Répertoire toxicologiqueRépertoire toxicologiqueFiche PMSD
Numéro CAS : 50-00-0
Mise à jour : 2010-10-07
Mise à jour : 2010-09-15
Placenta
Une étude par une voie non usuelle en milieu de travail (injection intraveineuse) a montré que le formaldéhyde traverse la barrière placentaire. Cependant, en milieu de travail, le formaldéhyde n'est pas absorbé par inhalation ou par contact cutané.
Développement prénatal
Chez l'humain Il n'y a pas de donnée concluante démontrant que le formaldéhyde a un effet prénatal chez l'humain. On n'a pas trouvé de différence significative concernant le poids à la naissance entre les groupes de mères qui ont habité dans des districts résidentiels dont les concentrations dans l'air ambiant variaient de 1,36 à 5,28 µg/m³. Une étude rétrospective du type cas-témoin chez des travailleuses des laboratoires d'histologie et de pathologie n'a pas montré d'association entre le formaldéhyde (de 0,01 à 7 ppm avec une moyenne de 0,45 ppm) et l'incidence de malformations congénitales. Deux études rapportent qu'aucune augmentation d'avortement spontané due à l'exposition au formaldéhyde n'a été observée chez le personnel hospitalier travaillant à la stérilisation (exposition possible de 0,03 à 3,5 ppm) et chez les habitants exposés au formaldéhyde dans leurs maisons (exposition de 0,1 à 3 ppm). Par contre, deux autres études chez des femmes travaillant dans l'industrie de la transformation du bois (exposition de 0,01 à 1 ppm) ou dans les laboratoires (exposition de 0,01 à 7 ppm) ont montré une association entre l'exposition au formaldéhyde et un risque accru d'avortement spontané. Un retard de la conception a été associé au formaldéhyde (0,01 à 1 ppm) chez des femmes travaillant dans l'industrie du bois. Les résultats de ces études peuvent être biaisés par les effets d'autres substances présentes dans les milieux étudiés, il devient donc difficile d'associer ces effets seulement à la présence de formaldéhyde. Chez l'animal Les données provenant de deux études faites par inhalation chez le rat ne fournissent pas d'évidence indiquant que le formaldéhyde cause des malformations suite à l'exposition pendant la gestation à des concentrations allant jusqu'à 39 ppm. Dans la première étude, l'exposition des rats au formaldéhyde par inhalation (0, 2, 5, et 10 ppm, 6h/j, jours 6 à 15 de la gestation) n'a pas produit d'effets sur le développement prénatal, même en présence de toxicité maternelle (Martin, 1990). Dans la seconde étude (0, 5, 10, 20 et 39 ppm, 6h/j, jours 6 à 20 de la gestation), les poids des rejetons femelles ont été significativement réduits à la plus forte dose. À cette concentration, la toxicité maternelle était importante (diminution significative du gain de poids maternel de l'ordre de 50%). Il est important de préciser que les rats étaient exposés par inhalation à du formaldéhyde généré à partir d'une solution de formaline qui contenait 10% d'alcool méthylique (Saillenfait et al., 1989). Plusieurs études par voie orale et une étude par voie cutanée chez le rat, la souris, le hamster et le chien n'ont pas rapporté d'effet prénatal (NICNAS, 2006; ATSDR, 1999).
Chez l'humain
Il n'y a pas de donnée concluante démontrant que le formaldéhyde a un effet prénatal chez l'humain. On n'a pas trouvé de différence significative concernant le poids à la naissance entre les groupes de mères qui ont habité dans des districts résidentiels dont les concentrations dans l'air ambiant variaient de 1,36 à 5,28 µg/m³.
Une étude rétrospective du type cas-témoin chez des travailleuses des laboratoires d'histologie et de pathologie n'a pas montré d'association entre le formaldéhyde (de 0,01 à 7 ppm avec une moyenne de 0,45 ppm) et l'incidence de malformations congénitales.
