Répertoire toxicologiqueRépertoire toxicologiqueFiche PMSD
CAS Number : 75-09-2
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Mise à jour : 2005-04-22
PlacentaBarlow et Sullivan (1982) rapportent une étude de Mukhametova et Vozovaya (1972) qui ont détecté du chlorure de méthylène dans le sang de femmes (0,66 mg/kg) travaillant dans des opérations de collage. Ils ont également détecté des hydrocarbures chlorés (chlorure de méthylène et dichloroéthane) dans les tissus embryonnaires et foetaux (0,34 mg/kg dans les membranes et 1,15 mg/kg dans les tissus) mais la proportion relative de chacun n'a pas été mentionnée.Anders et Sunram (1982) ont détecté du chlorure de méthylène et du monoxyde de carbone dans le sang maternel et le sang foetal chez les rats exposés par inhalation (50 ppm pendant 1 heure; jour 21 de la gestation). Une étude par inhalation effectuée chez le rat par Withey et Karpinski (1985) a permis de montrer un transfert placentaire avec un rapport des concentrations sanguines foetus/mère d’environ 0,3 (100 à 3 000 ppm pendant 5 heures; jour 17 de la gestation).Développement prénatal
Études chez l'humainPlusieurs études épidémiologiques ont étudié les effets sur le développement de l'exposition des travailleuses au chlorure de méthylène. Aucune conclusion ne peut être tirée de ces études à cause de plusieurs problèmes expérimentaux tels que : l’exposition concomitante à plusieurs produits (l'acétone, le toluène, le xylène, etc.), le faible nombre de cas, la méconnaissance du niveau d’exposition, etc.Études chez l'animal Schwetz et al. (1975) ont observé une augmentation significative du retard osseux chez le rat et la souris ainsi qu’une augmentation significative des hémorragies cérébrales chez les ratons lors de l’exposition prénatale par inhalation (0 et 1 250 ppm pendant 7 h/j; jours 12 à 15 de la gestation). Une augmentation significative du poids du foie a été observée chez les rats femelles. Une seule dose a été utilisée. Les auteurs concluent qu’il n’y a pas d’effet sur le développement à la dose utilisée. Une augmentation significative de la carboxyhémoglobinémie a été observée pour des femelles non gestantes exposées dans les mêmes conditions expérimentales. Hardin et Manson (1980) ont étudié les effets postnataux de l’inhalation de chlorure de méthylène avant et/ou pendant la gestation chez le rat (0 et 4 500 ppm; 6 h/j, 7 j/sem., 21 jours avant et/ou pendant les 17 premiers jours de la gestation). Ils ont rapporté une augmentation significative du poids du foie chez les mères et une diminution significative du poids foetal pour le groupe exposé avant et pendant la gestation et celui exposé pendant la gestation. Il n’y a pas eu d’effet significatif sur les malformations, les résorptions, les implantations, le nombre de vivants et la proportion mâles/femelles. Une carboxyhémoglobinémie de 7 à 10 % a également été observée chez des femelles de ces deux groupes. Une seule dose a été utilisée.Narotsky et al. (1995) ont fait une étude exploratoire par gavage chez le rat (0, 337,5 et 450 mg/kg; jours 6 à 19 de la gestation). Des signes de toxicité maternelle ont été observés à 450 mg/kg (une diminution significative du gain pondéral au cours de la gestation et une dépression respiratoire). Il n’y a pas eu d’effet sur le développement (résorption, viabilité pré & postnatale, poids à 1, 3 et 6 jours). Aucune analyse tératologique n'a été faite. Aucune malformation (externe, squelettique et viscérale) n’a été rapportée par Nishio et al. (1984) chez le rat exposé par ingestion (0, 0,04, 0,4 et 4 % soit une dose totale de 0, 134, 1 394 et 13 626 mg; jours 0 à 20 de la gestation). Ils ont observé une diminution significative du poids corporel maternel à 4 %, du poids des foetus femelles ainsi qu’une diminution significative du poids des reins et du foie à 0,4 % pour les ratons femelles ainsi qu'une augmentation significative du poids du foie des femelles et des mâles et du poids du rein des femelles à 0,04 % à l’âge de 56 jours.Raje et al. (1988) ont obtenu une réponse négative lors d'un test de dominance létale chez le rat par injection sous-cutanée (0, 5 et 10 % pendant 4 sem.) et par inhalation (0, 100, 150 et 200 ppm; 2 h/j, 5 j/sem. pendant 6 sem.). Aucun effet significatif n’a été observé sur le nombre de résorptions, le nombre de vivants, le nombre de morts et le nombre de résorptions par portée pour les deux voies d’exposition. Les auteurs ne mentionnent pas s’ils ont analysé les malformations.NoteDiverses opinions qualitatives ainsi que des estimations quantitatives ont été publiées. Nous vous suggérons de vous référer aux études suivantes : Swedish National Chemicals Inspectorate, 1991; Stijkel et Reijnders, 1995; Jankovic et Drake, 1996.
