Répertoire toxicologiqueRépertoire toxicologiqueFiche complète
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Noms français :
Noms anglais :
L'acide fluorhydrique est une solution de fluorure d'hydrogène dans l'eau. À plus de 20 °C, le fluorure d'hydrogène est un gaz et il se dégage des solutions concentrées d'acide fluorhydrique particulièrement de celles en concentration supérieure à 40 %. Consulter au besoin, les produits suivants :
Fluorure d'hydrogène
Acide fluorhydrique 50%
Acide fluorhydrique 70%
L'acide fluorhydrique est utilisé :
Au contact de l'humidité de l'air, le fluorure d'hydrogène émis dans l'environnement forme un brouillard d'acide fluorhydrique. Lors de la production d'aluminium, les bains d'alumine fondue contenant des fluorures peuvent dégager du fluorure d'hydrogène. Du fluorure d'hydrogène peut aussi être émis lors de certains procédés de soudage lorsque des flux contenant des fluorures sont utilisés. Les volcans et les aérosols de sel de mer sont des sources de fluorure d'hydrogène dans l'environnement.
Mise à jour : 2024-09-09
L'acide fluorhydrique en solution aqueuse à 40 % est un liquide fumant, incolore ou blanchâtre à odeur suffocante.
L'exposition à la solution de l'acide fluorhydrique à 40% en milieu de travail peut se produire autant par le liquide, les brouillards que les vapeurs, son point d'ébullition étant plutôt bas (plus bas que celui de l'eau) et sa volatilité étant élevée (plus élevée que celle de l'eau).
Exposition aux vapeursLes vapeurs qui se dégagent d'une solution d'acide fluorhydrique à 40 % sont composées majoritairement de fluorure d'hydrogène. L'odeur perçue est celle du fluorure d'hydrogène, elle peut être détectée à partir de 0,04 ppm. Cette valeur est très inférieure à la VEMP (0,5 ppm), à la VECD (3 ppm), à la DIVS (30 ppm). L'odeur pourrait donc être un signe d'avertissement à une exposition potentiellement dangereuse. Cependant, elle ne demeure qu'un indicateur de danger. Seule l'utilisation d'un instrument de mesure permet d'identifier le produit et d'en quantifier la concentration. En effet, la perception des odeurs demeure une donnée variable selon l'individu. Il a été démontré que plusieurs facteurs influencent la réponse olfactive chez l'homme, tels que l'état de vigilance, l'accoutumance, les conditions de température et d'humidité et les effets de masque par d'autres substances.
L'acide fluorhydrique à 40 % a une faible volatilité (tension de vapeur = 7,6 mm de Hg à 20 °C, environ 2,3 fois inférieure à celle de l'eau), donc il s'évapore lentement. Cependant, sa concentration à saturation est de 10000 ppm à 20 °C. Elle est 20000 fois supérieure à la VEMP (0,5 ppm), 3333 fois supérieure à la VECD (3 ppm) et 333 fois supérieure à la DIVS (30 ppm). En conséquence, lors d'une fuite ou d'un déversement, la concentration en vapeur de l'acide fluorhydrique à 40 % dans l'air risque de dépasser la VEMP, la VECD et la DIVS.Exposition aux brouillardsL'exposition aux brouillards peut survenir si l'acide fluorhydrique est fortement agité, transvasé ou pulvérisé lors d'un procédé industriel, ou si du fluorure d'hydrogène généré par la solution entre en contact avec l'humidité de l'air.
Exposition au liquideÀ cause de sa faible volatilité, l'acide fluorhydrique à 40 % peut rester longtemps sur une surface. En cas de contact avec le liquide, ce produit est corrosif pour la peau et pourrait être absorbé par celle-ci. En raison de sa miscibilité à l'eau, un rinçage à l'eau devrait permettre l'élimination du produit.
Mise à jour : 2005-11-25
L'acide fluorhydrique est ininflammable et inexplosible. Cependant, Il réagit avec de nombreux métaux, produisant de l'hydrogène gazeux hautement inflammable et peut former des mélanges explosifs avec l'air.
Moyens d'extinctionUtiliser tous moyens d'extinction convenant aux matières environnantes. Lorsqu'utilisée, l'eau doit être employée en très grande quantité sous forme pulvérisée ou en brouillard ou en mousse (le contact du produit avec l'eau dégage de la chaleur et les solutions de ce produit sont corrosives).