Deux études rapportent qu'aucune augmentation d'avortement spontané due à l'exposition au formaldéhyde n'a été observée chez le personnel hospitalier travaillant à la stérilisation (exposition possible de 0,03 à 3,5 ppm) et chez les habitants exposés au formaldéhyde dans leurs maisons (exposition de 0,1 à 3 ppm). Par contre, deux autres études chez des femmes travaillant dans l'industrie de la transformation du bois (exposition de 0,01 à 1 ppm) ou dans les laboratoires (exposition de 0,01 à 7 ppm) ont montré une association entre l'exposition au formaldéhyde et un risque accru d'avortement spontané. Un retard de la conception a été associé au formaldéhyde (0,01 à 1 ppm) chez des femmes travaillant dans l'industrie du bois.
Les résultats de ces études peuvent être biaisés par les effets d'autres substances présentes dans les milieux étudiés, il devient donc difficile d'associer ces effets seulement à la présence de formaldéhyde.
Chez l'animal
Les données provenant de deux études faites par inhalation chez le rat ne fournissent pas d'évidence indiquant que le formaldéhyde cause des malformations suite à l'exposition pendant la gestation à des concentrations allant jusqu'à 39 ppm. Dans la première étude, l'exposition des rats au formaldéhyde par inhalation (0, 2, 5, et 10 ppm, 6h/j, jours 6 à 15 de la gestation) n'a pas produit d'effets sur le développement prénatal, même en présence de toxicité maternelle (Martin, 1990). Dans la seconde étude (0, 5, 10, 20 et 39 ppm, 6h/j, jours 6 à 20 de la gestation), les poids des rejetons femelles ont été significativement réduits à la plus forte dose. À cette concentration, la toxicité maternelle était importante (diminution significative du gain de poids maternel de l'ordre de 50%). Il est important de préciser que les rats étaient exposés par inhalation à du formaldéhyde généré à partir d'une solution de formaline qui contenait 10% d'alcool méthylique (Saillenfait et al., 1989).
Plusieurs études par voie orale et une étude par voie cutanée chez le rat, la souris, le hamster et le chien n'ont pas rapporté d'effet prénatal (NICNAS, 2006; ATSDR, 1999).
Développement postnatal
L'exposition des rats pendant la gestation (inhalation; 0,5 mg/m³ ) a induit une diminution des réflexes et un retard du développement physique chez les rejetons. Il y avait une seule concentration et une insuffisance de paramètres nécessaires à l'évaluation (pureté, données concernant la mère).
Effets sur le système reproducteur
Chez la femelle Une étude russe a rapporté un excès de troubles menstruels chez des femmes exposées au formaldéhyde à des concentrations de 1,25 à 3,75 ppm, mais les femmes avaient soulevé des poids lourds et l'étude présente des problèmes méthodologiques. Aucun effet sur l'histologie ou sur le poids des organes reproducteurs femelles n'a été trouvé chez les rats ou chez les souris exposés par inhalation de façon répétitive à des concentrations aussi élevées que 40 ppm, ni chez les chiens exposés au formaldéhyde dans la diète à des doses jusqu'à 100 mg/kg/jour ou chez les rats exposés à des doses administrées par la voie orale pouvant aller jusqu'à 300 mg/kg/jour. Chez le mâle Aucun effet sur les spermatozoïdes n'a été observé chez des travailleurs exposés à des concentrations de 0,73 à 1,58 mg/m³. Il s'agissait d'une exposition mixte, incluant le formaldéhyde, Aucun effet sur l'histologie ou sur le poids des organes reproducteurs mâles n'a été trouvé chez les rats ou chez les souris exposés par inhalation de façon répétitive à des concentrations aussi élevées que 20 ppm, chez les chiens exposés au formaldéhyde dans la diète à des doses jusqu'à 100 mg/kg/jour ou chez les rats exposés à des doses orales allant jusqu'à 300 mg/kg/jour. Lors de l'administration unique (gavage; 100 et 200 mg/kg), des changements dans la morphologie des spermatozoïdes ont été observés à la dose de 200 mg/kg chez le rat. Une diminution significative de la motilité, de la viabilité et du nombre des spermatozoïdes a été observée chez le rat après l'administration orale de 10 mg/kg/jour de formaldéhyde pendant 30 jours. Cependant, étant donné l'absence de test concernant la performance reproductive, la signification toxicologique de cette observation est incertaine.
