Répertoire toxicologiqueRépertoire toxicologiqueFiche complète
Numéro CAS : 50-00-0
Formule moléculaire brute : CH2O
Noms français :
Noms anglais :
Le formaldéhyde gazeux n'est pas disponible commercialement. Le formaldéhyde pur, sous forme de gaz anhydre, est difficile à produire et à conserver dans cet état puisqu'il a tendance à se polymériser, particulièrement à basse température. De plus, cette polymérisation est grandement accélérée par toute trace d'eau, d'acide ou de base.
Dans la très grande majorité des cas, le formaldéhyde est produit et vendu sous forme de solutions aqueuses contenant de 25 à 56 % (poids/poids) de formaldéhyde et entre 0,5 et 15 % (poids/poids) de méthanol. Celui-ci permet de stabiliser ces solutions. Les solutions commerciales contiennent typiquement 37 % de formaldéhyde et entre 10 et 15 % de méthanol. Des vapeurs de formaldéhyde peuvent également être libérées à partir de la forme solide, soit le paraformaldéhyde (polymère) et le trioxane (trimère).
Le formaldéhyde est l'un des composés organiques les plus utilisés par l'industrie chimique, en partie à cause de sa grande polyvalence. Il constitue donc un composé organique volatil (COV) très présent en milieu de travail.
Il est utilisé :
Les principales sources de formaldéhyde formé et présent dans certains milieux de travail, sont tant d'origines naturelles que découlant de l'activité humaine. Comme principale source naturelle de formaldéhyde, on trouve la combustion des végétaux (incendies de forêt et de brousse). L'émission de formaldéhyde provient également des bactéries, des algues, du plancton et de la végétation. Le formaldéhyde est présent, à faible concentration, dans la majorité des organismes vivants, en tant qu'intermédiaire métabolique. Il est également formé, dans l'atmosphère, suite à l'oxydation de composés organiques volatils.
La principale source de formaldéhyde découlant de l'activité humaine provient des gaz d'échappement des véhicules à moteur. Des émissions se produisent également durant la production, l'utilisation, l'entreposage, le transport et l'élimination de produits contenant du formaldéhyde.
Mise à jour : 2010-10-07
À température et pression normales, le formaldéhyde est un gaz incolore à odeur âcre.
En milieu de travail, l'exposition au formaldéhyde sous forme gazeuse peut provenir de trois types de sources : le dégagement par la chaleur ou par hydrolyse à partir de polymères à base de formaldéhyde, le dégagement direct à partir de solutions aqueuses ou la présence dans les fumées de combustion ou les produits de décomposition d'une variété de composés organiques.
Exposition au gaz :
L'odeur âcre du formaldéhyde est détectable à un faible niveau de concentration (0,83 ppm). Cependant, cette valeur étant du même ordre de grandeur que la valeur plafond (1.5 ppm), l'odeur ne peut donc pas être utilisée comme signe d'avertissement adéquat pour prévenir une situation de dépassement de norme. Elle est cependant suffisamment inférieure à la valeur de DIVS (20 ppm ou 30 mg/m³) et à la LIE (7 % ou 70 000 ppm) pour être un signe d'avertissement adéquat pour ces situations.
À cause de sa densité de vapeur très légèrement supérieure à celle de l'air, il se mélange facilement avec ce dernier et peut rapidement atteindre des concentrations dangereuses.
La valeur de DIVS étant suffisamment basse par rapport à la LIE, le risque d'intoxication surviendra bien avant le risque d'explosion.
Le formaldéhyde est un gaz très inflammable. Sous l'action d'une source d'ignition ou d'inflammation, une explosion peut survenir s'il est présent dans l'air à des concentrations se situant entre 7,0 et 73 % (vol./vol.).
Pour combattre le feu, porter un appareil respiratoire autonome muni d'un masque facial complet et des vêtements protecteurs adéquats. Rester en amont du vent par rapport au sinistre.
Monoxyde de carbone, dioxyde de carbone.
Se référer aux méthodes d'analyse 295-1, 39-A, 329-1 et 357-1 de l'IRSST.
