SR2 - Afficher la vue PMSD

The section entitled For a Maternity Experience program is not available in English for this substance. Consult the French version.

Programme pour une maternité sans danger (PMSD)

Propriétés physiques pertinentes 1 2 3

Mise à jour : 2005-02-03

État physique : Solide
Tension de vapeur : Négligeable 
Autre(s) valeur(s) : 0,0004 mm Hg (0,05 Pa) à 1 990 °C
Point d'ébullition : 3 900 °C
Solubilité dans l'eau : Insoluble 
Autre(s) valeur(s) : 0,2 mg/l à 30 °C
Coefficient de partage (eau/huile) : Sans objet 
Masse moléculaire : 25,01

Voies d'absorption

Mise à jour : 2005-02-03

Voies respiratoires : Absorbé
Voies digestives : Négligeable
Percutanée : Négligeable

Effets sur le développement 4 5 6 7 8

Mise à jour : 2005-02-03

  • Il traverse le placenta chez l'humain.
  • Les données ne permettent pas de faire une évaluation adéquate des effets sur le développement.

Placenta

Dans une étude de Clary et al. (1975) le transfert placentaire a été observé au cours du dernier trimestre de la gestation chez le rat (administration intratrachéale unique d'oxyde de béryllium; 0,2 mg de Be marqué sous forme d'oxyde de béryllium). Un faible niveau de radioactivité a été mesuré chez le foetus.

Une étude de Krachler et al. (1999) a démontré que le béryllium traverse le placenta chez l'humain. Il a été décelé dans le sang du cordon ombilical et dans le sang maternel mais la source d'exposition n'était pas rapportée.

Puisque les données indiquent que le béryllium peut traverser le placenta et se retrouver chez l'embryon et le foetus chez l'humain, le transfert placentaire de l'oxyde de béryllium peut être considéré comme probable chez l'humain.

Développement

Il n'y a aucune donnée chez l'humain. Aucune étude animale n'a été faite avec l'oxyde de béryllium.

Étude chez l'humain
Une recherche américaine (Savitz et al. citée dans IRIS 1998) concernant l'exposition professionnelle (seule l'exposition paternelle a été analysée) n'a pas permis d'associer l'exposition au béryllium ou à ses composés (produits non spécifiés) à une augmentation du risque concernant l'accouchement prématuré, la mortalité néonatale et le faible poids à la naissance; toutefois, le nombre d'individus était limité.

Études chez l'animal
Morgareide et al. (1976), dans une étude de toxicité chronique citée dans ATSDR 2002 et IRIS 1998, ont exposé des chiens qui se sont reproduits (groupes de 5 mâles, 5 femelles) pendant 143 semaines à 1 ppm et pendant 172 semaines à 5 et 50 ppm de béryllium sous forme de sulfate de béryllium tétrahydraté dans la diète, ce qui correspond à 0,023, 0,12 et 1,1 mg/kg/j pour les mâles et 0,029, 0,15 et 1,3 mg/kg/j pour les femelles. Il y avait aussi un groupe contrôle. Chez les chiots nés durant l'étude, les auteurs n'ont n'a pas constaté d'effet sur le développement. De plus, il n'y a pas eu de différence significative dans le nombre de gestations, le nombres de rejetons vivants et le poids des chiots. On n'a pas noté de malformation ni de diminution de la survie postnatale des chiots (jour 7 et sevrage). On doit interpréter ces résultats avec prudence à cause du peu de détails fournis dans l'étude.

Il existe un nombre restreint d'études avec d'autres composés de béryllium par des voies non usuelles en milieu de travail.

Effets sur la reproduction 4 7 8

Mise à jour : 2005-02-03

  • Les données ne permettent pas de faire une évaluation adéquate des effets sur la reproduction.

Études chez l'animal
Dans une étude d'une durée de 15 mois, Clary et. (1975) ont exposé des rats (mâles et femelles; administration intratrachéale unique de 0,2 mg de Be marqué sous forme d'oxyde de béryllium calciné à 500° C pour un groupe et d'oxyde de béryllium calciné à 960°C pour l'autre).  Aucun effet sur la reproduction n'a été rapporté tel qu'observé par le nombre moyen de gestation par femelles, de rejetons vivants par portée, de rejetons morts par portée, de rejetons vivants par femelle et par l'indice de lactation et le poids moyens des rejetons vivants par femelle. 