Chez la femelle
Une étude russe a rapporté un excès de troubles menstruels chez des femmes exposées au formaldéhyde à des concentrations de 1,25 à 3,75 ppm, mais les femmes avaient soulevé des poids lourds et l'étude présente des problèmes méthodologiques.
Aucun effet sur l'histologie ou sur le poids des organes reproducteurs femelles n'a été trouvé chez les rats ou chez les souris exposés par inhalation de façon répétitive à des concentrations aussi élevées que 40 ppm, ni chez les chiens exposés au formaldéhyde dans la diète à des doses jusqu'à 100 mg/kg/jour ou chez les rats exposés à des doses administrées par la voie orale pouvant aller jusqu'à 300 mg/kg/jour.
Chez le mâle
Aucun effet sur les spermatozoïdes n'a été observé chez des travailleurs exposés à des concentrations de 0,73 à 1,58 mg/m³. Il s'agissait d'une exposition mixte, incluant le formaldéhyde,
Aucun effet sur l'histologie ou sur le poids des organes reproducteurs mâles n'a été trouvé chez les rats ou chez les souris exposés par inhalation de façon répétitive à des concentrations aussi élevées que 20 ppm, chez les chiens exposés au formaldéhyde dans la diète à des doses jusqu'à 100 mg/kg/jour ou chez les rats exposés à des doses orales allant jusqu'à 300 mg/kg/jour.
Lors de l'administration unique (gavage; 100 et 200 mg/kg), des changements dans la morphologie des spermatozoïdes ont été observés à la dose de 200 mg/kg chez le rat. Une diminution significative de la motilité, de la viabilité et du nombre des spermatozoïdes a été observée chez le rat après l'administration orale de 10 mg/kg/jour de formaldéhyde pendant 30 jours. Cependant, étant donné l'absence de test concernant la performance reproductive, la signification toxicologique de cette observation est incertaine.
Aucune donnée concernant l'excrétion du formaldéhyde dans le lait maternel chez l'humain n'a été trouvée dans les souces documentaires consultées. Le formaldéhyde est un constituant normal de l'organisme qui est produit de manière endogène lors du métabolisme de certains composés tels les acides aminés. Comme le formaldéhyde n'est pas absorbé par les voies respiratoires ou cutanée, une exposition professionnelle ne devrait pas contribuer à la concentration qui pourrait se trouver naturellement dans le lait maternel.
Mise à jour : 2012-03-06
Le CIRC (2012) a évalué les données disponibles provenant d'études chez des travailleurs exposés au formaldéhyde et a conclu qu'il est un cancérogène prouvé pour l'homme. Il précise qu'il existe des indications suffisantes à l'effet que le formaldéhyde provoque le cancer du nasopharynx et la leucémie chez l'homme. En ce qui concerne le cancer des fosses nasales et des sinus de la face, il considère que les « indications sont limitées ».
L'ACGIH (2017) quant à elle le considère comme un cancérogène confirmé chez l'homme (A1).
Selon le NTP (2011) le formaldéhyde est une substance cancérogène reconnue. Le NTP considère que les évidences de cancer chez l'homme sont suffisantes et sont supportées par des données sur les mécanismes de la cancérogénèse. Les études épidémiologiques ont montré une relation de cause à effet entre l'exposition au formaldéhyde et la survenue du cancer chez l'homme. Les études ont montré une augmentation de l'incidence du cancer hématopoïétique, du nasopharynx, des fosses nasales et des sinus. Le NTP considère que les évidences de cancer sont suffisantes chez l'animal.
Études chez l'animal
Plusieurs études effectuées avec des rats (mâles et femelles de deux souches) exposés par inhalation ont démontré une évidence de cancérogénicité, soit l'induction des carcinomes de cellules squameuses des cavités nasales à de fortes concentrations (> 6 ppm) mais pas à 2 ppm et moins. Des études similaires chez le hamster n'ont pas montré d'évidence de cancérogénicité. Des études chez la souris n'ont pas montré d'effet ou étaient inadéquates pour permettre l'évaluation. Selon l'OCDE (2004), ceci est dû en partie, à des différences entre les espèces en ce qui concerne leur anatomie nasale et leur physiologie respiratoire.
