Répertoire toxicologiqueRépertoire toxicologiqueFiche complète
CAS Number : 26471-62-5
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Formule moléculaire brute : C9H6N2O2
Noms français :
Noms anglais :
Le diisocyanate de toluène (TDI ) se retrouve sous deux formes isomériques, soit le 2,4-TDI et le 2,6-TDI.
Le CAS (26471-62-5) correspond à l'appellation TDI générique. Il peut être utilisé pour tous mélanges des deux isomères.
Le mélange commercial le plus couramment utilisé est composé à 80 % de 2,4-TDI et à 20 % de 2,6-TDI. Les informations contenues dans cette fiche se rapportent à cette composition type.
Le diisocyanate de toluène (TDI) est utilisé principalement pour la synthèse de différents produits de polyuréthane et plus spécifiquement pour la production de mousse souple. Celle-ci est utilisée majoritairement pour la fabrication de pièces de confort :
D'autres composés de polyuréthanes produits à partir de TDI sont utilisés comme adhésifs, scellants, composés de calfatage, matières plastiques, peintures, enduits et revêtements :
Le TDI se retrouve également dans la formulation d'élastomères. Ceux-ci sont des produits non expansés, assimilables aux caoutchoucs. Ils sont utilisés principalement pour leurs propriétés mécaniques et leur excellente résistance à l'abrasion :
La mousse de polyuréthane rigide est utilisée principalement pour ses propriétés d'isolation thermique. Elle est donc très présente dans tout le secteur de la construction, les équipements et véhicules de réfrigération, les réservoirs de stockage, la tuyauterie et les coffrets d'appareillage. Elle est également utilisée :
comme élément de flottabilité pour les bateaux et les équipements de flottaison
La mousse de polyuréthane à peau intégrale est utilisée principalement :
Mise à jour : 2024-04-29
À température et pression normales, le produit est un liquide incolore à jaune pâle, à odeur âcre caractéristique.
L'exposition au diisocyanate de toluène (TDI) en milieu de travail se fait principalement par les aérosols, compte tenu de son point d'ébullition élevé et de sa faible volatilité à température ambiante. Les aérosols sont principalement générés lors de l'utilisation et/ou la manipulation de produits commerciaux. Ils sont particulièrement présents lorsque les produits sont pulvérisés lors de procédés industriels.
L'absence d'une valeur définie et fiable quant au seuil de détection olfactif ne permet pas de considérer l'odeur comme un signe d'avertissement adéquat à une exposition dangereuse. La présence du produit dans l'air et la concentration en milieu de travail ne peuvent pas être établies que par des mesures instrumentales.
L'exposition au TDI dépend de plusieurs facteurs dont la teneur en TDI du produit, le type de procédé et les conditions environnementales lors de l'utilisation. La VEMP de 0,001 ppm et la VECD de 0,005 ppm peuvent être atteintes dans l'air en milieu de travail notamment lors de procédés impliquant la pulvérisation ou de hautes températures.
À cause de sa faible volatilité, le TDI peut rester longtemps sur une surface. En cas de contact avec l'aérosol, le produit est faiblement absorbé par la peau. En raison de sa très faible solubilité en milieu aqueux, un rinçage abondant à l'eau savonneuse devrait permettre l'élimination du produit.
Mise à jour : 2011-04-12
Inflammabilité et explosibilitéCe produit peut s'enflammer s'il est chauffé fortement en présence d'une source d'ignition.Dans ces conditions, des vapeurs et des fumées toxiques seront générées.
Moyens d'extinctionUtiliser du dioxyde de carbone, de la mousse ou de la poudre chimique sèche. L'eau pulvérisée ne peut être utilisée que si elle se trouve en quantité suffisante.
Techniques spécialesPorter un appareil respiratoire autonome muni d'un masque facial complet et des vêtements protecteurs appropriés. Refroidir les contenants exposés à l'aide d'eau pulvérisée. Ne pas mettre d'eau dans les contenants. Rester en amont du vent par rapport au sinistre.
Monoxyde de carbone, dioxyde de carbone, oxydes d'azote, cyanure d'hydrogène.
Se référer aux méthodes d'analyse 236-1 et 226-1 de l'IRSST.