Techniques spécialesPorter un appareil de protection respiratoire autonome et des vêtements de protection couvrant tout le corps. Éloigner les contenants de la zone d'incendie, si cette opération peut être effectuée sans risque. Les contenants peuvent exploser au feu; utiliser de l'eau pulvérisée pour les refroidir. Interdire l'accès à la zone dangereuse. Rester en amont du vent par rapport au sinistre.
Mise à jour : 2005-11-24
Voir la méthode d'analyse 164-1 de l'IRSST.
Pour obtenir la description de cette méthode, consulter le Guide d'échantillonnage des contaminants de l'air en milieu de travail ou le site Web de l'IRSST à l'adresse suivante :
http://www.irsst.qc.ca/-RSST7664-39-3.html
Des tubes colorimétriques spécifiques pour le fluorure d'hydrogène peuvent être utilisés pour une évaluation rapide du niveau d'exposition.
Paramètre biologique, indice biologique d'exposition et moment du prélèvement:
Facteurs à considérer lors de l'interprétation:
Pour obtenir plus de détails, consulter le « Guide de surveillance biologique de l'IRSST - prélèvement et interprétation des résultats » ou le site WEB de l'IRSST à l'adresse suivante: http://www.irsst.qc.ca/fr/_publicationirsst_336.html .
Point d'ébullition : les solutions aqueuses d'acide fluorhydrique forment un azéotrope (mélange dont la composition des phases liquide et gazeuse est la même et dont le point d'ébullition est constant) dont le point d'ébullition est de 112 °C et dont la teneur en acide fluorhydrique est de 38,2 % (en poids). Ainsi, une solution d'acide fluorhydrique à 40 % aura initialement un point d'ébullition d'environ 111 °C et la vapeur se dégageant sera légèrement plus concentrée en fluorure d'hydrogène que la solution. Si la solution est gardée à ébullition, elle s'appauvrira progressivement en fluorure d'hydrogène pour atteindre la composition de l'azéotrope et son point d'ébullition rejoindra celui de l'azéotrope.
La tension de vapeur partielle du fluorure d'hydrogène d'une solution à 40 % est de 7,6 mm de Hg à 20 °C, ce qui correspond à une concentration à saturation de 10 000 ppm.
La valeur de pH prédite par calcul n'est valable que pour les solutions diluées d'acide flurohydrique (moins de 1 %). Pour les solutions plus concentrées les mêmes formules de calcul ne peuvent s'appliquer et le pH est plus élevé qu'attendu. Les solutions d'acide fluorhydrique n'en demeurent pas moins très corrosives.
En ce qui concerne la limite de détection olfactive, pour le fluorure d'hydrogène, la valeur de 0,04 ppm est la plus faible concentration perçue par 10 des 17 participants à un panel. Pour l'ensemble des participants, elle se situe entre 0,04 et 0,13 ppm.
La Loi sur la santé et la sécurité du travail vise l'élimination des dangers à la source. Lorsque des mesures d'ingénierie et les modifications de méthode de travail ne suffisent pas à réduire l'exposition à cette substance, le port d’équipement de protection individuelle peut s'avérer nécessaire. Ces équipements de protection doivent être conformes à la réglementation.
Voies respiratoiresPorter un appareil de protection respiratoire si la concentration en fluorure d'hydrogène dans le milieu de travail est supérieure à la VEMP (0,5 ppm) et à la VECD (3 ppm),
PeauPorter un équipement de protection de la peau. La sélection d'un équipement de protection de la peau dépend de la nature du travail à effectuer.
YeuxPorter un équipement de protection des yeux s'il y a risque d'éclaboussures. La sélection d'un protecteur oculaire dépend de la nature du travail à effectuer et, s'il y a lieu, du type d'appareil de protection respiratoire utilisé.
Les équipements de protection respiratoire doivent être choisis, ajustés, entretenus et inspectés conformément à la réglementation.NIOSH recommande les appareils de protection respiratoire suivants selon les concentrations dans l'air :
PeauLes équipements de protection de la peau doivent être conformes à la réglementation.
Les gants suivants sont recommandés pour les solutions d'acide fluorhydrique 30 à 70 % :
Les combinaisons suivantes sont recommandées pour les solutions d'acide flurohydrique 30 à 70 %:
YeuxLes équipements de protection des yeux et de la figure doivent être conformes à la réglementation.