Morgareide et al. (1976), dans une étude de toxicité chronique citée dans ATSDR 2002 et IRIS 1998, ont exposé des chiens qui se sont reproduits (groupes de 5 mâles, 5 femelles) pendant 143 semaines à 1 ppm et pendant 172 semaines à 5 et 50 ppm de béryllium sous forme de sulfate de béryllium tétrahydraté dans la diète, ce qui correspond à 0,023, 0,12 et 1,1 mg/kg/j pour les mâles et 0,029, 0,15 et 1,3 mg/kg/j pour les femelles. Il y avait aussi un groupe contrôle. Les auteurs n'ont  pas constaté de différence significative dans le nombre de gestations et le nombres de rejetons vivants. On doit interpréter ces résultats avec prudence à cause du peu de détails fournis dans l'étude.

Système reproducteur

Dans une autre étude de toxicité chronique de Morgareidge et al. (1975) citée dans ATSDR 2002 et IRIS 1998, des rats ont été exposés à 0, 5, 50 et 500 ppm de béryllium sous forme de sulfate de béryllium tétrahydraté dans la diète pendant 2 ans, ce qui correspond à 0,36, 3,6 et 37 mg/kg/j pour les mâles et 0,42, 4,2 et 43 mg/kg/j pour les femelles.

Chez la femelle
Il n'y avait aucune diminution significative du poids des ovaires et l'analyse histologique n'a montré aucune anormalité des ovaires, de l'utérus et des conduits ovariens.

Chez le mâle
 Ils ont constaté une diminution significative du ratio poids moyen des testicules par rapport au poids total du corps entier aux concentrations de 0,3 et 2 mg par jour mais pas à 31 mg par jour et plus. L'analyse histologique des testicules, de la prostate, des vésicules séminales et de l'épididyme n'a révélé aucune anormalité. L'absence d'une relation dose/réponse et de modification histologique nous amène à  questionner la signification toxicologique de l'effet observé.

Effets sur l'allaitement 5

Mise à jour : 2005-02-17

  • Il est trouvé dans le lait maternel chez l'animal.

Il n'y a aucune donnée concernant l'excrétion de l'oxyde de béryllium dans le lait. Toutefois, le béryllium a été mesuré dans le lait (colostrum) chez l'humain, mais l'origine de l'exposition est inconnue. Les valeurs rapportées variaient de moins de 0,05 à 1,6 µg/l.

Cancérogénicité 7 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19

Mise à jour : 2005-02-03

Évaluation du R.S.S.T. : Effet cancérogène démontré chez l'humain.
Évaluation du C.I.R.C. : L'agent (le mélange) est cancérogène pour l'homme (groupe 1).
Évaluation de l'A.C.G.I.H. : Cancérogène humain confirmé (groupe A1).
Évaluation du N.T.P. : La substance est reconnue cancérogène (K).

Évaluation de la cancérogénicité par des organismes officiels

Le CIRC considère que le béryllium et ses composés sont « cancérogène pour l'homme (groupe 1) » puisqu'il y a une évidence suffisante chez l'homme et dans les études chez les animaux.

L'ACGIH considère le béryllium et ses composés « cancérogène humain confirmé (A1) » puisque les études épidémiologiques apportent assez d'évidence pour supporter cette conclusion.

Le NTP classifie le béryllium et ses composés comme « substance reconnue cancérogène (K) ». Cette classification est basée sur une évidence suffisante chez l'homme et est supportée par les études chez les animaux.

Effet cancérogène

Chez l'humain

Plusieurs études épidémiologiques ont été effectuées afin d'évaluer le potentiel cancérogène du béryllium et de ses composés (non identifiés), mais les études antérieures à 1987 se sont avérées inadéquates à cause des données insuffisantes concernant plusieurs variables (exposition, analyse statistique, statut de fumeur, etc.) et fournissent un indice limité de la cancérogénicité.

Dans des publications plus récentes de  Ward et al. (1992), Steenland et Ward (1992) et Sanderson et al. (2001),  les études antérieures ont été réévaluées en tenant compte des différents biais. Cette réévaluation a permis de mettre en évidence une association entre l'augmentation de l'incidence du cancer pulmonaire et l'exposition de travailleurs au béryllium et à ses composés (non identifiés) dans différentes industries (raffinerie, machinerie, production de béryllium métal et d'alliages). On a trouvé un risque accru de cancer pulmonaire chez les individus ayant eu la forme aiguë ou chronique de la bérylliose. De plus, chez les individus ayant eu la forme aiguë, le risque était plus important que chez les individus ayant la forme chronique suggérant une relation dose-réponse possible. Toutefois, il a aussi été noté que plusieurs limitations subsistaient toujours dans les différentes études telles que : le manque de renseignement sur la nature de l'exposition, le niveau relativement bas d'excès de cancer et le manque d'information concernant l'exposition simultanée à d'autres cancérigènes pulmonaires.

