Répertoire toxicologiqueRépertoire toxicologiqueFiche PMSD
CAS Number : 108-88-3
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Mise à jour : 2022-03-28
Mise à jour : 2004-02-25
Mise à jour : 2019-06-06
Placenta
Selon une étude d'Ungvary et al. (1985) effectuée par inhalation chez la souris (1 375 et 2 700 mg/m³ pendant 24 h/j ; jours 10 à 13 de la gestation), les concentrations sanguines foetales peuvent atteindre 76 % de celles mesurées dans le sang maternel. Une étude par inhalation effectuée par Ghantous et Danielsson (1986) chez la souris (inhalation pendant 10 min de toluène radiomarqué, concentration non mesurée, jour 17 de la gestation) a permis de confirmer le transfert placentaire (détection dans divers tissus maternels et foetaux dont le liquide amniotique).
Développement prénatal
Chez l'humain Une étude des issues de grossesse a été effectuée par Axelsson et al. (1984) auprès de femmes ayant travaillé en laboratoire entre 1968 et 1979. Une augmentation non significative des fausses couches, l'absence de mortalité périnatale et l'absence de malformations ont été observées chez les femmes exposées à des solvants organiques (plus d'une douzaine de solvants incluant entre autres le chloroforme, l'éther, le chlorure de méthylène, l'acétone, le toluène, etc.). Une étude du type cas-témoin de Taskinen et al. (1986) concernant des femmes dans 8 industries pharmaceutiques finlandaises travaillant avec de nombreux solvants (le toluène, le benzène, le xylène, le chloroforme, le chlorure de méthylène, etc.), n'a pas permis d'observer d'augmentation des avortements spontanés reliée spécifiquement au toluène. Une étude du type cas-témoin de McDonald et al. (1987) concernant la population montréalaise a montré un excès d'anomalies pouvant être relié à l'exposition à des solvants aromatiques, notamment au toluène. Une étude du type cas-témoin a été effectuée par Taskinen et al. (1989) à partir d'un registre finlandais concernant les issues de grossesse des épouses d'hommes exposés à des solvants (le toluène, le styrène, le xylène, le tétrachloroéthylène, le trichloroéthylène, le trichloro-1,1,1 éthane, l'acétone, etc.). Les résultats suggèrent une association significative entre une exposition quotidienne au toluène et l'augmentation de la fréquence des avortements spontanés. Lindbohm (1990) a effectué une étude auprès de travailleuses finlandaises ayant fait l'objet d'une surveillance biologique pour les solvants au cours des années 1965 à 1983. Il y a eu une augmentation des avortements chez un petit groupe travaillant dans l'industrie de la chaussure. Le nombre réduit de cas et l'exposition mixte à d'autres solvants limitent l'interprétation concernant l'exposition au toluène. Une étude épidémiologique de Ng et al. (1992) a été faite chez des femmes exposées uniquement au toluène dans une usine de fabrication de haut-parleurs. Un premier groupe était exposé à des concentrations ambiantes de 50 à 150 ppm et le second à des concentrations de 0 à 25 ppm. La comparaison avec un groupe contrôle a permis de montrer un taux d'avortements spontanés significativement plus élevé chez les femmes exposées aux concentrations plus élevées que chez celles du groupe peu ou pas exposé. Une étude rétrospective du type cas-témoin a été effectuée par Taskinen et al. (1994) concernant les issues de grossesse de femmes travaillant en laboratoire et exposées simultanément à divers solvants (le toluène, le styrène, le xylène, le tétrachloroéthylène, le trichloroéthylène, le trichloro-1,1,1 éthane et l'acétone). Les résultats suggèrent une association significative entre une exposition au toluène (de 3 à 5 fois/semaine) et l'augmentation de la fréquence des avortements spontanés. Intoxication volontaire consécutive à l'inhalation « abusive » de toluène (ex. sniffer de la colle contenant du toluène) Plusieurs études ont rapporté une association entre l'incidence d'anomalies et l'exposition abusive au toluène à des fins euphorisantes. Cependant, il s'agit d'expositions à des concentrations considérées inhabituelles en milieu de travail. De plus, plusieurs facteurs limitent l'interprétation des données : exposition non quantifiée, exposition simultanée à plusieurs substances, condition maternelle souvent méconnue, etc. (Holmberg, 1979 ; Toutant et Lippman, 1979 ; Hersh et al., 1985 et 1989 ; Goodwin, 1988; Lindemann, 1991 ; Pearson et al., 1994 ; Arnold et al., 1994 ; Wilkins-Haug et Gabow, 1991; Erramouspe et al., 1996). Chez l'animal Exposition par inhalation Hudak et Ungvary (1978) ont effectué une étude par inhalation chez la souris (qualité analytique ; 0, 500 et 1 500 mg/m³, 24 h/j ; jours 6 à 13 de la gestation) et le rat (qualité analytique ; 0 et 1 000 mg/m³, pendant 8 h/j aux jours 1 à 21 de la gestation ; 0 et 1 500 mg/m³, pendant 24 h/j aux jours 1 à 8 ou 8 h/j aux jours 9 à 14 de la gestation). Chez la souris, il y a eu une diminution significative du poids foetal en l'absence de toxicité maternelle à 500 mg/m³, toutes les mères sont décédées à 1 500 mg/m³. Chez le rat, aucun effet significatif n'a été observé à 1 500 mg/m³ aux jours 1 à 8 ou 9 à 14 de la gestation malgré l'augmentation de la mortalité maternelle. Il y a eu une augmentation statistique des foetus avec un retard squelettique à 1 000 mg/m³ en présence d'une forte mortalité maternelle pour le groupe traité. Gleich et Hofman en1983 (cité par Klimish et al. , 1992) ont effectué une étude par inhalation chez la souris (pureté non citée ; 0 et 400 ppm, 7 h/j ; jours 6 à 15 de la gestation). Le seul effet mentionné est une augmentation statistique significative du taux des résorptions précoces. Ungvary et Tatrai (1985) ont fait inhaler du toluène à des souris (pureté non spécifiée ; 0, 500, 1 000 et 1 500 mg/m³, 3 à 4 h/j; jours 6 à 15 de la gestation) et à des lapins (pureté non spécifiée ; 0, 500 et 1 000 mg/m³, 24 h/j ; jours 7 à 20 de la gestation). Chez la souris, l'exposition n'a pas eu d'effet à 500 mg/m³ tant chez les foetus que chez les mères, aucun effet maternel n'a été rapporté à 1 000 mg/m³ alors que chez les foetus une diminution pondérale et un retard d'ossification ont été observés, toutes les femelles sont décédées à 1 500 mg/m³. Chez le lapin, aucun effet significatif n'a été observé chez les foetus et les mères à 500 mg/m³ alors qu'une toxicité foetale (mortalité) et maternelle (mortalité, avortement) a été rapportée à 1 000 mg/m³. Courtney et al. (1986) ont effectué une étude par inhalation chez la souris (qualité pesticide ; 0, 200 et 400 ppm, 7 h/j ; jours 7 à 16 de la gestation). Aucun signe de toxicité maternelle n'a été observé à l'exception d'une baisse relative du poids du foie et une augmentation significative de l'activité enzymatique cérébrale à 400 ppm. Une augmentation statistique significative d'une anomalie du bassinet à 200 ppm ainsi qu'une augmentation non statistique d'anomalies osseuses à 400 ppm ont été rapportées par les auteurs. Klimisch et al. (1992) ont effectué deux études par inhalation chez le lapin. Dans la première (99,9 % pur ; 0, 20, 100 et 300 ppm pendant 6 h/j ; jours 6 à 18 de la gestation), il y a eu une augmentation dose réponse non significative des pertes post-implantation ainsi qu'une augmentation significative des retards squelettiques. Dans la seconde étude (99,9 % pur ; 0, 100 et 500 ppm pendant 6 h/j ; jours 6 à 18 de la gestation), les auteurs ont rapporté une augmentation significative des variations au niveau des tissus mous ainsi que du nombre total des foetus ayant des anomalies (externes, tissus mous et squelettiques). Il n'y a eu aucune toxicité maternelle au cours des deux études. On ne peut conclure à un effet