Répertoire toxicologiqueRépertoire toxicologiqueFiche complète
CAS Number : 7439-92-1
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Formule moléculaire brute : Pb
Noms français :
Noms anglais :
Le plomb et ses composés servent principalement à la fabrication d'accumulateurs au plomb (batteries). La fabrication, la réparation et la récupération des accumulateurs sont des sources possibles d'émission de composés de plomb.
Le plomb métallique est utilisé dans la fabrication de munitions, de matériaux de blindage, de matériaux pour la manutention de produits corrosifs et de différents matériaux de construction, dont les revêtements de câbles électriques.
Le plomb métallique est plus souvent utilisé sous forme d’alliage qu'à l’état pur. Il entre dans la composition certains bronzes, certains laitons, de plusieurs alliages de cuivre et de quelques alliages d'aluminium. En soudage, on le trouve par exemple dans les matériaux servant au brasage à l’étain.
Plusieurs composés de plomb ayant longtemps été utilisés comme pigments de peinture, la rénovation ou la démolition de vieux bâtiments sont des sources possibles d'émission de composés de plomb.
On trouve aussi des composés de plomb dans les céramiques, le verre et les plastiques.
Avant l'utilisation de l'essence sans plomb, certains additifs dans l'essence, tels que le tétraéthyl de plomb ou le tétraméthyl de plomb, constituaient des sources importantes d'émission de plomb dans l'environnement.
Mise à jour : 2007-01-05
Le plomb est un solide métallique lourd, mou et malléable, inodore et de couleur gris bleu. Lustré lorsqu'il est fraîchement coupé, il ternit rapidement au contact de l'air.
En milieu de travail, l'exposition au plomb se fait sous forme de particules telles que les poudres, poussières ou fumées.
L'exposition à ces particules varie en fonction de multiples facteurs dont le niveau de confinement, le type d'opération exécutée et la teneur en plomb du matériau utilisé, le plomb étant rarement utilisé à l'état pur.
Le plomb étant inodore, il est impossible de déceler la présence de ses particules dans l'air par l'odorat. La présence du produit dans l'air et la concentration en milieu de travail ne peuvent être établies que par des mesures instrumentales. La VEMP de 0,05 mg/m³ peut être facilement atteinte dans l'air en milieu de travail si des produits contenant du plomb sont utilisés et lorsque les manipulations ou des opérations mécaniques génèrent un nuage de poudres ou de poussières ou lorsque des fumées sont produites.
Ainsi, l'exposition au plomb sous forme de poudres ou de poussières peut survenir, par exemple :
De même, l'exposition au plomb sous forme de fumées peut survenir, par exemple :
La contribution de l'exposition par ingestion peut être non négligeable. Ainsi, les particules déposées sur les mains, en-dessous des ongles ou sur les gants et les vêtements peuvent être amenées à la bouche lors des mouvements naturels de la main vers le visage.
Mise à jour : 2004-02-20
Inflammabilité
Le plomb métallique sous forme compacte est un solide non combustible. Les poudres ou les poussières de plomb mélangées à l'air peuvent s'enflammer si elles sont exposées à la chaleur ou à une source d'ignition.
Explosibilité
Les poudres ou les poussières de plomb métallique mélangées à l'air peuvent exploser en présence d'une source d'ignition.
Mise à jour : 1994-05-15
Moyens d'extinctionUtiliser du dioxyde de carbone, de la mousse, de la poudre chimique sèche ou du sable.
Techniques spécialesPorter un appareil de protection respiratoire autonome muni d'un masque facial complet et des vêtements protecteurs appropriés.
Mise à jour : 2022-11-17
Se référer aux méthodes d'analyse contenues dans le Guide d'échantillonnage des contaminants de l'air en milieu de travail ou au site internet de l'IRSST à l'adresse suivante :
http://www.irsst.qc.ca/-RSST7439-92-1.html
Tel qu'indiqué dans le Guide de surveillance biologique de l'exposition de l'IRSST, le paramètre biologique, l'indice biologique d'exposition (IBE), le moment du prélèvement ainsi que la périodicité des prélèvements sont les suivants :
L'IBE proposé pour ce paramètre biologique est basé sur la connaissance de la relation dose interne/effets.
Pour obtenir des informations sur la démarche stratégique et l'interprétation des résultats, veuillez vous référer au guide disponible dans le site internet de l'IRSST à l'adresse suivante: https://www.irsst.qc.ca/media/documents/PubIRSST/T-03.pdf?v=2022-11-17.
La Loi sur la santé et la sécurité du travail vise l'élimination des dangers à la source. Lorsque les mesures d'ingénierie appliquées et les modifications apportées aux méthodes de travail ne suffisent pas à réduire l'exposition à cette substance, le port d’équipements de protection individuelle peut être nécessaire. Ces équipements de protection doivent être conformes à la réglementation en vigueur.
Voies respiratoiresPorter un appareil de protection respiratoire si la concentration dans le milieu de travail est supérieure à la VEMP (0,05 mg/m³).
PeauPorter un équipement de protection de la peau. Le type d'équipement nécessaire dépend de la nature du travail à effectuer.
YeuxPorter un équipement de protection des yeux s'il y a un risque d'émission de poussières ou de fumées. La sélection d'un protecteur oculaire dépend de la nature du travail à effectuer et, s'il y a lieu, du type d'appareil de protection respiratoire utilisé.
Les équipements de protection respiratoire doivent être choisis, ajustés, entretenus et inspectés conformément à la réglementation.
