Répertoire toxicologiqueRépertoire toxicologiqueFiche complète
CAS Number : 1304-56-9
The section entitled Complete data sheet is not available in English for this substance. Consult the French version.
Formule moléculaire brute : BeO
Noms français :
Noms anglais :
Pour de l'information supplémentaire concernant le béryllium et ses composés, (brochures, rapports, bibliographie sélective, par exemple), consulter le dossier béryllium, dans la section prévention du site Internet de la CNESST, à l'adresse suivante :
https://www.cnesst.gouv.qc.ca/fr/prevention-securite/identifier-corriger-risques/liste-informations-prevention/beryllium
L'oxyde de béryllium calciné à haute température (entre 1 100 et 1 600 °C) est utilisé dans la fabrication de céramiques ayant de nombreuses applications technologiques. On compte de nombreuses utilisations en électronique et en microélectronique, ces céramiques ayant à la fois une conductivité thermique élevée et la propriété d'être des isolants électriques. On trouve ces céramiques notamment comme isolant électrique dans les systèmes d'ignition des véhicules automobiles, dans les avions et dans les téléphones cellulaires. On en fait des pièces de circuit intégré utilisées dans les ordinateurs et des composantes électriques pour les circuits à haut voltage.
De plus, l'oxyde de béryllium est transparent aux micro-ondes et aux rayons-X. Ainsi, on en fabrique des fenêtres, des antennes et capots d'antenne pour les systèmes de télécommunications par micro-ondes et des composantes de fours à micro-ondes. On peut en faire des fenêtres pour les émetteurs de rayons-X utilisés dans des conditions extrêmes.
L'usage d'oxyde de béryllium est aussi rencontré dans la fabrication de verre, comme catalyseur de réactions chimiques, comme modérateur dans les réacteurs nucléaires et comme matériel réfractaire en métallurgie des terres rares. Il peut également être utilisé dans les tubes laser haute puissance.
Les matériaux et les composantes électroniques et microélectroniques contenant de l'oxyde de béryllium sont souvent récupérés et recyclés.
D'autre part, le béryllium émis dans l'atmosphère lors de son extraction du minerai et lors de la combustion du charbon ou des produits pétroliers (le charbon en contenant naturellement en moyenne de 1,8 à 2,2 µg/g et l'huile pouvant en contenir jusqu'à 100 µg/l ) est vraisemblablement sous forme d'oxyde de béryllium.
Mise à jour : 2007-01-10
Selon le traitement thermique lors de la préparation, l'oxyde de béryllium est un solide en cristaux ou une fine poudre amorphe, blanc et inodore.
Consulter aussi la section «Commentaires», ci-après.
L'exposition à l'oxyde de béryllium en milieu de travail se fait sous forme de particules telles que les poudres, poussières ou fumées.
La VEMP actuelle de 0,00015 mg/m³ et le niveau d'action de 0,0001mg/m³ sont faibles et peuvent être atteints facilement : on peut représenter ces valeurs par la dispersion d'une quantité équivalente à un grain de sable (1 mg) pulvérisé dans un entrepôt de taille moyenne (6 000 à 10 000 m³). Il est possible d'atteindre et de dépasser la VEMP si des particules de matériau contenant du béryllium sont émises dans l'air, même si la teneur en béryllium du matériau ou le taux d'émission des particules sont faibles.
De telles émissions sont possibles, par exemple :
Les particules déposées sur les mains, les gants et les vêtements peuvent être transférées à la zone respiratoire lors des mouvements naturels de la main vers le visage.
Mise à jour : 2005-02-03
InflammabilitéCe produit est ininflammable.
ExplosibilitéLe chauffage de l'oxyde de béryllium avec le magnésium en poudre peut mener à une réaction explosive.
Utiliser tout moyen d'extinction convenant aux matières environnantes.
Techniques spécialesLe monoxyde de béryllium se dégageant d'un incendie impliquant du béryllium est très toxique : porter un appareil de protection respiratoire autonome et des vêtements de protection couvrant tout le corps.