Pour obtenir la description de ces méthodes, consulter leGuide d'échantillonnage des contaminants de l'air en milieu de travail ou le site Web de l'IRSST à l'adresse suivante :
http://www.irsst.qc.ca/-RSST26471-62-5.html
Solubilité : le TDI est hydrophobe, il est donc pratiquement insoluble dans l'eau. La fraction de TDI dissoute réagira rapidement avec l'eau.
Limites d'inflammabilité : les valeurs inscrites se rapportent au 2,4-TDI.
La Loi sur la santé et la sécurité du travail vise l'élimination des dangers à la source. Lorsque des mesures d'ingénierie et les modifications de méthode de travail ne suffisent pas à réduire l'exposition à cette substance, le port d'équipement de protection individuelle peut s'avérer nécessaire. Ces équipements de protection doivent être conformes à la réglementation.
Voies respiratoiresPorter un appareil de protection respiratoire si la concentration dans le milieu de travail est supérieure à la VEMP de 0,001 ppm ou à la VECD de 0,005 ppm.
PeauPorter un appareil de protection de la peau. La sélection d'un équipement de protection de la peau dépend de la nature du travail à effectuer.
YeuxPorter un appareil de protection des yeux s'il y a risque d'éclaboussures. La sélection d'un protecteur oculaire dépend de la nature du travail à effectuer et, s'il y a lieu, du type d'appareil de protection respiratoire utilisé.
Les équipements de protection respiratoire doivent être choisis, ajustés, entretenus et inspectés conformément à la réglementation.NIOSH recommande les appareils de protection respiratoire suivants selon les concentrations dans l'air :
PeauPorter un équipement de protection de la peau. La sélection d'un équipement de protection de la peau dépend de la nature du travail à effectuer.
Les gants suivants sont recommandés :
Recommandation de vêtements de protection étanches couvrant tout le corps :
YeuxLes équipements de protection des yeux et de la figure doivent être conformes à la norme CSA Z94.3.
Les protecteurs oculaires suivants sont recommandés :
StabilitéLa polymérisation du TDI peut s'effectuer à des températures élevées ou en présence de certains catalyseurs. Aux environs de 275 °C, une décomposition rapide produisant des oxydes d'azote est observée.
En présence d'eau ou d'humidité, le TDI s'hydrolyse en générant la formation de dioxyde de carbone et de polyurée. Cette réaction est donc susceptible d'augmenter considérablement la pression dans des récipients fermés (En réagissant avec les diisocyanates, 30 ml d'eau peuvent générer 40 litres de dioxyde de carbone à température et pression normales). À la température de la pièce, cette réaction d'hydrolyse évolue lentement, cependant elle est accélérée par la chaleur et l'agitation.
IncompatibilitéLe TDI peut réagir de façon violente avec dégagement de chaleur lors d'une réaction non contrôlée avec les alcools, les amines, les acides et les bases. Il est incompatible avec l'ammoniac, les amides, les glycols, le caprolactame et les composés organométalliques.
Produits de décompositionDécomposition thermique : oxydes de carbone, oxydes d'azote et cyanure d'hydrogène.
Les bases fortes, tels les hydroxydes de sodium ou de potassium catalysent rapidement les réactions exothermiques de dimérisation et de trimérisation. À température de la pièce et en absence de catalyseur, la réaction de dimérisation exothermique du 2,4'-TDI s'effectue lentement. Aux conditions normales d'entreposage, la dimérisation du 2,6'-TDI est pratiquement inexistante compte tenu de l'encombrement stérique de la molécule.
Mise à jour : 2017-02-28
L'exposition à ce produit requiert de la formation et de l'information préalables. Prendre connaissance des renseignements inscrits sur l'étiquette et la fiche de données de sécurité avant de manipuler ce produit.
La manipulation d'un produit doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tels que le RSST, le RSSM et le CSTC. Pour en savoir plus.