Études chez l'humainPlusieurs études épidémiologiques ont étudié les effets sur le développement de l'exposition des travailleuses au chlorure de méthylène. Aucune conclusion ne peut être tirée de ces études à cause de plusieurs problèmes expérimentaux tels que : l’exposition concomitante à plusieurs produits (l'acétone, le toluène, le xylène, etc.), le faible nombre de cas, la méconnaissance du niveau d’exposition, etc.Études chez l'animal
Schwetz et al. (1975) ont observé une augmentation significative du retard osseux chez le rat et la souris ainsi qu’une augmentation significative des hémorragies cérébrales chez les ratons lors de l’exposition prénatale par inhalation (0 et 1 250 ppm pendant 7 h/j; jours 12 à 15 de la gestation). Une augmentation significative du poids du foie a été observée chez les rats femelles. Une seule dose a été utilisée. Les auteurs concluent qu’il n’y a pas d’effet sur le développement à la dose utilisée. Une augmentation significative de la carboxyhémoglobinémie a été observée pour des femelles non gestantes exposées dans les mêmes conditions expérimentales. Hardin et Manson (1980) ont étudié les effets postnataux de l’inhalation de chlorure de méthylène avant et/ou pendant la gestation chez le rat (0 et 4 500 ppm; 6 h/j, 7 j/sem., 21 jours avant et/ou pendant les 17 premiers jours de la gestation). Ils ont rapporté une augmentation significative du poids du foie chez les mères et une diminution significative du poids foetal pour le groupe exposé avant et pendant la gestation et celui exposé pendant la gestation. Il n’y a pas eu d’effet significatif sur les malformations, les résorptions, les implantations, le nombre de vivants et la proportion mâles/femelles. Une carboxyhémoglobinémie de 7 à 10 % a également été observée chez des femelles de ces deux groupes. Une seule dose a été utilisée.Narotsky et al. (1995) ont fait une étude exploratoire par gavage chez le rat (0, 337,5 et 450 mg/kg; jours 6 à 19 de la gestation). Des signes de toxicité maternelle ont été observés à 450 mg/kg (une diminution significative du gain pondéral au cours de la gestation et une dépression respiratoire). Il n’y a pas eu d’effet sur le développement (résorption, viabilité pré & postnatale, poids à 1, 3 et 6 jours). Aucune analyse tératologique n'a été faite. Aucune malformation (externe, squelettique et viscérale) n’a été rapportée par Nishio et al. (1984) chez le rat exposé par ingestion (0, 0,04, 0,4 et 4 % soit une dose totale de 0, 134, 1 394 et 13 626 mg; jours 0 à 20 de la gestation). Ils ont observé une diminution significative du poids corporel maternel à 4 %, du poids des foetus femelles ainsi qu’une diminution significative du poids des reins et du foie à 0,4 % pour les ratons femelles ainsi qu'une augmentation significative du poids du foie des femelles et des mâles et du poids du rein des femelles à 0,04 % à l’âge de 56 jours.Raje et al. (1988) ont obtenu une réponse négative lors d'un test de dominance létale chez le rat par injection sous-cutanée (0, 5 et 10 % pendant 4 sem.) et par inhalation (0, 100, 150 et 200 ppm; 2 h/j, 5 j/sem. pendant 6 sem.). Aucun effet significatif n’a été observé sur le nombre de résorptions, le nombre de vivants, le nombre de morts et le nombre de résorptions par portée pour les deux voies d’exposition. Les auteurs ne mentionnent pas s’ils ont analysé les malformations.NoteDiverses opinions qualitatives ainsi que des estimations quantitatives ont été publiées. Nous vous suggérons de vous référer aux études suivantes : Swedish National Chemicals Inspectorate, 1991; Stijkel et Reijnders, 1995; Jankovic et Drake, 1996.