Les protecteurs oculaires suivants sont recommandés :
Stabilité
L'acide fluorhydrique est stable dans les conditions normales d'utilisation.
Incompatibilité
L'acide fluorhydrique est incompatible avec les bases, que ce soit des carbonates, des hydroxydes ou autres. Il est aussi incompatible avec le trioxyde d'arsenic, le pentoxyde de phosphore, l'oxyde de calcium et d'autres oxydes de métaux de même qu'avec les siliciures de métaux et d'autres composés de silicium.
Il peut réagir violemment avec certains acides dont l'acide sulfurique concentré, l'acide sulfurique fumant et l'acide chlorosulfonique.
Le contact avec la matière organique est très réactif et peut devenir violent. Il réagit entre autres avec l'anhydride acétique, l'amino-2 éthanol, l'éthylène diamine, l'éthylène imine, la bêta-propionolactone, l'oxyde de propylène et l'acétate de vinyle.
La dilution de l'acide fluorhydrique concentré avec de l'eau dégage de la chaleur et peut devenir violente avec un fort dégagement de fluorure d'hydrogène gazeux.
Les fumées de fluorure d'hydrogène se dégageant des solutions concentrées d'acide fluorhydrique peuvent réagir avec l'humidité de l'air et former un brouillard d'acide fluorhydrique.
Avec la plupart des métaux, l'acide fluorhydrique réagit en dégageant de l'hydrogène un gaz explosif et inflammable. Dans les contenants étanches, cette production d'hydrogène peut créer une surpression. La réaction se produit particulièrement à des teneurs de 65 % et moins en fluorure d'hydrogène en solution aqueuse, mais peut survenir aussi avec le temps, même avec du fluorure d'hydrogène dit anhydre et des traces d'humidité.
La réaction du sodium avec les solutions d'acide fluorhydrique peut être violente.
L'acide fluorhydrique a une action corrosive sur la silice et les silicates et peut endommager les matériaux tels que le verre, la fibre de verre, les céramiques, l'amiante et le ciment. Il peut aussi dégrader le cuir et le caoutchouc naturel.
L'acide fluorhydrique à 40 % réagit violemment avec l'acide bismuthique en dégageant de l'oxygène et de l'ozone.
La présence de fluorure d'hydrogène accélère la polymérisation du fluorure de cyanogène, laquelle peut devenir explosive.
La synthèse de fluorobenzène à partir de l'acide fluorhydrique et du N-phénylazopipéridine est une réaction violente et il est souhaitable de limiter les quantités à moins de 10 grammes.
Lors de la préparation de l'hexafluoromanganate de potassium, la réaction de l'acide fluorhydrique et du permanganate de potassium dégage de la chaleur. Elle peut devenir violente et émettre de la lumière si de l'acide très concentré (60-90 %) est utilisé à la place de l'acide à 40 %.
L'exposition à ce produit requiert de la formation et de l'information préalables. Prendre connaissance des renseignements inscrits sur l'étiquette et la fiche de données de sécurité avant de manipuler ce produit.
La manipulation d'un produit doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tels que le RSST, le RSSM et le CSTC. Pour en savoir plus.
La mise en place de mesures de prévention des dangers liés à la manipulation des produits utilisés en milieu de travail doit se faire selon une démarche hiérarchisée comprenant les étapes suivantes : l'élimination à la source, le remplacement, le contrôle technique, la sensibilisation à la présence du risque (alarme sonore ou visuelle), les mesures administratives et les équipements de protection individuelle. Dans une perspective de prévention, la CNESST a développé un outil pratique qui vise à aider les milieux de travail à identifier, corriger et contrôler les risques pouvant affecter la santé et la sécurité des travailleurs.
L'acide fluorhydrique à 40 % est un liquide corrosif et toxique.
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. L'entreposage doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tels que le RSST (notamment les sections VII et X), le RSSM et le CSTC. Selon la situation, le chapitre Bâtiment du Code de sécurité et le CNPI peuvent également s'appliquer. Pour en savoir plus.
