Répertoire toxicologiqueRépertoire toxicologiqueFiche PMSD
CAS Number : 151-67-7
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Mise à jour : 1992-08-19
Mise à jour : 2009-11-19
Placenta
Les études par inhalation faites chez le rat et chez la souris ont démontré que l’halothane traverse le placenta. Il a également été démontré que deux de ses métabolites, l'acide trifluoroacétique et l'ion bromure, s’accumulent dans le tissu foetal et embryonnaire du rat.
Développement prénatal
Chez l’humain
Les études épidémiologiques de travailleurs exposés à différents gaz anesthésiques et à leurs mélanges ne permettent pas d’évaluer l’effet d’un gaz spécifique. De plus, il existe très peu d’information sur les niveaux d’exposition.
Chez l’animal
Trois des dix études effectuées à des basses concentrations d’halothane (< 500 ppm) ont signalé un effet nuisible sur le développement. Dans une étude avec de graves lacunes, on n’a observé aucun effet sur le nombre de foetus vivants et de résorptions, mais on a signalé une augmentation des sites d’implantation d'embryons morts chez les rat exposés (9 ppm, 4 heures/jour, durant 21 jours de gestation). Deux études ont rapporté des modifications pathologiques néonatales (1er jour postnatal) du foie, des reins et du cerveau des ratons exposés (10 ppm, 8 heures/jour, 5 jours/semaine durant la gestation). Ces conclusions ont été critiquées parce que les données suggèrent une réaction d’adaptation plutôt que des changements pathologiques. Dans aucune des sept autres études disponibles, les auteurs n’ont constaté d’effet sur l’avortement ou sur les malformations congénitales suite à l’exposition jusqu’à 500 ppm chez des souris ou des rats gravides.
Dans cinq études sur huit dans lesquelles le poids foetal a été mesuré après une exposition in utero de 100 à 7 300 ppm d'halothane, les auteurs ont constaté une réduction du poids et dans certains cas de la taille des foetus chez le rat et la souris.
Dans les cinq études qui ont évalué la perte foetale, les auteurs n’ont pas observé d’association avec l’exposition variant entre 1 600 et 8 000 ppm.
Dans une étude, l’augmentation du taux de résorption a été observée chez les souris (7 300 ppm ; 30 minutes/jour ; pendant 10 jours avant l’accouplement).
Une étude a signalé une diminution de l’ossification foetale chez les souris exposées à 1 000 ppm, mais aucune autre malformation congénitale mineure ou majeure n’a été observée. L’exposition à 3 000 ppm a résulté en une augmentation de l’incidence de variations squelettiques. Une autre étude a rapporté une augmentation de la fréquence des anomalies vertébrales chez les rats (8 000 ppm ; 12 heures/jour ; jours 8 à 10 de la gestation). Par contre dans six études, aucun effet tératogène majeur ou mineur n’a été observé chez les rats exposés pendant la gestation à des concentrations allant jusqu’à 8 000 ppm.
L’exposition de souris et de rats à des concentrations élevées (anesthésiques) d’au moins 10 000 ppm pendant la gestation augmente l’incidence des résorptions, des malformations congénitales et de la croissance foetale.
Développement postnatal
Chez le rat, l’inhalation d'halothane (50 et 500 ppm ; 5 heures/jour ; jours 10 à 20 de la gestation) a induit des effets biochimiques légers et transitoires dans le foie et les reins des nouveau-nés. Ces effets étaient disparus à l’âge de 49 jours. Aucun effet sur la survie néonatale et sur la croissance n’a été observé.
Après l’exposition des rats (5 000 ppm ; 8 heures/jour ; jours 5 à 21 de la gestation), l’accroissement du poids corporel ou cérébral ainsi que la synthèse de myéline n'étaient pas significativement affectés chez les nouveau-nés.
L’exposition à 5 000 ppm d'halothane (jour 14 de la gestation pendant 6 heures) a entraîné des troubles de comportement chez des souriceaux.
Effet sur le système reproducteur
Chez la femelle Aucune étude n'a été trouvée.
Chez la femelle
Aucune étude n'a été trouvée.
Chez le mâle Aucun effet sur la morphologie des spermatozoïdes n'a été observé chez des souris (800 et 8 000 ppm ; 4 heures/jour pendant 5 jours).
Chez le mâle
Aucun effet sur la morphologie des spermatozoïdes n'a été observé chez des souris (800 et 8 000 ppm ; 4 heures/jour pendant 5 jours).
Effet sur la fertilité
Une diminution de la fertilité (13 % des femelles inséminées comparé à 35 % chez les témoins) a été observée chez les rats mâles exposés (9 ppm ; 4 heures/jour ; 5 jours/semaine pendant 6 à 8 mois). Par contre, dans trois autres études, aucun effet sur la reproduction ou sur le développement prénatal n'a été observé chez des rats femelles accouplées avec les mâles exposés à 10 ppm d'halothane (8 heures/jour, pendant 64 jours), à 50 ou 1 700 ppm (8 heures/jour, pendant 12 jours) ou à 3 000 ppm (4 heures/jour, 5 jours/semaine pendant 17 semaines) avant l'accouplement.