NIOSH recommande les appareils de protection respiratoire suivants selon les concentrations dans l'air :
PeauAucun équipement de protection de la peau particulier n'est recommandé. Porter des gants et des vêtements adéquats.
YeuxPorter des lunettes de sécurité.
StabilitéCe produit est stable dans les conditions normales d'utilisation. En présence d'humidité, la surface du métal s'oxyde au contact de l'air et un film de matières insolubles et imperméables se forme, rendant le plomb solide résistant à la corrosion.
IncompatibilitéLe plomb est incompatible avec les agents oxydants forts et les acides forts (particulièrement l'acide nitrique).
Produits de décompositionLe plomb ne se décompose pas, c'est une substance élémentaire.
Le plomb est attaqué par les acides chlorhydrique et sulfurique concentrés et bouillants.Au contact du plomb, le peroxyde d'hydrogène (à une concentration de 52 % ou plus) se décompose violemment.En présence de carbone, le trifluorure de chlore réagit violemment avec le plomb.Le mélange dans un mortier de poudre de plomb avec de l'acétylure de sodium peut réagir violemment en dégageant du carbone.Le mélange du nitrate d'ammonium fondu à moins de 200 °C avec le plomb en poudre réagit violemment et peut exploser.
Mise à jour : 2017-02-28
L'exposition à ce produit requiert de la formation et de l'information préalables. Prendre connaissance des renseignements inscrits sur l'étiquette et la fiche de données de sécurité avant de manipuler ce produit.
La manipulation d'un produit doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tels que le RSST (notamment la section X et les articles 64, 65, 66 et 67), le RSSM et le CSTC. Pour en savoir plus.
La mise en place de mesures de prévention des dangers liés à la manipulation des produits utilisés en milieu de travail doit se faire selon une démarche hiérarchisée comprenant les étapes suivantes : l'élimination à la source, le remplacement, le contrôle technique, la sensibilisation à la présence du risque (alarme sonore ou visuelle), les mesures administratives et les équipements de protection individuelle. Dans une perspective de prévention, la CNESST a développé un outil pratique qui vise à aider les milieux de travail à identifier, corriger et contrôler les risques pouvant affecter la santé et la sécurité des travailleurs.
Se procurer les instructions avant utilisation. Ne pas manipuler avant d'avoir lu et compris toutes les précautions de sécurité. Éviter tout contact avec le produit. Éviter de respirer les poussières. Porter des gants et un équipement de protection de la peau, des yeux et du visage adaptés à la nature du travail à effectuer. En cas de ventilation insuffisante, porter un appareil de protection respiratoire approprié. Se laver les mains soigneusement après manipulation. Ne pas manger, boire ou fumer en manipulant du plomb ou des produits contaminés par le plomb. Séparer complètement les vêtements de ville et de travail. Se laver et changer de vêtements après le travail.
Certains aspects de la manipulation du plomb ou de ses composés sont réglementés.Consulter notamment les articles 64, 65, 66 et 67 du Règlement sur la santé et la sécurité du travail à l'adresse suivante : http://www.csst.qc.ca/portail/fr/lois_politiques/index_loi
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. L'entreposage doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tels que le RSST (notamment les sections VII et X), le RSSM et le CSTC. Selon la situation, le chapitre Bâtiment du Code de sécurité et le CNPI peuvent également s'appliquer. Pour en savoir plus.
Entreposer selon les recommandations du fabricant. Entreposer à l'écart des lieux où les risques d'incendie sont élevés, loin des sources de chaleur, à l'écart des matières oxydantes et des autres matières incompatibles et dans un endroit frais et bien ventilé.
Mise à jour : 2000-03-29
En cas de déversement, on doit rammasser les poudres ou les poussières en prévenant la formation de nuages de poussières.Porter un appareil de protection respiratoire adéquat et des vêtements de protection personnelle appropriés si nécessaire.Récupérer dans un récipient hermétique, sec et propre; éloigner les récipients du site. En cas de déversement majeur, communiquer avec un expert.
Ne pas jeter les résidus aux ordures ni dans les égouts. Éviter la contamination du milieu. Éliminer selon les dispositions prévues par les règlements municipaux, provinciaux et fédéraux.Si nécessaire, consulter le bureau régional du ministère de l'Environnement.
Mise à jour : 2016-08-29
Le plomb est principalement absorbé par les voies respiratoires et digestives. La peau est une voie d'absorption négligeable.
Absorption pulmonaire
Absorption gastro-intestinale
Absorption cutanée
Distribution
Métabolisme
Excrétion
Demi-vie
Population sensible
Les poussières de plomb sous forme métallique ne sont pas irritantes pour la peau et les yeux. Elles pourraient toutefois causer de l'irritation mécanique.
De nos jours, l'intoxication aiguë en milieu de travail est rare. L'inhalation ou l'ingestion de doses importantes de plomb peut entraîner des troubles digestifs (vomissements, douleurs épigastriques et abdominales, diarrhée et selles noires), des atteintes rénales, une anémie hémolytique et des troubles neurologiques (encéphalopathie, hypertension intracrânienne, coma convulsif) pouvant mener à la mort en quelques jours.
Les effets de l'intoxication chronique par le plomb (également appelée saturnisme) chez l'humain sont les mêmes, peu importe la voie d'exposition. Ils sont décrits en fonction de la dose interne (généralement la quantité de plomb dans le sang, c'est-à-dire la plombémie), plutôt qu'en fonction du niveau d'exposition dans l'air ambiant (en mg/m³ ou ppm). Les effets d'une exposition répétée sont bien connus mais leur seuil d'apparition est encore l'objet d'études. Les principaux effets sont observés au niveau des systèmes digestif, rénal, nerveux, cardiovasculaire, immunitaire et sanguin.