En cas de fuite ou de déversement, contenir la fuite si on peut le faire sans risque. Ne pas toucher aux contenants endommagés ou aux produits déversés sans porter des vêtements protecteurs appropriés. Ne pas verser d'eau sur le produit répandu ou au point de fuite. Empêcher l'infiltration dans les cours d’eau, les égouts et les endroits confinés.Porter un équipement de protection couvrant tout le corps, étanche aux vapeurs incluant un appareil de protection respiratoire autonome. Couvrir le déversement d'un mélange de carbonates de sodium et de calcium et autre absorbant mais ne pas utiliser de mélange neutralisant contenant du sable ou une autre forme de silice. Une mousse antivapeur peut être utilisée pour réduire les émanations. Mettre dans des contenants de plastique pour élimination ultérieure.
Les déchets et les matériaux contaminés doivent être éliminés conformément aux réglementations locales en matière de déchets dangereux. Si nécessaire, consulter le bureau régional de l'autorité environnementale ayant juridiction.
Mise à jour : 2020-07-21
L'acide fluorhydrique est absorbé par les voies respiratoires. Il est vraisemblablement absorbé par la peau et la voie digestive, mais le degré d'absorption n'est pas quantifié.
Absorption
Distribution
Métabolisme
Excrétion
Mécanisme de toxicité
Le contact d'une solution de fluorure d'hydrogène avec la peau cause une nécrose des tissus affectés. À mesure que les ions fluorure forment un complexe avec les ions calcium, la nécrose progresse. Une diminution importante de la concentration d'ions calcium peut entraîner la libération d'ions potassium dans les terminaisons nerveuses des tissus touchés, produisant ainsi une douleur intense. Si une surface importante de la peau est atteinte ou s'il y a inhalation de concentrations élevées de fluorure d'hydrogène, il peut y avoir formation de complexes d'ions fluorure-calcium au niveau systémique. Les réserves de calcium disponibles étant ainsi réduites, il peut s'ensuivre de l'arythmie et, éventuellement, un arrêt cardiaque.
Demi-vie
Valeurs biologiques pour une population non exposée professionnellement
Ce produit est irritant et corrosif pour la peau, les yeux, les voies respiratoires. La gravité des symptômes peut varier selon les conditions d'exposition (durée de contact, concentration du produit, surface corporelle affectée, etc.).
Les premiers signes d'une exposition aux vapeurs ou brouillards d'acide fluorhydrique sont une irritation des yeux et des voies respiratoires supérieures se traduisant par de la toux et l'irritation de la gorge. Une étude a été effectuée sur 3 groupes de volontaires exposés au fluorure d'hydrogène pendant 1 heure à des concentrations variant de 0,2 à 0,7 ppm pour le premier groupe (9 volontaires), 0,9 à 2,9 ppm pour le second (7 volontaires) et 3,1 à 6,4 ppm pour le troisième (7 volontaires). Deux sujets par groupe ont rapporté une légère irritation des yeux. Une légère irritation du nez et de la gorge a été observée chez 4, 6 et 4 volontaires, dans chacun des groupes, respectivement. Une irritation plus importante du nez et de la gorge a été rapportée chez 3 sujets exposés à la plus forte concentration.
L'inhalation de concentrations élevées peut causer une nécrose des muqueuses trachéobronchiques, une trachéobronchite, l'œdème pulmonaire et une hémorragie pulmonaire pouvant mener à la mort. Les symptômes de l'œdème pulmonaire (principalement toux et difficultés respiratoires) se manifestent souvent après un délai pouvant aller jusqu'à 48 heures. L'effort physique peut aggraver ces symptômes. Le repos et la surveillance médicale sont par conséquent essentiels.
Le contact de la solution avec les yeux peut causer un larmoiement, des rougeurs, de l'œdème des paupières, de la conjonctive et de la cornée, une douleur vive ainsi que la désintégration, l'escarrification et l'opacification de la cornée.
Le contact de la solution avec la peau peut causer des brûlures du second et troisième degré. La sévérité des brûlures dépend de la concentration de la solution, de la durée du contact ainsi que de la surface corporelle affectée. Suite au contact, on observe de la rougeur puis le blanchiment et l'œdème de la zone affectée, accompagnés d'une douleur violente. Apparaissent ensuite des cloques qui s'ulcèrent et finalement, de la nécrose. Un contact avec l'extrémité des doigts peut causer le décollement des ongles (onycholyse).
À la suite de l'ingestion, il y a corrosion des voies digestives avec une douleur intense, une dyspnée, des vomissements, des nausées, une perforation possible de l'œsophage et de l'estomac et la mort.
