Répertoire toxicologiqueFiche complète
Numéro CAS : 26675-46-7
Formule moléculaire brute : C3H2ClF5O
Noms français :
Noms anglais :
L'isoflurane est utilisé comme :
Mise à jour : 2019-11-19
L'isoflurane est un liquide clair et incolore. Il dégage une légère odeur éthérée.
L'exposition à l'isoflurane en milieu de travail se fait principalement par les vapeurs ou par contact avec le liquide.
Exposition aux vapeurs :
Aucune limite de détection olfactive n'a été trouvée pour l'isoflurane dans la littérature consultée. Seule l'utilisation d'un instrument de mesure permet d'identifier le produit et d'en quantifier la concentration.
En raison de sa grande volatilité (tension de vapeur = 239,5 mm de Hg ou 31,85 kPa à 20 °C, environ 13,5 fois supérieure à celle de l'eau), une quantité importante d'isoflurane risque de s'évaporer en cas notamment de fuite ou de déversement. Puisque sa concentration à saturation est de 315 100 ppm à 20 °C, la concentration en vapeur d'isoflurane dans l'air peut atteindre une valeur risquant de nuire à la santé ou la sécurité des travailleurs.
Exposition au liquide :
À cause de sa volatilité élevée, l'isoflurane s'évapore rapidement lorsqu'il se trouve sur une surface. Ce produit est insoluble en milieu aqueux. En cas de contact avec le liquide, un rinçage abondant à l'eau savonneuse devrait permettre l'élimination de l'isoflurane.
Mise à jour : 2019-07-29
Mise à jour : 1994-05-15
InflammabilitéCe produit est ininflammable.
Techniques spécialesPorter un appareil respiratoire autonome muni d'un masque facial complet.
La Loi sur la santé et la sécurité du travail vise l'élimination des dangers à la source. Lorsque des mesures d'ingénierie et les modifications de méthode de travail ne suffisent pas à réduire l'exposition à cette substance, le port d'équipement de protection individuelle peut s'avérer nécessaire. Ces équipements de protection doivent être conformes à la réglementation.
Voies respiratoiresPorter un appareil de protection respiratoire si la concentration dans le milieu de travail peut porter atteinte à la santé des travailleurs.
PeauPorter un équipement de protection de la peau. La sélection de cet équipement dépend de la nature du travail à effectuer.
YeuxPorter un équipement de protection des yeux s'il y a risque d'éclaboussures. La sélection de cet équipement dépend de la nature du travail à effectuer et, s'il y a lieu, du type d'appareil de protection respiratoire utilisé.
StabilitéCe produit est instable dans les conditions suivantes: Lorsqu'il est chauffé jusqu'à sa décomposition, il émet des gaz toxiques (phosgène, chlorure d'hydrogène, fluorure d'hydrogène).
IncompatibilitéCe produit est incompatible avec ces substances: Les agents oxydants forts.
Produits de décompositionInformation non disponible
Mise à jour : 1986-06-04
Ventiler adéquatement sinon porter un appareil respiratoire approprié.
Conserver dans un récipient hermétique placé dans un endroit bien ventilé.Conserver à l'abri des matières oxydantes.
Absorber avec du papier, du sable ou de la sciure de bois. Mettre dans un contenant hermétique.
Consulter le bureau régional du ministère de l'environnement.
Mise à jour : 2019-03-04
Ce produit est absorbé principalement par la voie respiratoire.
Absorption
Distribution
Métabolisme
Excrétion
Aucune étude d'irritation oculaire et cutanée, réalisée conformément aux principes scientifiques reconnus, n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées.
L'isoflurane est utilisé comme anesthésiant en milieu hospitalier et vétérinaire, principalement dans des mélanges avec d'autres produits anesthésiants. Ce produit a donc un effet narcotique
Il existe peu d'études en situation professionnelle, la majorité des études concerne des patients ayant eu une anesthésie générale avec un mélange contenant le produit. De plus, ces études sont souvent effectuées à fortes doses afin d'induire l'anesthésie. On y rapporte, outre les effets anesthésiants, des effets hépatiques (nécrose), cardiaques (arythmie, hypotension, vasodilatation, tachycardie) et digestifs (nausée, vomissements, spasme).
