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Programme pour une maternité sans danger (PMSD)

Propriétés physiques pertinentes 

Mise à jour : 1997-04-03

État physique : Gaz
Tension de vapeur : 760 mm de Hg    (101 kPa) à 20 °C
Point d'ébullition : -88,46 °C
Solubilité dans l'eau : 1,33 g/l à 20 °C
Masse moléculaire : 44,02

Voies d'absorption

Mise à jour : 2001-05-01

Voies respiratoires : Absorbé

Effets sur le développement 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39

Mise à jour : 2001-05-01

  • Il traverse le placenta chez l'humain.
  • Il y a possibilité d'incidence accrue d'avortement spontané chez l'humain.
  • Les données ne permettent pas de faire une évaluation adéquate de l'effet postnatal.

Placenta

Le transfert placentaire a été observé chez des femmes anesthésiées (500 000 à 700 000 ppm; pendant 2 à 19 minutes) (Hay, 1978; Max et al., 1970). Le niveau foetal de protoxyde d’azote était égal à celui de la mère pendant les 30 minutes qu'a duré l’administration (Stenger, 1969).

Développement prénatal

Chez l’humain

Cohen et al. (1980) ont observé une augmentation du taux d’avortement et d'anomalies congénitales chez des assistantes dentaires et des anesthésistes américaines exposées (concentrations non rapportées, 1 à 8 heures/semaine). Axelsson et al. (1996) ont rapporté que l’exposition au protoxyde d’azote dans les bureaux dentaires aux États-Unis peut dépasser 1 000 ppm.

Rowland et al. (1992) ont observé une agmentation des avortements spontanés chez des assistantes dentaires exposées pendant plus de 5 heures/semaine dans des locaux mal ventilés.

Plusieurs études ont identifié un risque élevé d’avortement spontané chez le personnel des salles d’opération exposé à de basses concentrations d'anesthésiques, incluant le protoxyde d’azote. Néanmoins, on a trouvé que le taux d'avortement n’est pas plus élevé que dans les autres unités (Aldridge et Tunstall, 1986).

Par contre, dans une étude récente de Axelsson et al. (1996), on n’a pas observé de risque plus élevé d’avortement spontané parmi les sages-femmes exposées à des concentrations " beaucoup plus basses " (valeur non rapportée) pendant l’accouchement.

Deux autres études chez le personnel des salles d’opération n’ont pas démontré d'augmentation du risque d’avortement spontané relié à l’exposition aux anesthésiques (Ericson et Kallen, 1985; Hemminki et al., 1985).

Chez l'animal

Les effets sur le développement prénatal ont été observés chez des animaux exposés de façon continue (24 heures/jour) à des concentrations non usuelles pour l’exposition des travailleurs (500 000 à 750 000 ppm). Cependant, après des expositions intermittentes à des concentrations inférieures, les effets étaient majoritairement négatifs.

Développement postnatal

Holson et al. (1995) ont exposé des rats à 1 000, 5 000 et 10 000 ppm (6 heures/jour pendant la gestation). Aucun effet neurocomportemental n’a été observé chez des ratons âgés de 6 à 100 jours.

Après l’exposition des rats (10 000 ppm ; 6 heures/jour; 5 jours/semaine; pendant 1, 2 ou 3 semaines de gestation), Viera et al. (1978) ont observé un retard de croissance chez des ratons jusqu’à l’âge de 8 semaines (fin de l’expérience).

L’exposition prénatale des souris (50 000 à 350 000 ppm, 4 heures/jour; les jours 6 à 15 de la gestation) a entraîné une hyporéactivité en réponse à des stimuli acoustiques ou tactiles à l’âge de 60 et 95 jours (Rice et Millan, 1985 ; Rice, 1990). Chez les rats exposés de façon identique, ces effets n’ont pas été observés jusqu’à l’âge de 150 jours (Rice, 1989).

Après une exposition continue des souris (100 000 et 500 000 ppm; les jours 11 à 15 de la gestation), une augmentation des anomalies cranio-faciales a été observée chez des souriceaux âgés de 43 jours. Chez des souris exposées à 500 000 ppm, l’incidence de la fente palatine a été le double de celle des témoins (Pooler et al., 1981). Mais, étant donné que les souris sont particulièrement susceptibles à la fente palatine, la pertinence de ces résultats est douteuse (Mazze et al., 1986).

L’exposition des souris (750 000 ppm; 6 heures/jour le jour 14 de la gestation) a causé une réduction du poids foetal, mais pas de réduction du poids des nouveau-nés. Les auteurs ont observé des changements histologiques dans le mésencéphale des souriceaux examinés les jours 0, 1 et 2 après la naissance et un retard dans le développement et dans l’apparition des réflexes et des aptitudes locomotrices pendant les premiers 23 jours postnataux. (Rodier et al., 1986; Rodier, 1986; Koeter et Rodier, 1986).

