Répertoire toxicologiqueRépertoire toxicologiqueFiche complète
CAS Number : 1332-21-4
Other CAS number(s) : 12413-45-5, 77641-59-9
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Noms français :
Noms anglais :
Le terme amiante correspond à une appellation regroupant certains minéraux naturels composés de silicates hydratés ayant une morphologie fibreuse. Le diamètre moyen d'une fibre d'amiante est de 0,02 à 0,1 µm, soit 400 à 2 000 fois plus petit qu'un cheveu humain (environ 40 µm). On trouve les amiantes dans deux familles ou groupes minéraux distincts, les serpentines et les amphiboles.
Le tableau suivant, compare les # de CAS présents dans la littérature consultée, selon la forme d'amiante et selon l'organisme traitant l'information. Il est à noter que le # de CAS pour une forme d'amiante pour divers organismes est parfois différent mais considéré synonyme par la base de données ChemIDplus3.
Tableau de comparaison des différents # de CAS selon la forme d'amiante et selon l'organisme.
Amiante
-----
1332-21-412413-45-5 77641-59-9
1332-21-4
Actinolite
12172-67-7
12172-67-713768-00-8
13768-00-8
----
Amosite
12172-73-5
Anthophyllite
17068-78-9
17068-78-937229-03-1 61180-72-1
Chrysotile
12001-29-5
12001-29-561076-97-9
Crocidolite
12001-28-4
12001-28-4132207-33-1
61105-31-5132207-34-2
53799-46-5132207-35-3
Trémolite
14567-73-8
77536-68-6
14567-73-860649-53-8 65452-00-8
Les différentes utilisations des fibres d'amiante mettent à profit :
Les amiantes trouvèrent dans le passé leur application dans :
Présentement, le chrysotile est la forme d'amiante la plus exploitée (Brésil, Russie, Chine, Kazakhstan, Zimbabwe) et la plus utilisée, principalement sous forme d'amiante-ciment. L'actinolite, l'anthophyllite et la trémolite sont des formes pour lesquelles une production minière existe peut-être encore, mais seulement en quantité faible et utilisée localement (Finlande, Inde, Pakistan et Turquie). L'amosite et la crocidolite ne font plus l'objet d'une exploitation minière, l'amosite était surtout utilisée pour l'isolation thermique et la crocidolite pour son endurance mécanique et sa résistance aux acides. Depuis 1990 au Québec, l'article 41 du RSST interdit l'utilisation de l'amosite et de la crocidolite ou d'un produit contenant l'une ou l'autre de ces matières, sauf si leur remplacement n'est pas raisonnable et pratiquement réalisable.
Sources d'émissionsSelon Santé Canada, on trouve des quantités négligeables de fibres d'amiante dans le sol, l'eau et l'air, qui sont présentes à l'état naturel ou qui résultent de l'activité humaine. Les concentrations d'amiante dans l'air des régions rurales sont environ 10 fois plus faibles que celles de l'air des grandes villes, et ces dernières concentrations sont environ 1 000 fois inférieures aux niveaux d'exposition acceptés aujourd'hui dans les emplois liés à l'amiante. Cette faible exposition fait en sorte que les risques liés à l'environnement sont jugés négligeables. (Santé Canada. Votre santé et vous : amiante).
Note : Certains matériaux peuvent contenir des fibres d'amiante. Les matériaux non-friables auxquels on a déjà ajouté ou on ajoute encore de l'amiante actuellement comprennent : les tuyaux et plaques en amiante-ciment, les textiles ignifuges, les joints d'étanchéité, les garnitures pour frictions (freins), tuiles de vinyle-amiante, les revêtements d'asphalte, les bardeaux, les mastics, les composés de joints pour placoplâtre, les stucs, les plâtres, les ciments plastiques. Les matériaux friables auxquels on a déjà ajouté de l'amiante comprennent : les isolants d'amiante pulvérisé (flocage) par voie sèche ou humide, ou appliqué pour calorifugeage (tuyaux, réservoirs ou chaudières).Certains isolants de vermiculite peuvent contenir des fibres d'amiante, ces isolants ont été commercialisés sous le nom de Zonolite® Attic Insulation, et peut-être sous d'autres marques, provenant de la mine de Libby au cours des années 1920 à 1990.
Mise à jour : 2004-10-06
Substance solide, principalement fibreuse, flexible et inodore dont la couleur est différente selon la forme d'amiante.
L'exposition à l'amiante en milieu de travail se fait principalement par les poussières ou les fibres en raison de son point de fusion très élevé et de sa volatilité négligeable.
Exposition aux poussières ou aux fibres L'amiante est sans odeur, seule une mesure instrumentale nous permet d'évaluer et de quantifier sa présence dans le milieu de travail.