Après un incendie impliquant du béryllium, la décontamination des lieux doit être effectuée par du personnel qualifié.
L'oxyde de béryllium ne brûle pas.
Mise à jour : 2008-12-09
Voir la méthode d'analyse 359 de l'IRSST.
Pour obtenir la description de cette méthode, consulter le Guide d'échantillonnage des contaminants de l'air en milieu de travail ou le site Web de l'IRSST à l'adresse suivante :
http://www.irsst.qc.ca/-RSST7440-41-7.html
http://www.irsst.qc.ca/media/documents/pubirsst/M-359-fr.pdf
Le test de prolifération des lymphocytes au contact du béryllium (BeLPT) permet d'identifier les travailleurs sensibilisés suite à l'exposition au béryllium et à ses composés. Consulter le Guide d’utilisation du test de prolifération des lymphocytes au contact du béryllium (BeLPT) à l'adresse suivante :
http://www.cnesst.gouv.qc.ca/publications/200/Pages/dc_200_2223.aspx
L'oxyde de béryllium est un matériau dont les propriétés varient en fonction du traitement thermique employé lors de sa préparation. Par calcination à des températures relativement basses, entre 350 et 1 000 °C, on obtient une fine poudre blanche, d'aspect amorphe et inodore. Par calcination à plus haute température (entre 1 100 et 1 600 °C), on obtient un solide en cristaux, blanc et inodore.
Les oxydes de béryllium commerciaux utilisés dans les céramiques sont souvent calcinés à de très hautes températures, qui en étant contrôlées leur confèrent des propriétés sur mesure, selon les besoins du fabricant de céramique. Une particule d'oxyde de béryllium calciné à 1 150 °C est faite d'agglomération de minuscules cristaux de 0,1 à 0,2 µm.
Bien qu'il soit très peu soluble, l'oxyde de béryllium obtenu par calcination à plus faible température, est environ 10 fois plus soluble que l'oxyde de béryllium obtenu par calcination à haute température.
D'autre part, il existe deux formes cristallines de l'oxyde de béryllium : la forme alpha qui est la forme stable jusqu'à environ 2 050 °C et a une densité de 3,01 g/ml et la forme bêta qui est stable au-dessus de 2 050 °C et a une densité de 2,7 g/ml.
Mise à jour : 2013-03-28
La Loi sur la santé et la sécurité du travail vise l'élimination des dangers à la source. Lorsque des mesures d'ingénierie et les modifications de méthode de travail ne suffisent pas à réduire l'exposition à cette substance, le port d'équipement de protection individuelle peut s'avérer nécessaire. Ces équipements de protection doivent être conformes à la réglementation.
Voies respiratoiresEn présence d'oxyde de béryllium en poudre ou sous forme de poussières, porter un appareil de protection respiratoire si la concentration dans le milieu de travail est supérieure à la VEMP (0,15 µg/m³ ou 0,00015 mg/m³, valeur exprimée en béryllium), et même à des niveaux de concentrations inférieures à celle-ci, un niveau d'action ayant été fixé à 0,1 µg/m³ (valeur exprimée en béryllium). Le béryllium et ses composés sont des substances dont la recirculation est prohibée.
PeauPorter un équipment de protection de la peau. Le choix d'un équipement de protection de la peau dépend de la nature du travail à effectuer. En présence d'oxyde de béryllium en poudre ou sous forme de poussières, porter des vêtements de protection couvrant tout le corps.
YeuxPorter un appareil de protection des yeux. Le choix d'un protecteur oculaire dépend de la nature du travail à effectuer et, s'il y a lieu, du type d'appareil de protection respiratoire utilisé.
Les équipements de protection respiratoire doivent être choisis, ajustés, entretenus et inspectés conformément à la réglementation.La CNESST recommande les appareils de protection respiratoire suivants:
Tout appareil de protection respiratoire à épuration d'air muni d'un filtre de la série 100 (catégorie N, P ou R) et d'un demi-masque avec protection des yeux et de la peau ou d'un masque complet.