Pour obtenir la description de ces méthodes, consulter le Guide d'échantillonnage des contaminants de l'air en milieu de travail ou le site Web de l'IRSST à l'adresse suivante:
http://www.irsst.qc.ca/-RSST50-00-0.html
Des tubes colorimétriques spécifiques pour le formaldéhyde peuvent être utilisés pour une évaluation rapide du niveau d'exposition
La littérature scientifique rapporte des variations importantes quant au seuil de détection olfactive, soit de 0,057 à 0,98 ppm.
La Loi sur la santé et la sécurité du travail vise l'élimination des dangers à la source. Lorsque des mesures d'ingénierie et les modifications de méthode de travail ne suffisent pas à réduire l'exposition à cette substance, le port d’équipement de protection individuelle peut s'avérer nécessaire. Ces équipements de protection doivent être conformes à la réglementation.
Voies respiratoiresPorter un appareil de protection respiratoire si la concentration dans le milieu de travail est supérieure à la valeur plafond (2 ppm ou 3 mg/m³).
PeauPorter un équipement de protection de la peau. La sélection d'un équipement de protection de la peau dépend de la nature du travail à effectuer.
YeuxPorter un équipement de protection des yeux s'il y a risque d'éclaboussures avec une solution contenant de la formaldéhyde. La sélection d'un protecteur oculaire dépend de la nature du travail à effectuer et, s'il y a lieu, du type d'appareil de protection respiratoire utilisé.
Les équipements de protection respiratoire doivent être choisis, ajustés, entretenus et inspectés conformément à la réglementation.NIOSH recommande les appareils de protection respiratoire suivants selon les concentrations dans l'air :
StabilitéLe formaldéhyde, sans ajout d'agent inhibiteur, polymérise facilement à température ambiante pour former la paraformaldéhyde. En présence de l'humidité de l'air, il peut s'oxyder pour produire de l'acide formique. Exposé aux radiations solaires, le formaldéhyde s'oxyde rapidement en dioxyde de carbone. À 150 °C, le formaldéhyde se décompose en méthanol et monoxyde de carbone.
IncompatibilitéLe formaldéhyde réagit violement avec les agents oxydants forts. Il est incompatible avec les bases et les acides forts.
Mise à jour : 2017-02-28
L'exposition à ce produit requiert de la formation et de l'information préalables. Prendre connaissance des renseignements inscrits sur l'étiquette et la fiche de données de sécurité avant de manipuler ce produit. La manipulation d'un produit doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tels que le RSST, le RSSM et le CSTC. Pour en savoir plus. La mise en place de mesures de prévention des dangers liés à la manipulation des produits utilisés en milieu de travail doit se faire selon une démarche hiérarchisée comprenant les étapes suivantes : l'élimination à la source, le remplacement, le contrôle technique, la sensibilisation à la présence du risque (alarme sonore ou visuelle), les mesures administratives et les équipements de protection individuelle. Dans une perspective de prévention, la CNESST a développé un outil pratique qui vise à aider les milieux de travail à identifier, corriger et contrôler les risques pouvant affecter la santé et la sécurité des travailleurs. Ne pas manipuler avant d’avoir lu et compris toutes les précautions de sécurité. Éviter tout contact avec le produit. Ne pas respirer les fumées/gaz/brouillards/vapeurs/aérosols. Si on manipule le formaldéhyde à l'état gazeux, ou s'il est susceptible de se dégager d'un produit ou d'un procédé, porter un appareil de protection respiratoire approprié, lorsque tous les autres moyens de prévention n'ont pas permis de respecter les valeurs d'exposition admissibles. Porter des gants et un équipement de protection de la peau, des yeux et du visage adaptés à la nature du travail à effectuer. Ce produit est très inflammable et ses vapeurs sont très facilement explosibles dans l'air : manipuler à l'écart des sources d'ignition, des flammes nues, des surfaces chaudes et des étincelles, dans un endroit bien ventilé. Manipuler à l'abri des matières incompatibles. Ne pas manger et ne pas boire pendant l'utilisation. Observer une hygiène personnelle très stricte. Se laver les mains soigneusement après manipulation. S'il est manipulé ou transvasé régulièrement ou fréquemment, installer des douches de secours et des douches oculaires conformes dans le voisinage immédiat des travailleurs exposés.