Lorsqu'il est manipulé ou soumis à des pressions mécaniques, l'amiante a tendance à se fragmenter et à libérer des fibres dans l'air. Les fibres d'amiante contenues dans le minerai ne sont pas considérées comme étant des fibres respirables d'amiante à moins qu'elles ne soient libérées et dispersées dans l'air par des procédés d'extraction et de transformation. Les fibres d'amiante libérées dans l'environnement peuvent contaminer l'air, le sol, l'eau et les aliments. La contamination peut provenir de sources naturelles ou industrielles :
L'amiante est utilisé dans la fabrication de plusieurs centaines de produits. Les principaux sont reliés à la fabrication de plaquettes de freins, de matériaux d'amiante-ciment et d'isolants.
L'exposition peut provenir du milieu de travail et de l'environnement :
Les principales sources de contamination de l'air intérieur sont reliées à la présence de matériaux d'amiante friable tel que l'amiante « floqué » ou « giclé » posé sur les plafonds et les murs de certains bâtiments publics jusqu'à la fin des années 70. Dans les bâtiments publics et les navires, l'amiante « enrobé » a été utilisé de façon importante pour isoler la tuyauterie; certains endroits comme les chaufferies peuvent être contaminés lorsque ces isolants sont détériorés. Notons également que la contamination à partir des vêtements de travailleurs de l'amiante (mines et transformation) peut constituer une source non négligeable à l'intérieur des bâtiments et des résidences. On retrouve aussi l'amiante dans certains matériaux de construction comme les isolants de chaudières et de tuyaux, des tuiles de plancher ou de plafond, certaines peintures, certains papiers spéciaux et textiles. Toutefois il s'agit dans la plupart des cas de matériaux non friables.
Le Règlement sur la santé et la sécurité du travail (RSST) fait état de valeurs moyennes d'exposition pondérée (VEMP), de valeurs d'exposition de courte durée (VECD), de notations et de remarques pour plusieurs fibres d'amiante, fibres minérales naturelles, fibres minérales vitreuses artificielles et fibres synthétiques organiques. Le Code de sécurité pour les travaux de construction (R.R.Q., 1981, c. S-2.1, r.6) requiert des prélèvements réguliers dans l'aire de travail des chantiers de construction à risque élevé. De plus, récemment, le ministère de la Santé et des Services Sociaux du Québec (MSSS) s'est doté d'un critère de gestion afin d'identifier des sources possibles d'émission de fibres dans l'air ambiant des édifices publics, incluant les écoles.
Au Québec, la CNESST classe l'exposition à l'amiante sur les chantiers de construction en trois niveaux de risque, en vertu du Code de sécurité pour les travaux de construction :
Que vous soyez employeur, travailleur, maître d'oeuvre ou propriétaire d'un bâtiment, pour en savoir plus sur les dangers d'exposition à l'amiante et sur les mesures de prévention, vous pouvez consulter :
L'amiante est ininflammable et non explosible.
Mise à jour : 2004-10-04
Pour combattre un incendie, utiliser tout moyen d'extinction convenant aux matières environnantes.
Mise à jour : 2004-10-01
Se référer à la méthode d'analyse 243-1 de l'IRSST.
Pour obtenir la description de cette méthode pour chacune des formes d'amiante spécifique, consulter le Guide d'échantillonnage des contaminants de l'air en milieu de travail ou le site Web de l'IRSST à l'adresse suivante :
Actinolite : http://www.irsst.qc.ca/-RSST12172-67-7.htmlAmosite : http://www.irsst.qc.ca/-RSST12172-73-5.htmlAnthophillite : http://www.irsst.qc.ca/-RSST17068-78-9.htmlChrysotile : http://www.irsst.qc.ca/-RSST12001-29-5.htmlCrocidolite : http://www.irsst.qc.ca/-RSST12001-28-4.htmlTrémolite : http://www.irsst.qc.ca/-RSST14567-73-8.html
Mise à jour : 2004-12-03
Durant plusieurs années, l'amiante fut considéré comme « la fibre miracle » en raison de ses propriétés optimales pour de nombreuses applications. L'abandon de l'utilisation de l'amiante dans plusieurs produits à la fin des années 1970 a favorisé l'éclosion de nombreux autres produits à base de matériaux fibreux autres que l'amiante. Ces matériaux fibreux, dont les propriétés physiques et chimiques sont comparables à celles de l'amiante, sont employés avec des liants et des matières de remplissage dans de nombreuses applications industrielles. L'industrie cherche à développer des produits de substitution à l'amiante en associant divers types de fibres (on parle de « cocktails de fibres »).
Le terme « fibre » dans le texte qui suit désigne toutes les particules dont la longueur est nettement plus grande que le diamètre. Les fibres peuvent se retrouver soit isolées, soit en paquets.
