Répertoire toxicologiqueRépertoire toxicologiqueFiche PMSD
Numéro CAS : 64-17-5
Mise à jour : 2000-04-28
Mise à jour : 2017-10-18
Placenta
Le transfert placentaire de l'alcool éthylique a été montré chez l'humain et chez plusieurs espèces animales.
Développement prénatal
Chez l'humain Une consommation importante et prolongée d'alcool éthylique pendant la grossesse peut être la cause d'un accroissement du risque d'anomalies connues sous le terme de syndrome d'alcoolisme foetal ou SAF. L'identification du SAF est basée sur un groupe de signes cliniques tel un retard de croissance prénatal ou postnatal, une atteinte du système nerveux central (retards du développement, troubles du comportement, troubles d'apprentissage, etc.), malformations craniofaciales (traits faciaux caractéristiques tels que: raccourcissement des fentes palpébrales, minceur de la lèvre supérieure ou certains autres symptômes), malformations cardiaques et anomalies squelettiques. Il est clairement démontré que ce syndrome se manifeste chez les mères consommant régulièrement de l'alcool. Aucune donnée concernant un SAF résultant d'une exposition professionnelle n'a été trouvée dans la littérature scientifique. De plus, il n'y a pas d'évidences que l'inhalation ou le contact cutané peut produire des symptômes d'intoxication. L'inhalation de vapeurs d'alcool éthylique ne conduit pas à une augmentation importante de la concentration sanguine. Chez l'animal Inhalation L'inhalation d'alcool éthylique à des concentrations de 10 000 et 16 000 ppm 6 heures par jour pendant 19 jours de gestation ne s'est pas avérée tératogène et n'a pas causé d'effet comportemental postnatal chez le rat. Un effet embryotoxique ou foetotoxique (modifications neurochimiques) ainsi qu'une faible toxicité maternelle (diminution de la consommation d'eau et d'aliments) ont été rapportés à 16 000 ppm (Nelson et al., 1988). Dans une étude similaire, l'exposition de rats à des concentrations allant jusqu'à 20 000 ppm n'a pas mis en évidence d'effet tératogène malgré une forte toxicité maternelle à 20 000 ppm (Nelson et al., 1985). Ingestion Certaines études chez la souris et le rat, effectuées à des doses très élevées, ont montré un effet sur le poids foetal, une augmentation des variations squelettiques ou un effet tératogène. Cependant, il est probable que les doses administrées ont causé une importante toxicité maternelle, due à une diminution significative de la consommation de nourriture. Ceci est un facteur important à considérer puisque la malnutrition peut entraîner une diminution du poids des foetus et des rejetons ainsi que des effets postnataux. Les doses utilisées dans les études posent un problème d'interprétation des résultats, car elles sont largement en excès de la dose maximale recommandée par l'OCDE dans les protocoles standard d'évaluation de la toxicité sur le développement ou la reproduction, qui est de 1 g/kg/jour (OCDE 414 et 416). À titre d'exemple, une eau de boisson contenant 5 % d'alcool éthylique administrée lors de tests correspond à une dose d'environ 10 à 12 g/kg/jour, soit plus de 10 fois la dose maximale recommandée par l'OCDE. De plus, cette dose comble environ 35 % des besoins caloriques quotidiens, ce qui entraîne une malnutrition. Les effets observés par voie orale se produisent à des doses produisant des concentrations sanguines d'alcool éthylique qui ne peuvent être atteintes que par la consommation délibérée de boissons alcoolisées.
Chez l'humain
Une consommation importante et prolongée d'alcool éthylique pendant la grossesse peut être la cause d'un accroissement du risque d'anomalies connues sous le terme de syndrome d'alcoolisme foetal ou SAF. L'identification du SAF est basée sur un groupe de signes cliniques tel un retard de croissance prénatal ou postnatal, une atteinte du système nerveux central (retards du développement, troubles du comportement, troubles d'apprentissage, etc.), malformations craniofaciales (traits faciaux caractéristiques tels que: raccourcissement des fentes palpébrales, minceur de la lèvre supérieure ou certains autres symptômes), malformations cardiaques et anomalies squelettiques. Il est clairement démontré que ce syndrome se manifeste chez les mères consommant régulièrement de l'alcool.
Aucune donnée concernant un SAF résultant d'une exposition professionnelle n'a été trouvée dans la littérature scientifique. De plus, il n'y a pas d'évidences que l'inhalation ou le contact cutané peut produire des symptômes d'intoxication. L'inhalation de vapeurs d'alcool éthylique ne conduit pas à une augmentation importante de la concentration sanguine. Chez l'animal
Inhalation
L'inhalation d'alcool éthylique à des concentrations de 10 000 et 16 000 ppm 6 heures par jour pendant 19 jours de gestation ne s'est pas avérée tératogène et n'a pas causé d'effet comportemental postnatal chez le rat. Un effet embryotoxique ou foetotoxique (modifications neurochimiques) ainsi qu'une faible toxicité maternelle (diminution de la consommation d'eau et d'aliments) ont été rapportés à 16 000 ppm (Nelson et al., 1988). Dans une étude similaire, l'exposition de rats à des concentrations allant jusqu'à 20 000 ppm n'a pas mis en évidence d'effet tératogène malgré une forte toxicité maternelle à 20 000 ppm (Nelson et al., 1985).
