Risque présumé d’effets graves pour les organes à la suite d’expositions répétées ou d’une exposition prolongée (H373)
Divulgation des ingrédients
Commentaires : Ce produit appartient à la classe de danger "Poussières combustibles" si au moins 5% du poids est constitué de particules d'une taille < 500 µm.
Mise à jour : 2004-11-30
Classification
Numéro UN : UN1334
Autres sources d'information
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.