La mise en place de mesures de prévention des dangers liés à la manipulation des produits utilisés en milieu de travail doit se faire selon une démarche hiérarchisée comprenant les étapes suivantes : l'élimination à la source, le remplacement, le contrôle technique, la sensibilisation à la présence du risque (alarme sonore ou visuelle), les mesures administratives et les équipements de protection individuelle. Dans une perspective de prévention, la CNESST a développé un outil pratique qui vise à aider les milieux de travail à identifier, corriger et contrôler les risques pouvant affecter la santé et la sécurité des travailleurs.
Ne pas respirer les brouillards, vapeurs ou aérosols du produit. Utiliser seulement dans un endroit bien ventilé. Porter un appareil de protection respiratoire approprié, lorsque tous les autres moyens de prévention n'ont pas permis de respecter les valeurs d'exposition admissibles. Observer une hygiène personnelle très stricte. Porter des gants de protection adaptés à la nature du travail à effectuer. Éviter tout contact avec la peau. Se laver les mains soigneusement après manipulation.
Porter un équipement de protection des yeux et du visage adaptés à la nature du travail à effectuer. Les vêtements de travail contaminés ne devraient pas sortir du lieu de travail. Ne pas manipuler avant d'avoir lu et compris toutes les précautions de sécurité.
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. L'entreposage doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tels que le RSST (notamment les sections VII et X), le RSSM et le CSTC. Selon la situation, le chapitre Bâtiment du Code de sécurité et le CNPI peuvent également s'appliquer. Pour en savoir plus.
Entreposer dans un endroit bien ventilé, à l'abri de l'humidité et des produits incompatibles.Respecter les conditions de températures et de durées d'entreposage suggérées par le fournisseur.Le TDI peut attaquer certains matériaux, notamment le cuivre, le zinc, le bronze, le laiton et le caoutchouc naturel.
Ramasser à l'aide de sable, de terre ou d'un autre type d'absorbant (éviter la poudre de ciment). Procéder ensuite à une neutralisation. Porter des gants et des vêtements protecteurs appropriés, des lunettes de sécurité et, si nécessaire, un appareil de protection respiratoire adéquat. Ventiler adéquatement la zone contaminée. Ramasser les déchets et placer dans un contenant fermé, non hermétique. Placer le contenant à l'écart des zones de travail.
Ne pas déverser les résidus dans les égouts et ne pas jeter les absorbants contaminés aux ordures.Si nécessaire, consulter le bureau régional de l'autorité environnementale ayant juridiction.
En milieu de travail, le diisocyanate de toluène (TDI, mélange d'isomères) est principalement absorbé par les voies respiratoires. Le produit est faiblement absorbé par la peau. Il peut également être absorbé par les voies digestives.
Absorption
Distribution
Métabolisme
Excrétion
Mise à jour : 2016-12-21
Ce produit est irritant pour la peau, les yeux et les voies respiratoires supérieures.
L'éclaboussure accidentelle de ce produit dans les yeux de travailleurs a causé des kératites et des conjonctivites.
L'exposition aux vapeurs cause l'irritation des yeux, avec une sensation de brûlure et des larmoiements. Elle cause aussi l'irritation des voies respiratoires supérieures avec des écoulements nasaux et une sensation de brûlure à la gorge. Les études chez des sujets en bonne santé montrent que l'irritation des yeux et du nez débutent à des concentrations de 0,05 à 0,1 ppm dans l'air.
L'exposition à de fortes concentrations (lors d'un déversement accidentel par exemple) peut provoquer un syndrome d'irritation bronchique (RADS) et l'oedème pulmonaire. Le RADS est caractérisé par la persistance de la toux, de la respiration sifflante, de l'essoufflement et de l'oppression à la poitrine. Les symptômes de l'oedème pulmonaire (principalement toux et difficultés respiratoires) se manifestent souvent après un délai pouvant aller jusqu'à 48 heures. L'effort physique peut aggraver ces symptômes. Le repos et la surveillance médicale sont par conséquent essentiels.
Aucune donnée concernant les effets aigus de ce produit n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées. Pour une évaluation complète des propriétés toxicologiques, veuillez vous référer aux autres sections de cette fiche.
L'effet principal de l'exposition répétée au TDI est une sensibilisation respiratoire causant de l'asthme. Vous pouvez consulter la section "Sensibilisation" pour avoir plus d'information à ce sujet.