Développement postnatal
Bornstein et al. (1980) ont étudié les effets postnataux de l’inhalation du chlorure de méthylène avant et/ou pendant la gestation chez le rat (0 et 4 500 ppm; 6 h/j, 7 j/sem.; 21 jours avant et/ou pendant les 17 premiers jours de la gestation). Il s’agit de la suite de l’étude de Hardin & Manson (1980). Aucun effet significatif sur le poids à la naissance et au cours de la période postnatale jusqu’à l’âge de 5 mois n’a été observé pour les quatre groupes. Il n’y a pas eu d’effet significatif sur la consommation d’eau et de nourriture. L’activité générale, l’activité locomotrice dans un nouvel environnement, l’activité sur la roue tournante et les fonctions d’apprentissage ont été testées par intervalles de 5 mois. Une augmentation significative de l’activité dans un nouvel environnement a été observée à 10 et 15 jours après la naissance pour les groupes exposés avant ainsi qu'avant et pendant la gestation. Elle traduit un problème d’adaptation à un nouvel environnement qui peut difficilement être extrapolé à d’autres espèces. L’activité était significativement réduite à l’âge de 150 jours pour les mâles exposés avant et pendant la gestation ou uniquement pendant la gestation. Contrairement à l’étude de Hardin et Manson (1980), aucun effet sur le poids foetal n’a été décelé.
Nishio et al. (1984) n’ont pas observé de modification significative du taux de survie entre la naissance et l’âge de 56 jours chez le rat (ingestion; 0, 0,4 & 0,004 %; jours 0 à 20 de la gestation).
Système reproducteur
Études chez la femelle
Barlow et Sullivan (1982) rapportent une étude de Mukhametova et Vozovaya (1972), ces derniers ont rapporté des troubles gynécologiques (troubles menstruels, inflammation des organes sexuels, etc.) chez 54,2 % des femmes exposées comparativement à 33,1 % chez le groupe non exposé. Cependant, il y avait une exposition à plusieurs solvants (le chlorure de méthylène, le dichloroéthane, une source importante de benzène, etc.) de sorte que l’on ne peut conclure sur l’effet du chlorure de méthylène.Le NTP (1986) a effectué une étude de toxicité chronique et de cancérogénicité chez le rat (0, 1 000, 2 000 et 4 000 ppm; 6 h/j, 5 j/sem. pendant 2 ans) et la souris (0, 2 000 et 4 000 ppm; 6 h/j, 5 j/sem. pendant 2 ans). Il n’y a pas eu d’atteinte ovarienne ou utérine chez le rat. Une atteinte ovarienne et utérine a été observée à 4 000 ppm chez la souris mais les auteurs de l’étude considèrent qu’elle est secondaire à la néoplasie.Études chez le mâleWells et al. (1989) n’ont observé aucun effet sur le nombre de spermatozoïdes chez des travailleurs exposés à des concentrations de 15 à 366 ppm de chlorure de méthylène pendant au moins 3 mois. Cependant, on ne peut conclure car il s’agit d’un résumé d’étude et l’étude est inadéquate à cause de l’absence d’un groupe contrôle et du manque de puissance statistique.Kelly (1988) a évalué un groupe d’hommes parmi 34 travailleurs exposés au chlorure de méthylène qui se sont plaints de différents problèmes de santé (perte de mémoire, irritabilité, etc.). Ce groupe de 8 hommes avait signalé de l’infertilité ainsi qu’une douleur génitale. L’examen médical a mis en évidence une sensibilité testiculaire. Ils ont été exposés à environ 68 ppm (3,3 à 154,4 ppm) de chlorure de méthylène et ils avaient une carboxyhémoglobinémie de 1,7 à 17,3 %. L’examen médical a mis en évidence une sensibilité testiculaire (4/7), une atrophie testiculaire (3/7) et une baisse du compte spermatique (2 cas d’oligospermie parmi les 4 hommes testés). Un seul s’est avéré normal. D’autres substances ont été également identifiées dans le milieu de travail (styrène, toluène, xylène, etc.).Le NTP (1986) a effectué une étude de toxicité chronique et de cancérogénicité par inhalation chez le rat (0, 1 000, 2 000 et 4 000 ppm; 6 h/j, 5 j/sem. pendant 2 ans) et la souris (0, 2 000 et 4 000 ppm; 6 h/j, 5 j/sem. pendant 2 ans). Il n’y a pas eu d’atteinte testiculaire chez le rat. Une atteinte testiculaire a été observée à 4 000 ppm chez la souris mais les auteurs de l’étude considèrent qu’elle est secondaire à la néoplasie. Nitschke et al. (1988) n’ont pas observé d’effet sur la reproduction, la survie, la croissance postnatale et la fertilité lors d’une étude de toxicité pour la reproduction sur 2 générations par inhalation chez les rats (0, 100, 500, 500 et 1 500 ppm, 6 h/j).Raje et al. (1988) n’ont pas décelé de lésion histologique des testicules chez les rats mâles exposés par injection (sous-cutanée; 0, 5 et 10 % pendant 4 sem. avant l’accouplement) et par inhalation (0, 100, 150 et 200 ppm; 2h/j, 5j/sem. pendant 6 sem. avant l’accouplement).
