Répertoire toxicologiqueFiche complète
Formule moléculaire brute : Polymère
Noms français :
Noms anglais :
Le papier est fabriqué à partir de fibres végétales contenant de la cellulose. Au Québec, la grande majorité du papier est fabriqué à partir de fibres provenant d'arbres récoltés localement (épinette, pin, sapin, érable, peuplier faux-tremble, bouleau, hêtre). Dans d'autres parties du monde, on utilise également des fibres d'eucalyptus, de chêne, de châtaignier, etc. Il est intéressant de noter que le papier recyclé devient, de plus en plus, une source importante de matière première pour la fabrication de papier.
La composante principale de tous les papiers est la cellulose. Cependant, dépendant du type de papier et des propriétés particulières recherchées (propriétés mécaniques, optiques ou de texture), un grand nombre de réactifs (dont des agents de blanchiment tels que le peroxyde d'hydrogène, l'hydrosulfite de sodium, l'hypochlorite de sodium et le dioxyde de chlore) et d'adjuvants peuvent entrer dans la composition du produit fini. Ces adjuvants peuvent être des fibres végétales d'autres sources (coton, lin, paille, chanvre, etc.), des fibres artificielles ou synthétiques, des fibres minérales, des adjuvants chimiques tels que bactéricide, anti-mousse, floculant et épaississant, et des additifs de remplissage ou de finition tels que le kaolin, le carbonate de calcium, le dioxyde de titane, le talc, la bentonite, la silice amorphe, la colophane, le sulfate d'aluminium, l'amidon, etc.
Note : le numéro CAS qui est associé à ce produit dans l'annexe I du RSST (Règlement sur la santé et la sécurité du travail) est, en fait, celui de la cellulose microcristalline. Au besoin, consulter la fiche de la cellulose microcristalline.
Les fibres de papier usagé sont utilisées principalement comme matière première pour fabriquer d'autre papier ou des matériaux d'isolation thermique. Dans ce dernier cas, on utilise généralement du papier journal usagé qui a été traité avec des produits ignifuges et antiparasitaires.
Mise à jour : 2006-07-20
Les fibres de papier sont des solides fibreux de tailles et de couleurs variables.
En milieu de travail, l'exposition aux fibres de papier se fait principalement sous forme de poussières, leur volatilité étant négligeable.
Exposition aux poussières ou aux fibresLes fibres de papier sont généralement inodores, on ne peut ainsi déceler la présence de poussières par l'odorat. L'odeur n'est donc pas un signe d'avertissement adéquat à une exposition dangereuse. Seule une mesure effectuée par des instruments nous permet d'évaluer et de quantifier la présence du produit dans l'air en milieu de travail. La VEMP de 10 mg/m3 exprimée en poussières totales peut être facilement atteinte si des manipulations ou des opérations mécaniques génèrent un nuage de poussières.
D"autre part, les fibres de papier étant potentiellement explosibles, il n'y a pas seulement la VEMP qui doit être considérée comme concentration dangereuse dans l'air en milieu de travail. En effet, les données dans la littérature indiquent des valeurs de LIE dans l'air variant de 30 g/m3 à 120 g/m3, dépendant entre autre de la taille des particules. Ces concentrations représentent plus de 3 000 fois la VEMP. Il est à noter que, dans les fibres de papier, la présence d'autres produits associés aux poussières ou fibres de cellulose peut modifier les caractéristiques de l'exposition.
La grosseur des particules doit être déterminée afin de bien évaluer le risque d'exposition. Les particules de moins de 1 µm (micron) sont susceptibles de pénétrer profondément dans les voies respiratoires et de se déposer dans les alvéoles. Les particules légèrement plus grosses (de 1 à 5 µm) atteignent la trachée, les bronches et les bronchioles. Celles plus grosses (de 5 à 30 µm) atteignent la région du nez et du pharynx. Celles encore plus grosses (de plus de 30 µm) ne pénètrent que rarement dans les voies respiratoires supérieures. Ainsi, en connaissant la grosseur des particules d’un produit, il est possible de déduire les correctifs à adopter de manière à réduire ou à éliminer le danger à la source (par exemple, en prévoyant une ventilation locale). S'il n'est pas possible de réduire ou d'éliminer le danger à la source, la connaissance de la taille des particules facilitera le choix de l'appareil de protection respiratoire.