La manipulation d'un produit doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tels que le RSST, le RSSM et le CSTC. Pour en savoir plus.
La mise en place de mesures de prévention des dangers liés à la manipulation des produits utilisés en milieu de travail doit se faire selon une démarche hiérarchisée comprenant les étapes suivantes : l'élimination à la source, le remplacement, le contrôle technique, la sensibilisation à la présence du risque (alarme sonore ou visuelle), les mesures administratives et les équipements de protection individuelle. Dans une perspective de prévention, la CNESST a développé un outil pratique qui vise à aider les milieux de travail à identifier, corriger et contrôler les risques pouvant affecter la santé et la sécurité des travailleurs.
Ne pas manipuler avant d’avoir lu et compris toutes les précautions de sécurité. Éviter tout contact avec le produit.
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. L’entreposage doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tel que le RSST (notamment les sections VII et X), le RSSM et le CSTC. Selon la situation, le chapitre Bâtiment du Code de sécurité et le CNPI peuvent également s'appliquer. Pour en savoir plus.
Le gaz formaldéhyde n'a pas à être entreposé puisqu'il n'est pas disponible commercialement.
Toutes les dispositions doivent être prises pour éliminer ou réduire au minimum l'exposition au formaldéhyde provenant de tous produits ou de tous matériaux en contenant et susceptible d'en dégager.
Contrôler régulièrement la concentration de formaldéhyde lorsque sa présence émanant de produits ou matériaux est suspectée.
Porter des gants, un sarrau, des lunettes de sécurité, ventiler et, au besoin, un appareil de protection respiratoire approprié. Isoler la zone jusqu'à la dispersion des gaz. Mettre une ventilation forcée pour réduire la concentration au minimum.
Si nécessaire, consulter le bureau régional de l'autorité environnementale ayant juridiction.
Mise à jour : 2010-09-15
En milieu de travail, ce produit n'est pas absorbé par les voies respiratoires; il est plutôt retenu par les muqueuses des voies respiratoires supérieures. L'absorption par la voie cutanée est négligeable.
Absorption
Distribution
Métabolisme
Excrétion
Commentaires
Valeurs biologiques de formaldéhyde pour une population non exposée professionnellement :
Mise à jour : 2016-12-21
Ce produit est irritant pour les yeux et les voies respiratoires.
Le formaldéhyde peut causer l'irritation des yeux, du nez et de la gorge suite à l'exposition à des concentrations aussi faibles que 0,25 ppm. Des tests effectués chez des volontaires exposés à 1-3 ppm de formaldéhyde indiquent qu'il cause l'irritation des yeux et des muqueuses nasales chez la majorité d'entre eux. Une irritation du nez et de la gorge, des éternuements et de la toux sont rapportés. Une exposition prolongée à 4-5 ppm est intolérable pour la plupart des sujets.
Il est à noter que la sensibilité aux effets irritants peut varier d'une personne à l'autre, ce qui signifie que certaines personnes peuvent ressentir l'irritation à des concentrations moindres que celles mentionnées plus haut.
À forte concentration (plus de 10 ppm), l'irritation grave des yeux, des voies respiratoires et de la peau surviennent immédiatement. Il peut alors y avoir une sensation de brûlure dans le nez et la gorge, ainsi que de la toux, des étouffements. Ces effets peuvent être accompagnés de bronchospasme, d'oedème pulmonaire, d'ulcérations de la trachée et des bronches ainsi que d'une pneumonite.
Les symptômes de l'oedème pulmonaire (principalement toux et difficultés respiratoires) se manifestent souvent après un délai pouvant aller jusqu'à 48 heures. L'effort physique peut aggraver ces symptômes. Le repos et la surveillance médicale sont par conséquent essentiels.