FertilitéKelly (1988) a évalué un groupe d’hommes parmi 34 travailleurs exposés au chlorure de méthylène qui se sont plaints de différents problèmes de santé (perte de mémoire, irritabilité, etc.). Ce groupe de 8 hommes avait signalé de l’infertilité ainsi qu’une douleur génitale. L’examen médical a mis en évidence une sensibilité testiculaire. Ils ont été exposés à environ 68 ppm (3,3 à 154,4 ppm) de chlorure de méthylène et ils avaient une carboxyhémoglobinémie de 1,7 à 17,3 %. L’examen médical a mis en évidence une sensibilité testiculaire (4/7), une atrophie testiculaire (3/7) et une baisse du compte spermatique (2 cas d’oligospermie parmi les 4 hommes testés). Un seul s’est avéré normal. D’autres substances ont été également identifiées dans le milieu de travail (styrène, toluène, xylène, etc.).
Bornmann et Loeser (1967) cité par IPCS (1996) ont fait une étude par exposition orale (eau de consommation, 125mg/l pendant 13 sem. Avant l’accouplement). Aucun effet sur l’indice de fertilité des femelles, la dimension des portées, la survie des ratons à 4 semaines et les résorptions n’ont été observés. Il s’agit d’un résumé incomplet provenant d’une étude publiée en allemand.
Nitschke et al. (1988) n’ont pas observé d’effet sur la fertilité lors d’une étude de toxicité pour la reproduction sur 2 générations par inhalation chez les rats (0, 100, 500 et 1 500 ppm 6 h/j).
Raje et al. (1988) n’ont pas décelé d’effet sur la fertilité des rats mâles exposés par injection (sous-cutanée; 0, 5 et 10 % pendant 4 sem. avant l’accouplement ). Cependant, ils ont rapporté une baisse de la fertilité de 15 % chez ceux exposés par inhalation à 150 et 200 ppm (0, 100, 150 et 200 ppm; 2 h/j, 5 j/sem. pendant 6 sem. avant l’accouplement).
HormonalL’étude de Kjellstrand et al. (1985) n’a pas permis de montrer un effet significatif relié à l’inhalation de chlorure de méthylène sur l’activité de la testostérone chez les souris (300 ppm pendant 30 jours). Une seule dose a été utilisée.
Nitschke et al. (1988) n’ont pas observé d’effet sur le le niveau plasmatique d’oestrAdiol, d’hormone folliculostimulante et d’hormone lutéinisante lors d’une étude de toxicité chronique par inhalation chez les rats (0, 50, 50, 200 et 1 500 ppm, 6 h/j, 5 j/sem. pendant 2 ans).
La présence de chlorure de méthylène a été rapportée lors d'une étude destinée à identifier, en milieu urbain, les contaminants pouvant se retrouver dans le lait. Cependant, aucune relation avec l'exposition professionnelle ne peut être établie (Pellizzari et al., 1982).
Barlow et Sullivan (1982) rapportent une étude de Mukhametova et Vozovaya (1972) qui ont détecté du chlorure de méthylène dans le sang (0,66 mg/kg) de femmes travaillant dans des opérations de collage. Ils ont également détecté des hydrocarbures chlorés (chlorure de méthylène et dichloroéthane) dans le lait (0,074 mg/kg) mais la proportion relative de chacun n'a pas été mentionnée. Les hydrocarbures chlorés ont été également détecté dans le lait 17 heures après l'arrêt de l'exposition en milieu de travail.
Shelley et al. (1989) ont calculé un rapport des concentrations sanguines enfant allaité/mère qu'ils ont estimé à 3,85 % pour une exposition continue de 9 heures/jour, 7 jours/semaine pendant 2 mois.
Une méthode de modélisation mathématique a été utilisée afin d'estimer quantitativement le transfert lacté de plusieurs contaminants dont le chlorure de méthylène (Fisher et al., 1997). La quantité ingérée via le lait a été estimée ( modèle pharmacocinétique à base physiologique ) à 0,213 mg pour un enfant allaité (24 heures) lorsque la mère est exposée par inhalation à une concentration de 50 ppm (exposition intermittente pendant 6½ heures sur une période de 8 heures). Signalons, à titre indicatif, que la valeur recommandée par l'Environmental Protection Agency des États-Unis (pour protéger des effets néfastes autres que l’effet cancérogène) pour la consommation d'eau potable est de 2,0 mg/l pour un enfant de 10 kg qui ingèrerait 1 litre par jour pendant 10 jours d'eau contaminée par le chlorure de méthylène (United States Environmental Protection Agency et Office of Water, 2002).
