Répertoire toxicologiqueFiche complète
Numéro CAS : 75-28-5
Formule moléculaire brute : C4H10
Noms français :
Noms anglais :
Des quantités résiduelles de butadiène-1,3 peuvent être présentes dans l'isobutane. La concentration de celui-ci est variable et est dépendante de la qualité de l'isobutane produit. La concentration de butadiène-1,3 résiduelle dans l'isobutane est généralement de 0,1 % p/p ou moins. Cependant des quantités résiduelles de plus de 1,0 % p/p ont été constatées.
Le raffinage du pétrole brut par craquage ou reformage catalytiques et les champs de gaz naturel constituent la source principale d'isobutane.
L'isobutane est principalement utilisé comme :
De façon plus spécifique dans les laboratoires et analyses: mélangé à l'argon, l'isobutane est utilisé dans les compteurs Geiger et comme gaz de piégeage pour les analyses par fluorescence des rayons X. Il est également utilisé comme gaz d'ionisation en spectrométrie de masse. En mélange avec d'autres hydrocarbures, l'isobutane sert de référence pour des mesures calorimétriques. L'isobutane est utilisé aussi pour calibrer différents détecteurs pour les analyseurs d'impuretés en trace, le contrôle de l'environnement et le milieu de travail ainsi que pour certains procédés pétrochimiques.
Mise à jour : 2024-04-02
L'isobutane est un gaz incolore. À haute concentration, il présente une odeur caractéristique de gaz naturel ou de pétrole. Un agent odorant peut être ajouté à la qualité commerciale.
L'exposition à l'isobutane en milieu de travail se fait principalement lorsqu'il se trouve à l'état gazeux. L'isobutane peut se trouver également à l'état de gaz liquéfié. Il génère alors une concentration importante d'isopropane en raison de son point d'ébulition très bas et de sa volatilité élevée. Cependant, l'exposition à l'isobutane sous forme de gaz liquéfié est moins présente en raison de son utilisation moins répandue.
Exposition au gaz :
L'odeur de l'isobutane peut être détectée à partir de 0,421 ppm. Cette valeur est très inférieure à la VECD (1000 ppm). L'odeur pourrait donc être un signe d'avertissement à une exposition potentiellement dangereuse. Cependant, elle ne demeure qu'un indicateur de danger. Seule l'utilisation d'un instrument de mesure permet d'identifier le produit et d'en quantifier la concentration. En effet, la perception des odeurs demeure une donnée variable selon l'individu. Il a été démontré que plusieurs facteurs influencent la réponse olfactive chez l'homme, tels que l'état de vigilance, l'accoutumance, les conditions de température et d'humidité et les effets de masque par d'autres substances.
L'isobutane est un dépresseur du système nerveux central lorsque sa concentration atteint 2,4 % (24 000 ppm). À haute concentration il agit comme asphyxiant simple, il peut déplacer l'oxygène nécessaire à la respiration. Il constitue un danger en espace clos. La concentration en isobutane dans un espace clos doit être inférieure ou égale à 10 % de la LIE soit 0,18 % ou 18 000 ppm. Cette valeur est aussi celle de la DIVS. Lorsque la concentration de l'isobutane atteint 7,2 % (72 000 ppm) en absence de ventilation ou de mouvement d'air, le taux d'oxygène dans l'air diminue à 19,5 %, soit la valeur définie à l’article 40 du RSST quant au pourcentage minimal d’oxygène en volume dans l’air, à tout poste de travail d’un établissement (voir Graphique 1).
L'isobutane pur étant difficilement détectable par l'odorat, l'odeur n'est donc pas un signe d'avertissement fiable permettant de détecter sa présence avant ou après que sa concentration est atteinte les concentrations se trouvant à l'intérieur des limites d'explosivité, soit entre 1,8 % et 8,4 % (18 000 à 84 000 ppm). La propriété de l'isobutane d'être peu odorant augmente sa dangerosité quant aux risques d'inflammabilité et d'asphysie.