embryotoxique ou foetotoxique étant donné que les variations et les anomalies observées sont dans l'écart des contrôles historiques et non reliées à la dose pour certaines d'entre elles, ce qui signifie qu'elles sont probablement d'origine spontanée et non reliée à l'exposition maternelle. Roberts et al. (1993) ont effectué une étude par inhalation chez le rat. L'étude exploratoire (pureté non spécifiée ; 0, 500, 1 000, 2 000, 3 500 et 5 000 ppm pendant 6 h/j ; jours 6 à 15 de la gestation) a montré un effet embryotoxique aux doses maternotoxiques de 3 500 et 5 000 ppm. L'étude finale (pureté non spécifiée ; 0, 250, 750, 1 500 et 3 000 ppm pendant 6 h/j ; jours 6 à 15 de la gestation) a également montré un effet embryotoxique aux doses maternotoxiques de 1 500 et 3 000 ppm. Cependant, il s'agit d'un résumé d'études dans lequel il n'y a aucune donnée statistique. L'étude complète n'a pas été publiée. Brooker et al. (1993) ont effectué, pour l'American Petroleum Institute, une étude exploratoire par inhalation chez le rat (99,9 % pur ; 0, 500, 1 000, 2 000, 3 500 et 5 000 ppm pendant 6 h/j ; jours 6 à 15 de la gestation). Les auteurs ont rapporté de la toxicité maternelle aux doses de 2 000 ppm et plus ainsi que de l'embryotoxicité à 3 500 et 5 000 ppm. Aucune donnée statistique n'a été rapportée. Ono et al. (1995) ont effectué une étude par inhalation chez le rat (98 % pur ; 0, 600 et 2 000 ppm, 6 h/j ; jours 6 à 17 de la gestation). Ils ont rapporté un effet embryotoxique en présence de toxicité maternelle (atteintes biochimiques, poids des organes) à 600 et 2 000 ppm. Lors du prélèvement au jour 20 de la gestation aucun effet n'a été observé concernant les implants, la mortalité, les malformations, etc.). À la naissance, un effet statistiquement significatif sur la proportion mâle/femelle a été rapporté à 600 et 2 000 ppm, alors qu' une baisse pondérale statistiquement significative a été observée à 2 000 ppm. Cependant, le nombre de portées était limité. Ladefoged et al. (2004) ont effectué une étude par inhalation chez le rat (pureté non spécifiée; 0, 1 500 ppm, 6 h/j, 7j/sem.; jours 7 à 20 de la gestation). Ils ont observé une diminution du poids à la naissance chez les rejetons mâles et femelles. Cette diminution était à la limite de la signification statistique. Les auteurs n'ont pas observé d'effet sur la durée de gestation, la taille des portées, le nombre d'implantations, le nombre de pertes post-implantation, le ratio mâle/femelle. Ils rapportent aussi qu'il n'y a pas eu de signes cliniques de toxicité maternelle. Bowen al. (2005) ont effectué une étude par inhalation chez le rat (pureté = 99,5%; 0, 8 000 et 12 000 ppm, 2X 15 minutes/j; jours 8 à 20 de la gestation). Ils ont observé une augmentation significative du nombre de rejetons ayant des malformations ainsi qu'une augmentation significative du nombre de mortalités néonatales chez les rejetons des mères exposées à 12 000 ppm. Aucune toxicité maternelle n'est rapportée. Roberts et al. (2007) ont effectué une étude par inhalation chez le rat (pureté 99,9%; 0, 250, 750, 1500 et 3 000 ppm, 6h/j; jours 6 à 15 de la gestation). Une diminution significative du poids foetal a été observée à partir de 1 500 ppm. Les auteurs n'ont pas observé d'effet adverse sur l'implantation, le ratio mâle/femelle ainsi que le nombre et la viabilité des foetus. De plus, ils n'ont pas observé d'augmentation de l'incidence de malformation. De la toxicité maternelle a été observée à partir de 750 ppm (posture voutée, fermeture des paupières, ataxie, hyperréactivité, augmentation de la consommation d'eau et de nourriture, diminution du gain de poids). Saillenfait et al. (2007) ont effectué une étude par inhalation chez le rat (pureté = 99,7%; 0, 500 et 1 500 ppm, 6h/j; jours 6 à 20 de la gestation). Une diminution significative du poids foetal a été observée à 1 500 ppm. Les auteurs n'ont pas observé d'effet adverse sur la morphologie foetale, le nombre moyen d'implantations, le nombre moyen de foetus vivants et l'incidence de résorption. De la toxicité maternelle (diminution du gain de poids) a été observée à 1 500 ppm. Bowen al. (2009) ont effectué une étude par inhalation chez le rat (pureté = 99,5%; 0, 8 000, 12 000 et 16 000 ppm, 2X 30 minutes/j; jours 8 à 20 de la gestation). Les auteurs ont observé plusieurs effets développementaux chez les rejetons des mères exposées. Il y a eu une réduction significative de la croissance (diminution du poids foetal et de la longueur craniocaudale) ainsi qu'une augmentation significative d'anomalies des tissus squelettiques (diminution de l'ossification des extrémités, des malformations, des vertèbres et des côtes surnuméraires ou manquantes, de doigts fusionnés) et des tissus mous (cryptorchidie, organes abdominaux déplacés, gastromégalie, vessie distendue ou hypoplasique, retard de croissance cardiaque, etc). L'augmentation du nombre anomalies des tissus mous est reliée à la dose. De la toxicité maternelle (diminution du gain de poids, hypoactivité, sédation) a été observée dès 8 000 ppm. Tsukahara et al (2009) ont effectué une étude par inhalation chez le rat (pureté non rapportée; 0, 0,09, 0,9 et 9 ppm, 90 minutes/j; jours 14,5 à 18,5 de la gestation). Une diminution significative de la concentration plasmatique en testostérone a été observée chez les embryons mâles (jour 18,5 de la gestation) récoltés chez les mères exposées. Exposition par la voie cutanée Overman (1981) a effectué une étude par voie cutanée qui s'avère insuffisante parce que de nombreux paramètres ne sont pas cités par l'auteur. Exposition par la voie orale Nawrot et Staples (1979) ont rapporté, dans un résumé, un effet embryotoxique en l'absence de toxicité maternelle chez la souris traitée (pureté non spécifiée; gavage ; 0, 0,3, 0,5 et 1,0 ml/kg; jours 6 à 15 de la gestation) et une absence d'embryotoxicité en présence de toxicité maternelle à la dose la plus forte et pour une période de traitement différente (gavage; 1,0 ml/kg; jours 12 à 15 de la gestation). Gospe et Zhou (2000) ont montré une atteinte significative de la neurogenèse et de la migration neuronale dans le cortex cérébral du rat (qualité analytique; gavage; 0 et 650 mg/kg; jours 6 à 21 de la gestation). Warner et al. (2008) ont effectué une étude par gavage chez le rat (pureté 99,8%; 0, 1 250 mg/kg; jours 16 à 19 de la gestation). Ils n'ont pas observé de diminution du poids ou de malformation foetale. Une augmentation significative de la fréquence de dilatation du pelvis rénal a été observée chez les rejetons des mères exposées. Les auteurs ont aussi observé une accélération du développement de deux régions de la cochlée chez les rejetons des mères exposés. L'examen histologique des reins des mères exposées a révélé des évidences de pathologie rénale. Note Diverses opinions ainsi que des estimations quantitatives du risque toxique ont été publiées. Nous vous suggérons de vous référer aux études suivantes : Klimisch et al., 1992; Brodeur et al., 1996; Stijkel et Reijnders, 1995; Jankovic et Drake, 1996; Deutsche Forschungsgemeinschaft, 2004; Health Council of the Netherlands, 2001; INRS Fiche DEMETER, 2010, ATSDR, 2015; INERIS, 2016.
Chez l'humain
Une étude des issues de grossesse a été effectuée par Axelsson et al. (1984) auprès de femmes ayant travaillé en laboratoire entre 1968 et 1979. Une augmentation non significative des fausses couches, l'absence de mortalité périnatale et l'absence de malformations ont été observées chez les femmes exposées à des solvants organiques (plus d'une douzaine de solvants incluant entre autres le chloroforme, l'éther, le chlorure de méthylène, l'acétone, le toluène, etc.).