Les brûlures (et la douleur) peuvent se développer après une période de latence de plusieurs heures après le contact avec une solution diluée. Pour les solutions dont la concentration est inférieure à 20 %, la rougeur et la douleur peuvent apparaître après plus de 24 heures de délai. En ce qui concerne les solutions de 20 à 50 %, la période de latence peut varier de 1 à 8 heures. Pour les solutions dont la concentration est supérieure à 50 %, la destruction des tissus et la douleur surviennent immédiatement.
Des cas d'intoxication systémique grave ont été rapportés chez des travailleurs ayant reçu accidentellement des projections cutanées de solutions concentrées d'acide fluorhydrique. Les études font mention d'arythmie cardiaque, d'une augmentation de la concentration sanguine en ions fluorure et de certains désordres métaboliques (dont l'hypocalcémie et l'hyperkalémie). Des décès ont été rapportés suite à un contact cutané sur 2,5 à 10 % de la surface corporelle avec une solution à 70 %. Certains rapports font également mention de convulsions qui étaient probablement causées par l'hypocalcémie.
Aucun changement de la fonction respiratoire (VEMS et CVF) en fonction de la dose n'a été observé chez 23 volontaires séparés en trois groupes selon leur degré d'exposition au fluorure d'hydrogène (0,2-0,6 mg/m³, 0,7-2,4 mg/m³ et 2,5-5,2 mg/m³ pendant 1 heure).
Une étude a été effectuée chez des travailleurs de l'industrie de l'aluminium exposés à 0,12-0,48 mg/m³ d'ions fluorure pour une période allant jusqu'à 10 ans. Elle a montré de légers effets sur la fonction respiratoire (diminution significative de 2 % du VEMS et augmentation de 7 % de l'incidence de la toux et d'une respiration sifflante). Il est difficile de tirer de conclusion de cette étude car les travailleurs étaient exposés simultanément à plusieurs autres substances irritantes tel le dioxyde de soufre. On n'a pas observé de signes de fluorose chez ces travailleurs. Les paramètres biochimiques sanguins n'ont pas mis en évidence d'effets hépatique, rénal ou sanguin. D'autres études comportant les mêmes limitations ont également montré une incidence accrue de problèmes respiratoires dans ce type d'industrie.
Quelques études rapportent de la fluorose osseuse chez des travailleurs de l'industrie de l'aluminium exposés simultanément au flurorure d'hydrogène, à des poussières de composés fluorés et d'autres substances non précisées pendant plusieurs années. Le degré d'exposition des travailleurs n'était pas connu. Par contre, une étude n'a pas montré de fluorose chez 59 travailleurs ayant été exposés pendant 10 à 43 ans dans le même type d'industrie. L'exposition aux fluorures a été confirmée par l'excrétion urinaire d'ions fluorure qui était de 5,7 mg/l après 3 à 5 jours de travail et de 2,2 mg/l après 2 jours de congé.
La fluorose osseuse peut se développer suite à une exposition à long terme à des composés fluorés. La sévérité des effets est liée à la quantité d'ions fluorure incorporée dans les os. Dans un premier temps, la fluorose osseuse se traduit par une augmentation de la densité osseuse, particulièrement au niveau des vertèbres, du bassin et des côtes. Au début, ceci ne peut être mis en évidence que par un examen radiologique (rayons X) car les manifestations cliniques sont absentes. Les symptômes précoces que l'on peut observer sont une douleur sporadique et une certaine raideur au niveau des articulations des mains, des pieds, des genoux et de la colonne vertébrale. Lorsque la maladie progresse, la douleur articulaire peut devenir chronique et on observe une limitation des mouvements, une calcification des ligaments, une déformation squelettique et une émaciation musculaire.
Aucune donnée concernant la sensibilisation respiratoire et cutanée n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées.
PlacentaPlusieurs études, tant chez l'homme que chez l'animal, ont montré que l'ion fluorure traverse la barrière placentaire. Des études chez l'homme rapportent que la concentration sanguine d'ions fluorure dans le cordon ombilical est environ 60 % de la concentration maternelle (Bambilla et al., 1994; Gupta et al., 1993 cités dans ATSDR 2003).
Développement prénatal
Études chez l'animalDeux études russes chez des rats exposés au fluorure d'hydrogène sont rapportées par Schardein (2000). Elles ont donné des résultats contradictoires. Cependant, aucun autre détail n'est disponible.