On peut répartir les fibres en fonction de la composition chimique du matériau fibreux :
Les fibres sont également classées selon leurs origines :
Note : La plupart des fibres identifiées dans le texte qui suit font l'objet d'une norme selon le Règlement sur la santé et la sécurité du travail [S-2.1, r.19.01].
Domaines d'utilisation des fibres de substitution à l'amiante
Plusieurs fibres autres que l'amiante sont utilisées ou ont été proposées comme substitut à l'amiante. Les fibres minérales synthétiques (laines de verre, laine de roche, laine de laitier, fibres de verre, fibres de céramique) sont de loin les plus utilisées pour différentes applications industrielles.
Composition et caractéristiques des fibres de substitution à l'amiante
La structure chimique, les dimensions et la facilité de clivage des fibres déterminent les risques potentiels pour la santé des travailleurs.
Note : Les fibres de verre ainsi que les fibres des laines isolantes sont plus solubles que l'amiante dans les fluides corporels.
Normes environnementales :
Puisque l'amiante est un contaminant présent dans l'environnement, diverses normes ont été établies pour protéger la population en général :
Loi canadienne sur la protection de l'environnement ou LCPE (Environnement Canada, 1996) : Il n'existe pas d'ensemble cohérent de données convaincantes indiquant que l'ingestion d'amiante est dangereuse. Par conséquent, il n'est pas nécessaire de fixer une concentration maximale acceptable (CMA) pour l'amiante dans l'eau potable. (actuellement en révision).
"Drinking Water Standards and Health Advisories" de l'EPA des É.-U. (United States Environmental Protection Agency et Office of Water, 2002). Concentration maximale permise : 7 millions de fibres/litre.
D'autre part, les valeurs d'exposition admissibles pour le milieu de travail sont présentées dans la section «Réglementation».
Mise à jour : 2004-12-06
La Loi sur la santé et la sécurité du travail vise l'élimination des dangers à la source. Lorsque des mesures d'ingénierie et les modifications de méthode de travail ne suffisent pas à réduire l'exposition à cette substance, le port d'équipement de protection individuelle peut s'avérer nécessaire. Ces équipements de protection doivent être conformes à la réglementation.
Lorsque des travaux sont effectués sur un chantier de construction au sens de la Loi sur la santé et la sécurité du travail (L.R.Q., c. S-2.1), ils doivent être exécutés, y compris les mesures préventives, conformément au Code de sécurité pour les travaux de construction (c. S-2.1, r.6). Les locaux mis par l'employeur à la disposition des travailleurs à des fins d'hébergement, d'alimentation ou de loisirs font exception, auxquels le code ne s'applique qu'en cas de prescription formelle.
PréventionLes mesures préventives débutent par une évaluation des risques, portant notamment sur la nature des fibres présentes, le procédé mis en oeuvre, les niveaux d'exposition collective et individuelle et les méthodes envisagées pour les réduire.Maintenir les locaux et les postes de travail en parfait état de propreté. Nettoyer fréquemment les surfaces soit à l'eau, soit avec un aspirateur spécial doté d'un filtre absolu (HEPA).
Normes : Sous réserve de l'article 45 du RSST, tout établissement dont l'exploitation est susceptible d'entraîner l'émission de poussières dans le milieu de travail doit être exploité de manière à ce que la concentration de toute poussière n'excède pas, au niveau de la zone respiratoire des travailleurs, les normes prévues à l'annexe I du RSST, pour toute période de temps indiquée à cette annexe.
L'utilisation de la crocidolite, de l'amosite ou d'un produit contenant l'une ou l'autre de ces matières est interdite sauf si leur remplacement n'est pas raisonnable et pratiquement réalisableTel établissement doit être conçu, construit, aménagé ou pourvu d'un système d'évacuation des poussières de manière à respecter les normes prévues au premier alinéaLe premier alinéa s'applique également à tout poste de travail situé dans un véhicule, où qu'il soit.
Toutefois, dans tout établissement où des travailleurs sont exposés à l'amiante, la concentration de poussières d'amiante en suspension dans l'air et la concentration de fibres respirables d'amiante au niveau de la zone respiratoire des travailleurs doivent aussi être mesurées au moins 1 fois par année. Une stratégie d'échantillonnage peut alors prévoir une fréquence de mesure à des intervalles plus rapprochés d'après l'importance des risques pour la santé, la sécurité ou l'intégrité physique des travailleurs.Ces mesures doivent également être effectuées chaque fois qu'il y a modification des procédés industriels ou mise en place de moyens destinés à améliorer la qualité de l'air dans le milieu de travail d'un tel établissement.Les résultats de toute mesure de la qualité de l'air effectuée dans le milieu de travail par l'employeur doivent être consignés dans un registre que celui-ci doit conserver pendant une période d'au moins 5 ans.