L'isobutane gazeux étant deux fois plus dense que l'air, il aura tendance à s'accumuler dans les endroits confinés en absence de ventilation ou de mouvement d'air, en particulier au niveau du sol. Il pourra se déplacer sur des distances considérables jusqu'à atteindre une source d'inflammation rendant possible un retour de flamme.
L'exposition au gaz liquéfié:
L'isobutane est commercialement disponible à l'état liquide et se retrouve dans certains lieux de travail sous forme de gaz comprimé liquéfié. C'est un liquide à - 11,6 °C, il faut donc tenir compte de tous les aspects que comportent l'exposition à un liquide à basse température.
Note : La DIVS de l'isobutane n'est pas une valeur établie en fonction d'un danger pour la santé, elle indique uniquement le danger d'explosibilité. Cette valeur a été fixée à 10 % de la LIE.
Mise à jour : 2024-03-08
Inflammabilité
L'isobutane est un gaz extrêmemet inflammable. Il peut s'enflammer au contact d'une source d'inflammation, telle qu'une surface chaude, une flamme nue, une étincelle, une source de chaleur, une charge d'électricité statique ou d'une autre source d'ignition ou d'inflammation.
L'isobutane est un gaz plus lourd que l'air et peut se propager au niveau du sol; une inflammation à distance est possible. Des charges électrostatiques peuvent se former lors de mouvements d'écoulement, de brassage, etc.
Explosibilité
L'isobutane forme un mélange explosif avec l'air lorsqu'il s'y trouve à une concentration se situant entre 1,8 et 8,4 %.
Fermer la vanne d'arrivée du gaz si vous pouvez le faire sans danger. Les vapeurs générées lors d'un déversement important de gaz liquifié peuvent parcourir une longue distance jusqu'à une source d'ignition ou d'inflammation et produire un retour de flamme. Utiliser de la poudre chimique sèche et de la mousse à grande expansion.
Ne pas utiliser du dioxyde de carbone, de la mousse à faible expansion ou de jet d'eau directement sur le gaz liquéfié.
L'utilisation d'eau ou de tout autre liquide à la température de la pièce sur le gaz lilquéfié aura pour effet de le vaporiser instantanément.
Un risque de BLEVE est associé au gaz liquéfié sous pression. L'acronyme BLEVE (Boiling Liquid Expanding Vapour Explosion) pourrait se traduire par " Vaporisation explosive d'un liquide porté à ébullition ". Exposés à la chaleur d'un incendie, les réservoirs d'isobutane pressurisé sont fragilisés et subissent une pression interne importante. Cette situation peut conduire au bris du réservoir suivi d'un dégagement de gaz entrainant l'ébullition de la phase liquide afin de rétablir la pression interne. Ces conditions peuvent conduire à l'explosion du réservoir et la production d'une boule de feu.
Ne pas tenter d'éteindre le feu si la fuite n'est pas colmatée. Si vous devez intervenir, faites-le à distance. Porter un appareil de protection respiratoire autonome. Refroidir les contenants exposés à l'aide d'eau pulvérisée.
Monoxyde de carbone, dioxyde de carbone.
La Loi sur la santé et la sécurité du travail vise l'élimination des dangers à la source. Lorsque des mesures d'ingénierie et les modifications des méthodes de travail ne suffisent pas à réduire l'exposition à cette substance, le port d'équipement de protection individuelle peut s'avérer nécessaire. Ces équipements de protection doivent être conformes à la réglementation.
Voies respiratoiresPorter un appareil de protection respiratoire si la concentration dans le milieu de travail est supérieure à la VECD (1000 ppm).
PeauPorter un équipement de protection de la peau s'il y a risque d'éclaboussures avec le gaz liquéfié. La sélection d'un tel équipement dépend de la nature du travail à effectuer.