Quelques cas de pneumopathie d'hypersensibilité (alvéolite) sont aussi rapportés suite à l'inhalation de TDI. La pneumopathie d'hypersensibilité est aussi de nature allergique. Elle est caractérisée par une réduction restrictive des fonctions pulmonaires, une fibrose interstitielle et une augmentation des anticorps IgG spécifiques aux liaisons albumine-isocyanate. Les symptômes sont de type grippal : malaise, douleur articulaire, fièvre, toux et essoufflement. Ils apparaissent 6 à 8 heures suivant une seconde exposition. Des expositions répétées conduisent à la forme chronique dont les symptômes sont la dyspnée à l'effort, la toux avec expectorations, la fatigue et une perte de poids. Les cas sont moins fréquents avec le TDI qu'avec le MDI.
L'ATSDR (2015) mentionne que l'effet principal de l'exposition répétée au TDI chez les travailleurs non sensibilisés est une diminution de la fonction pulmonaire (VEMS, CVF). Cependant, les études épidémiologiques à ce sujet montrent des résultats contradictoires. ATSDR (2015) indique que ceci peut être dû à la différence dans les études au niveau des pics d'exposition, de la durée des expositions, de l'historique d'exposition ou de l'inclusion de sujets possiblement sensibilisés au TDI. Néanmoins, les études récentes réalisées en milieu de travail n'ont pas montré de diminution évidente de la fonction pulmonaire chez les travailleurs exposés en moyenne à 0,005 ppm de TDI.
Certaines études suggèrent que l'exposition aux diisocyantes (aiguë et chronique), dont le TDI, pourrait être associée à une toxicité sur les systèmes nerveux central et périphérique. Cependant, les fondements de cette hypothèse sont discutables. En effets, les études qui rapportent ces effets comportent de nombreux biais tels que : absence de groupe contrôle ou de données préexposition, petite taille des groupes, méthode de sélection des sujets non conforme, données d'exposition non rapportées, co-exposition, longs délais entre l'exposition et l'évaluation, utilisation de méthodes non standardisées, absence d'évaluation des effets confondants (p.ex. : âge, consommation d'alcool, maladies préexistantes), etc. De plus, les études animales ne mentionnent pas d'évidence de neurotoxicité permettant de corroborer les effets rapportés chez l'homme.
Ce produit est un sensibilisant respiratoire et cutané.
Les principaux symptômes de l'asthme sont la rhinorrhée, la toux, l'oppression de la poitrine, une respiration sifflante et la dyspnée.
Les symptômes de la sensibilisation respiratoire se développent après une période de latence qui est très variable. La majorité des cas sont causés par une exposition répétée à de faibles concentrations, allant de plusieurs jours à plusieurs années. Cependant, la sensibilisation au TDI peut aussi se développer suite à une seule exposition à une très forte concentration. Les études n'ont pas permis de définir la concentration exacte nécessaire pour induire l'asthme.
L'exposition au TDI peut causer 4 types de réponses asthmatiques chez les individus sensibilisés. La réaction asthmatique peut être immédiate (moins de 30 minutes après le début de l'exposition) ou retardée (3 à 6 heures après l'exposition). Elle peut aussi être mixte, c'est -à-dire qu'elle présente les caractéristiques des deux types de réaction précédentes. Finalement, la réaction peut être atypique (nocturne, récurrente, progressive).
Une hyperactivité bronchique se produit souvent, mais pas toujours, chez les individus atteints d'asthme causé par une exposition au TDI. Les individus montrent alors une réaction exagérée à une variété de stimulus faiblement bronchoconstricteurs tels que l'air froid, l'exercice intense ainsi que différents allergènes et irritants comme la fumée de cigarette. Dans ces cas, les principaux symptômes sont une oppression à la poitrine, de la toux, de l'essoufflement, une respiration sifflante et difficile et une crise ressemblant à l'asthme.
La sensibilisation respiratoire au TDI est induite suite à l'exposition par inhalation. Quelques études chez des travailleurs suggèrent qu'elle puisse aussi être induite par le contact cutané. Le mécanisme de sensibilisation n'est cependant pas connu. Les tests immunologiques (RAST, ELISA, Prick test) démontrent la présence d'IgE ou d'IgG spécifiques dans moins de 50% des cas de travailleurs ayant un asthme induit par le TDI.