Tout appareil de protection respiratoire à épuration d'air muni d'un filtre de la série 100 (catégorie N, P ou R) avec un masque complet, ou tout appareil motorisé muni d'un filtre à haute efficacité contre les particules (HEPA) avec un masque souple / visière-écran ou tout appareil à adduction d'air muni d'un masque complet.
Tout appareil à adduction d'air muni d'un masque complet ou tout appareil autonome.
N.B. : D'autres moyens de se protéger existent et on peut trouver des informations sur les appareils de protection respiratoire dans le Guide des appareils de protection respiratoire de l'IRSST ou sur le site Web : www.cnesst.gouv.qc.ca/prevention/reptox/apruq/
PeauLes équipements de protection de la peau doivent être conformes à la réglementation.
YeuxLes équipements de protection des yeux et de la figure doivent être conformes à la réglementation.
Les protecteurs oculaires suivants sont recommandés :
StabilitéCe produit est stable dans les conditions normales d'utilisation.
IncompatibilitéChauffé en présence de magnésium, il réagit violemment et peut produire une explosion.
Produits de décompositionAucun, le produit est stable même à son point de fusion (2 530 °C).
Mise à jour : 2016-11-22
L'exposition à ce produit requiert de la formation et de l'information préalables. Prendre connaissance des renseignements inscrits sur l'étiquette et la fiche de données de sécurité avant de manipuler ce produit. La manipulation d'un produit doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tels que le RSST, le RSSM et le CSTC. Pour en savoir plus. La mise en place de mesures de prévention des dangers liés à la manipulation des produits utilisés en milieu de travail doit se faire selon une démarche hiérarchisée comprenant les étapes suivantes : l'élimination à la source, le remplacement, le contrôle technique, la sensibilisation à la présence du risque (alarme sonore ou visuelle), les mesures administratives et les équipements de protection individuelle. Dans une perspective de prévention, la CNESST a développé un outil pratique qui vise à aider les milieux de travail à identifier, corriger et contrôler les risques pouvant affecter la santé et la sécurité des travailleurs.
La manipulation d'un produit doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tels que le RSST, le RSSM et le CSTC. Pour en savoir plus.
La mise en place de mesures de prévention des dangers liés à la manipulation des produits utilisés en milieu de travail doit se faire selon une démarche hiérarchisée comprenant les étapes suivantes : l'élimination à la source, le remplacement, le contrôle technique, la sensibilisation à la présence du risque (alarme sonore ou visuelle), les mesures administratives et les équipements de protection individuelle. Dans une perspective de prévention, la CNESST a développé un outil pratique qui vise à aider les milieux de travail à identifier, corriger et contrôler les risques pouvant affecter la santé et la sécurité des travailleurs.
L'oxyde de béryllium est très toxique : avant de le manipuler, consulter la section portant sur les équipements de protection.
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. L'entreposage doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tel que le RSST (notamment les sections VII et X), le RSSM et le CSTC. Selon la situation, le chapitre Bâtiment du Code de sécurité et le CNPI peuvent également s'appliquer. Pour en savoir plus.
Entreposer à l'écart des lieux où les risques d'incendie sont élevés, à l'écart des produits incompatibles, dans un endroit frais et bien ventilé. De plus, si le produit est sous forme de poudre, entreposer dans un récipient étanche, bien identifié.
À cause de sa toxicité, toutes les précautions doivent être prises pour éviter une fuite ou un déversement de ce produit.
Si le produit se présente sous forme de particules ou qu'il y a présence de poussières, établir une zone à accès limité et en restreindre l'accès jusqu'au nettoyage complet. Le nettoyage ne doit être effectué que par du personnel qualifié.Ne pas toucher aux contenants endommagés ou aux produits répandus sans porter de vêtements de protection couvrant tout le corps et un appareil de protection respiratoire autonome. Prévenir la formation de nuages de poussières. Ramasser les poussières en utiliant un procédé humide ou un aspirateur filtrant à haute efficacité contre les particules (HEPA).Ramasser dans un contenant hermétique dûment identifié en utilisant une technique appropriée afin d'empêcher la contamination du milieu.