YeuxPorter un équipement de protection des yeux s'il y a risque d'éclaboussures avec le gaz liquéfié. La sélection d'un protecteur oculaire dépend de la nature du travail à effectuer et, s'il y a lieu, du type d'appareil de protection respiratoire utilisé.
Lorsqu'un appareil de protection respitatoire est nécessaire, un programme de protection respiratoire doit être élaboré et mis en application. Ce programme doit notamment prévoir le choix, l'ajustement, l'entretien et l'inspection conformément à la norme CSA Z94.4-11 tout en s'assurant que l'appareil choisit soit certifié par le NIOSH .
StabilitéCe produit est stable dans les conditions normales d'utilisation (température et pression ambiantes).
IncompatibilitéCe produit est incompatible avec:
L'isobutane réagit avec l'acétylène, les halogènes, l'oxyde nitreux et les oxydes d'azote et cela génère un risque d'incendie et d'explosion.
L'exposition à ce produit requiert de la formation et de l'information préalables. Prendre connaissance des renseignements inscrits sur l'étiquette et la fiche de données de sécurité avant de manipuler ce produit. La manipulation d'un produit doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tels que le RSST, le RSSM et le CSTC. Pour en savoir plus.
La manipulation d'un produit doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tels que le RSST, le RSSM et le CSTC. Pour en savoir plus.
Tenir à l'écart de la chaleur, des surfaces chaudes, des étincelles, des flammes nues, des charges d'électricité statique et des autres sources d'ignition ou d'inflammation dans un endroit bien ventilé. La concentration en isobutane dans un batiment ou dans un autre lieu de travail, qui n'est pas un espace clos, doit être maintenue en dessous de 25 % de la LIE, soit 0,45 % ou 4500 ppm. En cas de ventilation insuffisante, utiliser un appareil de protection respiratoire approprié. L'appareillage doit être mis à la terre et mis à la masse.
Les bouteilles de gaz comprimés ne doivent pas subir de chocs violents et il ne faut jamais utiliser une bouteille endommagée. Elles doivent être attachées debout ou retenues dans un chariot lorsqu'elles sont utilisées. Ne pas utiliser les bouteilles de gaz comprimés à d'autres fins que celles auxquelles elles sont destinées.
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. L'entreposage doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tels que le RSST (notamment les sections VII et X), le RSSM et le CSTC. Selon la situation, le chapitre Bâtiment du Code de sécurité et le CNPI peuvent également s'appliquer. Pour en savoir plus.
Les bouteilles de gaz comprimé doivent être conformes à la Loi sur les appareils sous pression (L.R.Q., c. A-20.01) et aux règlements qui en découlent. Les bouteilles de gaz comprimé doivent être tenues à l'écart de toute source de chaleur susceptible d'élever la température du contenu au-delà de 50 °C, être munies du capuchon protecteur des soupapes quand elles ne sont pas utilisées, être emmagasinées debout, les soupapes dirigées vers le haut et être solidement retenues en place. Des bouteilles de gaz comprimé reliées en série par un collecteur doivent être supportées, maintenues ensemble et former une unité, à l'aide d'un cadre ou d'une autre installation conçu à cette fin. Les robinets et les dispositifs de sécurité doivent être à l'abri des chocs.
Ne jamais entreposer avec des matières oxydantes ou avec des gaz qui entretiennent la combustion, y compris l'air comprimé. Les bouteilles doivent être mises à la terre et mises à la masse.
En cas de fuite, fermer la vanne d'arrivée du gaz si on peut y accéder sans risque. Si on ne peut pas arrêter la fuite, amener la bouteille de gaz comprimé dans un endroit isolé à l'abri de toute source d'ignition ou d'inflammation, laisser le gaz s'échapper lentement et ventiler.
Laisser échapper le gaz dans l'atmosphère. Fermer la bouteille et la retourner au fournisseur.Pour de grandes quantités, consulter le bureau régional de l'autorité environnementale compétente.