Si les fibres de papier entrent en contact avec la peau, elles peuvent avoir un effet irritant, cet effet étant provoqué par une action mécanique des particules.
InflammabilitéLes fibres de papier peuvent s'enflammer si elles sont chauffées fortement.
ExplosibilitéLes fibres de papier peuvent exploser si leurs poussières sont en mélange dans l'air en concentration suffisante (entre 30 et 120 g/m³) et qu'elles sont mises en présence d'une source d'ignition d'une énergie d'au moins 20 mJ.
Moyens d'extinctionUtiliser de la mousse, de la poudre chimique sèche ou de l'eau pulvérisée.
Techniques spécialesPour combattre le feu, porter un appareil de protection respiratoire autonome muni d'un masque facial complet et des vêtements protecteurs adéquats.
La combustion de la cellulose produit du monoxyde de carbone et du dioxyde de carbone. De plus, dépendant des adjuvants utilisés pour la fabrication du papier, une très large gamme de produits de combustion peut être présente.
Se référer à la méthode d'analyse 48-1 de l'IRSST.
Pour obtenir la description de cette méthode, consulter le « Guide d'échantillonnage des contaminants de l'air en milieu de travail » ou le site Web de l'IRSST à l'adresse suivante :
http://www.irsst.qc.ca/-RSST9004-34-6.html
La Loi sur la santé et la sécurité du travail vise l'élimination des dangers à la source. Lorsque des mesures d'ingénierie et les modifications de méthode de travail ne suffisent pas à réduire l'exposition à cette substance, le port d'équipement de protection individuelle peut s'avérer nécessaire. Ces équipements de protection doivent être conformes à la réglementation.
Voies respiratoiresPorter un appareil de protection respiratoire à filtre à particules si la concentration dans le milieu de travail est supérieure à la VEMP (10 mg/m³, exprimée en poussières totales de cellulose (fibres de papier)). Le choix de l'appareil de protection respiratoire approprié doit tenir compte de la présence possible d'autres produits, associés aux poussières ou fibres de cellulose, dans les fibres de papier.
YeuxPorter un équipement de protection des yeux s'il y a risque d'exposition prolongée à un nuage de poussières. La sélection d'un protecteur oculaire dépend de la nature du travail à effectuer et, s'il y a lieu, du type d'appareil de protection respiratoire utilisé.
StabilitéCe produit est stable.
IncompatibilitéLes fibres de papier sont incompatibles avec les agents oxydants forts.
Éviter les opérations produisant un nuage de poussière. Ventiler adéquatement sinon porter un appareil de protection respiratoire approprié. Manipuler à l'abri des matières incompatibles. Éviter l'accumulation de poussières. Manipuler à l'écart des sources d'ignition, des flammes nues et des étincelles.
Un système de collecte et de traitement des poussières combustibles doit être installé s'il y a danger de feu ou d'explosion. Consulter le RSST et le guide intitulé : "Captage, transport et séparation des poussières combustibles".
Conserver dans un endroit frais et bien ventilé, à l'écart de toute source de chaleur et d'ignition et à l'abri des matières oxydantes.
Éliminer toute source d'ignition du site et ventiler. Ramasser avec un outil approprié, en évitant de générer des nuages de poussières.
Envoyer à la récupération.
En milieu de travail, la cellulose (fibres de papier) n'est pas absorbée. Les fibres se déposent dans les voies respiratoires où elles peuvent être retenues pendant un certain temps avant d’être éliminées. Elles ne sont pas absorbées par la peau ou la voie digestive.
Absorption
Ce produit peut causer une irritation mécanique des yeux et des voies respiratoires supérieures.
Aucune donnée concernant les effets aigus de ce produit n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées. Pour une évaluation complète des propriétés toxicologiques, veuillez vous référer aux autres sections de cette fiche.
Il n'y a pas de donnée concernant uniquement l’exposition aux fibres de cellulose en milieu de travail car il y a également une exposition à d’autres produits. Certaines études ont été faites concernant l’exposition de travailleurs à des matériaux contenant, entre autres, des fibres de cellulose.
Plusieurs études effectuées dans des entreprises de production de papier hygiénique et de serviettes de table ont rapporté une augmentation significative de la fréquence des symptômes respiratoires chez les employés exposés à la poussière : irritation de la gorge, croûtes nasales, toux avec expectoration, bronchite chronique et asthme. Des auteurs rapportent une atteinte de certains paramètres de la fonction respiratoire tel qu’une diminution du volume résiduel. Il y avait une exposition à de la poussière contenant des fibres de cellulose mais également divers autres produits tels que le talc et la wollastonite provenant du matériel brut ou d’additifs utilisés.