Pour de l'information supplémentaire, consulter le document Nettoyage et décontamination des lieux de travail où il y a présence de Béryllium - Synthèse des bonnes pratiques, disponible en ligne à l'adresse suivante : http://www.irsst.qc.ca/fr/accueil.html
Ce produit ne doit pas être dispersé dans l'environnement. Les déchets d'oxyde de béryllium sous forme de poudre ou de poussières doivent être récupérés dans un contenant étanche clairement identifié et confiés à une firme qui en fait le recyclage.
Si nécessaire, consulter le bureau régional du ministère de l'Environnement.
Certains aspects de la manipulation des composés du béryllium sont réglementés. Consulter l'article 67 du Règlement sur la santé et la sécurité du travail disponible à l'adresse suivante : http://www.csst.qc.ca/lois_reglements_normes_politiques/acces_lois_reglements.htm
Ce produit est absorbé principalement par les voies respiratoires. L'absorption par les voies cutanée ou digestive est très faible.
Absorption
Le béryllium et ses composés ne sont que très faiblement absorbés par la voie digestive. La quantité absorbée dépend de la dose et de la solubilité des composés. Cette quantité est limitée par la formation de phosphate colloïdal insoluble au niveau de l'intestin.
Distribution
Métabolisme
Excrétion
Demi-vie
Il n'existe pas de donnée précise chez l'humain mais, on peut dire que de façon générale d'après les études animales que pour les composés insolubles ou peu solubles et pour les composés solubles, la clairance dans le tissu pulmonaire se fait d'une manière biphasique dans un premier temps avec une demi-vie de quelques jours dans laquelle 30 à 50 % du béryllium est éliminé. Une seconde phase qui varie selon la solubilité des produits suggérent que la demi-vie pour les composés solubles est de l'ordre de quelques semaines ou mois tandis qu'elle varie de quelques mois ou années pour les composés peu ou pas solubles.
La demi-vie dans le corps entier peut être de plusieurs années.
Valeurs biologiques
Population sensible
Plusieurs études suggèrent que la susceptibilité génétique puisse jouer un rôle important dans le développement de la bérylliose. Les personnes atteintes de bérylliose chronique sont porteuses de façon plus fréquente que les témoins d'un marqueur génétique (HLA-DPB1 Glu69). Cet allèle serait présent chez 85 à 95% des malades et chez seulement 30 à 45 % des témoins.
Mise à jour : 2016-12-21
Aucune donnée n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées.
Cependant, le béryllium peut causer l'irritation des yeux et des voies respiratoires.
Inhalation de fumées ou de poussières La bérylliose aiguë, peut survenir après une exposition massive d'oxyde de béryllium calciné à basse température. Ceci n'a pas été rapporté lors d'exposition à l'oxyde de béryllium calciné à haute température. Elle se traduit essentiellement par une pneumonite chimique dont les principaux symptômes sont: une toux, une sensation de brûlure rétrosternale et une dyspnée croissante. Il y a atteinte de l'état général se traduisant par une légère fièvre et une sensation de faiblesse et de la fatigue. La dyspnée augmente progressivement et de la cyanose apparaît.
Les symptômes se développent généralement sur plusieurs semaines, mais l'évolution peut être fulgurante. Les symptômes peuvent alors apparaître dans les 72 heures suivant l'exposition. Des cas mortels ont été rapportés.
La guérison survient dans 85 à 90 % des cas. La convalescence peut prendre de 4 à 6 mois.
Des concentrations ambiantes de plus de 100 µg/m³ de béryllium sont habituellement associées à la bérylliose aiguë, mais ces expositions sont rares de nos jours.
La forme aiguë peut aussi progresser vers la forme chronique.
Contact avec la peauSuite à une blessure ou une erraflure, de petits cristaux de béryllium peuvent s'incruster dans la peau et entraîner, la formation d'ulcères indolores ou de granulomes sous-cutanés. Ceux-ci se développent quelques mois après l'incrustation et ne guérissent pas tant que le béryllium n'est pas totalement enlevé.