Vestiaire double : Un casier pour les vêtements de ville et un casier séparé pour les vêtements de travail doivent être mis à la disposition des travailleurs qui sont exposés à l'amiante. Ces casiers doivent être placés dans 2 salles séparées et utilisées exclusivement à cette fin, entre lesquelles doit être aménagée une salle de douches de sorte que les travailleurs puissent prendre une douche avant de mettre leurs vêtements de ville. L'espace de rangement de chaque casier doit être d'au moins 0,14 m³ et une distance libre d'au moins 600 mm doit être prévue devant chaque rangée de casiers. Les travailleurs ainsi exposés ne peuvent porter leurs vêtements de travail ailleurs que sur les lieux de travail.
Modifications aux installations ou équipements : L'employeur qui effectue des modifications aux installations ou aux équipements d'un établissement qui sont susceptibles d'entraîner l'émission de poussières d'amiante a, à cet égard, les mêmes obligations que celles que reconnaît le Code de sécurité pour les travaux de construction tel qu'il se lit au moment où il s'applique, à un employeur, comme si ces travaux étaient effectués sur un chantier de construction. L'établissement est alors classé, selon la nature des travaux qui y sont effectués, dans l'une des catégories de chantier établies à l'article 3.23.2. de ce Code.
Protection collective : Mettre en oeuvre des moyens efficaces de protection collective visant à réduire l'exposition au niveau le plus bas et à respecter les valeurs limites d'exposition réglementaires. Vérifier périodiquement les installations et appareils de protection collective et les maintenir en parfait état de fonctionnement.
Protection individuelle : Former le personnel à la sécurité, notamment à l'emploi des équipements de protection individuelle et l'instruire des risques potentiels pour la santé et des précautions à prendre en matière d'hygiène.Mettre à la disposition du personnel des équipements de protection individuelle adaptés au risque (appareils de protection respiratoire et vêtements) chaque fois qu'en raison de la nature des activités ou d'un incident, la mise en oeuvre des protections collectives s'avère inefficace ou que les valeurs limites d'exposition risquent d'être dépassées. Ces équipements seront nettoyés après usage et convenablement entretenus par un personnel spécialisé.
Poussière ou rebut : Toute poussière d'amiante ou rebut de matériau friable dont la concentration en amiante est d'au moins 0,1 % doit être entreposé et transporté dans un contenant étanche. Une étiquette doit être apposée sur tout contenant étanche visé ci-haut. L'étiquette doit comporter, de façon permanente et facilement lisible, les indications suivantes :
Éliminer selon les dispositions prévues aux règlements municipaux, provinciaux et fédéraux.
Pour en savoir plus sur les mesures de prévention, consulter :
Mise à jour : 2021-06-30
En milieu de travail, l'amiante est principalement absorbé par les voies respiratoires. L'amiante est faiblement absorbé par les voies digestives.
Absorption
Il n'y a pas de données indiquant que les fibres d'amiante peuvent se retrouver dans le sang suite à une exposition cutanée.
Distribution
Métabolisme
L'INSERM (1996) mentionne que « la biopersistance des fibres de chrysotile est inférieure à celle des amphiboles »
Mécanisme d'action
Excrétion
Chez l'animal, la majorité des fibres d'amiante ingérées sont excrétées dans les fèces en moins de 48 heures pour une dose unique par voie orale. Un très petit nombre de fibres peuvent être aussi excrétées dans l'urine mais cela ne représente qu'une petite fraction de la dose ingérée.
Demi-vie
Consulter le chrysotile pour connaître ses demi-vies.
Commentaires
Population sensible
Les personnes exposées à une même quantité d'amiante peuvent répondre différemment. Les principaux facteurs impliqués sont :
Mise à jour : 2021-06-29
Aucune donnée n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées.
Aucune donnée concernant les effets aigus chez l'humain n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées.
Des lésions pulmonaires de type inflammatoire ont été observées chez plusieurs espèces animales à la suite de l’inhalation de diverses formes d’amiante.
L’inhalation de fibres d’amiante peut conduire à une fibrose pulmonaire interstitielle diffuse appelée amiantose. Elle peut aussi mener à l’épaississement de la plèvre, à la formation de plaques pleurales, au cancer du poumon ainsi qu'au mésothéliome de la plèvre et du péritoine,
L'amiantose est une maladie qui se caractérise par une détérioration progressive des tissus respiratoires. La capacité des poumons à se dilater et se contracter est ainsi diminuée, ce qui se traduit par une respiration difficile ou un essoufflement. L’amiantose apparaît en général une vingtaine d'années après le début de l’exposition. La période de latence peut être réduite à une dizaine d'années quand l'exposition est importante. Les altérations, qui impliquent des mécanismes biologiques complexes, se font progressivement, ce qui explique la période de latence relativement longue. Il semble exister une relation entre le degré d'exposition professionnelle, la charge pulmonaire en fibres et la sévérité des lésions causées par l'amiante et ce, pour toutes les formes d'amiante. La proportion des sujets atteints d'amiantose augmente avec le temps lorsque celui-ci dépasse 20 ans.