Effets sur le système digestif
À la suite d'une intoxication importante, plusieurs symptômes peuvent se manifester. On peut observer des coliques (douleurs abdominales intenses), des nausées, des vomissements, de la constipation, de l'anorexie et une perte de poids. Une pigmentation bleue sur les gencives (liséré de Burton) est décelable chez les personnes exposées à des concentrations importantes de plomb; cependant, ceci est rare de nos jours. Dans le cas d'une intoxication moins importante (plombémie autour de 40 à 60 µg/dl), certaines personnes peuvent ressentir des malaises gastro-intestinaux plus vagues.
Effets sur le rein
Les travailleurs exposés au plomb présentent un risque accru de néphrotoxicité. Il s'agit d'une néphropathie tubulaire proximale, une sclérose glomérulaire et une fibrose interstitielle. Au début, la néphropathie peut être réversible, mais elle progresse de manière irréversible avec le temps. Les concentrations sanguines de plomb susceptibles de causer un effet toxique sur le rein semblent être fonction de la durée d'exposition. Le NTP (2012) indique que bien que les preuves soient suffisantes pour démontrer un effet néfaste du plomb sur la fonction rénale, le seuil à partir duquel ces effets sont observés peut difficilement être déterminé à l'aide des données disponibles à l'heure actuelle.
Les études effectuées chez les travailleurs donnent des résultats plus variables que ce qui est observé dans la population en général. Il semble que les effets néphrotoxiques du plomb observés chez la population en général surviennent à des niveaux de plombémie plus faibles que chez les travailleurs. Plusieurs explications peuvent être envisagées : les études effectuées chez les travailleurs comportent des cohortes beaucoup plus petites que celles de la population en général, les travailleurs sont en moyenne probablement plus jeunes et en meilleure santé que la population, les travailleurs souffrant d'une atteinte rénale sont retirés du travail et donc exclus des études, etc. Les différences observées peuvent aussi dépendre des marqueurs utilisés pour mesurer les dommages rénaux. Selon le NTP (2012), les études épidémiologiques dans la population générale (et non chez les travailleurs) indiquent une association entre une plombémie < 10 µg/dl et une augmentation du risque de maladie rénale chronique, une diminution du taux de filtration glomérulaire ainsi qu'une diminution de la clairance de la créatinine.
La suite des informations se trouve dans la section Commentaires.
Aucune donnée concernant la sensibilisation respiratoire et cutanée n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées.
Placenta
Les données chez l'humain indiquent que le plomb traverse la barrière placentaire tout au long de la grossesse. Certaines études suggèrent même que la plombémie maternelle puisse être augmentée de 14 à 40 % dans la seconde moitié de la grossesse. Ceci serait dû au plomb mobilisé du compartiment osseux et relargué dans la circulation systémique, à la suite des changements métaboliques induits par la grossesse. Le taux de plomb dans le sang du foetus est environ 0,9 fois celui du plomb sanguin maternel.
Développement prénatal
Chez l'humain Plusieurs études ont montré qu'une plombémie élevée est associée à une augmentation de l'incidence d'avortements spontanés. Santé Canada (2013) indique qu'il y a peu de preuves indiquant que le risque est plus élevé à des plombémies inférieures à 300 µg/dL. Cependant, quelques études suggèrent la possibilité d'un effet à plus faible concentration (NTP, 2012). Les évidences montrant que l'exposition paternelle d'origine professionnelle peut être associée à une augmentation de l'incidence d'avortements spontanés chez des conjointes sont très faibles en raison de plusieurs limitations dans les études (Bellinger, 2005). Les études concernant un lien potentiel entre la plombémie et la mortinaissance ne permettent pas de conclure. Les résultats relatifs à l'incidence d'accouchement prématuré ne sont pas convaincants, certaines études montrant une association avec la plombémie et d'autres pas. Les données disponibles chez l'humain ne suggèrent pas d'association entre l'exposition au plomb et l'apparition d'anomalies congénitales majeures. Une étude épidémiologique rapporte une association entre la plombémie dans le cordon ombilical et des anomalies mineures (hémangiomes, lymphangiomes, hydrocèle, etc.), mais elle n'a pas été corroborée par d'autres études ayant mesuré la plombémie chez les mères. Quelques études ont tenté de démontrer un risque accru de malformations congénitales chez les enfants lorsque le père était exposé au plomb. La plupart présentent des problèmes méthodologiques (nombre restreint de sujets, exposition concomitante à d'autres substances, exposition des travailleurs qui n'était pas basée sur la plombémie, mais plutôt sur le titre de l'emploi). Certaines études ont montré une augmentation des malformations mais la relation entre l'exposition au plomb et les malformations ne peut être établie (Bellinger, 2005). Chez l'animal Le plomb est embryotoxique et/ou foetotoxique chez les animaux selon de nombreuses études. Chez le rat, la souris, le hamster, le cobaye et le chien, le plomb administré par diverses voies cause de la mortalité embryonnaire et foetale ainsi qu'un retard de croissance. Les études effectuées chez le rat et la souris, peu importe la voie d'absorption, ne fournissent pas de preuves quant à l'effet tératogène des composés inorganiques de plomb.