Bérylliose L'exposition au béryllium ou à ses composés, même à de très faibles concentrations (86 ng/m³), peut provoquer une sensibilisation au béryllium (BeS). Cette dernière peut entraîner le développement d'une bérylliose chronique.
Cette condition se présente principalement sous la forme d'une atteinte pulmonaire. Cette dernière est caractérisée par la formation de granulomes non caséeux qui s'accompagnent d'une alvéolite. Lorsque la condition progresse, la fibrose interstitielle diffuse s'installe. Des complications peuvent survenir telles que le pneumothorax spontané et des maladies cardiopulmonaires. Entre autres, l'altération de la fonction pulmonaire peut causer une hypertrophie cardiaque.
Le symptôme le plus courant est une dyspnée à l'effort. On peut aussi observer une toux sèche et irritative (plus sévère le matin ou à l'effort), des douleurs à la poitrine et une sensation de fatigue. Dans les cas plus avancés, on observe de la cyanose, de la fièvre ou des sueurs nocturnes, de l'anorexie accompagnée d'une perte de poids progressive et des douleurs articulaires.
La bérylliose est insidieuse et peut apparaître quelques mois seulement après le début de l'exposition ou plusieurs années après l'arrêt d'une exposition n'ayant duré que quelques mois. Les symptômes débutent généralement dans un délai variant de 10 à 20 ans et plus rarement jusqu'à 40 ans.
On reconnaît généralement trois stades de développement à la bérylliose :
L'évolution de la maladie peut se terminer par une insuffisance cardiorespiratoire causant la mort dans les cas les plus avancés. La guérison totale est exceptionnelle.
L'atteinte d'autres organes (reins, foie, ganglions, etc.) peut survenir, mais elle est rarement observée de nos jours.
La BeS, puis la bérylliose, sont causées par une réaction d'hypersensibilité retardée où, la liaison du béryllium à un complexe majeur d'histocompatibilité de classe II forme un complexe de présentation de l'antigène. Ce dernier stimule les cellules T auxiliaires (CD4+) qui relâchent des cytokines. Il est actuellement présumé que ces cytokines favorisent l'activation et l'agrégation des macrophages dans les poumons. Le tout résultant en une inflammation granulomateuse.
Une relation dose réponse claire entre les concentrations d'exposition dans l'air et le développement de la BeS ou de la bérylliose n'a pas pue être établie. Pour cette raison, d'autres facteurs pourraient être impliqués dans le développement de ces conditions. Des études récentes indiquent que l'exposition cutanée au béryllium et à ses composés joue un rôle dans le développement de la bérylliose. Il a été démontré que la susceptibilité génétique peut contribuer au développement de la BeS. De même, l'oxyde de béryllium calciné à basse température (500°C) serait plus sensibilisant que l'oxyde de béryllium calciné à haute température (1 000°C) en raison de sa plus grande solubilité.
Ce produit est un sensibilisant cutané.
Un mécanisme immuno-allergique est impliqué dans le développement de la bérylliose.
Sensibilisation cutanéePlusieurs cas de dermite de type allergique (eczéma) ont été rapportés chez des travailleurs exposés au béryllium et à ses composés. Ces cas ont été confirmés par des tests cutanés fermés (patch test) avec plusieurs sels de béryllium (sulfate, fluorure, chlorure et autres). Dans un test de maximisation effectué avec du sulfate de béryllium, 18 des 22 volontaires ont eu une réaction positive.
Les résultats des tests animaux sont contradictoires. Un test de maximisation chez le cobaye s'est avéré négatif pour le béryllium en poudre. Alors que d'autres tests de maximisation chez le cobaye se sont avérés positifs pour le sulfate de béryllium et le chlorure de béryllium. Deux essais de stimulation locale des ganglions lymphatiques chez la souris ont été effectués avec le sulfate de béryllium tétrahydraté. L'un s'est avéré positif, alors que l'autre s'est avéré négatif. D'autres tests effectués avec des protocoles non standards ont donné des résultats tout aussi contradictoires.