Selon l'ATSDR (2015), la prévalence de l'asthme induit par l'exposition au TDI chez les travailleurs est difficile à établir. Les valeurs obtenues varient selon les études en raison de la variabilité des critères utilisés pour définir l'asthme. Certaines études définissent l'asthme comme un retrait du travail en raison de symptômes respiratoires (particulièrement les sifflements et la dyspnée), d'autres études la définissent comme une diminution de la fonction respiratoire suite à une stimulation utilisant le TDI, etc. Toutefois, les composés de la famille des diisocyanates, tels que le TDI, comptent parmi les agents ayant le plus grand pouvoir de sensibilisation respiratoire en milieux de travail.
La suite des informations se trouve dans la section commentaires.
Il y a possibilité de sensibilisation croisée avec les autres diisocyanates. Dans des études de sensibilisation respiratoire, des travailleurs exposés seulement au TDI ont répondu de façon positive aussi bien à cette substance qu'au MDI. De plus, chez la souris, on note une sensibilisation cutanée croisée avec le diisocyanate-4,4' de diphénylméthane (MDI), le diisocyanate d'hexaméthylène (HDI) et le diisocyanate-4,4' de dicyclohexylméthane (HMDI).
Développement prénatal
Études chez l'animal Tyl et al. (1999) ont effectué une étude par inhalation de vapeur de TDI (mélange d'isomères) chez le rat (0, 0,02, 0,1 et 0,5 ppm; 6 h/jour; jours 6 à 15 de la gestation). Une diminution significative du poids corporel, du gain de poids, de la consommation de nourriture ainsi que des signes cliniques de toxicité maternelle a été observée à la dose la plus élevée. Aucun effet sur les pertes pré et postimplantations, sur la proportion des sexes par portée ou sur le poids corporel foetal par portée n'a été observé. Aucune augmentation de l'incidence individuelle des malformations externe, viscérale ou squelettique n'a été observée. Une augmentation de l'incidence du retard d'ossification de la 5 ème vertèbre cervicale a été observée à 0,5 ppm. Les auteurs indiquent qu'il y a donc une possibilité de foetotoxicité minimale à cette concentration.
Études chez l'animal
Tyl et al. (1999) ont effectué une étude par inhalation de vapeur de TDI (mélange d'isomères) chez le rat (0, 0,02, 0,1 et 0,5 ppm; 6 h/jour; jours 6 à 15 de la gestation). Une diminution significative du poids corporel, du gain de poids, de la consommation de nourriture ainsi que des signes cliniques de toxicité maternelle a été observée à la dose la plus élevée. Aucun effet sur les pertes pré et postimplantations, sur la proportion des sexes par portée ou sur le poids corporel foetal par portée n'a été observé. Aucune augmentation de l'incidence individuelle des malformations externe, viscérale ou squelettique n'a été observée. Une augmentation de l'incidence du retard d'ossification de la 5 ème vertèbre cervicale a été observée à 0,5 ppm. Les auteurs indiquent qu'il y a donc une possibilité de foetotoxicité minimale à cette concentration.
Une étude de reproduction sur deux générations n'a mis en évidence aucun effet sur la reproduction, aucune pathologie des organes et aucun effet sur la gestation ou l'allaitement et ce à toutes les concentrations (Tyl et al., 1999). Lors de cette étude, les rats de la première et de la deuxième génération ont été exposés par inhalation (0, 0,02, 0,08 ou 0,3 ppm; 6 h/j; 5 j/sem, pendant 10 semaines préaccouplement, 7 j/sem pendant la période d'accouplement de 3 semaines jusqu'au jour 19 de la gestation, puis du jour 5 de l'allaitement jusqu'au sevrage au jour 21). Les rats de la génération F1 ont poursuivi leur exposition à partir du jour postnatal 28 et ce pendant 12 semaines et ensuite tel que décrit précédemment. De la toxicité postnatale et une diminution du poids et du gain de poids durant l'allaitement ont été observées chez les rejetons de la génération F2 à 0,08 et 0,3 ppm.