Aucune donnée concernant les effets chroniques de ce produit n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées. Pour une évaluation complète des propriétés toxicologiques, veuillez-vous référer aux autres sections de cette fiche.
Ce produit peut causer de la sensibilisation respiratoire et cutanée.
Une étude rapporte de la sensibilisation respiratoire (asthme) chez 2 travailleuses (anesthésie) dans des salles d'opération du même hôpital. La première travailleuse avait le souffle court dans les minutes qui suivaient son entrée dans les salles d'opération et son état s'aggravait au cours de son quart de travail. Les symptômes ne disparaissaient pas complètement lorsqu'elle quittait son travail puisqu'ils la réveillaient durant la nuit. Les symptômes s'amélioraient lorsqu'elle était en vacances ou absente de son travail. Des tests de provocation bronchique avec l'isoflurane (15 inhalations) ont provoqué des réponses positives tardives. Son asthme professionnel a disparu lorsqu'elle a changé d'unité.
La deuxième travailleuse a eu une respiration bruyante et un souffle court après avoir utilisé de l'isoflurane. Des tests de provocation bronchique ont montré des résultats non concluants pour l'isoflurane.
Une troisième travailleuse (anesthésie) de cet hôpital a développé un rash cutané et de l'enflure au visage accompagnés de serrements à la poitrine après avoir travaillé dans des salles d'opération. Des tests de provocation bronchique se sont avérés négatifs pour l'isoflurane. Cependant, l'isoflurane a provoqué un rash après une exposition directe (nébulisation) et indirecte (exposition par évaporation d'isoflurane pendant une heure).
Deux cas de sensibilisation cutanée (dermite de contact allergique) sont rapportés chez des anesthésistes (non atopiques) suite à une exposition aux vapeurs d'isoflurane. Des tests cutanés fermés (patch) et ouverts se sont avérés négatifs pour l'isoflurane. Des applications cutanées ouvertes répétées (2 applications de 1 ml/jour) se sont avérées positives après 3 et 5 applications respectivement.
Mise à jour : 2001-08-30
Placenta
Dwyer et al. (1995) ont démontré que l’isoflurane traverse la barrière placentaire chez l'humain (8 000 ppm ; semaine 39 de la gestation). Il a été également démontré que deux de ses métabolites, l'acide trifluoroacétique et l'ion fluorure peuvent traverser le placenta.
Développement prénatal
Chez l’animal
Plusieurs auteurs (Fujinaga et al., 1987 ; Mazze et al., 1986 ; Kennedy et al., 1977) n’ont pas observé d'effet sur le développement prénatal à des doses anesthésiantes chez les rats (3 500, 10 500 et 16 000 ppm pendant la gestation) et chez les lapins (23 000 ppm pendant la gestation).
L’exposition de souris (60, 600 et 6 000 ppm ; 4 heures/jour, jours 6 à 15 de la gestation) a causé une diminution du poids foetal, une augmentation de l'incidence de la fente palatine et un retard de l’ossification en présence de toxicité maternelle (diminution de la croissance) à la plus forte dose seulement (Mazze et al., 1985).
Développement postnatal
Rice (1986) a noté des retards dans le développement neurocomportemental chez les souriceaux exposés à 4 000 ppm, mais pas à 1 000 ppm (1 000 et 4 000 ppm, 4 heures/jour; jours 6 à 15 de la gestation).