L’amiantose est asymptomatique au début, puis des symptômes non spécifiques se manifestent: on observe d’abord une dyspnée progressive à l’effort, de la toux et parfois des douleurs thoraciques. De la cyanose et de l'hippocratisme digital ont été rapportés dans les cas plus avancés. Dans les cas d'amiantose sévère, la diminution de la capacité pulmonaire a pour effet de surcharger le coeur, entraînant une insuffisance respiratoire pouvant causer la mort. L'amiantose peut être associée à des atteintes bronchopulmonaires bénignes non spécifiques : la bronchite chronique, des atteintes des petites bronches, un syndrome obstructif et des désordres immunologiques. La principale complication est l’insuffisance cardiaque droite, secondaire à l’insuffisance respiratoire chronique.
Les plaques pleurales sont un épaississement fibreux de la plèvre. Il s'agit de la pathologie la plus fréquente associée à l'inhalation de fibres d'amiante. Elles sont un indice d'exposition à l'amiante dans 80 à 90 % des cas, surtout si elles sont bilatérales. Elles sont le plus souvent asymptomatiques et sont liées au degré d’exposition et au temps de latence qui est généralement long (plus de 15 ans après la première exposition à l’amiante). Il existe une relation inverse entre le temps de latence et le degré d'exposition chez les sujets fortement exposés. La rétention pulmonaire en fibres d'amiante (surtout pour les amphiboles) est souvent plus importante que celle retrouvée dans la population en général, mais moins élevée que pour l'amiantose. Il ne semble pas y avoir de relation significative entre le niveau de la rétention pulmonaire en fibres d'amiante et le nombre ou la taille des plaques. Avec l'évolution, les plaques peuvent présenter une calcification progressive.
La suite des informations est inscrite dans la section Commentaires.
Aucune donnée concernant la sensibilisation respiratoire et cutanée n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées.
Mise à jour : 2004-10-20
Placenta
Haque et al. (1992, 1995,1996) ont rapporté les résultats de l'autopsie de 40 enfants mort-nés (20 à 42 semaines de grossesse) qu'ils ont comparés avec les placentas de 45 enfants nés à terme. Ils ont observé la présence de fibres d'amiante (chrysotile, crocidolite et trémolite) dans le placenta, le foie, les poumons et les muscles lors des autopsies des enfants mort-nés. Ils ont observé une augmentation significative du nombre de fibres dans le placenta par comparaison avec le groupe contrôle. Aucune association n'a été trouvée entre la présence ou l'absence de fibre et les pathologies maternelles, foetales et placentaires. L'origine de l'exposition à l'amiante n'a cependant pas été documentée par les auteurs. On ne sait pas si l'augmentation du nombre de fibres au niveau du placenta et du conceptus est reliée à l'augmentation de l'exposition maternelle ou à une modification anatomophysiologique du placenta.
Des études concernant le chrysotile et la crocidolite ont été effectuées chez l'animal par une voie non usuelle (injection intraveineuse) au milieu de travail. L'étude de Cunningham et Pontefract (1974) suggère que le chrysotile traverse le placenta. L'étude de Haque et Vrazel (1998) suggère que la crocidolite traverse le placenta alors que celle de Krowke et al. (1983) suggère qu'elle ne traverse pas le placenta.
Développement
Études chez l'humainHaque et al. (1996) ont rapporté les résultats de l'autopsie de 40 enfants mort-nés (20 à 42 semaines de grossesse) qu'ils ont comparés avec les placentas de 45 enfants nés à terme. Ils ont observé la présence de fibres d'amiante (chrysotile, crocidolite et trémolite) dans le placenta, le foie, les poumons et les muscles de certains des enfants mort-nés. Ils ont observé une augmentation significative du nombre de fibres dans le placenta par comparaison avec le groupe contrôle. Aucune association n'a été trouvée entre la présence ou l'absence de fibre et les pathologies maternelles, foetales (anomalies congénitales) et placentaires. L'origine de l'exposition à l'amiante n'a cependant pas été documentée par les auteurs. Études chez l'animal Une étude de Schneider et Maurer (1977) a été effectuée par ingestion chez la souris (chrysotile; eau de consommation; 0, 1,43, 14,2 et 143 µg/ml; jours 1 à 15 de la gestation). Aucun effet sur la consommation ou le poids maternel n'a été observé. Il y a eu une diminution significative du nombre d'implants à la dose de 1,43 µg/ml, mais sans relation dose-réponse. Il n'y a pas eu d'augmentation significative des malformations (externes, viscérales et squelettiques). Plusieurs études combinées de toxicité chronique et de cancérogenèse faites par la voie orale chez le rat ou le hamster pour le chrysotile, l'amosite, la crocidolite et la trémolite (exposition pendant la gestation, la lactation jusqu'à la mort) n'ont pas permis de mettre en évidence d'effet significatif sur le développement (nombre de rejetons par portée, poids, survie) (NTP 1985, 1988 et 1990). Cependant, il ne s'agit pas d'études spécifiques concernant la toxicologie du développement.