Une étude du type cas-témoin de Taskinen et al. (1986) concernant des femmes dans 8 industries pharmaceutiques finlandaises travaillant avec de nombreux solvants (le toluène, le benzène, le xylène, le chloroforme, le chlorure de méthylène, etc.), n'a pas permis d'observer d'augmentation des avortements spontanés reliée spécifiquement au toluène.
Une étude du type cas-témoin de McDonald et al. (1987) concernant la population montréalaise a montré un excès d'anomalies pouvant être relié à l'exposition à des solvants aromatiques, notamment au toluène.
Une étude du type cas-témoin a été effectuée par Taskinen et al. (1989) à partir d'un registre finlandais concernant les issues de grossesse des épouses d'hommes exposés à des solvants (le toluène, le styrène, le xylène, le tétrachloroéthylène, le trichloroéthylène, le trichloro-1,1,1 éthane, l'acétone, etc.). Les résultats suggèrent une association significative entre une exposition quotidienne au toluène et l'augmentation de la fréquence des avortements spontanés.
Lindbohm (1990) a effectué une étude auprès de travailleuses finlandaises ayant fait l'objet d'une surveillance biologique pour les solvants au cours des années 1965 à 1983. Il y a eu une augmentation des avortements chez un petit groupe travaillant dans l'industrie de la chaussure. Le nombre réduit de cas et l'exposition mixte à d'autres solvants limitent l'interprétation concernant l'exposition au toluène.
Une étude épidémiologique de Ng et al. (1992) a été faite chez des femmes exposées uniquement au toluène dans une usine de fabrication de haut-parleurs. Un premier groupe était exposé à des concentrations ambiantes de 50 à 150 ppm et le second à des concentrations de 0 à 25 ppm. La comparaison avec un groupe contrôle a permis de montrer un taux d'avortements spontanés significativement plus élevé chez les femmes exposées aux concentrations plus élevées que chez celles du groupe peu ou pas exposé.
Une étude rétrospective du type cas-témoin a été effectuée par Taskinen et al. (1994) concernant les issues de grossesse de femmes travaillant en laboratoire et exposées simultanément à divers solvants (le toluène, le styrène, le xylène, le tétrachloroéthylène, le trichloroéthylène, le trichloro-1,1,1 éthane et l'acétone). Les résultats suggèrent une association significative entre une exposition au toluène (de 3 à 5 fois/semaine) et l'augmentation de la fréquence des avortements spontanés.
Intoxication volontaire consécutive à l'inhalation « abusive » de toluène (ex. sniffer de la colle contenant du toluène)
Plusieurs études ont rapporté une association entre l'incidence d'anomalies et l'exposition abusive au toluène à des fins euphorisantes. Cependant, il s'agit d'expositions à des concentrations considérées inhabituelles en milieu de travail. De plus, plusieurs facteurs limitent l'interprétation des données : exposition non quantifiée, exposition simultanée à plusieurs substances, condition maternelle souvent méconnue, etc. (Holmberg, 1979 ; Toutant et Lippman, 1979 ; Hersh et al., 1985 et 1989 ; Goodwin, 1988; Lindemann, 1991 ; Pearson et al., 1994 ; Arnold et al., 1994 ; Wilkins-Haug et Gabow, 1991; Erramouspe et al., 1996).
Chez l'animal
Exposition par inhalation
Hudak et Ungvary (1978) ont effectué une étude par inhalation chez la souris (qualité analytique ; 0, 500 et 1 500 mg/m³, 24 h/j ; jours 6 à 13 de la gestation) et le rat (qualité analytique ; 0 et 1 000 mg/m³, pendant 8 h/j aux jours 1 à 21 de la gestation ; 0 et 1 500 mg/m³, pendant 24 h/j aux jours 1 à 8 ou 8 h/j aux jours 9 à 14 de la gestation). Chez la souris, il y a eu une diminution significative du poids foetal en l'absence de toxicité maternelle à 500 mg/m³, toutes les mères sont décédées à 1 500 mg/m³. Chez le rat, aucun effet significatif n'a été observé à 1 500 mg/m³ aux jours 1 à 8 ou 9 à 14 de la gestation malgré l'augmentation de la mortalité maternelle. Il y a eu une augmentation statistique des foetus avec un retard squelettique à 1 000 mg/m³ en présence d'une forte mortalité maternelle pour le groupe traité.
Gleich et Hofman en1983 (cité par Klimish et al. , 1992) ont effectué une étude par inhalation chez la souris (pureté non citée ; 0 et 400 ppm, 7 h/j ; jours 6 à 15 de la gestation). Le seul effet mentionné est une augmentation statistique significative du taux des résorptions précoces.
Ungvary et Tatrai (1985) ont fait inhaler du toluène à des souris (pureté non spécifiée ; 0, 500, 1 000 et 1 500 mg/m³, 3 à 4 h/j; jours 6 à 15 de la gestation) et à des lapins (pureté non spécifiée ; 0, 500 et 1 000 mg/m³, 24 h/j ; jours 7 à 20 de la gestation). Chez la souris, l'exposition n'a pas eu d'effet à 500 mg/m³ tant chez les foetus que chez les mères, aucun effet maternel n'a été rapporté à 1 000 mg/m³ alors que chez les foetus une diminution pondérale et un retard d'ossification ont été observés, toutes les femelles sont décédées à 1 500 mg/m³. Chez le lapin, aucun effet significatif n'a été observé chez les foetus et les mères à 500 mg/m³ alors qu'une toxicité foetale (mortalité) et maternelle (mortalité, avortement) a été rapportée à 1 000 mg/m³.
Courtney et al. (1986) ont effectué une étude par inhalation chez la souris (qualité pesticide ; 0, 200 et 400 ppm, 7 h/j ; jours 7 à 16 de la gestation). Aucun signe de toxicité maternelle n'a été observé à l'exception d'une baisse relative du poids du foie et une augmentation significative de l'activité enzymatique cérébrale à 400 ppm. Une augmentation statistique significative d'une anomalie du bassinet à 200 ppm ainsi qu'une augmentation non statistique d'anomalies osseuses à 400 ppm ont été rapportées par les auteurs.
Klimisch et al. (1992) ont effectué deux études par inhalation chez le lapin. Dans la première (99,9 % pur ; 0, 20, 100 et 300 ppm pendant 6 h/j ; jours 6 à 18 de la gestation), il y a eu une augmentation dose réponse non significative des pertes post-implantation ainsi qu'une augmentation significative des retards squelettiques. Dans la seconde étude (99,9 % pur ; 0, 100 et 500 ppm pendant 6 h/j ; jours 6 à 18 de la gestation), les auteurs ont rapporté une augmentation significative des variations au niveau des tissus mous ainsi que du nombre total des foetus ayant des anomalies (externes, tissus mous et squelettiques). Il n'y a eu aucune toxicité maternelle au cours des deux études. On ne peut conclure à un effet embryotoxique ou foetotoxique étant donné que les variations et les anomalies observées sont dans l'écart des contrôles historiques et non reliées à la dose pour certaines d'entre elles, ce qui signifie qu'elles sont probablement d'origine spontanée et non reliée à l'exposition maternelle.
Roberts et al. (1993) ont effectué une étude par inhalation chez le rat. L'étude exploratoire (pureté non spécifiée ; 0, 500, 1 000, 2 000, 3 500 et 5 000 ppm pendant 6 h/j ; jours 6 à 15 de la gestation) a montré un effet embryotoxique aux doses maternotoxiques de 3 500 et 5 000 ppm. L'étude finale (pureté non spécifiée ; 0, 250, 750, 1 500 et 3 000 ppm pendant 6 h/j ; jours 6 à 15 de la gestation) a également montré un effet embryotoxique aux doses maternotoxiques de 1 500 et 3 000 ppm. Cependant, il s'agit d'un résumé d'études dans lequel il n'y a aucune donnée statistique. L'étude complète n'a pas été publiée.