Chez l'humain
Plusieurs études ont montré qu'une plombémie élevée est associée à une augmentation de l'incidence d'avortements spontanés. Santé Canada (2013) indique qu'il y a peu de preuves indiquant que le risque est plus élevé à des plombémies inférieures à 300 µg/dL. Cependant, quelques études suggèrent la possibilité d'un effet à plus faible concentration (NTP, 2012). Les évidences montrant que l'exposition paternelle d'origine professionnelle peut être associée à une augmentation de l'incidence d'avortements spontanés chez des conjointes sont très faibles en raison de plusieurs limitations dans les études (Bellinger, 2005).
Les études concernant un lien potentiel entre la plombémie et la mortinaissance ne permettent pas de conclure.
Les résultats relatifs à l'incidence d'accouchement prématuré ne sont pas convaincants, certaines études montrant une association avec la plombémie et d'autres pas.
Les données disponibles chez l'humain ne suggèrent pas d'association entre l'exposition au plomb et l'apparition d'anomalies congénitales majeures. Une étude épidémiologique rapporte une association entre la plombémie dans le cordon ombilical et des anomalies mineures (hémangiomes, lymphangiomes, hydrocèle, etc.), mais elle n'a pas été corroborée par d'autres études ayant mesuré la plombémie chez les mères.
Quelques études ont tenté de démontrer un risque accru de malformations congénitales chez les enfants lorsque le père était exposé au plomb. La plupart présentent des problèmes méthodologiques (nombre restreint de sujets, exposition concomitante à d'autres substances, exposition des travailleurs qui n'était pas basée sur la plombémie, mais plutôt sur le titre de l'emploi). Certaines études ont montré une augmentation des malformations mais la relation entre l'exposition au plomb et les malformations ne peut être établie (Bellinger, 2005).
Chez l'animal
Le plomb est embryotoxique et/ou foetotoxique chez les animaux selon de nombreuses études. Chez le rat, la souris, le hamster, le cobaye et le chien, le plomb administré par diverses voies cause de la mortalité embryonnaire et foetale ainsi qu'un retard de croissance.
Les études effectuées chez le rat et la souris, peu importe la voie d'absorption, ne fournissent pas de preuves quant à l'effet tératogène des composés inorganiques de plomb.
Développement postnatal
Chez l'humain Les résultats des études relatives au développement neurologique des enfants exposés durant la grossesse à de faibles niveaux de plomb ne sont pas très cohérents. Ceci peut, en partie, être attribué à la conception différente des protocoles qui comportaient des conditions d'exposition et des examens neurocomportementaux différents. Le NTP (2012) conclut à une association inverse entre la plombémie de la mère et un effet sur la croissance (circonférence de la tête). Les données d'études concernant la taille ou le poids ne sont pas concluantes. Selon le NTP (2012), des données limitées suggèrent qu'une exposition prénatale (plombémie maternelle inférieure à 5 µg/dl) est associée à une diminution de certaines fonctions cognitives. Des évidences limitées indiquent qu'une plombémie inférieure à 10 µg/dl pourrait être associée à une diminution du quotient intellectuel et une augmentation de l'incidence de problèmes liés à l'attention et au comportement social (hyperactivité). Chez l'animal Les études sur les animaux viennent appuyer les données chez l'humain quant aux effets toxiques neurocomportementaux reliés à l'exposition prénatale.
Les résultats des études relatives au développement neurologique des enfants exposés durant la grossesse à de faibles niveaux de plomb ne sont pas très cohérents. Ceci peut, en partie, être attribué à la conception différente des protocoles qui comportaient des conditions d'exposition et des examens neurocomportementaux différents.
Le NTP (2012) conclut à une association inverse entre la plombémie de la mère et un effet sur la croissance (circonférence de la tête). Les données d'études concernant la taille ou le poids ne sont pas concluantes. Selon le NTP (2012), des données limitées suggèrent qu'une exposition prénatale (plombémie maternelle inférieure à 5 µg/dl) est associée à une diminution de certaines fonctions cognitives. Des évidences limitées indiquent qu'une plombémie inférieure à 10 µg/dl pourrait être associée à une diminution du quotient intellectuel et une augmentation de l'incidence de problèmes liés à l'attention et au comportement social (hyperactivité).
Les études sur les animaux viennent appuyer les données chez l'humain quant aux effets toxiques neurocomportementaux reliés à l'exposition prénatale.
Effets sur le système reproducteur
Quelques revues de la littérature traitant de la toxicité du plomb sur le système reproducteur ont été publiées : INERIS (2016), EPA (2013), NTP (2012), ATSDR (2007) et Landrigan et al. (2000).
Chez le mâle Chez l'homme, l'EPA (2013) rapporte que plusieurs études épidémiologiques chez des travailleurs ayant des plombémies de 25 µg/dl ou plus ont montré des effets délétères sur les spermatozoïdes. Cependant, certaines études comportaient des biais. Une étude bien menée a montré un effet néfaste à 49 µg/dl. Le NTP (2012) juge que les preuves sont suffisantes pour conclure qu'une plombémie supérieure à 15 µg/dl est associée avec un effet néfaste sur les spermatozoïdes ou le sperme chez l'homme. L'ATSDR (2007) mentionne que les effets néfastes sur les spermatozoïdes (compte spermatique et anomalie des spermatozoïdes) peuvent se produire à des plombémies supérieures à 40 µg/dl, bien que les résultats des diverses études soient variables. Bonde et Apostoli (2005) situent ce seuil à 40-50 µg/dl. Landrigan et al. (2000) ont conclu que des plombémies supérieures à 40 µg/dl semblent être associées à une diminution du compte spermatique, une diminution de la motilité des spermatozoïdes et à une augmentation de l'incidence des altérations morphologiques des spermatozoïdes. Chez l'animal, plusieurs études rapportent des troubles de la spermatogénèse chez le rat et d'autres rongeurs ayant des concentrations sanguines de plomb > 30-40 µg/dl pendant au moins 30 jours. Plusieurs facteurs peuvent interférer avec les résultats observés dont le type de composé de plomb étudié, la présence ou non d'une intoxication systémique, l'âge des animaux, la durée de l'exposition et la variabilité interespèce (Apostoli et al., 1998). Certaines études ont montré des altérations histopathologiques dans les testicules et d'autres pas (ATSDR, 2007; Apostoli et al. 1998). Chez la femelle Une étude chez le singe rapporte des troubles menstruels (ingestion de 1,3 ou 15 mg plomb/kg/j pendant 75 mois) (Franks et al., 1989 cités dans ATSDR, 2007).