Chez l'animal

Plusieurs études ont été effectuées avec l'oxyde béryllium chez plusieurs espèces (lapin, rat, singe, souris) par diverses voies d'administration (inhalation, instillation intratrachéale, injection). Les études chez le lapin et le singe n'ont pas été considérées parce qu'elles étaient inadéquates dues au manque de données.  Une étude chez le rat (inhalation; 0,8, 4, 30, et 400 µg/m³; 1 heure/jour, 5 jour/semaine pendant 4 mois) a rapporté une augmentation dose/réponse des tumeurs pulmonaires. Une autre étude chez le rat (instillation, 1 mg en béryllium sous forme d'oxyde de béryllium calciné à  900° C, 1 fois par semaine pendant 15 semaines) rapporte des tumeurs pulmonaires bénignes et malignes.

Mutagénicité7 8 10

Mise à jour : 2005-02-03

  • Les données ne permettent pas de faire une évaluation adéquate de l'effet mutagène.

Les tests d'atteinte de l'ADN (bris du brin simple) et de transformation cellulaire se sont avérés positifs pour l'oxyde de béryllium calciné à basse température alors que des résultats douteux ont été obtenus dans les mêmes tests pour l'oxyde de béryllium calciné à haute température.     

 

Commentaires 20

Mise à jour : 2005-02-03

On a rapporté quelques cas où la grossesse a été un facteur aggravant dans l'évolution de la bérylliose. Ces informations proviennent du registre des cas rapportés de bérylliose aiguë et chronique aux États-Unis. Un seul cas a été publié et bien documenté.  

 