Plusieurs études en milieu contrôlé sur des volontaires sains, asthmatiques ou exposés au formaldéhyde dans le cadre de leur travail, n'ont pas montré d'effet notable sur la fonction respiratoire (exposition unique pendant une période allant de 10 minutes à 4 heures à des concentrations allant jusqu'à 3 ppm, avec ou sans activité physique; 10 expositions de 4 heures/jour réparties sur 2 semaines à des concentrations de 0,15 à 0,5 ppm avec 4 pics de concentration de 15 minutes, au double de la concentration).
Quelques études effectuées chez des travailleurs exposés au formaldéhyde rapportent une augmentation de l'incidence de maladies respiratoires chroniques obstructives. Dans ces études, une diminution de la fonction respiratoire a été démontrée suite à l'administration de divers tests où on a observé, par exemple, une diminution du volume expiratoire maximum par seconde ou de la capacité vitale forcée. Les données indiquent que la réduction de la fonction respiratoire est réversible après l'arrêt de l'exposition (parfois après le quart de travail ou après quelques semaines). Cependant, ces observations sont controversées car, dans ces études, les travailleurs étaient exposés simultanément à d'autres substances comme des poussières de bois, des solvants ou du phénol.
Certains troubles neurologiques (diminution de la concentration et de la mémoire, troubles du sommeil, irritabilité, etc.) ont été rapportés lors d'études effectuées auprès de techniciens en histologie. Cependant, l'exposition concomitante à des solvants neurotoxiques (tels le toluène, le xylène et le chloroforme) empêche d'attribuer les effets observés au formaldéhyde seulement.
Quelques rares cas de sensibilisation respiratoire ont été rapportés suite à l'exposition au formaldéhyde. Il ne cause pas de sensibilisation cutanée lorsqu'il se trouve sous forme gazeuse. Cependant, les solutions causent de la sensibilisation cutanée à des concentrations non irritantes.
Quelques études rapportent de la sensibilisation respiratoire chez des travailleurs exposés au formaldéhyde. Des tests de provocation bronchique effectués avec le formaldéhyde ont donné des réponses positives. Cependant, il n'est pas évident que l'asthme observé soit dû à une réaction allergique, puisque dans la plupart des cas, une réaction due à l'irritation des voies respiratoires ne peut être totalement exclue. De plus, d'autres études rapportent la présence d'IgE ou d'IgG spécifiques au formaldéhyde chez des sujets ne souffrant pas d'asthme.
Les solutions de formaldéhyde causent de la sensibilisation cutanée à des concentrations non irritantes (solutions à 1 et 2 %). Plusieurs études effectuées chez des travailleurs (milieu hospitalier, salons de coiffure, salons funéraires, milieux de travail utilisant des huiles de coupe) ont montré des réponses positives à des tests cutanés fermés. Certains d'entre eux étaient non atopiques.
Il peut y avoir une sensibilisation croisée avec le glutaraldéhyde lors d'une exposition par inhalation.
Une étude démontre l'absence de sensibilisation croisée avec le glutaraldéhyde par contact cutané. Des études démontrent que des personnes ayant des réactions allergiques avec les solutions de formaldéhyde peuvent également réagir avec des produits dégageant du formaldéhyde tels que : le quaternium-15, le bronopol, le Germall 115, etc.
Placenta
Une étude par une voie non usuelle en milieu de travail (injection intraveineuse) a montré que le formaldéhyde traverse la barrière placentaire. Cependant, en milieu de travail, le formaldéhyde n'est pas absorbé par inhalation ou par contact cutané.