Une infertilité temporaire a été observée chez les souris femelles exposées à une concentration élevée d'halothane (7 300 ppm ; 30 minutes/jour pendant 10 jours avant l'accouplement).
Après le traitement parental des souris avec 16 ppm d'halothane (7 heures/jour ; 7 jours/semaine pendant 6 semaines avant l'accouplement) aucun effet sur la fertilité n'a été observé, l'exposition à 3 000 ppm d'halothane (4 heures/jour ; 5 jours/semaine pendant 9 semaines avant l'accouplement) a entraîné une réduction du taux de fertilité. Il faut cependant noter la diminution de l'accroissement de poids chez les femelles dans la dernière expérience.
Effet hormonal
L'inhalation d'halothane (50 ppm, 6 heures/jour, pendant 9 jours; 500 ppm, 6 heures/jour pendant 3 et 11 jours) n'a eu aucun effet sur les concentrations sériques de diverses hormones chez le rat.
L’halothane a été détecté dans le lait maternel (2 ppm) d’une anesthésiste (Côté et al, 1976).
Shelley et al. (1989) ont calculé un rapport des concentrations sanguines enfant allaité/mère qu'ils ont estimé à 0,0364 pour une exposition continue de 9 heures/jour, 7 jours/semaine pendant 2 mois.
Une méthode de modélisation mathématique (Fischer et al., 1997) a été utilisée afin d'estimer quantitativement le transfert lacté de plusieurs contaminants dont l'halothane. La quantité ingérée via le lait a été estimée (modèle pharmacocinétique à base physiologique) à 0,232 mg pour un enfant allaité (24 heures) lorsque la mère est exposée par inhalation à une concentration de 50 ppm (exposition intermittente pendant 6½ heures sur une période de 8 heures).
De plus, deux de ses métabolites (l'ion bromure et l'acide trifluoroacétique) se retrouvent dans le lait. L'administration d'halothane chez les femmes qui allaitent a été approuvée par l'Académie Américaine de Pédiatrie (Hale, 2000).
Mise à jour : 2024-09-16
Le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) considère que l'exposition aux anesthésiques volatils est inclassable quant à sa cancérogénicité pour l'homme.
L'ACGIH (2023) considère que l'halothane est non classifiable comme cancérogène pour l'homme (groupe A4).
Effet cancérogène
Trois études par inhalation ont été effectuées chez la souris. Dans la première, Baden et al. (1979) n'ont observé aucun effet cancérogène (500 ppm ; jours 10 à 19 de la gestation ; 2 heures/jour et ensuite à partir du jour 5 jusqu'après la naissance 2 heures/jour ; 3 jours/semaine pendant 18 mois). L'étude de Eger et al. (1978) n’a pas entraîné d’effet cancérogène (312, 1 250 et 5 000 ppm pendant les jours 11, 13, 15 et 17 de la gestation et puis à partir de l’âge de 5 jours pour 24 expositions (2 heures/jour ; intervalle de 2 à 3 jours). Finalement, celle de Schaude et al. (1975) n’a détecté aucun effet cancérogène dans le foie (7 000 ppm ; 1 heure/jour ; pendant 48 semaines).
Effet mutagène
Études in vivo
La fréquence des aberrations chromosomiques ou des échanges de chromatides-soeurs dans les cellules de la moelle osseuse n'a pas été augmentée après l'exposition de hamsters à 5 000 ppm pendant 12 à 24 heures.
Aucun effet sur la fréquence des aberrations chromosomiques ou des échanges de chromatides-soeurs dans les lymphocytes des cochons anesthésiés avec 5 % d'halothane n'a été observé.
Études in vitro
Une augmentation de la fréquence des aberrations chromosomiques a été observée dans les lymphocytes humains. Par contre, aucun effet sur la fréquence des échanges de chromatides-soeurs et d'aberrations chromosomiques n'a été observé dans les cellules ovariennes du hamster chinois. Aucune augmentation des mutations n'a été observée dans les cellules pulmonaires du hamster chinois.
L'halothane n'a pas induit de bris des brins d'ADN dans les lymphocytes humains et dans les cellules de lymphome des souris. Des anomalies mitotiques, mais pas de bris chromosomiques, ont été induits par l'halothane dans les cellules humaines et celles de la souris.
Une fréquence élevée des échanges de chromatides-soeurs a été observée dans les lymphocytes du cochon.
Effet mutagène héréditaire
Une étude de dominance létale chez la souris faite par inhalation (10 000 ppm ; 1 heure/jour pendant 48 jours) s'est avérée négative.
Les anesthésiques volatils peuvent être regroupés en deux catégories. La première comprend les anesthésiques halogénés tels: l'halothane (fluothane), le méthoxyflurane (penthrane), l'enflurane (éthrane), l'isoflurane (forane), le sévoflurane (sevorane) et le desflurane (suprane), etc. La seconde, les anesthésiques non halogénés dont le seul représentant utilisé est le protoxyde d'azote. Les anesthésiques généraux volatils peuvent être employés seuls ou en association. Chez un patient, l'anesthésie générale peut également impliquer des agents pharmacologiques.
Autres sources d'information
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.