Placenta
Dans une étude de Clary et al. (1975) le transfert placentaire a été observé au cours du dernier trimestre de la gestation chez le rat (administration intratrachéale unique d'oxyde de béryllium; 0,2 mg de Be marqué sous forme d'oxyde de béryllium). Un faible niveau de radioactivité a été mesuré chez le foetus.
Une étude de Krachler et al. (1999) a démontré que le béryllium traverse le placenta chez l'humain. Il a été décelé dans le sang du cordon ombilical et dans le sang maternel mais la source d'exposition n'était pas rapportée.
Puisque les données indiquent que le béryllium peut traverser le placenta et se retrouver chez l'embryon et le foetus chez l'humain, le transfert placentaire de l'oxyde de béryllium peut être considéré comme probable chez l'humain.
Développement
Il n'y a aucune donnée chez l'humain. Aucune étude animale n'a été faite avec l'oxyde de béryllium.
Étude chez l'humainUne recherche américaine (Savitz et al. citée dans IRIS 1998) concernant l'exposition professionnelle (seule l'exposition paternelle a été analysée) n'a pas permis d'associer l'exposition au béryllium ou à ses composés (produits non spécifiés) à une augmentation du risque concernant l'accouchement prématuré, la mortalité néonatale et le faible poids à la naissance; toutefois, le nombre d'individus était limité.
Études chez l'animalMorgareide et al. (1976), dans une étude de toxicité chronique citée dans ATSDR 2002 et IRIS 1998, ont exposé des chiens qui se sont reproduits (groupes de 5 mâles, 5 femelles) pendant 143 semaines à 1 ppm et pendant 172 semaines à 5 et 50 ppm de béryllium sous forme de sulfate de béryllium tétrahydraté dans la diète, ce qui correspond à 0,023, 0,12 et 1,1 mg/kg/j pour les mâles et 0,029, 0,15 et 1,3 mg/kg/j pour les femelles. Il y avait aussi un groupe contrôle. Chez les chiots nés durant l'étude, les auteurs n'ont n'a pas constaté d'effet sur le développement. De plus, il n'y a pas eu de différence significative dans le nombre de gestations, le nombres de rejetons vivants et le poids des chiots. On n'a pas noté de malformation ni de diminution de la survie postnatale des chiots (jour 7 et sevrage). On doit interpréter ces résultats avec prudence à cause du peu de détails fournis dans l'étude.
Il existe un nombre restreint d'études avec d'autres composés de béryllium par des voies non usuelles en milieu de travail.
Études chez l'animal Dans une étude d'une durée de 15 mois, Clary et. (1975) ont exposé des rats (mâles et femelles; administration intratrachéale unique de 0,2 mg de Be marqué sous forme d'oxyde de béryllium calciné à 500° C pour un groupe et d'oxyde de béryllium calciné à 960°C pour l'autre). Aucun effet sur la reproduction n'a été rapporté tel qu'observé par le nombre moyen de gestation par femelles, de rejetons vivants par portée, de rejetons morts par portée, de rejetons vivants par femelle et par l'indice de lactation et le poids moyens des rejetons vivants par femelle.
Morgareide et al. (1976), dans une étude de toxicité chronique citée dans ATSDR 2002 et IRIS 1998, ont exposé des chiens qui se sont reproduits (groupes de 5 mâles, 5 femelles) pendant 143 semaines à 1 ppm et pendant 172 semaines à 5 et 50 ppm de béryllium sous forme de sulfate de béryllium tétrahydraté dans la diète, ce qui correspond à 0,023, 0,12 et 1,1 mg/kg/j pour les mâles et 0,029, 0,15 et 1,3 mg/kg/j pour les femelles. Il y avait aussi un groupe contrôle. Les auteurs n'ont pas constaté de différence significative dans le nombre de gestations et le nombres de rejetons vivants. On doit interpréter ces résultats avec prudence à cause du peu de détails fournis dans l'étude.