Chez le mâle
Chez l'homme, l'EPA (2013) rapporte que plusieurs études épidémiologiques chez des travailleurs ayant des plombémies de 25 µg/dl ou plus ont montré des effets délétères sur les spermatozoïdes. Cependant, certaines études comportaient des biais. Une étude bien menée a montré un effet néfaste à 49 µg/dl. Le NTP (2012) juge que les preuves sont suffisantes pour conclure qu'une plombémie supérieure à 15 µg/dl est associée avec un effet néfaste sur les spermatozoïdes ou le sperme chez l'homme. L'ATSDR (2007) mentionne que les effets néfastes sur les spermatozoïdes (compte spermatique et anomalie des spermatozoïdes) peuvent se produire à des plombémies supérieures à 40 µg/dl, bien que les résultats des diverses études soient variables. Bonde et Apostoli (2005) situent ce seuil à 40-50 µg/dl. Landrigan et al. (2000) ont conclu que des plombémies supérieures à 40 µg/dl semblent être associées à une diminution du compte spermatique, une diminution de la motilité des spermatozoïdes et à une augmentation de l'incidence des altérations morphologiques des spermatozoïdes.
Chez l'animal, plusieurs études rapportent des troubles de la spermatogénèse chez le rat et d'autres rongeurs ayant des concentrations sanguines de plomb > 30-40 µg/dl pendant au moins 30 jours. Plusieurs facteurs peuvent interférer avec les résultats observés dont le type de composé de plomb étudié, la présence ou non d'une intoxication systémique, l'âge des animaux, la durée de l'exposition et la variabilité interespèce (Apostoli et al., 1998). Certaines études ont montré des altérations histopathologiques dans les testicules et d'autres pas (ATSDR, 2007; Apostoli et al. 1998).
Chez la femelle
Une étude chez le singe rapporte des troubles menstruels (ingestion de 1,3 ou 15 mg plomb/kg/j pendant 75 mois) (Franks et al., 1989 cités dans ATSDR, 2007).
Effets sur la fertilité
Plusieurs études concernant l'effet du plomb sur la fertilité des hommes ont été publiées. Les principales sont présentées ci-dessous.
Gennart et al. (1992) cités dans Brodeur et al. (1992) et Bellinger (2005) ont étudié la fertilité de travailleurs exposés au plomb pendant au moins un an. Ceux-ci ont eu au moins une mesure de plomb sanguin supérieure à 20 µg/dl (de 24 à 75 µg/dl). Ils ont observé que la fertilité tendait à diminuer en fonction du nombre d'années d'exposition, mais n'était pas significativement associée à la concentration sanguine de plomb. Vyskocil et al. (1992) mentionnent que cette étude présente une lacune majeure, car les auteurs n'ont pas vérifié le passé médical et professionnel des épouses.
Coste et al. (1992) cités dans Brodeur et al. (1992) n'ont pas observé d'association entre la plombémie et une diminution de la fertilité lors d'une étude utilisant une méthodologie semblable à celle de Gennart et al. (1992), chez un groupe de travailleurs dont la plombémie moyenne était de 46,3 µg/dl. La plombémie du groupe témoin n'était pas précisée dans l'étude.
Lin et al. (1996) cités dans Bellinger (2005) ont observé la fertilité (nombre de nouveau-nés vivants par couple) chez des travailleurs exposés au plomb. Les travailleurs ont été répartis dans différents groupes selon leur plombémie et la durée de leur exposition, soit 25-34, 35-49 et > 50 µg/dl pendant moins d'un an, 1-5 ans et plus de 5 ans. Leur plombémie variait de 24 à 75 µg/dl (moyenne de 46 µg/dl) tandis que celle du groupe témoin était inférieure à 10 µg/dl. Ils ont observé une diminution de la fertilité dans tous les groupes, mais celle-ci était plus importante chez les travailleurs exposés pendant 5 ans ou plus.
Bonde et Kolstad (1997) cités dans Bellinger (2005) n'ont pas observé d'effet sur le taux de naissances lors d'une étude effectuée chez des travailleurs ayant une plombémie moyenne de 36 µg/dl. Le nombre d'années d'exposition n'avait pas d'influence sur la fertilité.