Mise à jour : 2017-08-10
Évaluation de la cancérogénicité par des organismes officiels
Le CIRC (2016) considère que le chlorure de méthylène est probablement cancérogène pour l'homme (groupe 2A).
L'ACGIH (1997) considère que le chlorure de méthylène est cancérogène confirmé chez l'animal; la transposition à l'humain est inconnue (groupe A3).
Selon le NTP (1989), le chlorure de méthylène est raisonnablement anticipée cancérogène (R).
Effets cancérogènes
Études chez l'humain Plusieurs études épidémiologiques ont été menées afin d’évaluer le potentiel cancérogène du chlorure de méthylène, il s’agit de 9 études en milieu industriel et 3 études de populations. Dans plusieurs de ces études les niveaux d’exposition sont inconnus et il y a exposition à d’autres substances. L’IARC (1999) considère qu’aucun type de cancer n’a eu suffisamment d’augmentation pour permettre d’établir une relation causale adéquate. Études chez l'animalPar inhalation Burek et al. (1984) ont fait une étude par inhalation chez le rat et le hamster (0, 500, 1 500 et 3 500 ppm; 6 h/j, 5 j/sem. pendant 2 ans soit 0, 1 735, 5 205 et 12 145 mg/m³). Le nombre de femelles ayant une tumeur bénigne n’a pas augmenté, mais le nombre de tumeurs mammaires bénignes a augmenté pour les rats femelles pour les 3 doses testées. Le nombre de tumeurs (sarcomes) a également augmenté pour les rats mâles exposés à 1 500 et 3 000 ppm. Une augmentation significative des tumeurs bénignes à 3 500 ppm a été observée chez les hamsters femelles mais, selon les auteurs, cette augmentation pourrait être reliée au vieillissement. Le NTP (1986) a effectué une étude de toxicité chronique et de cancérogénicité par inhalation chez le rat (0, 1 000, 2 000 et 4 000 ppm; 6 h/j, 5 j/sem. pendant 2 ans) et la souris (0, 2 000 et 4 000 ppm; 6 h/j, 5 j/sem. pendant 2 ans). Il y a eu une augmentation des tumeurs mammaires bénignes chez les femelles et les mâles. Une augmentation dose-réponse des tumeurs hépatiques (adénomes et carcinomes hépatocellulaires) et pulmonaires (adénomes ou carcinomes alvéolaires ou bronchiques) a été rapportée pour les souris. Nitschke et al. (1988) ont observé une augmentation significative des tumeurs mammaires bénignes (adénomes et fibromes combinés) chez les rats femelles (0, 50, 200 et 500 ppm pendant 2 ans, soit 0, 174, 694 et 1 740 mg/m³). Kari et al. (1988) rapportent que des souris femelles exposées par inhalation (0 et 2 000 ppm, 6h/j, 5j/sem. pendant 104 sem.) ont développé des adénomes et des carcinomes pulmonaires et hépatocellulaires. Les auteurs n’ont pas fait d’analyse statistique et une seule dose a été utilisée. Maltoni et al. (1988) ont exposé des rats par inhalation (0 et 100 mg/kg; 4 à 7 h/j, 5 j/sem.). Les reproducteurs (mâles et femelles) et les ratons (exposition transplacentaire à partir de 12 jours suivie d’une exposition postnatale par inhalation) ont été exposés pendant 15 ou 104 sem. Il y a eu une augmentation non significative des tumeurs malignes totales chez les reproducteurs et les ratons. Par ingestion Serota et al. (1986) ont administré du chlorure de méthylène à des souris (eau de consommation; 0, 60, 125, 185 et 250 mg/kg pendant 2 ans). Ils ont observé une augmentation de petites masses pulmonaires chez les femelles à 250 mg/kg. Aucune augmentation significative des lésions néoplasiques n’a été observée. Serota et al. (1986) ont administré du chlorure de méthylène à des rats (eau de consommation; 0, 5, 50, 125 et 250 mg/kg pendant 2 ans). Ils ont observé une augmentation des tumeurs hépatiques chez les femelles à 50 et 250 mg/kg. Les auteurs ont jugé cette augmentation non significative à cause de l’absence d’effet à 125 mg/kg et par comparaison avec les contrôles historiques. Maltoni et al. (1988) ont fait une étude de cancérogénicité par gavage chez les rats (0, 100 et 500 mg/kg, 4 à 5 j/sem. pendant 64 sem.). Le traitement a été arrêté après 64 semaines à cause d’une augmentation significative de la mortalité à 500 mg/kg. À 100 mg/kg, le pourcentage des rats avec des tumeurs bénignes et malignes n’a pas été affecté, ni le nombre de tumeurs malignes par 100 animaux. Ils ont rapporté une augmentation non significative des tumeurs mammaires malignes (adénocarcinomes) chez les femelles exposées à 500 mg/kg. Maltoni et al. (1988) ont également traité des souris par gavage (0, 100 et 500 mg/kg, 4 à 5 j/sem. pendant 64 sem.). Le pourcentage des rats avec des tumeurs bénignes et malignes n’a pas été affecté, ni le nombre de tumeurs malignes par 100 animaux. Ils ont rapporté une augmentation significative des tumeurs pulmonaires malignes chez les mâles à 500 mg/kg en tenant compte du taux de mortalité. Par une voie non usuelle en milieu de travail Theiss et al. (1977) n’ont observé aucune augmentation des adénomes pulmonaires chez la souris (injection intrapéritonéale, 3 fois par sem. pendant 5-6 sem. (16-17 injections; 0, 160, 400 et 800 mg/kg pour un total de 2 720, 6 800 et 12 800 mg/kg).