Mullenix et al. (1986) ont observé une augmentation ou une diminution de l’activité motrice aux âges de 1 et 5 mois chez des rats mâles et femelles suivant une exposition prénatale (750 000 ppm; 8 heures/jour; jours 14 et 15 de la gestation).

Effets sur la reproduction 12 17 23 33 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53

Mise à jour : 2001-05-01

  • Les données ne permettent pas de faire une évaluation adéquate des effets sur la reproduction.

Effet sur le système reproducteur

Chez la femelle

Deux études de Kugel et al. (1989, 1990) rapportent que le cycle oestral a été affecté (durée prolongée du proestrus) chez les rats exposés à 500 ppm (8 heures/jour pendant 35 jours) ou à 300 000 ppm (8 heures/jour pendant 4 jours), mais il s’est rétabli après l'arrêt de l’exposition.

Les études avec des souris femelles (5 000 à 800 000 ppm , 4 heures/jour pendant 5 jours/semaine durant 4 à 14 semaines) n’ont pas trouvé d’effet sur les cellules germinales (Land et al., 1979, 1981; Mazze et al., 1983).

Chez le mâle

Les spermogrammes des anesthésistes exposés aux différents gaz (surtout au protoxyde d’azote; < 50 ppm  pendant au moins un an) n’ont pas été différents de ceux des témoins (Wyrobek et al.,1981).

Après une exposition des rats (5 000 ppm; 6 heures/jour, 5 jours/semaine pendant 4 semaines), une réduction du nombre et des anomalies morphologiques ont été observées dans les spermatozoïdes (Vieira et Cleaton-Jones, 1980). Après l’accouplement, le nombre d’animaux par portée ainsi que le poids et la taille des ratons ont été réduits pendant les 8 semaines d’observation (Vieira et al., 1983).

Les études avec des souris (5 000 à 800 000 ppm; 4 heures/jour, 5 jours/semaine pendant 4 à 14 semaines) n’ont pas trouvé d’effet sur les spermatozoïdes (Land et al., 1979, 1981; Mazze et al., 1983) ou sur le poids des testicules (Rice et al., 1985; Mazze et al., 1983).

Rice et al. (1985) n’ont observé aucun effet sur le poids ou sur la morphologie des testicules après l’exposition des souris (5 000, 50 000 et 500 000 ppm; 4 heures/jour, 5 jours/semaine pendant 14 semaines).

Effet sur la fertilité

Rowland et al. (1995) ont observé une diminution de la fertilité (augmentation de la durée requise pour devenir enceinte) chez des assistantes dentaires (concentrations non rapportées, aucun système de récupération des gaz; plus de 3 heures/semaine).

Cohen et al. (1980) ont observé une augmentation des avortements spontanés chez des épouses de dentistes exposés (plus de 8 heures/semaine). Mais cette observation n’a pas été corroborée dans deux autres études (Cohen et al., 1974; Knill-Jones et al., 1975).

La fertilité (% gestante) des rats exposés à 500 ppm (8 heures/jour pendant 35 jours) a été réduite. Mais il n'y a eu aucun effet sur le nombre d’animaux par portée ou le poids à la naissance (Kugel et al.,1989). Une autre étude de Kugel et al. (1990) indique une baisse de 50 % de la fertilité chez les rats femelles exposés à 300 000 ppm (8 heures/jour pendant 4 jours).

Dans l’étude de Holson et al. (1995), des rates ont été accouplées avec les rats mâles exposés à 1 000, 5 000 et 10 000 ppm (6 heures/jour , 6 jours/semaine pendant 9 semaines). Aucun effet sur la fertilité n’a été observé dans le test de la dominance létale.

L’exposition de souris mâles (5 000, 50 000 et 500 000 ppm ; 4 heures/jour , 5 jours/semaine pendant 9 semaines) n’a pas eu d’effet sur la fertilité, le nombre des animaux dans les portées ou sur le poids ou la taille des nouveaux-nés (Mazze et al., 1982).

L’exposition de souris mâles (800 000 ppm; 4 heures) n’a pas eu d’effet sur plusieurs indices de la fertilité des nouveaux-nés à l'exception d'une diminution pondérale (Friedler et Meadows, 1987).

Effet hormonal

Une étude (Kugel et al., 1990) indique une augmentation de la LH-RH (hormone de libération de la lutéostimuline qui joue un rôle critique dans l’ovulation) chez les rats exposés (300 000 ppm; 8 heures/jour  pendant 4 jours) .

Effets sur l'allaitement 

Mise à jour : 2001-05-01

  • Il n'y a aucune donnée concernant l'excrétion ou la détection dans le lait.