Apostoli et al. (2000) ont publié une étude sur le temps requis pour devenir enceinte chez les conjointes de travailleurs exposés au plomb. Les travailleurs ont été classés dans l'un des quatre groupes suivants, selon leur plombémie : < 20, 20-29, 30-39 et > 40 µg/dl. Étonnamment, les données ont montré une réduction du temps requis pour devenir enceinte ainsi qu'un plus grand nombre d'enfants dans le groupe des travailleurs exposés comparativement à ceux qui ne l'étaient pas, peu importe le degré d'exposition. Par la suite, les auteurs ont comparé un sous-groupe de travailleurs (exposés ou non) qui avaient le même nombre d'enfants (un seul enfant). Ils ont alors observé une augmentation significative du temps requis pour devenir enceinte chez les conjointes des travailleurs exposés à > 40 µg/dl. Les auteurs ont précisé que la prudence s'impose dans l'interprétation de ces résultats en raison du nombre restreint de sujets.
Sallmen (2000a) cité dans Bellinger (2005) a évalué la probabilité de conception chez des couples dont l'homme était exposé au plomb. Le risque d'absence de grossesse était proportionnel à la concentration sanguine de plomb. Ce risque variait de 1,3 chez des travailleurs avec une plombémie de 10-20 µg/dl à 1,9 pour une plombémie supérieure à 50 µg/dl. Cependant, aucune association entre l'exposition au plomb et une diminution de la fertilité n'a été mise en évidence lorsque l'analyse était restreinte aux couples qui ont connu une grossesse.
Sallmen (2000b) cité dans Bellinger (2005) a mesuré le temps requis pour devenir enceinte chez les épouses de travailleurs exposés ayant une plombémie supérieure à 10 µg/dl. Les travailleurs étaient répartis en quatre groupes selon leur plombémie, soit 10-20, 21-30, 31-40 et > 40 µg/dl. Les travailleurs avec une plombémie inférieure à 10 µg/dl constituaient le groupe contrôle. Les auteurs ont observé une augmentation du temps requis pour devenir enceinte dans tous les groupes, mais celle-ci n'était pas fonction de la concentration sanguine de plomb.
Joffe et al. (2003) ont repris les groupes de travailleurs de l'étude de Apostolli et al. (2000) et les ont inclus dans une étude plus vaste conduite dans quatre pays européens (cités dans Bellinger, 2005). La plombémie moyenne des travailleurs était d'environ 30 µg/dl. Les travailleurs ont été répartis en quatre groupes selon leur plombémie, soit < 20, 20-29, 30-39 et > 40 µg/dl. Aucune différence significative n'a été observée entre les quatre groupes en ce qui concerne le temps requis pour devenir enceinte.
Shiau et al. (2004) ont fait une étude portant sur le temps requis pour devenir enceinte chez des femmes dont les conjoints étaient exposés au plomb. Ils ont calculé que le temps requis est augmenté de 0,15 cycle menstruel pour chaque 1 µg/dl d'augmentation de plomb sanguin, en comparant le temps requis chez les épouses des travailleurs avant qu'ils n'aient été exposés au plomb et le temps requis après qu'ils aient débuté un travail les exposant au plomb. Cette étude a montré que des concentrations sanguines de plomb inférieures à 40 µg/dl peuvent augmenter le temps requis pour devenir enceinte.
Une revue de la littérature concernant la fertilité a été publiée par Bellinger (2005). Suite à l'analyse des diverses études citées plus haut, l'auteur conclut que la fertilité est réduite lorsque les concentrations sanguines de plomb chez les hommes excèdent 40 µg/dl, ou 25 µg/l pendant quelques années. Le risque d'avortement spontané et de retard de développement sont quant à eux, augmentés. Ils indiquent qu'une plombémie de 10 µg/dl chez les mères pourrait augmenter le risque d'avortement spontané, d'hypertension de grossesse et de retard de développement comportemental.
Pour Bonde et Apostoli (2005), des concentrations sanguines de 40-50 µg/dl constituaient le seuil pour les effets néfastes sur la reproduction (fertilité, compte spermatique, motilité et anomalies morphologiques des spermatozoïdes) jusqu'à la publication de l'étude de Shiau et al. (2004) décrite ci-dessus. Ils mentionnent qu'un examen approfondi de la méthodologie de l'étude de Shiau et al. n'a pas permis de mettre en évidence de biais expérimentaux. Ils précisent cependant que le nombre de sujets par groupe n'était pas très élevé.
L'ATSDR (2007) mentionne que, bien que les preuves appuyant une diminution de la fertilité ne sont pas concluantes, un seuil de 30-40 µg/dl pourrait être plausible en ce qui concerne les effets sur la fertilité chez l'homme.
Selon l'EPA (2013), les études épidémiologiques ne permettent pas de conclure quant à un lien possible entre la plombémie chez les femmes et un effet sur la fertilité.
Le NTP (2012) indique que les études disponibles permettent de conclure qu'une plombémie paternelle supérieure à 20 µg/dL est associée à une augmentation du temps de conception.
Effets hormonaux
Selon l'EPA (2013), les niveaux de diverses hormones féminines sont parfois altérés, mais les variations entre les diverses études (hormones étudiées, moment des prélèvements, âge des femmes, etc.) ne permettent pas de conclure. De même, les études chez l'homme montrent des résultats présentant une grande variabilité. Les données obtenues chez l'animal supportent une association entre l'exposition au plomb et des niveaux hormonaux altérés malgré le manque de constance dans les résultats.
Une concentration moyenne de plomb dans le lait de 24,7 µg/l a été observée chez une femme ayant une plombémie de 45 µg/dl. Des concentrations dans le lait de <5 µg/l et <10 µg/l ont été rapportées dans une autre étude concernant deux femmes qui allaitaient et dont les plombémies étaient respectivement de 29 et 33 µg/dl.