Études chez l'humain
Plusieurs études épidémiologiques ont été menées afin d’évaluer le potentiel cancérogène du chlorure de méthylène, il s’agit de 9 études en milieu industriel et 3 études de populations. Dans plusieurs de ces études les niveaux d’exposition sont inconnus et il y a exposition à d’autres substances. L’IARC (1999) considère qu’aucun type de cancer n’a eu suffisamment d’augmentation pour permettre d’établir une relation causale adéquate.
Études chez l'animalPar inhalation
Burek et al. (1984) ont fait une étude par inhalation chez le rat et le hamster (0, 500, 1 500 et 3 500 ppm; 6 h/j, 5 j/sem. pendant 2 ans soit 0, 1 735, 5 205 et 12 145 mg/m³). Le nombre de femelles ayant une tumeur bénigne n’a pas augmenté, mais le nombre de tumeurs mammaires bénignes a augmenté pour les rats femelles pour les 3 doses testées. Le nombre de tumeurs (sarcomes) a également augmenté pour les rats mâles exposés à 1 500 et 3 000 ppm. Une augmentation significative des tumeurs bénignes à 3 500 ppm a été observée chez les hamsters femelles mais, selon les auteurs, cette augmentation pourrait être reliée au vieillissement.
Le NTP (1986) a effectué une étude de toxicité chronique et de cancérogénicité par inhalation chez le rat (0, 1 000, 2 000 et 4 000 ppm; 6 h/j, 5 j/sem. pendant 2 ans) et la souris (0, 2 000 et 4 000 ppm; 6 h/j, 5 j/sem. pendant 2 ans). Il y a eu une augmentation des tumeurs mammaires bénignes chez les femelles et les mâles. Une augmentation dose-réponse des tumeurs hépatiques (adénomes et carcinomes hépatocellulaires) et pulmonaires (adénomes ou carcinomes alvéolaires ou bronchiques) a été rapportée pour les souris.
Nitschke et al. (1988) ont observé une augmentation significative des tumeurs mammaires bénignes (adénomes et fibromes combinés) chez les rats femelles (0, 50, 200 et 500 ppm pendant 2 ans, soit 0, 174, 694 et 1 740 mg/m³).
Kari et al. (1988) rapportent que des souris femelles exposées par inhalation (0 et 2 000 ppm, 6h/j, 5j/sem. pendant 104 sem.) ont développé des adénomes et des carcinomes pulmonaires et hépatocellulaires. Les auteurs n’ont pas fait d’analyse statistique et une seule dose a été utilisée.
Maltoni et al. (1988) ont exposé des rats par inhalation (0 et 100 mg/kg; 4 à 7 h/j, 5 j/sem.). Les reproducteurs (mâles et femelles) et les ratons (exposition transplacentaire à partir de 12 jours suivie d’une exposition postnatale par inhalation) ont été exposés pendant 15 ou 104 sem. Il y a eu une augmentation non significative des tumeurs malignes totales chez les reproducteurs et les ratons.
Par ingestion
Serota et al. (1986) ont administré du chlorure de méthylène à des souris (eau de consommation; 0, 60, 125, 185 et 250 mg/kg pendant 2 ans). Ils ont observé une augmentation de petites masses pulmonaires chez les femelles à 250 mg/kg. Aucune augmentation significative des lésions néoplasiques n’a été observée.