Plusieurs études expérimentales ont été effectuées et concernent essentiellement le rat. Les résultats suggèrent que l’inhalation d’aérosol de fibres de cellulose peut causer une inflammation pulmonaire transitoire et que l’instillation intratrachéale unique (dépôt dans la trachée) peut causer de la fibrose. Cependant, la variété des types de cellulose testée est insuffisante pour tirer une conclusion puisqu’elle n’est pas suffisamment représentative de ceux utilisés en milieu de travail, des études additionnelles sont requises.
Aucune donnée concernant la sensibilisation respiratoire et cutanée n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées.
Plusieurs cas d’allergie cutanée et des cas d’asthme ont été rapportés dans la littérature scientifique mais ils impliquaient également l’exposition à d’autres produits sensibilisants.
Pour causer un effet toxique sur le développement, un produit doit être absorbé, passer dans la circulation sanguine, se distribuer dans divers tissus de l'organisme (tel que le foetus) et y causer des changements nocifs. La cellulose (fibres de papier) n'étant pas absorbée dans l'organisme, l'exposition à ce produit ne causera pas d'effet sur le développement.
Pour causer un effet toxique sur la reproduction, un produit doit être absorbé, passer dans la circulation sanguine, se distribuer dans divers tissus de l'organisme (tel que le système reproducteur) et y causer des changements nocifs. La cellulose (fibres de papier) n'étant pas absorbée dans l'organisme, l'exposition à ce produit ne causera pas d'effet sur la reproduction.
La cellulose (fibres de papier) n'étant pas absorbée dans l'organisme, l'exposition à ce produit ne causera pas d'effet sur ou via l’allaitement.
Études chez l'humainMason et al. (1975) ont fait une étude de mortalité des travailleurs de différents types d'industries : plastiques, caoutchouc synthétique, fibres synthétiques et fibres cellulosiques. On ne peut établir de relation entre la mortalité par cancer et le type de manufacture à cause des nombreux biais méthodologiques, dont l’absence d’évaluation du tabagisme. Selon une Expertise collective de l’INSERM (1999), bien qu’une étude concernant la production de fibres de cellulose et plusieurs études concernant des travailleurs de l’industrie des pâtes et papier aient été faites, aucune ne permet d’évaluer les effets de l’exposition aux fibres de cellulose. L'Expertise rapporte que l’existence d’un risque accru n’est pas évaluable du fait de la rareté et du manque de puissance des études disponibles.
Études chez l'animal
Une révision des études de toxicité faite par Anderson et al. (1992) mentionne que l’ingestion chronique de cellulose purifiée n’a pas eu d’effet sur l’incidence de la néoplasie chez le rat et la souris. Cependant, les études analysées concernent des diètes composées de cellulose et n’avaient pas comme objectif d’évaluer la cancérogénicité des fibres de cellulose.
Des valeurs de DL50 et de CL50 sont rapportées pour la cellulose. En fait, il s’agit de données concernant une « cellulose microcrystalline » commercialisée sous Avicel PH® : DL50 orale > 5,000 mg/kg chez le rat, DL50 cutanée > 2,000 mg/kg chez le lapin, CL50 pour 4 h > 5,800 mg/m³ chez le rat (Weiner et al., 1992).
InhalationEn cas d'inhalation des fibres, amener la personne dans un endroit aéré.
Contact avec les yeuxRincer abondamment les yeux avec de l'eau pendant 5 minutes ou jusqu'à ce que le produit soit éliminé. Si l'irritation persiste, consulter un médecin.
Contact avec la peauLaver la peau avec de l'eau et du savon.
IngestionEn cas de symptômes inhabituels, consulter un médecin.
Mise à jour : 2007-01-18
Une mention d'avertissement, une mention de danger et un pictogramme peuvent être requis
Divulgation des ingrédients
Commentaires25 : Ce produit pourrait appartenir à la classe de danger "Poussières combustibles" en fonction de divers facteurs qui influencent la combustibilité et l'explosivité des poussières, notamment la composition, la forme et la taille des particules.Dans certaines conditions, cette matière peut s'échauffer par réaction avec l'air et sans apport d'énergie.
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.