Les mères subissant une thérapie de chélation, pour éliminer le plomb, peuvent mettre en circulation sanguine (mobiliser) des quantités significatives de plomb et ne doivent pas allaiter pendant la période de traitement.
Le CIRC a révisé son évaluation de la cancérogénicité des composés de plomb inorganiques en 2006. L'évaluation est alors passée de 2B à 2A. Cependant, l'évaluation du plomb sous forme métallique demeure inchangée, soit 2B.
Plusieurs études épidémiologiques n'ont pas permis de montrer d'association entre le plomb et l'induction de cancers.
Deux études de cas et d'autres données épidémiologiques fournissent une indication très limitée d'association entre l'exposition professionnelle au plomb et le cancer rénal, mais plusieurs variables n'ont pas été prises en considération (l'usage du tabac et l'exposition à d'autres substances). Deux études ont révélé l'existence d'un nombre anormalement élevé de cancers du système digestif. Dans une autre étude, on a relevé un nombre anormalement élevé de cancers des voies respiratoires, mais deux études portant sur le même sujet n'ont pas permis de corroborer ce résultat. L'augmentation anormale du nombre de cancers était relativement faible et pouvait être associée à des facteurs tels que le tabagisme ou l'exposition à l'arsenic. Dans les études récentes chez des travailleurs de l'industrie du verre (exposition au plomb et à d'autres agents), on a observé une augmentation du risque de cancer de l'estomac, du côlon et des poumons.
Plusieurs études chez le rat et la souris au cours desquelles on a administré de façon répétée des composés de plomb par voie orale (dans la nourriture ou dans l'eau) ou parentérale ont produit des tumeurs du rein, du cerveau et du poumon. Cependant, l'interprétation des résultats de ces études est difficile à faire en raison des problèmes méthodologiques qu'elles présentent. L'adénocarcinome rénal a été observé chez un pourcentage élevé d'animaux exposés au plomb et l'incidence des tumeurs a été associée à la durée et à l'importance de l'exposition. Les mâles semblent être plus vulnérables aux tumeurs que les femelles. Les doses étaient élevées et il est difficile d'extrapoler pour une exposition à un niveau plus bas chez l'humain.
L'EPA (2013) résume les études plus récentes dans sa revue de la littérature scientifique.
Effet mutagène héréditaire / sur les cellules germinales
Une augmentation du taux de mortalité foetale a été observé dans une étude effectuée chez les conjointes d'ouvriers exposés au plomb. Cet effet a été attribué à l’action du plomb sur les cellules germinales mâles, mais n'est pas nécessairement lié uniquement à l'exposition professionnelle, puisqu'il y avait également contamination par le plomb apporté à la maison. Les études chez l'animal ont donné des résultats contradictoires.
Effet sur les cellules somatiques
Chez l'humain Les études chez les travailleurs suggèrent la possibilité d'un effet mutagène. Cependant, il n'est pas possible de tirer de conclusions, car les travailleurs étaient simultanément exposés à d'autres contaminants. Chez l'animal Les résultats sont très variables. Ceci peut s'expliquer par la diversité des tests (micronoyaux, aberrations chromosomiques, bris de brins, échanges de chromatides soeurs), des composés de plomb étudiés, des voies d'administration et des espèces testées. Études in vitro Les résultats d'études in vitro portant sur les aberrations chromosomiques et sur l’échange de chromatides soeurs se sont révélés contradictoires. Des tests de micronoyaux ont donné des résultats positifs et les tests de bris de brins d'ADN ont souvent donné des résultats positifs.
Les études chez les travailleurs suggèrent la possibilité d'un effet mutagène. Cependant, il n'est pas possible de tirer de conclusions, car les travailleurs étaient simultanément exposés à d'autres contaminants.
Les résultats sont très variables. Ceci peut s'expliquer par la diversité des tests (micronoyaux, aberrations chromosomiques, bris de brins, échanges de chromatides soeurs), des composés de plomb étudiés, des voies d'administration et des espèces testées.
Études in vitro
Les résultats d'études in vitro portant sur les aberrations chromosomiques et sur l’échange de chromatides soeurs se sont révélés contradictoires. Des tests de micronoyaux ont donné des résultats positifs et les tests de bris de brins d'ADN ont souvent donné des résultats positifs.
La toxicocinétique et les effets toxicologiques du plomb peuvent être modifiés par des interactions avec certains éléments essentiels et nutriments :
Les effets d'une exposition simultanée au plomb et à divers métaux et pesticides sont décrits dans l'ATSDR (2007).
Effets sur le rein (suite)
En ce qui concerne les travailleurs, l'INERIS (2016) rapporte que de nombreuses études (effectuées entre 1983 et 1993) indiquent l'absence d'effet à des plombémies en deça de 60 µg/dl. Ils mentionnent qu'une étude plus récente (2007) effectuée chez des mineurs montre la possibilité de certaines altérations à 40 µg/dl. Dans son rapport, l'EPA (2013), mentionne également que quelques études plus récentes tendent à suggérer une association entre l'effet néphrotoxique et une plombémie plus faible que ce que les études plus anciennes l'indiquaient.
Effets sur le système nerveux
Le plomb exerce une action sur le système nerveux, pouvant causer une atteinte du système nerveux central et une neuropathie périphérique.
