Répertoire toxicologiqueAsthme professionnelInformation médicaleLatence2- Fréquence
La fréquence de l'asthme professionnel peut être estimée de plusieurs façons. Tout d'abord, les études de prévalence d'asthme dans la population générale montrent qu'environ 5 à 10% de tous les cas d'asthme pourraient avoir une étiologie professionnelle ou auraient à tout le moins une histoire qui mériterait une investigation pour confirmer ou exclure la possibilité d'asthme professionnel (3, 4). Donc, ceci signifie qu'il est indiqué de confirmer ou d'infirmer la possibilité d'AP chez un asthmatique sur 10 ou 20 qui se présente en consultation chez un médecin. Comme l'asthme est une maladie fréquente, atteignant elle aussi 5 à 10% de la population générale, le nombre de sujets chez lesquels l'on peut soupçonner de l'AP est important.
Deuxièmement, dans des milieux de travail à risque, l'AP a une prévalence de 5 à 10% pour les agents de faible poids moléculaire (produits chimiques) et de moins de 5% pour les agents de haut poids moléculaire (dérivés de protéines) (tableau 2).
Peu d'études ont évalué l'incidence de la sensibilisation allergique et de l'AP dans des populations à risque. Nous avons récemment fait une évaluation prospective de 769 apprentis dans trois professions à risque: étudiants en santé animale, étudiants en pâtisserie et étudiants en hygiène dentaire. Ces étudiants ont été évalués au début de leurs études et de 8 à 44 mois plus tard. Au début de leurs études, un total de 87 étudiants sans sensibilisation allergique à l'allergène professionnel pertinent (animaux de laboratoire, farine, latex), la majorité (72) dans le programme de santé animale, avaient développé une nouvelle sensibilisation au moment de la visite de suivi médical. L'incidence de sensibilisation allergique exprimée en personnes-années fut estimée à (Gautrin D. et al, soumis pour publication):
Troisièmement, plusieurs projets de déclaration volontaire de maladies professionnelles respiratoires (projets de médecins «sentinelles») montrent que l'AP est la maladie pulmonaire professionnelle la plus fréquente. Les statistiques québécoises rejoignent les chiffres des données britanniques et montrent que l'AP atteint de 20 à 50 travailleurs par million de travailleurs actifs.
Finalement, la fréquence d'AP peut être évaluée grâce aux statistiques médicolégales. Les statistiques de tous les pays industrialisés montrent que l'AP est actuellement la maladie professionnelle respiratoire la plus fréquente. Le tableau 3 fait état des statistiques québécoises telles que fournies par la direction médicale de la CSST.
Environ 250 agents différents peuvent causer l'AP (5). La farine et les isocyanates sont encore les agents les plus fréquemment incriminés. Un répertoire intéressant de professions à risque et d'agents responsables a été préparé par le service des maladies respiratoires de l'Université de Montpellier sous la direction de P. Godard et H. Dhivert. On y a accès sur Minitel ou par Internet. Les causes les plus fréquentes sont indiquées au Tableau 4.
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