Cancérogénicité 12 54 55 56 57 58 59

Mise à jour : 2001-05-01

Évaluation du C.I.R.C. : L'agent (le mélange, les circonstances d'exposition) ne peut pas être classé quant à sa cancérogénicité pour l'homme (groupe 3).
Évaluation de l'A.C.G.I.H. : Substance non classifiable comme cancérogène pour l'homme (groupe A4).

Le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) considère que l'exposition aux anesthésiques volatils est inclassable quant à sa cancérogénicité pour l'homme.

Effet cancérogène

Chez l'humain

Cohen et al. (1980) n'ont pas trouvé d'augmentation de l'incidence des cancers chez des assistantes dentaires américaines exposées au protoxyde d’azote (concentrations non rapportées, 1-8 heures/semaine).

Chez l'animal

Il n'y a eu aucune augmentation de l'incidence des tumeurs chez les souris femelles et mâles exposées (100 000 ou 400 000 ppm; 2-4 heures/jour, 5 jours/semaine pendant 17-78 semaines (Baden et al., 1986). Deux autres études ont aussi rapporté des résultats négatifs. Néanmoins, la durée de l’exposition était trop courte (24 expositions, intervalle de 2 à 3 jour) (Eger et al., 1978) ou les concentrations utilisées étaient trop basses (50 et 500 ppm) (Coate et al., 1979) pour permettre un évaluation adéquate de la cancérogénicité.

Mutagénicité33 46 60

Mise à jour : 2001-05-01

  • Les données ne permettent pas de faire une évaluation adéquate de l'effet mutagène.

Effet mutagène

Études in vivo

Aucune augmentation des échanges de chromatides- soeurs ou des aberrations chromosomiques dans les lymphocytes des sujets exposés (25 à 900 ppm; ou 4,2 à 6,2 µg/L protoxyde d'azote dans le sang) n'a été observée lors de plusieurs études (Greim, 1991)

Chang et al. (1996) ont observé une formation élevée des micronoyaux dans les lymphocytes des infirmières exposées au protoxyde d'azote (concentration non mesurée, la concentration des autres anesthésiques était négligeable).

Études in vitro

Hoerauf et al. (1999) ont observé une augmentation des échanges de chromatides-soeurs dans les lymphocytes humains exposés à 500 000 ppm, mais les tests avec les cellules ovariennes du hamster chinois et du locus spécifique avec les cellules V79 ont été négatifs dans trois autres études (750 000 à 810 000 ppm). Aucune anomalie dans les noyaux n’a été observée dans les cellules V79 (Greim, 1991).

Effet mutagène héréditaire

Le test de la dominance létale (1 000, 5 000 et 10 000 ppm; 6 heures/jour; 6 jours/semaine pendant 9 semaines) a été négatif chez les rats mâles exposés (Holson et al.,1995).

Commentaires 61

Mise à jour : 2001-05-01

Les anesthésiques volatils peuvent être regroupés en deux catégories. La première comprend les anesthésiques halogénés tels: l'halothane (fluothane), le méthoxyflurane (penthrane), l'enflurane (éthrane), l'isoflurane (forane), le sévoflurane (sevorane) et le desflurane (suprane), etc. La seconde, les anesthésiques non halogénés dont le seul représentant utilisé est le protoxyde d'azote. Les anesthésiques généraux volatils peuvent être employés seuls ou en association. Chez un patient, l'anesthésie générale peut également impliquer des agents pharmacologiques.

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    http://www.iarc.fr
  • ▲56.  American Conference of Governmental Industrial Hygienists, TLVs® and BEIs® : threshold limit values for chemical substances and physical agents and biological exposure indices. Cincinnati (OH) : ACGIH. (2024). [NO-003164]   http://www.acgih.org
  • ▲57.  Eger, E.I. et al., «A test of the carcinogenicity of enflurane, isoflurane, halothane, methoxyflurane, and nitrous oxide in mice.» Anesthesia and Analgesia. Vol. 57, p. 678-694. (1978).
  • ▲58.  Baden, J.M. et al., «Carcinogen bioassay of nitrous oxide in mice.» Anesthesiology. Vol. 64, p. 747-750. (1986).
  • ▲59.  Coate, W.B., Kapp, R.W. et Lewis, T.R., «Chronic exposure to low concentrations of halothane-nitrous oxide : lack of carcinogenic effect in the rat.» Anesthesiology. Vol. 50, p. 310-318. (1979).
  • ▲60.  Hoerauf, K.H. et al., «Sister chromatid exchange in human lymphocytes exposed to isoflurane and nitrous oxide in vitro.» British Journal of Anaesthesia. Vol. 82, no. 2, p. 268-270. (1999).
  • ▲61.  Duncan, Peter, G., «Exposure of postoperative nurses to exhaled anesthetic gases.» Anesthesia and Analgesia. Vol. 87, p. 1083-1088. (1998).

La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.