Études chez l'humainHaque et al. (1996) ont rapporté les résultats de l'autopsie de 40 enfants mort-nés (20 à 42 semaines de grossesse) qu'ils ont comparés avec les placentas de 45 enfants nés à terme. Ils ont observé la présence de fibres d'amiante (chrysotile, crocidolite et trémolite) dans le placenta, le foie, les poumons et les muscles de certains des enfants mort-nés. Ils ont observé une augmentation significative du nombre de fibres dans le placenta par comparaison avec le groupe contrôle. Aucune association n'a été trouvée entre la présence ou l'absence de fibre et les pathologies maternelles, foetales (anomalies congénitales) et placentaires. L'origine de l'exposition à l'amiante n'a cependant pas été documentée par les auteurs.
Études chez l'animal Une étude de Schneider et Maurer (1977) a été effectuée par ingestion chez la souris (chrysotile; eau de consommation; 0, 1,43, 14,2 et 143 µg/ml; jours 1 à 15 de la gestation). Aucun effet sur la consommation ou le poids maternel n'a été observé. Il y a eu une diminution significative du nombre d'implants à la dose de 1,43 µg/ml, mais sans relation dose-réponse. Il n'y a pas eu d'augmentation significative des malformations (externes, viscérales et squelettiques).
Plusieurs études combinées de toxicité chronique et de cancérogenèse faites par la voie orale chez le rat ou le hamster pour le chrysotile, l'amosite, la crocidolite et la trémolite (exposition pendant la gestation, la lactation jusqu'à la mort) n'ont pas permis de mettre en évidence d'effet significatif sur le développement (nombre de rejetons par portée, poids, survie) (NTP 1985, 1988 et 1990). Cependant, il ne s'agit pas d'études spécifiques concernant la toxicologie du développement.
Effet sur le système reproducteur et sur la fertilité
Études chez l'humain Une étude de l'incidence des cancers ovariens chez les conjointes, sans exposition directe, de travailleurs exposés à l'amiante (chrysotile, crocidolite et trémolite) a permis de démontrer que l'amiante peut être décelé dans le tissu ovarien (Heller et al., 1996). Le faible nombre de femmes et l'absence d'un groupe contrôle ne permettent pas de conclure. Les données sont insuffisantes en ce qui concerne l'exposition. Études chez l'animal Plusieurs études combinées de toxicité chronique et de cancérogenèse faites par voie orale chez le rat ou le hamster pour le chrysotile, l'amosite, la crocidolite et la trémolite (exposition pendant la gestation, la lactation, jusqu'à la mort ) n'ont pas permis de mettre en évidence d'effet significatif sur la fertilité ou les tissus du système reproducteur mâle ou femelle (NTP 1985, 1988, 1990 et 1990).
Études chez l'humain
Une étude de l'incidence des cancers ovariens chez les conjointes, sans exposition directe, de travailleurs exposés à l'amiante (chrysotile, crocidolite et trémolite) a permis de démontrer que l'amiante peut être décelé dans le tissu ovarien (Heller et al., 1996). Le faible nombre de femmes et l'absence d'un groupe contrôle ne permettent pas de conclure. Les données sont insuffisantes en ce qui concerne l'exposition.
Études chez l'animal
Plusieurs études combinées de toxicité chronique et de cancérogenèse faites par voie orale chez le rat ou le hamster pour le chrysotile, l'amosite, la crocidolite et la trémolite (exposition pendant la gestation, la lactation, jusqu'à la mort ) n'ont pas permis de mettre en évidence d'effet significatif sur la fertilité ou les tissus du système reproducteur mâle ou femelle (NTP 1985, 1988, 1990 et 1990).
Mise à jour : 2004-11-25
Classification des amiantes
L'amiante, sous toutes les formes, est un cancérogène identifié par plusieurs organismes tant nationaux qu'internationaux :
Amphibole
A1
1
C1
------
K
Serpentine
Effet cancérogène des amiantes
Tous les types d'amiante, bien qu'ayant un potentiel différent, peuvent causer l'amiantose (ACGIH, 2004), des atteintes pleurales (ACGIH, 2004), le cancer du poumon (Doll et Peto, 1985; Gauthier et Nadeau, 1993; Meldrum, 1996; Goldberg et Hemon, 1997; ACGIH, 2004) et le mésothéliome (ACGIH, 2004).