Références

  • ▲1.  France. Institut national de recherche et de sécurité, Fiche toxicologique no 92 : Béryllium et composés minéraux. Cahiers de notes documentaires. Paris : INRS. (2006). [RE-005509]   http://www.inrs.fr/publications/bdd/fichetox.html
    http://www.inrs.fr/publications/bdd/fichetox/fiche.html?refINRS=FICHETOX_92
  • ▲2.  Dutch Institute for the Working Environment et Dutch Chemical Industry Association, Chemical safety sheets : working safely with hazardous chemicals. Netherlands : Kluwer Academic Publishers. (1991). [RR-015010]
  • ▲3.  Lide, D.R., Handbook of Chemistry and Physics on CD-ROM. Version 2002. Boca Raton (FL) : Chapman & Hall / CRC Press. (2002).   www.crcpress.com
  • ▲4.  Clary, J.J., Bland, L.S. et Stokinger, H.E., «The effect of reproduction and lactation on the onset of latent chronic beryllium disease.» Toxicology and Applied Pharmacology. Vol. 33, no. 2, p. 214-221. (1975). [AP-061231]
  • ▲5.  Krachler, M., Rossipal, E. et Micetic-Turk, D., «Trace element transfer from the mother to the newborn - investigation on triplets of colostrum, maternal and umbilical cord sera.» European Journal of Clinical Nutrition. Vol. 53, no. 6, p. 486-494. (1999). [AP-061230]
  • ▲6.  Krachler, M., Rossipal, E. et Micetic-Turk, D., «Concentration of trace elements in arterial and venous umbilical cord sera.» Trace Elements and Electrolytes. Vol. 16, no. 1, p. 46-52. (1999). [AP-061250]
  • ▲7.  Agency for Toxic Substances and Disease Registry, Toxicological profile for beryllium. Atlanta, GA : ATSDR. (2002).   http://www.atsdr.cdc.gov/ToxProfiles/tp4.pdf
    http://www.atsdr.cdc.gov/toxprofiles/
  • ▲8.  IRIS 1998, Toxicological review of beryllium and compounds. Washington, DC : U.S. Environmental Protection Agency. (1998). Microfiche : PB98-151756, EPA/635/R-98/008   http://toxnet.nlm.nih.gov/cgi-bin/sis/search
  • ▲9.  Règlement sur la santé et la sécurité du travail [S-2.1, r. 13]. Québec : Éditeur officiel du Québec. [RJ-510071]   http://legisquebec.gouv.qc.ca/fr/ShowDoc/cr/S-2.1,%20r.%2013
  • ▲10.  IARC Working Group on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans, Beryllium, cadmium, mercury, and exposures in the glass manufacturing industry. IARC monographs on the evaluation of carcinogenic risks to humans, Vol. 58. Lyon : International Agency for Research on Cancer. (1993).   https://monographs.iarc.fr/wp-content/uploads/2018/06/mono58.pdf
    http://www.iarc.fr
  • ▲11.  IARC Working Group on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans, A Review of Human Carcinogens: Arsenic, Metals, Fibres, and Dusts. IARC monographs on the evaluation of carcinogenic risks to humans, Vol. 100C. Lyon : International Agency for Research on Cancer. (2012).   http://monographs.iarc.fr/
    http://monographs.iarc.fr/ENG/Monographs/vol100C/mono100C.pdf
  • ▲12.  American Conference of Governmental Industrial Hygienists, TLVs® and BEIs® : threshold limit values for chemical substances and physical agents and biological exposure indices. Cincinnati (OH) : ACGIH. (2024). [NO-003164]   http://www.acgih.org
  • ▲13.  Report on Carcinogens, 15th edition. Research Triangle Park, NC : U.S. Department of Health and Human Services, Public Health Service, National Toxicology Program. (2021).   https://ntp.niehs.nih.gov/pubhealth/roc/index-1.html
  • ▲14.  American Conference of Governmental Industrial Hygienists, Documentation of the threshold limit values and biological exposure indices / Documentation of TLV's and BEI's. 7th ed. Cincinnati, Ohio : ACGIH. (2001-). Publication #0100Doc. [RM-514008]   http://www.acgih.org
  • ▲15.  Levy, P.S. et al., «Beryllium and lung cancer : a reanalysis of a NIOSH cohort mortality study.» Inhalation toxicology. Vol. 14, no. 10, p. 1003-1015. (2002).
  • ▲16.  Meldrum M. et Delic J.I., Part 2. Beryllium and beryllium compounds. Toxicity review 27. London : HSE books. (1992).
  • ▲17.  Maier, L.A. et Newman, L.S., «Beryllium Disease.» In: Environmental and Occupational Medicine. , p. 1021-1035. Philadelphia : Lippincott-Raven. (1998). [RM-214012]
  • ▲18.  Ward, E. et al., «A mortality study of workers at seven beryllium processing plants.» American Journal of Industrial Medicine. Vol. 22, p. 885-904. (1992).
  • ▲19.  Deubner, D.C. et al., «Re : Lung cancer case-control study of beryllium workers. Sanderson WT. Ward, E.M., Steenland, K., Petersen, M.R., Am. J. Ind. Med. 2001. 39 : 133-134.» American Journal of Industrial Medicine. Vol. 40, p. 284-285. (2001).
  • ▲20.  Barlow, S.M. et Sullivan, F.M., Reproductive hazards of industrial chemicals : an evaluation of animal and human data. London (Toronto) : Academic Press. (1982). [RM-515020]

Autres sources d'information

  • Grant, W.M. et Schuman, J.S., Toxicology of the eye : effects on the eyes and visual systems from chemicals, drugs, metals and minerals, plants, toxins and venoms; also, systemic side effects from eye medications. Vol. 1, 4th ed. Springfield (ILL.) : Charles C. Thomas. (1993). [RM-515030]
  • International Labour Office, Encyclopaedia of occupational health and safety : A-K. Vol. 1, 3rd ed. Geneva : ILO. (1983). [RR-003002]
  • Friberg, L., Norsberg, G.F. et Vouk, V.B., Handbook on the toxicology of metals. 3nd ed.. New York : Elsevier. (2007). [RM-515001]
  • IARC Working Group on the Evaluation of Carcinogenic Risks of Chemical to Humans, Some metals and metallic compounds. IARC monographs on the evaluation of the carcinogenic risk of chemicals to humans, Vol. 23. Lyon : International Agency for Research on Cancer. (1980).   https://monographs.iarc.fr/wp-content/uploads/2018/06/mono23.pdf
    http://www.iarc.fr
  • États-Unis. Department of Energy, «Chronic beryllium disease prevention program; final rule (10 CFR part 850).» Federal Register. Vol. 64, no. 235. (1999).   http://tis.eh.doe.gov/be/

La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.