Études avec le fluorure de sodiumSelon Environmental Health Criteria (2002), les études épidémiologiques n'ont pas montré d'association entre la consommation d'eau potable fluorée et un risque accru d'avortement spontané ou de malformations congénitales. L'ATSDR (2003) rapporte que les études effectuées par voie orale chez le rat et le lapin n'ont pas montré d'effet néfaste sur le développement. Cependant, des anomalies et de la mortalité foetale ont parfois été observées à des doses qui étaient toxiques pour les mères. Un NOAEL de 11,12 mg F-/kg/j pour les effets sur la toxicité maternelle et le développement a été calculé (European Union Risk Assessment Report, 2001).
Système reproducteur
Une étude a été effectuée sur un nombre limité de chiens exposés à 18 ppm de fluorure d'hydrogène, ainsi que chez le rat et le lapin. On n'a pas observé d'effet sur les organes reproducteurs du rat et du lapin. On mentionne des changements testiculaires dégénératifs et l'ulcération du scrotum chez le chien (6 h/j, 6 j/sem pendant 5 semaines). Selon l'ATSDR, ceci était possiblement causé par l'effet corrosif du produit (Stokinger, 1949 cité dans ATSDR, 2003).
Études avec le fluoure de sodium
Selon un rapport de la Communauté européenne, les données sur les effets toxiques de l'ion fluorure chez l'humain sont inconcluantes (European Union Risk Assessment Report, 2001). Il mentionne également que les études de toxicité sur la reproduction chez l'animal ne montrent pas de danger pour la femelle. Par contre, des études effectuées chez le mâle ont montré que l'ion flurorure peut causer des dommages testiculaires et réduire la fertilité. Un NOAEL de 250 mg NaF/l (10 mg F-/kg/j) pour les effets sur fertilité a été calculé à partir de ces études.
Il n'y a pas de données concernant l'excrétion du fluorure d'hydrogène dans le lait maternel. Cependant, des données obtenues avec le fluorure de sodium indiquent que l'ion fluorure est faiblement excrété dans le lait.
L'Organisation mondiale de la Santé considère que l'ion fluorure est potentiellement toxique mais qu'à faible concentration on peut le considérer comme un élément essentiel car, selon cet organisme, la résistance aux caries dentaires est une fonction physiologique importante (Environmental Health Criteria, 2002).
L'ingestion d'une dose de 1,5 mg de fluorure de sodium par des mères n'a pas montré d'augmentation significative de la concentration en ions fluorures dans le lait au cours des trois heures suivant l'exposition (Ekstrand et al., 1981cité dans ATSDR 2003). Une étude effectuée chez des femmes habitant des régions où l'eau de consommation était pauvre (0,2 ppm) ou riche (1 ppm) en ions fluorure rapporte une concentration d'ions fluorure de 0,28 et 0,36 µmol/l, respectivement, dans le colostrum. La différence entre ces deux concentrations n'était pas significative. Le lait, quant à lui, contenait 0,37 µmol/l d'ions fluorure chez les mères consommant de l'eau riche en fluorure (Spak et al., 1983).
Effets cancérogènes
Études chez l'humainQuelques études concernant l'incidence de divers types de cancer chez des travailleurs de l'industrie de la cryolite synthétique et de l'aluminium ont été publiées. Ces travailleurs étaient exposés simultanément à plusieurs produits chimiques dont des composés de fluor et du fluorure d'hydrogène. On a observé un excès de cancer du poumon et de la vessie. L'incidence du cancer des os n'a pas été évaluée dans la plupart des études. La présence de plusieurs biais empêche de tirer des conclusions. L'ATSDR (2003) et Environmental Health Criteria (2002) considèrent que ces études sont d'une pertinence questionnable quant à l'évaluation d'un effet cancérogène possible par inhalation du fluorure d'hydrogène et/ou de composés fluorés. Études chez l'animalAucune étude n'a été conduite avec le fluorure d'hydrogène ou ses solutions.
Études chez l'humainQuelques études concernant l'incidence de divers types de cancer chez des travailleurs de l'industrie de la cryolite synthétique et de l'aluminium ont été publiées. Ces travailleurs étaient exposés simultanément à plusieurs produits chimiques dont des composés de fluor et du fluorure d'hydrogène. On a observé un excès de cancer du poumon et de la vessie. L'incidence du cancer des os n'a pas été évaluée dans la plupart des études. La présence de plusieurs biais empêche de tirer des conclusions. L'ATSDR (2003) et Environmental Health Criteria (2002) considèrent que ces études sont d'une pertinence questionnable quant à l'évaluation d'un effet cancérogène possible par inhalation du fluorure d'hydrogène et/ou de composés fluorés.