Cancer bronchopulmonaire (cancer primitif) Tous les types d'amiante sont associés au risque de développer un cancer du poumon (ACGIH, 2004). L'exposition professionnelle au chrysotile, à l'amosite, à l'anthophyllite et aux mélanges contenant de la crocidolite ont causé une augmentation des carcinomes pulmonaires (NTP, 2002). Le cancer peut survenir principalement au niveau des bronches principales mais également au niveau des petites bronches et avec une variété de types histologiques (International Expert Meeting on Asbestos, Asbestosis, and Cancer, 1997; ACGIH, 2004). Une latence minimale de 10 ans depuis la première exposition semble requise pour établir une association entre le cancer pulmonaire et l'amiante (International Expert Meeting on Asbestos, Asbestosis, and Cancer, 1997; Letourneux et al., 1997) avec une moyenne d'environ 20 ans (De Guire et al., 2003).Mésothéliome pleural et péritonéal Tous les types d'amiante sont associés au risque de développer un mésothéliome (ACGIH, 2004). Des mésothéliomes ont été observés après l'exposition professionnelle au crocidolite, l'amosite et le chrysotile (NTP, 2002). Le risque de développer un mésothéliome est plus élevé avec la crocidolite et l'amosite qu'avec le chrysotile (ACGIH, 2004). Il a été suggéré que la contamination du chrysotile par la trémolite soit impliquée dans le mésothéliome (ACGIH, 2004). Le mésothéliome se localise principalement au niveau pleural et ensuite au niveau péritonéal et péricardique (Pairon et al., 1996). Tous les mésothéliomes ne sont pas reliés à l'amiante, le taux « naturel » (sans cause connue ou lien avec l'amiante) a été estimé à 10 pour 1 million pour les hommes et 4 pour 1 million pour les femmes (Hammond et Selikoff, 1973 cités dans ACGIH 2004). Cependant, environ 80 % des patients atteints d'un mésothéliome ont été exposés à l'amiante (International Expert Meeting on Asbestos, Asbestosis, and Cancer, 1997; Speizer, 2001). L'exposition peut être longue avant l'apparition des symptômes, un temps de latence minimal de 10 ans depuis la première exposition semble requis pour établir une association entre le mésothéliome et l'amiante (International Expert Meeting on Asbestos, Asbestosis, and Cancer, 1997). Une période de latence de 20 à 40 ans a été rapportée par De Guire et al. (2003). Le Sous-comité sur l'épidémiologie des maladies reliées à l'exposition à l'amiante (De Guire et al., 2003) mentionne dans son rapport que « Les résultats qui viennent d'être résumés montrent une augmentation significative de l'incidence des mésothéliomes de la plèvre chez les hommes du Québec entre 1982 et 1996 ». Autres localisations tumorales Des tumeurs ont été rapportées au niveau d'autres sites anatomiques tels que le larynx, l'oesophage et le système gastro-intestinal. Néanmoins, les données sont insuffisantes pour établir une relation causale avec l'amiante. (INRS, 1997; Ameille et al., 2000; De Guire et al., 2003)
Cancer bronchopulmonaire (cancer primitif)
Tous les types d'amiante sont associés au risque de développer un cancer du poumon (ACGIH, 2004). L'exposition professionnelle au chrysotile, à l'amosite, à l'anthophyllite et aux mélanges contenant de la crocidolite ont causé une augmentation des carcinomes pulmonaires (NTP, 2002).
Le cancer peut survenir principalement au niveau des bronches principales mais également au niveau des petites bronches et avec une variété de types histologiques (International Expert Meeting on Asbestos, Asbestosis, and Cancer, 1997; ACGIH, 2004).
Une latence minimale de 10 ans depuis la première exposition semble requise pour établir une association entre le cancer pulmonaire et l'amiante (International Expert Meeting on Asbestos, Asbestosis, and Cancer, 1997; Letourneux et al., 1997) avec une moyenne d'environ 20 ans (De Guire et al., 2003).
Tous les types d'amiante sont associés au risque de développer un mésothéliome (ACGIH, 2004). Des mésothéliomes ont été observés après l'exposition professionnelle au crocidolite, l'amosite et le chrysotile (NTP, 2002). Le risque de développer un mésothéliome est plus élevé avec la crocidolite et l'amosite qu'avec le chrysotile (ACGIH, 2004). Il a été suggéré que la contamination du chrysotile par la trémolite soit impliquée dans le mésothéliome (ACGIH, 2004). Le mésothéliome se localise principalement au niveau pleural et ensuite au niveau péritonéal et péricardique (Pairon et al., 1996).