Développement prénatal
Chez l'humain Il n'y a pas de donnée concluante démontrant que le formaldéhyde a un effet prénatal chez l'humain. On n'a pas trouvé de différence significative concernant le poids à la naissance entre les groupes de mères qui ont habité dans des districts résidentiels dont les concentrations dans l'air ambiant variaient de 1,36 à 5,28 µg/m³. Une étude rétrospective du type cas-témoin chez des travailleuses des laboratoires d'histologie et de pathologie n'a pas montré d'association entre le formaldéhyde (de 0,01 à 7 ppm avec une moyenne de 0,45 ppm) et l'incidence de malformations congénitales. Deux études rapportent qu'aucune augmentation d'avortement spontané due à l'exposition au formaldéhyde n'a été observée chez le personnel hospitalier travaillant à la stérilisation (exposition possible de 0,03 à 3,5 ppm) et chez les habitants exposés au formaldéhyde dans leurs maisons (exposition de 0,1 à 3 ppm). Par contre, deux autres études chez des femmes travaillant dans l'industrie de la transformation du bois (exposition de 0,01 à 1 ppm) ou dans les laboratoires (exposition de 0,01 à 7 ppm) ont montré une association entre l'exposition au formaldéhyde et un risque accru d'avortement spontané. Un retard de la conception a été associé au formaldéhyde (0,01 à 1 ppm) chez des femmes travaillant dans l'industrie du bois. Les résultats de ces études peuvent être biaisés par les effets d'autres substances présentes dans les milieux étudiés, il devient donc difficile d'associer ces effets seulement à la présence de formaldéhyde. Chez l'animal Les données provenant de deux études faites par inhalation chez le rat ne fournissent pas d'évidence indiquant que le formaldéhyde cause des malformations suite à l'exposition pendant la gestation à des concentrations allant jusqu'à 39 ppm. Dans la première étude, l'exposition des rats au formaldéhyde par inhalation (0, 2, 5, et 10 ppm, 6h/j, jours 6 à 15 de la gestation) n'a pas produit d'effets sur le développement prénatal, même en présence de toxicité maternelle (Martin, 1990). Dans la seconde étude (0, 5, 10, 20 et 39 ppm, 6h/j, jours 6 à 20 de la gestation), les poids des rejetons femelles ont été significativement réduits à la plus forte dose. À cette concentration, la toxicité maternelle était importante (diminution significative du gain de poids maternel de l'ordre de 50%). Il est important de préciser que les rats étaient exposés par inhalation à du formaldéhyde généré à partir d'une solution de formaline qui contenait 10% d'alcool méthylique (Saillenfait et al., 1989). Plusieurs études par voie orale et une étude par voie cutanée chez le rat, la souris, le hamster et le chien n'ont pas rapporté d'effet prénatal (NICNAS, 2006; ATSDR, 1999).
Chez l'humain
Il n'y a pas de donnée concluante démontrant que le formaldéhyde a un effet prénatal chez l'humain. On n'a pas trouvé de différence significative concernant le poids à la naissance entre les groupes de mères qui ont habité dans des districts résidentiels dont les concentrations dans l'air ambiant variaient de 1,36 à 5,28 µg/m³.
Une étude rétrospective du type cas-témoin chez des travailleuses des laboratoires d'histologie et de pathologie n'a pas montré d'association entre le formaldéhyde (de 0,01 à 7 ppm avec une moyenne de 0,45 ppm) et l'incidence de malformations congénitales.
Deux études rapportent qu'aucune augmentation d'avortement spontané due à l'exposition au formaldéhyde n'a été observée chez le personnel hospitalier travaillant à la stérilisation (exposition possible de 0,03 à 3,5 ppm) et chez les habitants exposés au formaldéhyde dans leurs maisons (exposition de 0,1 à 3 ppm). Par contre, deux autres études chez des femmes travaillant dans l'industrie de la transformation du bois (exposition de 0,01 à 1 ppm) ou dans les laboratoires (exposition de 0,01 à 7 ppm) ont montré une association entre l'exposition au formaldéhyde et un risque accru d'avortement spontané. Un retard de la conception a été associé au formaldéhyde (0,01 à 1 ppm) chez des femmes travaillant dans l'industrie du bois.
Les résultats de ces études peuvent être biaisés par les effets d'autres substances présentes dans les milieux étudiés, il devient donc difficile d'associer ces effets seulement à la présence de formaldéhyde.