Études chez l'animalAucune étude n'a été conduite avec le fluorure d'hydrogène ou ses solutions.
Études avec le fluorure de sodium
De nombreuses études épidémiologiques n'ont pas montré d'augmentation de l'incidence du cancer chez diverses populations exposées aux ions fluorure via l'eau potable (ATSDR, 2003). L'ATSDR et l'Organisation mondiale de la Santé font état de quatre études effectuées par voie orale avec le fluorure de sodium (ATSDR, 2003; Environmental Health Criteria, 2002). Dans deux études effectuées par le NTP on n'a pas observé d'augmentation significative de l'incidence de cancer chez la souris. On mentionne une augmentation équivoque de l'incidence d'ostéosarcome chez le rat mâle seulement (cependant, la pertinence de cet effet est remise en question par les auteurs). Une troisième étude est discréditée car son interprétation est compliquée par l'infection des souris de l'étude au rétrovirus de type C. Une autre étude n'a pas montré d'augmentation de l'incidence de tumeurs osseuses chez le rat mais ne présente pas de données concernant d'autres sites.
Effet mutagène héréditaire / sur cellules germinales
Études chez l'animalUne étude de dominance létale chez la souris a donné des résultats inconcluants (exposition à 1 mg/m³ de fluorure d'hydrogène, 6h/j, 6j/sem., pendant 1 mois) (Voroshilin et al., 1975 cités dans European Union Risk Assessment Report, 2001).
Effet sur cellules somatiques
Études chez l'humainDeux études ont montré une augmentation de la fréquence d'échange de chromatides soeur, des micronoyaux et des aberrations chromosomiques chez des travailleurs de l'industrie des fertilisants. Les travailleurs étaient exposés à divers composés fluorés (le fluorure d'hydrogène et le tétrafluorure de silicium étaient les principaux). Il est impossible de conclure que les effets étaient dus au fluorure d'hydrogène car il y avait exposition concomittante à d'autres substances comme le dioxyde de soufre et l'ammoniac (Environmental Health Criteria, 2002). Études chez l'animalUne étude chez la souris rapporte une augmentation de l'incidence des aberrations chromosomiques dans les cellules de la moelle osseuse (exposition à 1 mg/m³ de fluorure d'hydrogène, 6h/j, 6j/sem. pendant 1 mois) (Voroshilin et al., 1975 cités dans European Union Risk Assessment Report, 2001).
Études chez l'humainDeux études ont montré une augmentation de la fréquence d'échange de chromatides soeur, des micronoyaux et des aberrations chromosomiques chez des travailleurs de l'industrie des fertilisants. Les travailleurs étaient exposés à divers composés fluorés (le fluorure d'hydrogène et le tétrafluorure de silicium étaient les principaux). Il est impossible de conclure que les effets étaient dus au fluorure d'hydrogène car il y avait exposition concomittante à d'autres substances comme le dioxyde de soufre et l'ammoniac (Environmental Health Criteria, 2002).
Études chez l'animalUne étude chez la souris rapporte une augmentation de l'incidence des aberrations chromosomiques dans les cellules de la moelle osseuse (exposition à 1 mg/m³ de fluorure d'hydrogène, 6h/j, 6j/sem. pendant 1 mois) (Voroshilin et al., 1975 cités dans European Union Risk Assessment Report, 2001).
Selon l'Organisation mondiale de la Santé, il y a des évidences que le fluorure de sodium cause des mutations sur des cellules animales et humaines in vitro (Environmental Health Criteria, 2002). Cependant, les études animales effectuées in vivo (par voie orale) sont généralement négatives, et ce, pour plusieurs types de tests (aberrations chromosomiques, micronoyaux, échange de chromatides-soeur, bris de brins d'ADN ou morphologie des spermatozoïdes). Selon un rapport de la Communauté européenne, les dommages à l'ADN observés in vitro ne sont probablement pas causés par une interaction directe entre l'ion fluorure et l'ADN (European Union Risk Assessment, 2001), . Selon l'ATSDR (2003) et l'Organisation mondiale de la Santé, ces altérations génétiques pourraient être causées par l'inhibition d'enzymes impliquées dans la synthèse et/ou la réparation de l'ADN (Environmental Health Criteria, 2002).