Serota et al. (1986) ont administré du chlorure de méthylène à des rats (eau de consommation; 0, 5, 50, 125 et 250 mg/kg pendant 2 ans). Ils ont observé une augmentation des tumeurs hépatiques chez les femelles à 50 et 250 mg/kg. Les auteurs ont jugé cette augmentation non significative à cause de l’absence d’effet à 125 mg/kg et par comparaison avec les contrôles historiques.
Maltoni et al. (1988) ont fait une étude de cancérogénicité par gavage chez les rats (0, 100 et 500 mg/kg, 4 à 5 j/sem. pendant 64 sem.). Le traitement a été arrêté après 64 semaines à cause d’une augmentation significative de la mortalité à 500 mg/kg. À 100 mg/kg, le pourcentage des rats avec des tumeurs bénignes et malignes n’a pas été affecté, ni le nombre de tumeurs malignes par 100 animaux. Ils ont rapporté une augmentation non significative des tumeurs mammaires malignes (adénocarcinomes) chez les femelles exposées à 500 mg/kg.
Maltoni et al. (1988) ont également traité des souris par gavage (0, 100 et 500 mg/kg, 4 à 5 j/sem. pendant 64 sem.). Le pourcentage des rats avec des tumeurs bénignes et malignes n’a pas été affecté, ni le nombre de tumeurs malignes par 100 animaux. Ils ont rapporté une augmentation significative des tumeurs pulmonaires malignes chez les mâles à 500 mg/kg en tenant compte du taux de mortalité.
Par une voie non usuelle en milieu de travail
Theiss et al. (1977) n’ont observé aucune augmentation des adénomes pulmonaires chez la souris (injection intrapéritonéale, 3 fois par sem. pendant 5-6 sem. (16-17 injections; 0, 160, 400 et 800 mg/kg pour un total de 2 720, 6 800 et 12 800 mg/kg).
Évaluation des autres aspects reliés à la cancérogénicité
Kitchin et Brown (1989) ont étudié les effets sur la biochimie hépatique d’une administration orale aiguë à des rats femelles (gavage; 0, 39, 425 et 1 275 mg/kg; deux administrations à 17 heures d’intervalle). Ils ont rapporté une augmentation significative de l’activité de l’ornithine décarboxylase (ODC) hépatique à la dose toxique de 1 275 mg/kg. Les auteurs mentionnent que cette enzyme est impliquée dans la régulation de la croissance cellulaire et que l’induction d’ODC serait nécessaire mais non suffisante pour causer une promotion de la cancérogenèse. L’augmentation de l’ODC est causée chez seulement 3 des 15 rats qui avaient une activité extrêmement élevée. Des études additionnelles sont nécessaires afin de valider l’effet.
Les données concernant la prolifération cellulaire sont insuffisantes pour tirer une conclusion (Foley et al., 1993; Kanno et al., 1993; Maronpot et al., 1995).
Deux tests in vitro de transformation cellulaire se sont avérés positifs, un chez le rat et l’autre sur des cellules embryonnaires de hamster syrien (IARC, 1999).
Effet mutagène héréditaire / sur cellules germinales
Études chez l'humainAucune donnée Études chez l'animalRaje et al. (1988) ont obtenu une réponse négative lors d'un test de dominance létale chez le rat par injection sous-cutanée (0, 5 et 10 % pendant 4 sem.) et par inhalation (0, 100, 150 et 200 ppm; 2 h/j, 5j/sem. pendant 6 sem.).
Études chez l'humainAucune donnée
Études chez l'animalRaje et al. (1988) ont obtenu une réponse négative lors d'un test de dominance létale chez le rat par injection sous-cutanée (0, 5 et 10 % pendant 4 sem.) et par inhalation (0, 100, 150 et 200 ppm; 2 h/j, 5j/sem. pendant 6 sem.).