Système reproducteur
Dans une autre étude de toxicité chronique de Morgareidge et al. (1975) citée dans ATSDR 2002 et IRIS 1998, des rats ont été exposés à 0, 5, 50 et 500 ppm de béryllium sous forme de sulfate de béryllium tétrahydraté dans la diète pendant 2 ans, ce qui correspond à 0,36, 3,6 et 37 mg/kg/j pour les mâles et 0,42, 4,2 et 43 mg/kg/j pour les femelles.
Chez la femelleIl n'y avait aucune diminution significative du poids des ovaires et l'analyse histologique n'a montré aucune anormalité des ovaires, de l'utérus et des conduits ovariens.Chez le mâle Ils ont constaté une diminution significative du ratio poids moyen des testicules par rapport au poids total du corps entier aux concentrations de 0,3 et 2 mg par jour mais pas à 31 mg par jour et plus. L'analyse histologique des testicules, de la prostate, des vésicules séminales et de l'épididyme n'a révélé aucune anormalité. L'absence d'une relation dose/réponse et de modification histologique nous amène à questionner la signification toxicologique de l'effet observé.
Mise à jour : 2005-02-17
Il n'y a aucune donnée concernant l'excrétion de l'oxyde de béryllium dans le lait. Toutefois, le béryllium a été mesuré dans le lait (colostrum) chez l'humain, mais l'origine de l'exposition est inconnue. Les valeurs rapportées variaient de moins de 0,05 à 1,6 µg/l.
Évaluation de la cancérogénicité par des organismes officiels
Le CIRC considère que le béryllium et ses composés sont « cancérogène pour l'homme (groupe 1) » puisqu'il y a une évidence suffisante chez l'homme et dans les études chez les animaux.
L'ACGIH considère le béryllium et ses composés « cancérogène humain confirmé (A1) » puisque les études épidémiologiques apportent assez d'évidence pour supporter cette conclusion.
Le NTP classifie le béryllium et ses composés comme « substance reconnue cancérogène (K) ». Cette classification est basée sur une évidence suffisante chez l'homme et est supportée par les études chez les animaux.
Effet cancérogène
Chez l'humain Plusieurs études épidémiologiques ont été effectuées afin d'évaluer le potentiel cancérogène du béryllium et de ses composés (non identifiés), mais les études antérieures à 1987 se sont avérées inadéquates à cause des données insuffisantes concernant plusieurs variables (exposition, analyse statistique, statut de fumeur, etc.) et fournissent un indice limité de la cancérogénicité. Dans des publications plus récentes de Ward et al. (1992), Steenland et Ward (1992) et Sanderson et al. (2001), les études antérieures ont été réévaluées en tenant compte des différents biais. Cette réévaluation a permis de mettre en évidence une association entre l'augmentation de l'incidence du cancer pulmonaire et l'exposition de travailleurs au béryllium et à ses composés (non identifiés) dans différentes industries (raffinerie, machinerie, production de béryllium métal et d'alliages). On a trouvé un risque accru de cancer pulmonaire chez les individus ayant eu la forme aiguë ou chronique de la bérylliose. De plus, chez les individus ayant eu la forme aiguë, le risque était plus important que chez les individus ayant la forme chronique suggérant une relation dose-réponse possible. Toutefois, il a aussi été noté que plusieurs limitations subsistaient toujours dans les différentes études telles que : le manque de renseignement sur la nature de l'exposition, le niveau relativement bas d'excès de cancer et le manque d'information concernant l'exposition simultanée à d'autres cancérigènes pulmonaires.
Chez l'humain
Plusieurs études épidémiologiques ont été effectuées afin d'évaluer le potentiel cancérogène du béryllium et de ses composés (non identifiés), mais les études antérieures à 1987 se sont avérées inadéquates à cause des données insuffisantes concernant plusieurs variables (exposition, analyse statistique, statut de fumeur, etc.) et fournissent un indice limité de la cancérogénicité.