DL50
Le type de composé de fluor à laquelle une personne est exposée peut exercer une influence sur la concentration d'ions fluorure (F-) rejoignant la circulation systémique. Cependant il est démontré que les composés de fluor solubles (par ex. le fluorure de sodium) libèrent tous des ions fluorure lorsqu'ils sont absorbés. En conséquence, les études effectuées avec de tels composés peuvent s'avérer pertinentes pour apporter un complément d'informations.
Maladies à déclaration obligatoire (MADO)
L'intoxication à l'acide fluorhydrique fait partie de la liste des maladies, infections et intoxications à déclaration obligatoire selon la Loi sur la santé publique (L.R.Q., c. S-2.2) et ses règlements d'application. Elle est indiquée sous « corrosifs ».
Vous pouvez consulter le site suivant pour obtenir de l'information à ce sujet : http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/preventioncontrole/03-268-05.pdf
En cas de contact, consulter un médecin, même en absence de symptômes.
Une victime exposée aux vapeurs ou au gaz seulement ne devrait pas poser de danger pour les secouristes lorsqu'elle a été retirée du milieu de travail. Cependant, si la victime a été en contact direct avec une solution d'acide fluorhydrique (sur la peau et/ou les vêtements), les secouristes peuvent être exposés à des concentrations de vapeurs non négligeables.
InhalationEn cas d'inhalation du gaz, des vapeurs ou des brouillards, amener la personne dans un endroit aéré et la placer en position semi-assise. Si elle ne respire pas, lui donner la respiration artificielle. Éviter de donner la respiration bouche à bouche à moins d’utiliser un dispositif de protection buccale (à cause du danger de contamination pour la personne qui administre les premiers secours).
Appeler immédiatement le Centre antipoison ou un médecin. Administrer de l’oxygène s’ils le recommandent. L’administration d’oxygène nécessite une formation complémentaire, tel qu’indiqué dans le manuel Secourisme en milieu de travail de la CSST.
Les symptômes de l'oedème pulmonaire peuvent apparaître après un délai de plusieurs heures et sont aggravés par l'effort physique. Le repos et la surveillance médicale sont par conséquent essentiels.
Contact avec les yeuxRincer rapidement les yeux en utilisant une grande quantité d’eau pendant au moins 30 minutes. Enlever les lentilles cornéennes s’il est possible de le faire facilement. Appeler immédiatement le Centre antipoison ou un médecin.
Contact avec la peau
a) Gel de gluconate de calcium à 2,5 % : appliquer une bonne quantité de gel sur les brûlures en massant doucement. Continuer à masser jusqu'à ce que la douleur disparaisse ou que de l'aide médicale soit disponible. Réappliquer du gel aux 15 minutes.
OU :
b) Solution de chlorure de benzalkonium à 0,13 % : immerger la région atteinte dans une solution de chlorure de benzalkonium refroidie avec des cubes de glace. Si l’immersion n’est pas possible, on peut faire des compresses avec une solution glacée de chlorure de benzalkonium, en les changeant à toutes les 2 ou 3 minutes. Continuer jusqu’à ce que la douleur disparaisse ou que de l’aide médicale soit disponible.
Consulter rapidement un médecin.
IngestionNe PAS faire vomir. Rincer la bouche avec de l’eau. Appeler immédiatement le Centre antipoison ou un médecin.
Modification à la suite de la révision du règlement, publiée dans la Gazette officielle du Québec du 28 février 2024 (156e année, no. 9.
Cette substance est réglementée sous le nom « Fluorure d'hydrogène (exprimée en F) ».
Danger
Mortel en cas d’ingestion (H300) Mortel par inhalation (H330) Provoque de graves brûlures de la peau et de graves lésions des yeux (H314) Risque avéré d’effets graves pour les organes à la suite d’expositions répétées ou d’une exposition prolongée (H372) Provoque des lésions graves des voies respiratoires
Divulgation des ingrédients
Commentaires42 : Ce produit pourrait être corrosif pour les métaux, veuillez contacter le fournisseur pour plus d'information.
Mise à jour : 2008-01-08
Classification
Numéro UN : UN1790
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.