Brooker et al. (1993) ont effectué, pour l'American Petroleum Institute, une étude exploratoire par inhalation chez le rat (99,9 % pur ; 0, 500, 1 000, 2 000, 3 500 et 5 000 ppm pendant 6 h/j ; jours 6 à 15 de la gestation). Les auteurs ont rapporté de la toxicité maternelle aux doses de 2 000 ppm et plus ainsi que de l'embryotoxicité à 3 500 et 5 000 ppm. Aucune donnée statistique n'a été rapportée.
Ono et al. (1995) ont effectué une étude par inhalation chez le rat (98 % pur ; 0, 600 et 2 000 ppm, 6 h/j ; jours 6 à 17 de la gestation). Ils ont rapporté un effet embryotoxique en présence de toxicité maternelle (atteintes biochimiques, poids des organes) à 600 et 2 000 ppm. Lors du prélèvement au jour 20 de la gestation aucun effet n'a été observé concernant les implants, la mortalité, les malformations, etc.). À la naissance, un effet statistiquement significatif sur la proportion mâle/femelle a été rapporté à 600 et 2 000 ppm, alors qu' une baisse pondérale statistiquement significative a été observée à 2 000 ppm. Cependant, le nombre de portées était limité.
Ladefoged et al. (2004) ont effectué une étude par inhalation chez le rat (pureté non spécifiée; 0, 1 500 ppm, 6 h/j, 7j/sem.; jours 7 à 20 de la gestation). Ils ont observé une diminution du poids à la naissance chez les rejetons mâles et femelles. Cette diminution était à la limite de la signification statistique. Les auteurs n'ont pas observé d'effet sur la durée de gestation, la taille des portées, le nombre d'implantations, le nombre de pertes post-implantation, le ratio mâle/femelle. Ils rapportent aussi qu'il n'y a pas eu de signes cliniques de toxicité maternelle.
Bowen al. (2005) ont effectué une étude par inhalation chez le rat (pureté = 99,5%; 0, 8 000 et 12 000 ppm, 2X 15 minutes/j; jours 8 à 20 de la gestation). Ils ont observé une augmentation significative du nombre de rejetons ayant des malformations ainsi qu'une augmentation significative du nombre de mortalités néonatales chez les rejetons des mères exposées à 12 000 ppm. Aucune toxicité maternelle n'est rapportée.
Roberts et al. (2007) ont effectué une étude par inhalation chez le rat (pureté 99,9%; 0, 250, 750, 1500 et 3 000 ppm, 6h/j; jours 6 à 15 de la gestation). Une diminution significative du poids foetal a été observée à partir de 1 500 ppm. Les auteurs n'ont pas observé d'effet adverse sur l'implantation, le ratio mâle/femelle ainsi que le nombre et la viabilité des foetus. De plus, ils n'ont pas observé d'augmentation de l'incidence de malformation. De la toxicité maternelle a été observée à partir de 750 ppm (posture voutée, fermeture des paupières, ataxie, hyperréactivité, augmentation de la consommation d'eau et de nourriture, diminution du gain de poids).
Saillenfait et al. (2007) ont effectué une étude par inhalation chez le rat (pureté = 99,7%; 0, 500 et 1 500 ppm, 6h/j; jours 6 à 20 de la gestation). Une diminution significative du poids foetal a été observée à 1 500 ppm. Les auteurs n'ont pas observé d'effet adverse sur la morphologie foetale, le nombre moyen d'implantations, le nombre moyen de foetus vivants et l'incidence de résorption. De la toxicité maternelle (diminution du gain de poids) a été observée à 1 500 ppm.
Bowen al. (2009) ont effectué une étude par inhalation chez le rat (pureté = 99,5%; 0, 8 000, 12 000 et 16 000 ppm, 2X 30 minutes/j; jours 8 à 20 de la gestation). Les auteurs ont observé plusieurs effets développementaux chez les rejetons des mères exposées. Il y a eu une réduction significative de la croissance (diminution du poids foetal et de la longueur craniocaudale) ainsi qu'une augmentation significative d'anomalies des tissus squelettiques (diminution de l'ossification des extrémités, des malformations, des vertèbres et des côtes surnuméraires ou manquantes, de doigts fusionnés) et des tissus mous (cryptorchidie, organes abdominaux déplacés, gastromégalie, vessie distendue ou hypoplasique, retard de croissance cardiaque, etc). L'augmentation du nombre anomalies des tissus mous est reliée à la dose. De la toxicité maternelle (diminution du gain de poids, hypoactivité, sédation) a été observée dès 8 000 ppm.
Tsukahara et al (2009) ont effectué une étude par inhalation chez le rat (pureté non rapportée; 0, 0,09, 0,9 et 9 ppm, 90 minutes/j; jours 14,5 à 18,5 de la gestation). Une diminution significative de la concentration plasmatique en testostérone a été observée chez les embryons mâles (jour 18,5 de la gestation) récoltés chez les mères exposées.
Exposition par la voie cutanée
Overman (1981) a effectué une étude par voie cutanée qui s'avère insuffisante parce que de nombreux paramètres ne sont pas cités par l'auteur.
Exposition par la voie orale
Nawrot et Staples (1979) ont rapporté, dans un résumé, un effet embryotoxique en l'absence de toxicité maternelle chez la souris traitée (pureté non spécifiée; gavage ; 0, 0,3, 0,5 et 1,0 ml/kg; jours 6 à 15 de la gestation) et une absence d'embryotoxicité en présence de toxicité maternelle à la dose la plus forte et pour une période de traitement différente (gavage; 1,0 ml/kg; jours 12 à 15 de la gestation).
Gospe et Zhou (2000) ont montré une atteinte significative de la neurogenèse et de la migration neuronale dans le cortex cérébral du rat (qualité analytique; gavage; 0 et 650 mg/kg; jours 6 à 21 de la gestation).
Warner et al. (2008) ont effectué une étude par gavage chez le rat (pureté 99,8%; 0, 1 250 mg/kg; jours 16 à 19 de la gestation). Ils n'ont pas observé de diminution du poids ou de malformation foetale. Une augmentation significative de la fréquence de dilatation du pelvis rénal a été observée chez les rejetons des mères exposées. Les auteurs ont aussi observé une accélération du développement de deux régions de la cochlée chez les rejetons des mères exposés. L'examen histologique des reins des mères exposées a révélé des évidences de pathologie rénale.
Note
Diverses opinions ainsi que des estimations quantitatives du risque toxique ont été publiées. Nous vous suggérons de vous référer aux études suivantes : Klimisch et al., 1992; Brodeur et al., 1996; Stijkel et Reijnders, 1995; Jankovic et Drake, 1996; Deutsche Forschungsgemeinschaft, 2004; Health Council of the Netherlands, 2001; INRS Fiche DEMETER, 2010, ATSDR, 2015; INERIS, 2016.
Développement postnatal
Kostas et Hotchin (1981) ont rapporté des modifications comportementales chez les souriceaux nés de mères traitées (qualité technique; voie orale; 0, 16, 80 et 400 ppm; exposition pendant l'accouplement, la gestation et la lactation jusqu'à la fin des tests, soit 55 jours). Il y a eu une diminution temporaire de la performance à la tige tournante pour tous les groupes exposés au toluène ainsi qu'une diminution de l'activité à 400 ppm dans le test des champs ouverts.
Shigeta et al. (1982) n'ont pas mis en évidence d'effets postnataux lors d'une étude par inhalation chez la souris (pureté non spécifiée ; 0, 100 et 1 000 ppm pendant 6 h/j ; jours 1 à 17 de la gestation). Les auteurs n'ont mentionné aucune donnée concernant les effets chez les mères.
Courtney et al. (1986), lors d'une étude par inhalation chez la souris (qualité pesticide ; 0 et 400 ppm, 6 h/j ; jours 7 à 16 de la gestation), ont rapporté une augmentation statistique significative du poids corporel à la naissance mais négative à 21 jours postnataux. Une augmentation significative de l'activité enzymatique a été observée à 21 jours postnataux uniquement au niveau cérébral.
Slomianka et al. (1990) ont évalué l'effet du toluène sur certaines régions cérébrales chez le rat (pureté non spécifiée ; inhalation ; 0, 100 et 500 ppm ; jours postnataux 1 à 28). Ils ont rapporté une diminution significative du volume de certaines aires cérébrales à 100 et 500 ppm alors qu'une atteinte histologique a été observée à 500 ppm. Un faible nombre d'animaux a été utilisé.