Mise à jour : 2010-03-30
Ce produit est absorbé par les voies respiratoires.
Absorption
Distribution
Métabolisme
Mise à jour : 2019-04-09
Ce produit n'est pas irritant mais il y a possibilité de gelure au contact du gaz liquéfié.
L'isobutane est essentiellement non toxique à faible concentration. Aucun effet sur la santé n'a été observé chez des volontaires exposés à 250, 500 ou 1 000 ppm pendant une période variant de 1 minute à 8 heures.
L'inhalation de l'isobutane à une concentration d'environ 24 000 ppm (2.4%) peut causer une dépression du système nerveux central se traduisant par des maux de tête, des nausées, des étourdissements, une sensation d'ébriété, de la fatigue, de la somnolence et de la narcose.
Chez l'animal, à la suite de l'exposition à de fortes concentrations (50 000 à 100 000 ppm), l'isobutane est un sensibilisant cardiaque léger. Les produits qui sont des sensibilisants cardiaques peuvent induire l'arythmie. Ces effets cardiaques peuvent être plus importants en présence d'adrénaline (lors d'une situation de stress par exemple). Il est possible que l'asphyxie augmente aussi la sensibilisation cardiaque.
L'exposition à des concentrations très élevées (>140 000 ppm) peut également entraîner l'asphyxie car il déplace alors l'oxygène de l'air. Les principaux symptômes associés à l'asphyxie sont des maux de tête, des nausées, des vertiges, de l'incoordination, des difficultés respiratoires et une perte de conscience pouvant aller jusqu'à la mort par anoxie. Les effets de l'asphyxie peuvent se faire sentir plus rapidement lors de l'effort physique puisque la consommation d'oxygène est accrue.
Aucun effet sur la santé n'a été observé chez des volontaires été exposés à 500 ppm pendant 1, 2 ou 8 heures par jour, 5 jours par semaine, pendant 2 semaines.
Aucune donnée concernant la sensibilisation respiratoire et cutanée n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées.
Mise à jour : 2016-03-15
Il n'y a aucune donnée spécifique concernant ce produit. Cependant, la présence d'alcanes (C4H10) a été rapportée lors d'une étude destinée à identifier en milieu urbain les contaminants pouvant se retrouver dans le lait.
Note : Certaines préparations commerciales d'isobutane peuvent contenir des quantités résiduelles de butadiène-1,3. La concentration de celui-ci est variable et est dépendante de la qualité de l'isobutane produit. La concentration de butadiène-1,3 résiduelle dans l'isobutane est généralement de 0,1 % p/p ou moins. Cependant des quantités résiduelles de plus de 1,0 % p/p ont été constatées. Le butadiène-1,3 est un produit cancérogène pour l'homme selon le CIRC (groupe 1).
CL50
InhalationEn cas d’intoxication, appeler le Centre antipoison ou un médecin. En cas de difficultés respiratoires, administrer de l’oxygène s’ils le recommandent. Note : L’administration d’oxygène nécessite une formation complémentaire tel qu’indiqué dans le manuel Secourisme en milieu de travail, produit par la CSST.
Contact avec les yeuxEn cas de gelure, appeler immédiatement le Centre antipoison ou un médecin.
Contact avec la peauEn cas de gelure, appliquer de l’eau tiède et consulter immédiatement un médecin.
Mise à jour : 2024-03-06
Danger
Gaz extrêmement inflammable (H220) Contient un gaz sous pression; peut exploser sous l’effet de la chaleur (H280)
Divulgation des ingrédients
Mise à jour : 2014-03-20
Classification
Numéro UN : UN1969
Le UN1969 correspond à l'appellation réglementaire ISOBUTANE.
Le UN1075 correspond à l'appelation réglementaire GAZ DE PÉTROLE LIQUÉFIÉS; ou GAZ LIQUÉFIÉS DE PÉTROLE, classé 2,1.
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.