Chez l'animal
Les données provenant de deux études faites par inhalation chez le rat ne fournissent pas d'évidence indiquant que le formaldéhyde cause des malformations suite à l'exposition pendant la gestation à des concentrations allant jusqu'à 39 ppm. Dans la première étude, l'exposition des rats au formaldéhyde par inhalation (0, 2, 5, et 10 ppm, 6h/j, jours 6 à 15 de la gestation) n'a pas produit d'effets sur le développement prénatal, même en présence de toxicité maternelle (Martin, 1990). Dans la seconde étude (0, 5, 10, 20 et 39 ppm, 6h/j, jours 6 à 20 de la gestation), les poids des rejetons femelles ont été significativement réduits à la plus forte dose. À cette concentration, la toxicité maternelle était importante (diminution significative du gain de poids maternel de l'ordre de 50%). Il est important de préciser que les rats étaient exposés par inhalation à du formaldéhyde généré à partir d'une solution de formaline qui contenait 10% d'alcool méthylique (Saillenfait et al., 1989).
Plusieurs études par voie orale et une étude par voie cutanée chez le rat, la souris, le hamster et le chien n'ont pas rapporté d'effet prénatal (NICNAS, 2006; ATSDR, 1999).
Développement postnatal
L'exposition des rats pendant la gestation (inhalation; 0,5 mg/m³ ) a induit une diminution des réflexes et un retard du développement physique chez les rejetons. Il y avait une seule concentration et une insuffisance de paramètres nécessaires à l'évaluation (pureté, données concernant la mère).
Effets sur le système reproducteur
Chez la femelle Une étude russe a rapporté un excès de troubles menstruels chez des femmes exposées au formaldéhyde à des concentrations de 1,25 à 3,75 ppm, mais les femmes avaient soulevé des poids lourds et l'étude présente des problèmes méthodologiques. Aucun effet sur l'histologie ou sur le poids des organes reproducteurs femelles n'a été trouvé chez les rats ou chez les souris exposés par inhalation de façon répétitive à des concentrations aussi élevées que 40 ppm, ni chez les chiens exposés au formaldéhyde dans la diète à des doses jusqu'à 100 mg/kg/jour ou chez les rats exposés à des doses administrées par la voie orale pouvant aller jusqu'à 300 mg/kg/jour. Chez le mâle Aucun effet sur les spermatozoïdes n'a été observé chez des travailleurs exposés à des concentrations de 0,73 à 1,58 mg/m³. Il s'agissait d'une exposition mixte, incluant le formaldéhyde, Aucun effet sur l'histologie ou sur le poids des organes reproducteurs mâles n'a été trouvé chez les rats ou chez les souris exposés par inhalation de façon répétitive à des concentrations aussi élevées que 20 ppm, chez les chiens exposés au formaldéhyde dans la diète à des doses jusqu'à 100 mg/kg/jour ou chez les rats exposés à des doses orales allant jusqu'à 300 mg/kg/jour. Lors de l'administration unique (gavage; 100 et 200 mg/kg), des changements dans la morphologie des spermatozoïdes ont été observés à la dose de 200 mg/kg chez le rat. Une diminution significative de la motilité, de la viabilité et du nombre des spermatozoïdes a été observée chez le rat après l'administration orale de 10 mg/kg/jour de formaldéhyde pendant 30 jours. Cependant, étant donné l'absence de test concernant la performance reproductive, la signification toxicologique de cette observation est incertaine.
Chez la femelle
Une étude russe a rapporté un excès de troubles menstruels chez des femmes exposées au formaldéhyde à des concentrations de 1,25 à 3,75 ppm, mais les femmes avaient soulevé des poids lourds et l'étude présente des problèmes méthodologiques.
Aucun effet sur l'histologie ou sur le poids des organes reproducteurs femelles n'a été trouvé chez les rats ou chez les souris exposés par inhalation de façon répétitive à des concentrations aussi élevées que 40 ppm, ni chez les chiens exposés au formaldéhyde dans la diète à des doses jusqu'à 100 mg/kg/jour ou chez les rats exposés à des doses administrées par la voie orale pouvant aller jusqu'à 300 mg/kg/jour.
Chez le mâle
Aucun effet sur les spermatozoïdes n'a été observé chez des travailleurs exposés à des concentrations de 0,73 à 1,58 mg/m³. Il s'agissait d'une exposition mixte, incluant le formaldéhyde,
Aucun effet sur l'histologie ou sur le poids des organes reproducteurs mâles n'a été trouvé chez les rats ou chez les souris exposés par inhalation de façon répétitive à des concentrations aussi élevées que 20 ppm, chez les chiens exposés au formaldéhyde dans la diète à des doses jusqu'à 100 mg/kg/jour ou chez les rats exposés à des doses orales allant jusqu'à 300 mg/kg/jour.