Da-Silva et al. (1990) ont effectué une étude par inhalation chez le rat et le hamster (pureté non spécifiée ; 0 et 800 mg/m³ ; jours 14 à 20 de la gestation chez le rat et jours 6 à 11 chez le hamster). Chez le rat, ils ont observé une diminution significative du poids à la naissance, en l'absence de toxicité maternelle, ainsi qu'une diminution significative de la latence d'entrée dans un labyrinthe chez les mâles mais pas en ce qui concerne les femelles. Chez le hamster, ils n'ont pas observé d'effet embryotoxique ni de toxicité maternelle, mais une diminution significative de la performance à la tige tournante lors du troisième essai, mais aucun effet sur le développement des réflexes et le test du labyrinthe.
Ono et al. (1995) ont effectué une étude par inhalation chez le rat (0, 600 et 2 000 ppm, 6 h/j ; jours 6 à 17 de la gestation). Ils ont rapporté un effet embryotoxique en présence de toxicité maternelle à 600 et 2 000 ppm. Au cours de la période postnatale, ils ont rapporté certaines modifications biochimiques significatives à 56 jours postnataux à 600 et 2 000 ppm avec, à 2 000 ppm, une baisse pondérale significative. Les tests neurocomportementaux se sont avérés négatifs.
Une étude a été pratiquée par Jones et Balster (1997) chez la souris (inhalation ; 0, 200, 400 et 2 000 ppm pendant 60 min, 3 fois/jour ; jours 12 à 17 de la gestation). Aucune toxicité maternelle n'a été observée à 200, 400 et 2 000 ppm. Aucun effet sur les paramètres morphologiques n'a été rapporté à 200 et 400 ppm. Une diminution significative du poids à la naissance et pendant la première semaine postnatale ainsi qu'une baisse significative de la performance à plusieurs tests indiquent une atteinte postnatale.
Thiel et Chahoud (1997) ont fait une étude par inhalation chez les rats (99 % pur ; 300, 600, 1 000 et 1 200 ppm pendant 6 h/j ; jours 9 à 21 de la gestation). Ils ont rapporté une baisse pondérale chez les mères exposées. Les concentrations sanguines maternelles étaient de 0,57 et 2,48 mg/l pour les expositions de 300 et 1 200 ppm. Il y a eu une baisse pondérale significative à 1 000 et 1 200 ppm ainsi qu'une augmentation significative de la mortalité à 1 200 ppm. Aucun effet significatif n'a été observé lors du développement postnatal (morphologie, réflexes, locomotion et apprentissage).
Hougaard et al. (1999) ont exposé des rats par inhalation (pureté non spécifiée ; 0 et 1 800 ppm, 6 h/j ; jours 7 à 20 de la gestation). Aucune toxicité maternelle n'a été rapportée. Un retard pondéral a été observé à la naissance et s'est maintenu jusqu'au dixième jour. L'évaluation neurocomportementale s'est révélée négative en ce qui concerne la fonction et l'activité motrice ainsi que certains réflexes. La fonction auditive a été significativement réduite chez les mâles alors que l'apprentissage a été significativement perturbé chez les femelles.
Hass et al. (1999) ont observé des changements significatifs chez le rat (pureté non spécifiée ; inhalation ; 0 et 1 200 ppm, 6 h/j ; du jour 7 de la gestation au jour 18 de la lactation) tels une baisse de poids à la naissance, un retard au niveau des réflexes, de l'ouverture des yeux et une augmentation de l'activité motrice chez les deux sexes ainsi qu'une atteinte de la fonction cognitive chez les femelles. Aucune toxicité maternelle n'a été rapportée. Les ratons ont été exposés in utero au cours de la période prénatale, par ingestion via le lait et par inhalation durant la période postnatale.
Ladefoged et al. (2004) ont effectué une étude par inhalation chez le rat (pureté non spécifiée; 0, 1 500 ppm, 6 h/j, 7j/sem.; jours 7 à 20 de la gestation). Les auteurs rapportent qu'il n'y a pas eu de signes cliniques de toxicité maternelle. Ils n'ont pas observé d'effet dans un test mesurant la capacité d'apprentissage chez les ratons femelles âgés entre 5 et 11 semaines.
Bowen al. (2005) ont effectué une étude par inhalation chez le rat (pureté =99,5%; 0, 8 000 et 12 000 ppm, 2X 15 minutes/j; jours 8 à 20 de la gestation). Ils ont observé, chez les rejetons des mères exposées à 12 000 ppm, une diminution significative du poids, et ce jusqu'au 16e jour postnatal. Dans ce même groupe, un déficit significatif du comportement de géotaxie négative a été observé. Aucun autre retard significatif du développement n'a été observé. Aucune toxicité maternelle n'est rapportée.
Bowen al. (2009) ont effectué une étude par inhalation chez le rat (pureté = 99,5%; 0, 8 000, 12 000 et 16 000 ppm, 2X 15 minutes/j; jours 8 à 20 de la gestation). Les auteurs n'ont pas observé d'augmentation de l'impulsivité dans un test neurocomportemental (''waiting-for-reward'' paradigm) chez les rejetons devenus adultes. De la toxicité maternelle (diminution du gain de poids, hypoactivité, sédation) a été observée dès 8 000 ppm.
Bowen al. (2013) ont effectué une étude par inhalation chez le rat (pureté = 99,5%; 0, 8 000 et 12 000, 2X 30 minutes/j; jours 8 à 20 de la gestation). Aux jours postnataux 4 à 21, les rejetons des mères exposées ont eu un poids corporel significativement plus bas que celui des rejetons des mères non exposées. Une augmentation significative de l'indice de mauvais résultats périnataux (malformation et mortalité néonatale) a aussi été observée chez les rejetons des mères exposées. Les auteurs n'ont pas observé de délai significatif au niveau des jalons de maturation. Ils indiquent qu'il n'est pas possible d'exclure le fait que les effets observés puissent être dus à la toxicité maternelle ou aux effets tératogènes du toluène.
Effet sur le système reproducteur
Chez la femelle Des anomalies menstruelles se manifestant par des saignements prolongés et une intensité anormale sans perturbation de la durée du cycle oestral ont été rapportées par Michon (1965) chez des femmes qui travaillaient dans une manufacture russe de cuir et de chaussures et étaient exposées à du toluène, du xylène et du benzène. Une exposition par inhalation chez la souris (14 semaines) et le rat (15 semaines) ne montre pas de modifications de la cytologie vaginale pour des expositions de 100 à 3 000 ppm (> 99 % pur ; 6,5 h/j, 5 j/sem.) (NTP, 1990). Aucun effet histologique sur les ovaires n'a été observé lors d'une étude par inhalation effectuée par le NTP (1990) chez le rat (> 99% pur ; 0, 600 et 1 200 ppm ; 6½ h/j, 5 j/sem pendant 2 ans) et la souris (> 99% pur ; 0, 120, 600 et 1 200 ppm, 6½ h/j, 5 j/sem pendant 2 ans). Tap et al. (1996) n'ont observé aucun effet sur les follicules ovariens primordiaux lors d'une étude microscopique de l'effet de l'inhalation du toluène sur l'ultrastructure des ovaires chez les rates (> 99% pur ; 0 et 3 000 ppm ; 7 h/j, 8 h/j pendant 7 jours). Cependant, des modifications dégénératives ont été observées sur les follicules en développement. Chez le mâle Suzuki et al. (1983) ont rapporté un cas d'atrophie testiculaire chez un homme décédé qui avait été exposé de façon abusive et chronique aux solvants (un récipient de toluène a été retrouvé près du corps) pendant environ 10 ans. Une exposition par inhalation chez la souris (14 semaines) et le rat (15 semaines) ne montre pas de modifications de la morphologie des spermatozoïdes pour des expositions de 100 à 3 000 ppm (> 99 % pur) pendant 6,5 heures par jour, 5 jours par semaine (NTP, 1990). Aucun effet histologique sur les testicules n'a été observé lors d'une étude par inhalation effectuée par le NTP (1990) chez le rat (> 99% pur ; 0, 600 et 1 200 ppm (mâles) ; 6½ h/j, 5 j/sem. pendant 2 ans) et la souris (> 99% pur ; 0, 120, 600 et 1 200 ppm (mâles), 6½ h/j, 5 j/sem. pendant 2 ans). Ono et al. (1996) ont observé une diminution significative de compte spermatique et du poids des épididymes chez les rats mâles exposés par inhalation à une concentration de 2 000 ppm, 6 h/j pendant 90 jours. Une diminution plus faible a été observée à 600 ppm mais sans atteinte histologique des testicules ou des épididymes (98 % pur ; 0, 600 et 2 000 ppm ; 6 h/j ; 14 j pré-accouplement + accouplement + jours 0 à 7 de la gestation pour les femelles et 90 jours pour les mâles).