Évaluation de la cancérogénicité par des organismes officiels
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC, 1999) considère que les diisocyanates de toluène sont peut-être cancérogènes pour l'homme (groupe 2B). Le CIRC a basé son évaluation sur les études épidémiologiques qui ne fournissent pas d'évidence suffisante. Les études chez l'animal sont suffisantes à l'effet que les diisocyanates de toluène causent le cancer chez l'animal.
L'ACGIH (2004) considère le diisocyante-2,4 de toluène ou le diisocyante-2,6 de toluène ou le mélange d'isomères non classifiables comme cancérogène pour l'homme (A4). Cette évaluation est basée sur les études inadéquates et ambiguës chez le rat et la souris exposés par gavage ou par inhalation.
Le National Toxicology Program (NTP, 2005) classifie le diisocyanate de toluène (mélange d'isomères) comme une substance raisonnablement anticipée cancérogène (R). Le NTP a basé son évaluation sur les études chez l'animal qui fournissent une évidence suffisante.
Autres études
Une revue de littérature réalisée par Bolognesi et al. (2001) conclut que les quelques études épidémiologiques disponibles n'ont pas pu clarifier si le TDI est un cancérogène professionnel. Par contre, les auteurs concluent que les études chez l'animal suggèrent que l'exposition professionnelle au TDI est à risque de causer le cancer.
Sorahan et Nichols (2002) ont investigué la mortalité et la morbidité par cancer dans une cohorte de 8 288 travailleurs (hommes et femmes) provenant de 11 usines de fabrication de mousse flexible de polyuréthane par rapport à la population générale au Royaume-Uni. Les travailleurs étaient exposés à du TDI ou à un mélange de TDI et de MDI. La mortalité par cancer pulmonaire chez les femmes est significativement plus élevée mais pas chez les hommes. L'étude a été incapable de relier l'exposition aux isocyanates avec les risques de cancer de poumon ou avec les risques de maladies bénignes du système respiratoire. Selon les auteurs, l'augmentation de la mortalité par cancer pulmonaire chez les travailleuses est probablement provoquée par d'autres facteurs sans rapport à l'industrie dans l'étude.
Mikoczy et al. (2004) ont investigué l'incidence de cancer et la mortalité par bronchopneumopathie chronique obstructive chez 4 175 travailleurs (hommes et femmes) provenant de 9 usines de fabrication de mousse de polyuréthane en Suède. Les travailleurs étaient exposés simultanément au TDI et de MDI. Une augmentation du risque de cancer pulmonaire chez les femmes a été observée. L'étude a été incapable de relier l'exposition aux isocyanates avec les risques de cancer de poumon. Selon les auteurs, le hasard ou les biais, comme l'usage du tabac, ne suffisent pas pour expliquer les conclusions similaires entre cette étude et celle de Sorahan et Nichols (2002).
Effets sur cellules somatiques
Études chez l'humainUne augmentation non significative des aberrations chromosomiques, des échanges de chromatides-soeurs et des micronoyaux a été observée dans des lymphocytes de 26 travailleurs exposés à des concentrations variant de 0,007 à 0,016 mg/m3 de TDI durant la production de plastique. Études chez l'animalUn essai de synthèse non programmée de l'ADN sur des cellules de poumon et des hépatocytes suite à une exposition par inhalation chez le rat a donné des résultats positifs. Deux essais du micronoyaux sur des érythrocytes de rat et/ou souris suite à l'inhalation ont donné des résultats négatifs. Études in vitroLe TDI induit une augmentation des atteintes chromosomiques dans les lymphocytes (aberrations chromosomiques, bris de l'ADN simple brin). Cependant, l'échange des chromatides-soeurs a donné des résultats négatifs. Quelques tests ont été effectués sur des cellules animales (mutation génique, échange de chromatides-soeurs, aberrations chromosomiques et synthèse non programmée de l'ADN) et ont donné des résultats mitigés.
Études chez l'humainUne augmentation non significative des aberrations chromosomiques, des échanges de chromatides-soeurs et des micronoyaux a été observée dans des lymphocytes de 26 travailleurs exposés à des concentrations variant de 0,007 à 0,016 mg/m3 de TDI durant la production de plastique.