Tous les mésothéliomes ne sont pas reliés à l'amiante, le taux « naturel » (sans cause connue ou lien avec l'amiante) a été estimé à 10 pour 1 million pour les hommes et 4 pour 1 million pour les femmes (Hammond et Selikoff, 1973 cités dans ACGIH 2004). Cependant, environ 80 % des patients atteints d'un mésothéliome ont été exposés à l'amiante (International Expert Meeting on Asbestos, Asbestosis, and Cancer, 1997; Speizer, 2001).
L'exposition peut être longue avant l'apparition des symptômes, un temps de latence minimal de 10 ans depuis la première exposition semble requis pour établir une association entre le mésothéliome et l'amiante (International Expert Meeting on Asbestos, Asbestosis, and Cancer, 1997). Une période de latence de 20 à 40 ans a été rapportée par De Guire et al. (2003).
Le Sous-comité sur l'épidémiologie des maladies reliées à l'exposition à l'amiante (De Guire et al., 2003) mentionne dans son rapport que « Les résultats qui viennent d'être résumés montrent une augmentation significative de l'incidence des mésothéliomes de la plèvre chez les hommes du Québec entre 1982 et 1996 ».
Des tumeurs ont été rapportées au niveau d'autres sites anatomiques tels que le larynx, l'oesophage et le système gastro-intestinal. Néanmoins, les données sont insuffisantes pour établir une relation causale avec l'amiante. (INRS, 1997; Ameille et al., 2000; De Guire et al., 2003)
Notes
Plusieurs études in vivo et in vitro ont été effectuées. L’ATSDR (2001) considère que les données concernant la mutagenèse, prises globalement, sont cohérentes avec le potentiel cancérogène des fibres d’amiantes longues et viennent appuyer les mécanismes d’action possibles de l’amiante.
Suite des effets chroniques
L'exposition à l'amiante peut entraîner le développement d'une pleurésie bénigne, après une prériode de latence pouvant aller jusqu'à 30 ans. Cette affection est généralement peu symptomatique. Elle peut régresser ou évoluer vers l'épaississement pleural.
L'épaississement pleural diffus ou fibrose de la plèvre viscérale, est une augmentation de l'épaisseur de la plèvre. Il survient dans un contexte d'exposition plus importante que pour les plaques pleurales et fait souvent suite à une pleurésie bénigne, affection peu fréquente mais plus précoce. Il peut apparaître moins de 10 ans après le début de l'exposition mais, en moyenne, le temps de latence est d'environ 30 ans. Il semble que le niveau de rétention dans les poumons soit plus élevé que chez les sujets atteints de plaques pleurales mais moins élevé que ceux atteints d'amiantose. Cependant, les études sont peu nombreuses et des recherches additionnelles sont nécessaires. L'épaississement pleural peut s'accompagner de douleurs thoraciques ou de troubles respiratoires.
Un contact cutané peut causer des verrues d'amiante qui ne semblent pas causer d'effets pathologiques à long terme.
Maladies à déclaration obligatoire (MADO)
L'amiantose fait partie de la liste des maladies, infections et intoxications à déclaration obligatoire selon la Loi sur la santé publique (L.R.Q., c. S-2.2) et ses règlements d'application. Vous pouvez consulter les pages web suivantes pour obtenir de l'information à ce sujet :
À propos - Maladies à déclaration obligatoire (MADO) et signalements en santé publique - Professionnels de la santé - MSSS (gouv.qc.ca)
http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/preventioncontrole/03-268-05.pdf
InhalationEn cas d’inhalation, amener la personne dans un endroit aéré.
Contact avec les yeuxRincer abondamment les yeux avec de l’eau pendant 5 minutes ou jusqu’à ce que le produit soit éliminé. Enlever les lentilles cornéennes s’il est possible de le faire facilement. Si l’irritation persiste, consulter un médecin.
Contact avec la peauLaver la peau avec de l'eau et du savon.
IngestionRincer la bouche avec de l’eau. Appeler le Centre antipoison ou un médecin en cas de malaise.
Mise à jour : 2022-10-27
Modification à la suite de la révision du règlement, publiée dans la Gazette officielle du Québec du 13 avril 2022 (154e année, no. 15, décret 644-2022).
Il existe six différents types d'amiante : chrysotile, crocidolite, amosite, anthophyllite, trémolite, actinolite. Pour connaître la réglementation spécifique à chaque type, consulter l'annexe I du RSST ou les fiches de renseignements du Service du répertoire toxicologique.
Danger
Peut provoquer le cancer (H350) Risque avéré d’effets graves pour les organes à la suite d’expositions répétées ou d’une exposition prolongée (H372)
Divulgation des ingrédients
Mise à jour : 2005-01-12
Classification
The asbestos fibre burden in human lungs: new insights into the chrysotile€debate (ersjournals.com)
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.