Mécanisme de cancérogénicité
Le CIRC (2006) mentionne que la génotoxicité et la cytotoxicité jouent toutes les deux un rôle important dans le processus de cancérogenèse dans les tissus nasaux. La prolifération cellulaire, qui semble amplifier l'effet génotoxique augmente avec la concentration de formaldéhyde et résulte en une incidence accrue de lésions malignes.
Selon CICADS (2002), l'hypothèse la plus plausible quant au mécanisme de cancérogénicité est supportée par les données qui indiquent qu'un processus prolongé de prolifération cellulaire serait en cause. Ce processus serait enclenché suite à l'exposition des cellules épithéliales des voies respiratoires supérieures à des concentrations irritantes de formaldéhyde. Ce dernier est un gaz hydrosoluble et très réactif qui est absorbé localement au site de contact. Il est rapidement métabolisé de sorte que l'exposition à des concentrations importantes n'entraîne pas d'augmentation de la concentration sanguine de formaldéhyde. Ceci explique que l'on observe les tumeurs au site de contact.
Selon l'OCDE (2004), il est peu probable que l'exposition de l'homme au formaldéhyde puisse causer le cancer, à des concentrations ne causant pas d'effets cytotoxiques, c'est-à-dire à de faibles concentrations. CICADS (2002) indique que, d'après les données disponibles, seule l'inhalation de concentrations suffisantes pour causer une hyperplasie regénératrice est cancérogène.
Études chez l'animalLors de l'administration unique (gavage; 100 et 200 mg/kg), des changements dans la morphologie des spermatozoïdes ont été observés à la dose de 200 mg/kg chez le rat, mais en l'absence de tests concernant la performance reproductive, la signification toxicologique de ces résultats reste incertaine.
Effet sur cellules somatiques
Études chez l'humainL'évidence du potentiel génotoxique du formaldéhyde chez des individus exposés à des concentrations rencontrées dans le milieu de travail est contradictoire d'une étude à l'autre (échange de chromatides-soeurs, aberrations chromosomiques, micronoyaux et dommage à l'ADN, liaisons ADN-protéines). Dans plusieurs de ces études, l'exposition simultanée à d'autres produits ou la présence de certains biais expérimentaux empêche de conclure. Études chez l'animalLes données provenant de plusieurs espèces animales (rat, souris, singe) exposées par inhalation se sont avérées positives (aberrations chromosomiques, échange de chromatides-soeurs, dommage à l'ADN et mutations du gène p53). Études in vitroDans les cultures des cellules humaines et de mammifères (rat, souris, hamster chinois, hamster syrien doré), le formaldéhyde a donné des résultats surtout positifs (transformation cellulaire, mutations, dommage à l'ADN, échange de chromatides-soeurs et aberration chromosomique).
Études chez l'humainL'évidence du potentiel génotoxique du formaldéhyde chez des individus exposés à des concentrations rencontrées dans le milieu de travail est contradictoire d'une étude à l'autre (échange de chromatides-soeurs, aberrations chromosomiques, micronoyaux et dommage à l'ADN, liaisons ADN-protéines). Dans plusieurs de ces études, l'exposition simultanée à d'autres produits ou la présence de certains biais expérimentaux empêche de conclure.
Études chez l'animalLes données provenant de plusieurs espèces animales (rat, souris, singe) exposées par inhalation se sont avérées positives (aberrations chromosomiques, échange de chromatides-soeurs, dommage à l'ADN et mutations du gène p53).
Études in vitroDans les cultures des cellules humaines et de mammifères (rat, souris, hamster chinois, hamster syrien doré), le formaldéhyde a donné des résultats surtout positifs (transformation cellulaire, mutations, dommage à l'ADN, échange de chromatides-soeurs et aberration chromosomique).
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.