Lors de l'administration unique (gavage; 100 et 200 mg/kg), des changements dans la morphologie des spermatozoïdes ont été observés à la dose de 200 mg/kg chez le rat. Une diminution significative de la motilité, de la viabilité et du nombre des spermatozoïdes a été observée chez le rat après l'administration orale de 10 mg/kg/jour de formaldéhyde pendant 30 jours. Cependant, étant donné l'absence de test concernant la performance reproductive, la signification toxicologique de cette observation est incertaine.
Aucune donnée concernant l'excrétion du formaldéhyde dans le lait maternel chez l'humain n'a été trouvée dans les souces documentaires consultées. Le formaldéhyde est un constituant normal de l'organisme qui est produit de manière endogène lors du métabolisme de certains composés tels les acides aminés. Comme le formaldéhyde n'est pas absorbé par les voies respiratoires ou cutanée, une exposition professionnelle ne devrait pas contribuer à la concentration qui pourrait se trouver naturellement dans le lait maternel.
Mise à jour : 2012-03-06
Le CIRC (2012) a évalué les données disponibles provenant d'études chez des travailleurs exposés au formaldéhyde et a conclu qu'il est un cancérogène prouvé pour l'homme. Il précise qu'il existe des indications suffisantes à l'effet que le formaldéhyde provoque le cancer du nasopharynx et la leucémie chez l'homme. En ce qui concerne le cancer des fosses nasales et des sinus de la face, il considère que les « indications sont limitées ».
L'ACGIH (2017) quant à elle le considère comme un cancérogène confirmé chez l'homme (A1).
Selon le NTP (2011) le formaldéhyde est une substance cancérogène reconnue. Le NTP considère que les évidences de cancer chez l'homme sont suffisantes et sont supportées par des données sur les mécanismes de la cancérogénèse. Les études épidémiologiques ont montré une relation de cause à effet entre l'exposition au formaldéhyde et la survenue du cancer chez l'homme. Les études ont montré une augmentation de l'incidence du cancer hématopoïétique, du nasopharynx, des fosses nasales et des sinus. Le NTP considère que les évidences de cancer sont suffisantes chez l'animal.
Études chez l'animal
Plusieurs études effectuées avec des rats (mâles et femelles de deux souches) exposés par inhalation ont démontré une évidence de cancérogénicité, soit l'induction des carcinomes de cellules squameuses des cavités nasales à de fortes concentrations (> 6 ppm) mais pas à 2 ppm et moins. Des études similaires chez le hamster n'ont pas montré d'évidence de cancérogénicité. Des études chez la souris n'ont pas montré d'effet ou étaient inadéquates pour permettre l'évaluation. Selon l'OCDE (2004), ceci est dû en partie, à des différences entre les espèces en ce qui concerne leur anatomie nasale et leur physiologie respiratoire.
Mécanisme de cancérogénicité
Le CIRC (2006) mentionne que la génotoxicité et la cytotoxicité jouent toutes les deux un rôle important dans le processus de cancérogenèse dans les tissus nasaux. La prolifération cellulaire, qui semble amplifier l'effet génotoxique augmente avec la concentration de formaldéhyde et résulte en une incidence accrue de lésions malignes.
Selon CICADS (2002), l'hypothèse la plus plausible quant au mécanisme de cancérogénicité est supportée par les données qui indiquent qu'un processus prolongé de prolifération cellulaire serait en cause. Ce processus serait enclenché suite à l'exposition des cellules épithéliales des voies respiratoires supérieures à des concentrations irritantes de formaldéhyde. Ce dernier est un gaz hydrosoluble et très réactif qui est absorbé localement au site de contact. Il est rapidement métabolisé de sorte que l'exposition à des concentrations importantes n'entraîne pas d'augmentation de la concentration sanguine de formaldéhyde. Ceci explique que l'on observe les tumeurs au site de contact.