Effet sur la fertilité
Mazze et al. (1985) n’ont pas constaté d'effet sur la fertilité chez les femelles, sur la mortalité prénatale et sur le gain pondéral après la naissance chez les souriceaux (1 000 et 4 000 ppm; 4 heures/jour, 2 semaines avant l’accouplement et durant la gestation chez les femelles ou durant la spermatogenèse et pendant l’accouplement chez les mâles). Aucun effet sur la fertilité n’a été observé chez les rats (exposition des femelles et des mâles; 16 000 ppm; 1 heure/jour; jours 1 à 5, 6 à 10 et 11 à 15 avant l’accouplement) lors d’une étude effectuée par Kennedy et al. (1977).
Mise à jour : 2006-07-25
Une méthode de modélisation mathématique (Fischer et al., 1997) a été utilisée afin d'estimer quantitativement le transfert lacté de plusieurs contaminants dont l'isoflurane. La quantité ingérée via le lait a été estimée (modèle pharmacocinétique à base physiologique) à 0,336 mg pour un enfant allaité (24 heures) lorsque la mère est exposée par inhalation à une concentration de 50 ppm (exposition intermittente pendant 6½ heures sur une période de 8 heures).
Étant donné que deux métabolites peuvent se trouver dans le sang, l'acide trifluoroacétique et l'ion fluorure, il est possible qu’ils puissent également se trouver dans le lait. Cependant, ces métabolites représentent 0,2 % de la quantité d’isoflurane métabolisé.
Mise à jour : 2024-09-11
Le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) considère que l'exposition aux anesthésiques volatils est inclassable quant à sa cancérogénicité pour l'homme.
L'ACGIH (2021) considère que l'isoflurane est non classifiable comme cancérogène pour l'homme (groupe A4).
Une étude préliminaire de Corbett (1976) chez les souris exposées par inhalation ( les mères : 1 000 ou 5 000 ppm durant 2 heures aux jours 12, 14, 16 et 18 de la gestation ; les souriceaux à 1 000 ppm pendant 25 expositions) a suggéré la possibilité d'un effet cancérogène de l’isoflurane (tumeurs hépatiques). Cependant, la durée de l'étude était trop brève et la nourriture des animaux avait été contaminée par des BPB (biphényles polybromés). Eger et al. (1978) ont fait une étude chez la même souche de souris dans des conditions expérimentales similaires (375, 2 500, 6 000 ppm). Cette seconde étude n’a pas confirmé l'effet observé par Corbett. De plus, Baden et al. (1988) n’ont pas observé d’effet cancérogène chez les souris exposées par inhalation (1 000 et 4 000 ppm ; 4 heures/jours ; 5 jours/semaine pendant 78 semaines).
Études in vivo
Une augmentation de la fréquence de micronoyaux a été observée dans les tissus rénaux de rats traités avec une dose orale unique de 4 mmol/kg (Robbiano et al., 1998).
Études in vitro
L’isoflurane ne s'est pas avéré mutagène lors de la recherche d’échanges de chromatides-soeurs dans les cellules ovariennes du hamster chinois (White et al.,1979; Trudnowski et al., 1987), mais des résultats positifs ont été notés avec des lymphocytes humains (Hoerauf et al., 1999).
Des bris de l'ADN (essai de la comète) ont été rapportés dans des lymphocytes humains. (Jaloszynski et al. 1998).
DL50
CL50
InhalationEn cas d’inhalation, amener la personne dans un endroit aéré. Appeler le Centre antipoison ou un médecin en cas de malaise. Si la personne ne respire pas, lui donner la respiration artificielle.
Contact avec les yeuxRincer abondamment les yeux avec de l’eau pendant 5 minutes ou jusqu’à ce que le produit soit éliminé. Enlever les lentilles cornéennes s’il est possible de le faire facilement. Si l’irritation persiste, consulter un médecin.
Contact avec la peauRincer la peau avec de l'eau.
IngestionRincer la bouche avec de l’eau. Appeler le Centre antipoison ou un médecin en cas de malaise..
Mise à jour : 2019-08-01
Cette substance n'est pas réglementée selon l'annexe I du Règlement
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.