Chez la femelle
Des anomalies menstruelles se manifestant par des saignements prolongés et une intensité anormale sans perturbation de la durée du cycle oestral ont été rapportées par Michon (1965) chez des femmes qui travaillaient dans une manufacture russe de cuir et de chaussures et étaient exposées à du toluène, du xylène et du benzène.
Une exposition par inhalation chez la souris (14 semaines) et le rat (15 semaines) ne montre pas de modifications de la cytologie vaginale pour des expositions de 100 à 3 000 ppm (> 99 % pur ; 6,5 h/j, 5 j/sem.) (NTP, 1990).
Aucun effet histologique sur les ovaires n'a été observé lors d'une étude par inhalation effectuée par le NTP (1990) chez le rat (> 99% pur ; 0, 600 et 1 200 ppm ; 6½ h/j, 5 j/sem pendant 2 ans) et la souris (> 99% pur ; 0, 120, 600 et 1 200 ppm, 6½ h/j, 5 j/sem pendant 2 ans).
Tap et al. (1996) n'ont observé aucun effet sur les follicules ovariens primordiaux lors d'une étude microscopique de l'effet de l'inhalation du toluène sur l'ultrastructure des ovaires chez les rates (> 99% pur ; 0 et 3 000 ppm ; 7 h/j, 8 h/j pendant 7 jours). Cependant, des modifications dégénératives ont été observées sur les follicules en développement.
Chez le mâle
Suzuki et al. (1983) ont rapporté un cas d'atrophie testiculaire chez un homme décédé qui avait été exposé de façon abusive et chronique aux solvants (un récipient de toluène a été retrouvé près du corps) pendant environ 10 ans.
Une exposition par inhalation chez la souris (14 semaines) et le rat (15 semaines) ne montre pas de modifications de la morphologie des spermatozoïdes pour des expositions de 100 à 3 000 ppm (> 99 % pur) pendant 6,5 heures par jour, 5 jours par semaine (NTP, 1990).
Aucun effet histologique sur les testicules n'a été observé lors d'une étude par inhalation effectuée par le NTP (1990) chez le rat (> 99% pur ; 0, 600 et 1 200 ppm (mâles) ; 6½ h/j, 5 j/sem. pendant 2 ans) et la souris (> 99% pur ; 0, 120, 600 et 1 200 ppm (mâles), 6½ h/j, 5 j/sem. pendant 2 ans).
Ono et al. (1996) ont observé une diminution significative de compte spermatique et du poids des épididymes chez les rats mâles exposés par inhalation à une concentration de 2 000 ppm, 6 h/j pendant 90 jours. Une diminution plus faible a été observée à 600 ppm mais sans atteinte histologique des testicules ou des épididymes (98 % pur ; 0, 600 et 2 000 ppm ; 6 h/j ; 14 j pré-accouplement + accouplement + jours 0 à 7 de la gestation pour les femelles et 90 jours pour les mâles).
Effet sur la fertilité
Chez l'humain Une étude rétrospective de Sallmén et al. (1995) a été effectuée par questionnaire en Finlande entre 1963 et 1985 auprès de travailleuses exposées à des solvants organiques (le styrène, le xylène, le toluène, le trichloroéthylène, le tétrachloroéthylène et le trichloro-1,1,1 éthane) afin d'évaluer le délai nécessaire pour devenir enceinte. Aucune association n'a été mise en évidence entre le nombre de cycles oestraux requis pour devenir enceinte et l'exposition au toluène. Le nombre de participantes n'était pas élevé. Plenge-Böning et Karmaus (1999) ont observé une diminution de la fécondité (temps requis pour devenir enceinte) chez les femmes exposées au toluène (seul solvant utilisé) dans 14 imprimeries allemandes. Aucune baisse de fécondité n'a été montrée concernant les hommes exposés et leurs partenaires. Le nombre de participants n'était pas élevé. Chez l'animal L'API (1985) a effectué une étude de reproduction et de fertilité chez le rat par inhalation (0, 100, 500 et 2 000 ppm, 6 h/j, 7 j/sem pendant 80 jours avant et 15 jours pendant la période d'accouplement pour les mâles ; jours 1 à 21 de la gestation et 5 à 20 de la lactation). Outre une baisse pondérale significative à 2 000 ppm, aucun effet significatif n'a été observé concernant la reproduction ou lors de l'analyse histopathologique des tissus des ratons de la première génération. Lors de l'étude de Ono (1996), aucun effet sur la fertilité ou le comportement reproducteur n'a été relié à l'exposition par inhalation (98 % pur ; 0, 600 et 2 000 ppm ; 6 h/j ; 14 j pré-accouplement + accouplement + jours 0 à 7 de la gestation pour les femelles et 90 jours pour les mâles). Aucun effet significatif sur la fertilité n'a été observé chez les ratons de la première génération lors d'une étude par inhalation effectuée par Thiel et Chahoud (1997) chez les rats (99% pur ; 300, 600, 1 000 et 1 200 ppm pendant 6 h/j ; jours 9 à 21 de la gestation). L'ATSDR (2000) cite une étude de Smith (1990) qui n'a pas observé d'effet sur la viabilité des souris (voie orale ; 2 350 mg/kg ; jours 7 à 14 de la gestation).
Une étude rétrospective de Sallmén et al. (1995) a été effectuée par questionnaire en Finlande entre 1963 et 1985 auprès de travailleuses exposées à des solvants organiques (le styrène, le xylène, le toluène, le trichloroéthylène, le tétrachloroéthylène et le trichloro-1,1,1 éthane) afin d'évaluer le délai nécessaire pour devenir enceinte. Aucune association n'a été mise en évidence entre le nombre de cycles oestraux requis pour devenir enceinte et l'exposition au toluène. Le nombre de participantes n'était pas élevé.
Plenge-Böning et Karmaus (1999) ont observé une diminution de la fécondité (temps requis pour devenir enceinte) chez les femmes exposées au toluène (seul solvant utilisé) dans 14 imprimeries allemandes. Aucune baisse de fécondité n'a été montrée concernant les hommes exposés et leurs partenaires. Le nombre de participants n'était pas élevé.
L'API (1985) a effectué une étude de reproduction et de fertilité chez le rat par inhalation (0, 100, 500 et 2 000 ppm, 6 h/j, 7 j/sem pendant 80 jours avant et 15 jours pendant la période d'accouplement pour les mâles ; jours 1 à 21 de la gestation et 5 à 20 de la lactation). Outre une baisse pondérale significative à 2 000 ppm, aucun effet significatif n'a été observé concernant la reproduction ou lors de l'analyse histopathologique des tissus des ratons de la première génération.
Lors de l'étude de Ono (1996), aucun effet sur la fertilité ou le comportement reproducteur n'a été relié à l'exposition par inhalation (98 % pur ; 0, 600 et 2 000 ppm ; 6 h/j ; 14 j pré-accouplement + accouplement + jours 0 à 7 de la gestation pour les femelles et 90 jours pour les mâles).
Aucun effet significatif sur la fertilité n'a été observé chez les ratons de la première génération lors d'une étude par inhalation effectuée par Thiel et Chahoud (1997) chez les rats (99% pur ; 300, 600, 1 000 et 1 200 ppm pendant 6 h/j ; jours 9 à 21 de la gestation).