Selon l'OCDE (2004), il est peu probable que l'exposition de l'homme au formaldéhyde puisse causer le cancer, à des concentrations ne causant pas d'effets cytotoxiques, c'est-à-dire à de faibles concentrations. CICADS (2002) indique que, d'après les données disponibles, seule l'inhalation de concentrations suffisantes pour causer une hyperplasie regénératrice est cancérogène.
Études chez l'animalLors de l'administration unique (gavage; 100 et 200 mg/kg), des changements dans la morphologie des spermatozoïdes ont été observés à la dose de 200 mg/kg chez le rat, mais en l'absence de tests concernant la performance reproductive, la signification toxicologique de ces résultats reste incertaine.
Effet sur cellules somatiques
Études chez l'humainL'évidence du potentiel génotoxique du formaldéhyde chez des individus exposés à des concentrations rencontrées dans le milieu de travail est contradictoire d'une étude à l'autre (échange de chromatides-soeurs, aberrations chromosomiques, micronoyaux et dommage à l'ADN, liaisons ADN-protéines). Dans plusieurs de ces études, l'exposition simultanée à d'autres produits ou la présence de certains biais expérimentaux empêche de conclure. Études chez l'animalLes données provenant de plusieurs espèces animales (rat, souris, singe) exposées par inhalation se sont avérées positives (aberrations chromosomiques, échange de chromatides-soeurs, dommage à l'ADN et mutations du gène p53). Études in vitroDans les cultures des cellules humaines et de mammifères (rat, souris, hamster chinois, hamster syrien doré), le formaldéhyde a donné des résultats surtout positifs (transformation cellulaire, mutations, dommage à l'ADN, échange de chromatides-soeurs et aberration chromosomique).
Études chez l'humainL'évidence du potentiel génotoxique du formaldéhyde chez des individus exposés à des concentrations rencontrées dans le milieu de travail est contradictoire d'une étude à l'autre (échange de chromatides-soeurs, aberrations chromosomiques, micronoyaux et dommage à l'ADN, liaisons ADN-protéines). Dans plusieurs de ces études, l'exposition simultanée à d'autres produits ou la présence de certains biais expérimentaux empêche de conclure.
Études chez l'animalLes données provenant de plusieurs espèces animales (rat, souris, singe) exposées par inhalation se sont avérées positives (aberrations chromosomiques, échange de chromatides-soeurs, dommage à l'ADN et mutations du gène p53).
Études in vitroDans les cultures des cellules humaines et de mammifères (rat, souris, hamster chinois, hamster syrien doré), le formaldéhyde a donné des résultats surtout positifs (transformation cellulaire, mutations, dommage à l'ADN, échange de chromatides-soeurs et aberration chromosomique).
CL50
InhalationEn cas d’inhalation, amener la personne dans un endroit aéré. Appeler le Centre antipoison ou un médecin en cas de malaise. Si la personne ne respire pas, lui donner la respiration artificielle. Éviter de donner la respiration bouche à bouche à moins d’utiliser un dispositif de protection buccale (à cause du danger de contamination pour la personne qui administre les premiers secours).Les symptômes de l'oedème pulmonaire peuvent apparaître après un délai de plusieurs heures et sont aggravés par l'effort physique. Le repos et la surveillance médicale sont par conséquent essentiels.Contact avec les yeuxRincer abondamment les yeux avec de l’eau pendant au moins 20 minutes. Enlever les lentilles cornéennes s’il est possible de le faire facilement. Si l’irritation persiste, consulter un médecin.
Contact avec la peauRetirer immédiatement les vêtements contaminés. Rincer la peau avec de l’eau. Mouiller abondamment les vêtements contaminés.
Mise à jour : 2022-04-28
Modification à la suite de la révision du règlement, publiée dans la Gazette officielle du Québec du 13 avril 2022 (154e année, no. 15, décret 644-2022).
Danger
Gaz extrêmement inflammable (H220) Mortel par inhalation (H330) Provoque une sévère irritation des yeux (H319) Susceptible d’induire des anomalies génétiques (H341) Peut provoquer le cancer (H350) Peut irriter les voies respiratoires (H335)
Divulgation des ingrédients
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.