Effet sur cellules somatiques
Études chez l'humainAucune donnée Études chez l'animal Quatre études de la liaison protéine - ADN ont été effectuées : deux se sont avérées positives sur le foie de la souris et deux négatives sur le foie et le poumon du hamster Syrien. Six études concernant le bris de l’ADN à simple brin ont été faites sur le foie et le poumon du rat et de la souris. Il y en a eu 2 négatives chez une souche de rat, 3 positives chez la souris et une positive sur une autre souche de rat. Des résultats négatifs ont été obtenus lors de trois études de la synthèse non programmée de l’ADN, dont 2 sur des hépatocytes de rats et une sur le foie de souris. Il y a eu trois études d’échange des chromatides-soeurs chez la souris, 2 négatives concernant la moelle osseuse et une positive pour les cellules pulmonaires. Une réponse négative a été obtenue lors de 3 essais des micronoyaux sur la moelle osseuse de souris alors qu’elle a été douteuse pour les érythrocytes des souris. Cinq études d’aberrations chromosomiques ont été effectuées : une négative sur la moelle osseuse du rat, 2 négatives sur la moelle osseuse de la souris. Il y a eu 2 douteuses dont une sur la moelle osseuse de la souris et une sur les cellules pulmonaires de la souris. Un essai de liaison à l’ADN sur le foie, le poumon et le rein de la souris et du rat s’est avéré négatif. Études In vitro Cinq études de la liaison protéine - ADN ont été effectuées : trois se sont avérées négatives (hépatocytes de rat, hamster syrien et humain), une positive (hépatocytes de souris) et une douteuse (cellule ovarienne de hamster chinois). Six études du bris de l’ADN à simple brin ont été effectuées sur plusieurs types cellulaires : trois se sont avérées positives (hépatocytes de la souris et du rat, cellules de Clara de la souris), deux négatives (hépatocytes de hamster syrien et cellules ovariennes du hamster chinois) et une douteuse (cellules ovariennes de hamster chinois). Deux études de la synthèse non programmée de l’ADN se sont avérées négatives, une sur des cellules pulmonaires de hamster chinois et l’autre sur des fibroblastes humains.Des résultats négatifs ont été obtenus lors de trois études de mutation génique chez le hamster chinois (2 avec des cellules ovariennes et une avec des cellules pulmonaires) et un résultat douteux a été obtenu sur des cellules du lymphome de la souris. Il y a eu plusieurs études d’échange des chromatides soeurs. Deux sur des lymphocytes de hamster chinois se sont montrées négatives alors qu’une sur des cellules pulmonaires de la même espèce a été douteuse. Une quatrième s’est avérée négative sur des cellules lymphocytes humains. Une étude des aberrations chromosomiques sur les cellules ovariennes de hamster chinois s’est avérée positive et l’autre négative. Lors de deux essais des micronoyaux sur des cellules lymphoblastoides humaines, il y en a eu un positif et l’autre négatif.
Études chez l'animal
Quatre études de la liaison protéine - ADN ont été effectuées : deux se sont avérées positives sur le foie de la souris et deux négatives sur le foie et le poumon du hamster Syrien.
Six études concernant le bris de l’ADN à simple brin ont été faites sur le foie et le poumon du rat et de la souris. Il y en a eu 2 négatives chez une souche de rat, 3 positives chez la souris et une positive sur une autre souche de rat.
Des résultats négatifs ont été obtenus lors de trois études de la synthèse non programmée de l’ADN, dont 2 sur des hépatocytes de rats et une sur le foie de souris.
Il y a eu trois études d’échange des chromatides-soeurs chez la souris, 2 négatives concernant la moelle osseuse et une positive pour les cellules pulmonaires.
Une réponse négative a été obtenue lors de 3 essais des micronoyaux sur la moelle osseuse de souris alors qu’elle a été douteuse pour les érythrocytes des souris.
Cinq études d’aberrations chromosomiques ont été effectuées : une négative sur la moelle osseuse du rat, 2 négatives sur la moelle osseuse de la souris. Il y a eu 2 douteuses dont une sur la moelle osseuse de la souris et une sur les cellules pulmonaires de la souris.
Un essai de liaison à l’ADN sur le foie, le poumon et le rein de la souris et du rat s’est avéré négatif.
Études In vitro
Cinq études de la liaison protéine - ADN ont été effectuées : trois se sont avérées négatives (hépatocytes de rat, hamster syrien et humain), une positive (hépatocytes de souris) et une douteuse (cellule ovarienne de hamster chinois).
Six études du bris de l’ADN à simple brin ont été effectuées sur plusieurs types cellulaires : trois se sont avérées positives (hépatocytes de la souris et du rat, cellules de Clara de la souris), deux négatives (hépatocytes de hamster syrien et cellules ovariennes du hamster chinois) et une douteuse (cellules ovariennes de hamster chinois).
Deux études de la synthèse non programmée de l’ADN se sont avérées négatives, une sur des cellules pulmonaires de hamster chinois et l’autre sur des fibroblastes humains.
Il y a eu plusieurs études d’échange des chromatides soeurs. Deux sur des lymphocytes de hamster chinois se sont montrées négatives alors qu’une sur des cellules pulmonaires de la même espèce a été douteuse. Une quatrième s’est avérée négative sur des cellules lymphocytes humains.
Une étude des aberrations chromosomiques sur les cellules ovariennes de hamster chinois s’est avérée positive et l’autre négative.
Lors de deux essais des micronoyaux sur des cellules lymphoblastoides humaines, il y en a eu un positif et l’autre négatif.
Notes :
Autres sources d'information
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.