L'ATSDR (2000) cite une étude de Smith (1990) qui n'a pas observé d'effet sur la viabilité des souris (voie orale ; 2 350 mg/kg ; jours 7 à 14 de la gestation).
Effet hormonal
Chez l'humain, aucun changement de la prolactine sérique n'a été rapporté chez les travailleurs exposés au toluène (Svensson et al., 1992, 1992). Le toluène perturbe temporairement l'axe hypothalamo-hypophysaire chez le rat causant ainsi une augmentation sérique de la prolactine (Andersson et al., 1983 ; von Euler et al., 1993, 1994 ; Hillefors-Berglund et al., 1995).
La présence de toluène a été rapportée lors d'une étude destinée à identifier, en milieu urbain, les contaminants pouvant se retrouver dans le lait. Cependant, aucune relation avec l'exposition professionnelle ne peut être établie (Pellizzari et al., 1982).
Da-Silva et al. (1991) ont rapporté que le toluène (injection sous-cutanée ; 1,2 g/kg ; jour 10 de la lactation) se retrouve dans le lait chez le rat à des concentrations environ 5 fois supérieures à celles mesurées dans le sang maternel. L'évaluation n'a pas montré d'effet lors d'un test de locomotion, d'activité exploratoire et d'un test de conditionnement durant la période de lactation.
Une méthode de modélisation mathématique a été utilisée afin d'estimer quantitativement le transfert lacté de plusieurs contaminants dont le toluène (Fisher et al., 1997). La quantité ingérée via le lait a été estimée (modèle pharmacocinétique à base physiologique) à 0,460 mg pour un enfant allaité (24 heures) lorsque la mère est exposée par inhalation à une concentration de 50 ppm (exposition intermittente pendant 6½ heures sur une période de 8 heures). Signalons, à titre indicatif, que la valeur recommandée par l'Environmental Protection Agency des É.-U. (pour protéger des effets néfastes autres que l'effet cancérogène) pour la consommation d'eau potable est de 2,0 mg/l pour un enfant de 10 kg qui ingèrerait 1 litre par jour, pendant 10 jours, d'eau contaminée par le toluène (United States Environmental Protection Agency et Office of Water, 2002).
Plusieurs études épidémiologiques effectuées chez l'humain ont évalué possibilité d'un lien entre l'exposition au toluène et le cancer. Aucune association spécifique à un type de cancer n'a été reliée au toluène. Les informations sont insuffisantes à cause du manque de consistance des résultats et de l'exposition simultanée à plusieurs produits chimiques. Les études faites par inhalation et par la voie cutanée chez l'animal se sont avérées négatives.
Effet mutagène héréditaire / sur cellules germinales
Feldt et al. (1985) ont obtenu une réponse négative lors d'un test de dominance létale chez la souris (gavage ; 0,001 à 0,2 fois la DL50 pendant 5 semaines).
Effet sur cellules somatiques
Études chez l'humain Forni et al. (1971) ont effectué une étude chez 34 travailleurs exposés à des vapeurs de toluène pendant environ 15 ans (0 à 240 ppm) dans une usine de rotogravure. Dix travailleurs ont déjà été exposés à des vapeurs de benzène, les vingt-quatre autres ont été exposés au toluène seulement. Ils ont observé une augmentation non significative des aberrations chromosomiques dans les lymphocytes chez les travailleurs exposés au toluène. Haglund et al. (1980) n'ont observé aucune augmentation d'échange de chromatides-soeurs dans les lymphocytes périphériques des travailleurs exposés à des vapeurs de toluène (> 26 ppm pendant 30 min.) contenu dans des peintures. Il y avait exposition à d'autres produits. Mäki-Paakkanen et al. (1980) ont effectué une étude chez 32 travailleurs exposés uniquement au toluène (7 à 112 ppm) dans une usine de rotogravure. Un test d'aberration chromosomique et un test d'échange de chromatides-soeurs sur des lymphocytes périphériques se sont avérés négatifs. Bauchinger et al. (1982) ont effectué une étude dans une usine de rotogravure chez 20 travailleurs (hommes exposés pendant plus de 16 ans à des concentrations de toluène entre 200 et 300 ppm dans l'air) et 24 travailleurs non exposés. La concentration du benzène était inférieure à 0,3 %. Le groupe exposé a montré une augmentation significative des anomalies chromosomiques au niveau des lymphocytes. Une étude de Carbonell et al. (1982, rapportée dans Deutsche Forschungsgemeinschaft Kommission zur Prüfung Gesundheitsschädlicher Arbeitsstoffe ) effectuée sur des travailleurs de l'imprimerie exposés pendant 14 ans (200 à 300 mg/m³) n'a pas permis de mettre en évidence de différence significative concernant les aberrations chromosomiques ou l'échange des chromatides-soeurs. Schmid et al. (1985) ont effectué une étude chez 27 travailleurs exposés au toluène dans une usine de rotogravure. Les conditions d'exposition étaient les mêmes que ci-dessus. Les auteurs ont montré une augmentation de l'incidence des aberrations chromosomiques au niveau de lymphocytes jusqu'à 2 ans suivant l'arrêt de l'exposition au toluène, tandis qu'elle s'est avérée négative pour une exposition supérieure à 2 ans. Pelclova et al. (1990) ont effectué une étude chez 47 travailleurs exposés pendant près de 12 ans à du toluène purifié (104 à 1 170 ppm) dans une usine de rotogravure et chez 28 employés de bureau et techniciens exposés à de faibles concentrations de toluène (2,1 à 4,3 ppm) dans la même usine. L'exposition au toluène a été démontrée par la présence d'acide hippurique et de toluène dans le sang. Les auteurs ont rapporté une augmentation significative des aberrations chromosomiques chez les 2 groupes exposés. Cependant, cette étude mentionne que l'exposition aux teintures utilisées dans les encres pour la rotogravure n'est pas exclue. Nise et al. (1991) ont effectué une étude chez 21 travailleurs en rotogravure exposés au toluène (150 mg/m³ dans l'air et 1,6 µmole/l sanguin). Ils ont rapporté une augmentation significative de la fréquence des micronoyaux dans les lymphocytes périphériques mais aucune différence significative pour les bris de chromosomes. Popp et al. (1992) n'ont pas observé de bris d'ADN ni d'augmentation de la fréquence des échanges de chromatides-soeurs dans les lymphocytes de femmes travaillant depuis en moyenne 18 ans en rotogravure (70,06 mg/m³ de toluène et 4,16 mg/m³ de benzène). Richer et al. (1993) ont effectué une étude chez 5 volontaires qui ont été exposés à des vapeurs de toluène (50 ppm, 7 h/j, pendant 3 jours ; répétée 3 fois à des intervalles de 2 semaines). Ils ont évalué les effets cytogénétiques sur les lymphocytes périphériques (échanges de chromatides-soeurs, le cycle cellulaire et la mortalité cellulaire). Aucun effet cytogénétique n'a été observé. Une étude de Pitarque et al. (1999) dans une manufacture de chaussures en Bulgarie (96,0 à 412,3 mg/m³ toluène) n'a pas permis de montrer de dommage à l'ADN dans les leucocytes lors d'un essai de la comète. Études chez l'animalFeldt et al. (1985) ont administré du toluène par gavage (0,001à 0,2 fois la DL50) à des souris : 2 fois pour le test du micronoyau et 10 fois pour le test d'aberration chromosomique. L'analyse des cellules de la moelle osseuse n'a pas permis de montrer d'effet significatif. Études in vitro Deux études d'aberrations chromosomiques et d'échanges des chromatides-soeurs se sont avérées négatives (Gerner-Smidt et Friedrich, 1978 ; NTP, 1990). Richer et al. (1993) ont effectué une étude sur des lymphocytes humains qu'ils ont mis en milieu de culture contenant du toluène (0, 50, 500 µM, 1, 2 et 2,5 mM). Il n'y a pas de différence significative pour la progression cellulaire suite à l'exposition au toluène entre 50 µM et 1mM. La mortalité cellulaire était trop élevée pour pouvoir mesurer l'effet aux concentrations de 2 et 2,5 mM. Il n'y a pas eu d'augmentation sur le nombre d'échanges des chromatides-soeurs. Zarani et al. (1999) ont obtenu des résultats négatifs lors d'un test de micronoyau effectué sur des lymphocytes humains avec ou sans activateur (0,1, 0,5, 1, et 2mM). Le toluène était dilué avec du DMSO.