Dans des publications plus récentes de Ward et al. (1992), Steenland et Ward (1992) et Sanderson et al. (2001), les études antérieures ont été réévaluées en tenant compte des différents biais. Cette réévaluation a permis de mettre en évidence une association entre l'augmentation de l'incidence du cancer pulmonaire et l'exposition de travailleurs au béryllium et à ses composés (non identifiés) dans différentes industries (raffinerie, machinerie, production de béryllium métal et d'alliages). On a trouvé un risque accru de cancer pulmonaire chez les individus ayant eu la forme aiguë ou chronique de la bérylliose. De plus, chez les individus ayant eu la forme aiguë, le risque était plus important que chez les individus ayant la forme chronique suggérant une relation dose-réponse possible. Toutefois, il a aussi été noté que plusieurs limitations subsistaient toujours dans les différentes études telles que : le manque de renseignement sur la nature de l'exposition, le niveau relativement bas d'excès de cancer et le manque d'information concernant l'exposition simultanée à d'autres cancérigènes pulmonaires.
Chez l'animal
Plusieurs études ont été effectuées avec l'oxyde béryllium chez plusieurs espèces (lapin, rat, singe, souris) par diverses voies d'administration (inhalation, instillation intratrachéale, injection). Les études chez le lapin et le singe n'ont pas été considérées parce qu'elles étaient inadéquates dues au manque de données. Une étude chez le rat (inhalation; 0,8, 4, 30, et 400 µg/m³; 1 heure/jour, 5 jour/semaine pendant 4 mois) a rapporté une augmentation dose/réponse des tumeurs pulmonaires. Une autre étude chez le rat (instillation, 1 mg en béryllium sous forme d'oxyde de béryllium calciné à 900° C, 1 fois par semaine pendant 15 semaines) rapporte des tumeurs pulmonaires bénignes et malignes.
Les tests d'atteinte de l'ADN (bris du brin simple) et de transformation cellulaire se sont avérés positifs pour l'oxyde de béryllium calciné à basse température alors que des résultats douteux ont été obtenus dans les mêmes tests pour l'oxyde de béryllium calciné à haute température.
DL50
Maladies à déclaration obligatoire (MADO): L'intoxication par le béryllium et ses composés fait partie de la liste des maladies, infections et intoxications à déclaration obligatoire selon la Loi sur la santé publique (L.R.Q., c. S-2.2) et ses règlements d'application. Elle est indiquée dans la catégorie maladies à déclaration obligatoire d'origine non infectieuse, sous bérylliose.
Vous pouvez consulter les sites suivants pour obtenir de l'information à ce sujet : http://www.msss.gouv.qc.ca/sujets/santepub/mado.phphttp://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/preventioncontrole/03-268-05.pdf
InhalationEn cas d’inhalation, amener la personne dans un endroit aéré. Appeler le Centre antipoison ou un médecin en cas de malaise. Si la personne ne respire pas, lui donner la respiration artificielle.
Les symptômes de l'oedème pulmonaire peuvent apparaître après un délai de plusieurs heures et sont aggravés par l'effort physique. Le repos et la surveillance médicale sont par conséquent essentiels.Contact avec les yeuxRincer abondamment les yeux avec de l’eau pendant 5 minutes ou jusqu’à ce que le produit soit éliminé. Enlever les lentilles cornéennes s’il est possible de le faire facilement. Si l’irritation persiste, consulter un médecin.
Contact avec la peauRetirer les vêtements contaminés en utilisant des gants appropriés. Laver abondament la peau avec de l'eau et du savon. Nettoyer complètement les coupures ou les blessures. Toute particule de béryllium qui se loge accidentellement sous la peau doit être enlevée. Consulter un médecin en cas d’éruption cutanée.IngestionRincer la bouche avec de l’eau. Appeler le Centre antipoison ou un médecin en cas de malaise.
Danger
Peut provoquer une allergie cutanée (H317) Peut provoquer le cancer (H350) Risque avéré d’effets graves pour les organes à la suite d’expositions répétées ou d’une exposition prolongée (H372)
Divulgation des ingrédients
Mise à jour : 2004-11-30
Classification
Numéro UN : UN1566
Autres sources d'information
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.