Ingestion
Certaines études chez la souris et le rat, effectuées à des doses très élevées, ont montré un effet sur le poids foetal, une augmentation des variations squelettiques ou un effet tératogène. Cependant, il est probable que les doses administrées ont causé une importante toxicité maternelle, due à une diminution significative de la consommation de nourriture. Ceci est un facteur important à considérer puisque la malnutrition peut entraîner une diminution du poids des foetus et des rejetons ainsi que des effets postnataux. Les doses utilisées dans les études posent un problème d'interprétation des résultats, car elles sont largement en excès de la dose maximale recommandée par l'OCDE dans les protocoles standard d'évaluation de la toxicité sur le développement ou la reproduction, qui est de 1 g/kg/jour (OCDE 414 et 416). À titre d'exemple, une eau de boisson contenant 5 % d'alcool éthylique administrée lors de tests correspond à une dose d'environ 10 à 12 g/kg/jour, soit plus de 10 fois la dose maximale recommandée par l'OCDE. De plus, cette dose comble environ 35 % des besoins caloriques quotidiens, ce qui entraîne une malnutrition.
Les effets observés par voie orale se produisent à des doses produisant des concentrations sanguines d'alcool éthylique qui ne peuvent être atteintes que par la consommation délibérée de boissons alcoolisées.
Développement postnatal
Deux études ont été faites chez le rat par inhalation pendant la gestation. La première (10 000 ppm, 7 heures par jour) n'a pas montré d'atteinte alors que dans la seconde (10 000 et 16 000 ppm, 7 heures par jour) certaines modifications ont été observées. Ces études ne permettent pas d'identifier, hors de tout doute, une conséquence postnatale de l'exposition prénatale par inhalation. Cependant, plusieurs études chez le rat et la souris exposés par voie orale montrent un effet postnatal à des doses élevées. D'autres études n'ont pas montré d'effet.
Mise à jour : 2000-06-28
Il n'existe pas de données suggérant un effet possible relié à l'inhalation de vapeurs. Toutefois, les études chez l'humain et surtout chez l'animal indiquent que l'ingestion de fortes doses peut affecter la fertilité des mâles et des femelles.
L'alcool éthylique est excrété dans le lait maternel. Le rapport des concentrations lait / sang avoisine l'unité.La demi-vie dans le lait est d'environ 3 heures (pour une ingestion de 0,6 g d'alcool à 15 % en 5 minutes).Une alcoolémie élevée, supérieure à 1g/l, peut causer une abolition du réflexe d'éjection du lait à la succion.
Il n'y a aucune donnée suggérant un effet cancérogène relié à l'inhalation des vapeurs d'alcool éthylique.Toutefois, plusieurs études indiquent que l'ingestion prolongée de quantités importantes de boissons alcoolisées, en même temps que le tabagisme, accroît la fréquence des cancers du pharynx, du larynx, de l'oesophage et du foie.
Aucune conclusion définitive ne peut être tirée concernant la mutagénicité. De nombreuses études in vivo et in vitro ont donné des résultats négatifs; toutefois, certaines ont montré des résultats positifs par des voies d'exposition (ex. ingestion) et à des concentrations fortes non rencontrées en milieu de travail.
Il y a très peu de données concernant la toxicité sur le développement et la reproduction aux concentrations et aux voies d'exposition usuelles rencontrées en milieu de travail. Les études chez l'animal suggèrent que des fortes doses sont nécessaires pour obtenir des atteintes du développement et de la reproduction. Toutefois, il y a de nombreuses études tant chez l'humain que chez l'animal qui montrent que des effets par des voies d'exposition non professionnelle, notamment l'ingestion de fortes concentrations, sont associés à divers problèmes. Mais ceux-ci sont peu susceptibles de se produire en milieu de travail par les voies d'exposition usuelles.
Il ne devrait pas y avoir lieu de craindre un risque pour le développement si la norme actuelle est respectée, soit 1 880 mg/m³ ou 1 000 ppm. Le Comité sur la consommation d'alcool et la reproduction relevant du Dutch Expert Committee on Occupational Standards des Pays-Bas soutient qu'un seuil de 1 300 mg/m³ est assez bas pour protéger contre les effets néfastes sur le développement. Il indique que les premiers signes de toxicité sur le développement se manifestent après une consommation par jour ou moins (<10 g d'alcool éthylique par jour). C'est cependant la concentration sanguine d'alcool qui devrait être prise en considération pour une évaluation plus juste de la situation. Considérant que la concentration sanguine maximale atteinte après l'ingestion d'une consommation est de 10-100 fois plus élevée que la concentration sanguine atteinte après l'exposition par inhalation à 1 300 g/m³, le Comité est d'avis qu'une exposition à 1 300 mg/m³ est assez basse pour protéger contre ces effets Dutch Expert Committee on Occupational Standards, Ethanol, 2006).
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.