Études chez l'humain
Forni et al. (1971) ont effectué une étude chez 34 travailleurs exposés à des vapeurs de toluène pendant environ 15 ans (0 à 240 ppm) dans une usine de rotogravure. Dix travailleurs ont déjà été exposés à des vapeurs de benzène, les vingt-quatre autres ont été exposés au toluène seulement. Ils ont observé une augmentation non significative des aberrations chromosomiques dans les lymphocytes chez les travailleurs exposés au toluène.
Haglund et al. (1980) n'ont observé aucune augmentation d'échange de chromatides-soeurs dans les lymphocytes périphériques des travailleurs exposés à des vapeurs de toluène (> 26 ppm pendant 30 min.) contenu dans des peintures. Il y avait exposition à d'autres produits.
Mäki-Paakkanen et al. (1980) ont effectué une étude chez 32 travailleurs exposés uniquement au toluène (7 à 112 ppm) dans une usine de rotogravure. Un test d'aberration chromosomique et un test d'échange de chromatides-soeurs sur des lymphocytes périphériques se sont avérés négatifs.
Bauchinger et al. (1982) ont effectué une étude dans une usine de rotogravure chez 20 travailleurs (hommes exposés pendant plus de 16 ans à des concentrations de toluène entre 200 et 300 ppm dans l'air) et 24 travailleurs non exposés. La concentration du benzène était inférieure à 0,3 %. Le groupe exposé a montré une augmentation significative des anomalies chromosomiques au niveau des lymphocytes.
Une étude de Carbonell et al. (1982, rapportée dans Deutsche Forschungsgemeinschaft Kommission zur Prüfung Gesundheitsschädlicher Arbeitsstoffe ) effectuée sur des travailleurs de l'imprimerie exposés pendant 14 ans (200 à 300 mg/m³) n'a pas permis de mettre en évidence de différence significative concernant les aberrations chromosomiques ou l'échange des chromatides-soeurs.
Schmid et al. (1985) ont effectué une étude chez 27 travailleurs exposés au toluène dans une usine de rotogravure. Les conditions d'exposition étaient les mêmes que ci-dessus. Les auteurs ont montré une augmentation de l'incidence des aberrations chromosomiques au niveau de lymphocytes jusqu'à 2 ans suivant l'arrêt de l'exposition au toluène, tandis qu'elle s'est avérée négative pour une exposition supérieure à 2 ans.
Pelclova et al. (1990) ont effectué une étude chez 47 travailleurs exposés pendant près de 12 ans à du toluène purifié (104 à 1 170 ppm) dans une usine de rotogravure et chez 28 employés de bureau et techniciens exposés à de faibles concentrations de toluène (2,1 à 4,3 ppm) dans la même usine. L'exposition au toluène a été démontrée par la présence d'acide hippurique et de toluène dans le sang. Les auteurs ont rapporté une augmentation significative des aberrations chromosomiques chez les 2 groupes exposés. Cependant, cette étude mentionne que l'exposition aux teintures utilisées dans les encres pour la rotogravure n'est pas exclue.
Nise et al. (1991) ont effectué une étude chez 21 travailleurs en rotogravure exposés au toluène (150 mg/m³ dans l'air et 1,6 µmole/l sanguin). Ils ont rapporté une augmentation significative de la fréquence des micronoyaux dans les lymphocytes périphériques mais aucune différence significative pour les bris de chromosomes.
Popp et al. (1992) n'ont pas observé de bris d'ADN ni d'augmentation de la fréquence des échanges de chromatides-soeurs dans les lymphocytes de femmes travaillant depuis en moyenne 18 ans en rotogravure (70,06 mg/m³ de toluène et 4,16 mg/m³ de benzène).
Richer et al. (1993) ont effectué une étude chez 5 volontaires qui ont été exposés à des vapeurs de toluène (50 ppm, 7 h/j, pendant 3 jours ; répétée 3 fois à des intervalles de 2 semaines). Ils ont évalué les effets cytogénétiques sur les lymphocytes périphériques (échanges de chromatides-soeurs, le cycle cellulaire et la mortalité cellulaire). Aucun effet cytogénétique n'a été observé.
Une étude de Pitarque et al. (1999) dans une manufacture de chaussures en Bulgarie (96,0 à 412,3 mg/m³ toluène) n'a pas permis de montrer de dommage à l'ADN dans les leucocytes lors d'un essai de la comète.
Études chez l'animalFeldt et al. (1985) ont administré du toluène par gavage (0,001à 0,2 fois la DL50) à des souris : 2 fois pour le test du micronoyau et 10 fois pour le test d'aberration chromosomique. L'analyse des cellules de la moelle osseuse n'a pas permis de montrer d'effet significatif.
Études in vitro
Deux études d'aberrations chromosomiques et d'échanges des chromatides-soeurs se sont avérées négatives (Gerner-Smidt et Friedrich, 1978 ; NTP, 1990).
Richer et al. (1993) ont effectué une étude sur des lymphocytes humains qu'ils ont mis en milieu de culture contenant du toluène (0, 50, 500 µM, 1, 2 et 2,5 mM). Il n'y a pas de différence significative pour la progression cellulaire suite à l'exposition au toluène entre 50 µM et 1mM. La mortalité cellulaire était trop élevée pour pouvoir mesurer l'effet aux concentrations de 2 et 2,5 mM. Il n'y a pas eu d'augmentation sur le nombre d'échanges des chromatides-soeurs.
Zarani et al. (1999) ont obtenu des résultats négatifs lors d'un test de micronoyau effectué sur des lymphocytes humains avec ou sans activateur (0,1, 0,5, 1, et 2mM). Le toluène était dilué avec du DMSO.
Le degré de pureté peut varier selon les spécifications requises lors de l'utilisation, ce qui est susceptible d'influencer les effets toxiques.
Effet sur le développement
Le toluène n'a pas d'effet tératogène (malformation congénitale) chez l'animal ou l'humain tant par ingestion que par inhalation. Chez l'humain, les données obtenues lors d'expositions chroniques à très fortes concentrations (ex. usage à des fins euphorisantes) rapportent des malformations. Toutefois, l'imputation au toluène seul est incertaine à cause de l'implication de plusieurs facteurs (ex. l'exposition simultanée à d'autres solvants). Une augmentation des avortements spontanés a été rapportée lors des expositions pour lesquelles il y avait une présence prédominante de toluène (Ng et al., 1992) et lors d'expositions à plusieurs solvants incluant le toluène (McDonald et al. 1987 ; Taskinen et al., 1989 ; Linbohm, 1990 ; Taskinen et al., 1994).
Des études ont été effectuées chez plusieurs espèces animales. Les principaux effets rapportés ont été une diminution du poids foetal et le retard du développement squelettique (Hudak et Ungvary, 1978 ; Gleich et Hofman, 1983 ; Courtney et al. 1986 ; Da-Silva et al. 1990 ; Hougaard et al., 1999). Les études soulèvent la possibilité d'un effet postnatal mais l'absence d'une relation dose réponse et la variabilité des essais ne permettent pas de conclure (Kostas et Hotchkin, 1981 ; Courtney et al., 1986 ; Slomianka et al., 1990 ; Da-Silva et al. 1990 ; Jones et Balster, 1997 ; Hougaard et al., 1999 ).
Effet sur la reproduction
L'exposition au toluène peut causer des atteintes au niveau des organes du système reproducteur chez l'animal. Toutefois, les conséquences sur la capacité reproductive ne sont pas évidentes car la fertilité n'est pas affectée.
Effet mutagène
Aucune conclusion définitive ne peut être tirée concernant l'activité génétique chez l'humain et l'animal à cause de discordance dans les résultats et de problèmes méthodologiques (ex: pureté, exposition mixte). Notons que les données concernant l'exposition humaine ne permettent pas actuellement de mettre en évidence un effet mutagène du toluène. Les études animales in vivo et in vitro sont peu nombreuses et insuffisamment diversifiées.
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.