Une encéphalopathie peut se manifester dans les cas d'imprégnation chronique sévère. Les premiers symptômes peuvent apparaître dans les semaines qui suivent l'exposition initiale au plomb; ce sont de l'irritabilité, de la lassitude, une perte d'appétit, de la faiblesse, une diminution de l'attention, des maux de tête, des mouvements saccadés des yeux, des hallucinations et une altération des fonctions cognitives. Les symptômes peuvent s'aggraver, parfois brusquement, et on peut observer du délire, des convulsions, une paralysie, le coma et la mort. Ceci est cependant rare de nos jours.
On observe plus fréquemment des manifestations telles une sensation de malaise, des pertes de mémoire, de l'irritabilité, de la léthargie, des maux de tête, de la fatigue, de l'impuissance, une diminution de la libido, des étourdissements et de la faiblesse. De nombreuses études épidémiologiques ont mis en évidence les effets neurotoxiques du plomb par le biais de divers tests neuropsychologiques. Par exemple, un déficit de coordination main-oeil et du temps de réaction ont été observés chez des travailleurs ayant une plombémie moyenne de 60 µg/dl pendant 5 à 20 ans. Des travailleurs avec une plombémie de 45 à 60 µg/dl avaient une performance réduite dans les tests cognitifs en général, dans diverses tâches motrices et dans l'habileté de raisonnement verbal. On rapporte une altération dans la formation de concepts verbaux, la mémoire et les performances visuomotrices chez des travailleurs ayant une plombémie d'environ 42 µg/dl.
Une étude indique que le résultat de tests neuropsychologiques est meilleur pour un groupe de travailleurs avec une exposition antérieure élevée suivie d'une exposition plus faible que dans un groupe où l'exposition était continuellement élevée. Les résultats suggèrent que les effets pourraient être réversibles si la plombémie est maintenue sous 40 µg/dl. Une autre étude rapporte une amélioration des performances neurocomportementales sur une période de 4 ans lorsque la plombémie était réduite de 26 à 80 µg/dl. De manière générale, il semble y avoir une certaine corrélation entre la plombémie et une atteinte cognitive.
Les résultats des études concernant la neurotoxicité du plomb doivent être interprétés avec prudence; les divers tests ont des seuils de sensibilité différents, certaines études sont basées sur la plombémie au moment de l'étude ou sur une plombémie intégrée, etc. Ces facteurs ne sont pas toujours considérés dans l'interprétation des résultats.
Plusieurs études épidémiologiques effectuées chez des travailleurs rapportent des effets sur le système nerveux périphérique. La neuropathie périphérique peut se traduire par des tremblements, une faiblesse musculaire, des crampes, une myalgie et une paresthésie des membres inférieurs (fourmillements, picotements). L'atteinte précoce est généralement réversible. Dans le cas d'une intoxication sévère, on peut observer une paralysie progressive débutant dans la main droite chez les droitiers (accompagnée de la chute du poignet), s'étendant ensuite à la main gauche. Dans les cas plus graves, elle peut atteindre les membres inférieurs. Certaines études ont montré une vitesse de conduction nerveuse réduite, tant dans les nerfs moteurs que sensitifs, tandis que d'autres n'ont pas mis cet effet en évidence.
Effets cardiovasculaires
Plusieurs études ont montré une corrélation positive entre la plombémie et l'augmentation de la pression artérielle ainsi qu'une incidence accrue d'hypertension.
Effets immunitaires
Des études suggèrent que le plomb pourrait affaiblir la fonction immunitaire mais les données disponibles ne sont pas suffisantes pour permettre de conclure.
Effets sur le système sanguin
Le plomb exerce certains effets sur le système sanguin. Il induit de l'anémie (causée par une diminution de la durée de vie des globules rouges et par la baisse de la synthèse de l'hème par inhibition enzymatique). Il entraîne également une production accrue d'érythrocytes anormaux.
Effets sur l'audition
L'IRSST (2009) considère le plomb et ses composés inorganiques comme des substances ototoxiques. Leur évaluation est basée sur les résultats d'études humaines.
Effets sur la thyroïde
Les études sont contradictoires en ce qui concerne les effets sur la thyroïde. Selon Lauwerys (2007) ceux-ci sont peu probables lorsque la plombémie est inférieure à 60 µg/dl.
Facteur de conversion pour la plombémie :
valeur µg/dl x 0,04826 = µmol/l
Maladies à déclaration obligatoire (MADO)
L'intoxication par le plomb fait partie de la liste des maladies, infections et intoxications à déclaration obligatoire selon la Loi sur la santé publique (L.R.Q., c. S-2.2) et ses règlements d'application. Elle est indiquée sous métaux et métalloïdes.
Vous pouvez consulter les sites suivants pour obtenir de l'information à ce sujet :
http://www.msss.gouv.qc.ca/sujets/santepub/mado.phphttp://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/preventioncontrole/03-268-05.pdf
InhalationEn cas d’inhalation, amener la personne dans un endroit aéré. Appeler le Centre antipoison ou un médecin. Si la personne ne respire pas, lui donner la respiration artificielle.
Contact avec les yeuxRincer abondamment les yeux avec de l’eau pendant 5 minutes ou jusqu’à ce que le produit soit éliminé. Enlever les lentilles cornéennes s’il est possible de le faire facilement. Si l’irritation persiste, consulter un médecin.
Contact avec la peauLaver la peau avec de l'eau et du savon.
IngestionRincer la bouche avec de l’eau. Appeler le Centre antipoison ou un médecin.
Danger
Susceptible de provoquer le cancer (H351) Peut nuire à la fertilité ou au fœtus (H360) Peut être nocif pour les bébés nourris au lait maternel (H362)
Divulgation des ingrédients
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.