Études chez l'animalUn essai de synthèse non programmée de l'ADN sur des cellules de poumon et des hépatocytes suite à une exposition par inhalation chez le rat a donné des résultats positifs.
Deux essais du micronoyaux sur des érythrocytes de rat et/ou souris suite à l'inhalation ont donné des résultats négatifs.
Études in vitroLe TDI induit une augmentation des atteintes chromosomiques dans les lymphocytes (aberrations chromosomiques, bris de l'ADN simple brin). Cependant, l'échange des chromatides-soeurs a donné des résultats négatifs.
Quelques tests ont été effectués sur des cellules animales (mutation génique, échange de chromatides-soeurs, aberrations chromosomiques et synthèse non programmée de l'ADN) et ont donné des résultats mitigés.
DL50
CL50
Suite des informations de la section « Sensibilisation (niveau avancé) » :
Plusieurs études se sont penchées sur le pronostic de l'asthme induit par le TDI. Quelques rares cas de guérison ont été observés plusieurs mois après l'arrêt total de l'exposition. Cependant, selon l'ATSDR (2015), 60% des sujets qui ne sont plus exposés au TDI, et ce, depuis plus de 10 ans, rapportent toujours des symptômes d'asthme. De plus, les individus sensibilisés qui continuent à travailler avec le TDI peuvent développer des symptômes de façon plus rapide et plus sévère après chaque exposition. Pour ces travailleurs, l'exposition à des concentrations de diisocyanates aussi faibles que 1 ppb (et donc sous les valeurs d'exposition admissibles) peut déclencher une réaction asthmatique. Il n'est donc pas possible de les relocaliser dans des locaux où l'exposition est plus faible. Qui plus est, suite à l'arrêt de l'exposition, certains travailleurs sensibilisés continueront à avoir un déclin de leur fonction respiratoire et auront des problèmes respiratoires persistants tels que des symptômes asthmatiques, une bronchite chronique et une hypersensibilité au TDI. Quelques décès ont été rapportés en raison d'asthme causé par le TDI.
Plusieurs cas de sensibilisation cutanée (dermite de contact allergique, eczéma, urticaire) chez des travailleurs exposés à des produits contenant du TDI ont été documentés. Les travailleurs proviennent de différents milieux et sont exposés à des résines de polyuréthanes, résines époxy, adhésifs, laques ou durcisseurs. Le diagnostic a été confirmé par des tests cutanés fermés (patch) positifs pour le TDI ou des résines de polyuréthanes. Dans certains cas, la présence d'IgE spécifiques a été mise en évidence (test RAST).
Plusieurs tests (GPMT, test cutané ouvert, MEST) ont donné des résultats positifs chez l'animal.
InhalationEn cas d’inhalation, amener la personne dans un endroit aéré et la placer en position semi-assise. Si elle ne respire pas, lui donner la respiration artificielle. Éviter de donner la respiration bouche à bouche à moins d’utiliser un dispositif de protection buccale (à cause du danger de contamination pour la personne qui administre les premiers secours). Appeler immédiatement le Centre antipoison ou un médecin. Administrer de l’oxygène s’ils le recommandent. L’administration d’oxygène nécessite une formation complémentaire, tel qu’indiqué dans le manuel Secourisme en milieu de travail de la CSST.
Les symptômes de l'oedème pulmonaire peuvent apparaître après un délai de plusieurs heures et sont aggravés par l'effort physique. Le repos et la surveillance médicale sont par conséquent essentiels.Contact avec les yeuxRincer abondamment les yeux avec de l’eau pendant au moins 20 minutes. Enlever les lentilles cornéennes s’il est possible de le faire facilement. Si l’irritation persiste, consulter un médecin.Contact avec la peauRetirer les vêtements contaminés en utilisant des gants appropriés. Laver abondamment la peau avec de l’eau et du savon. Consulter un médecin en cas d’éruption cutanée ou si l’irritation persiste.IngestionRincer la bouche avec de l’eau. Appeler le Centre antipoison ou un médecin en cas de malaise.
Mise à jour : 2024-05-07
En vertu de l'article 42 du RSST, l'exposition aux diisocyanates ou aux oligomères d'isocyanate doit être réduite au minimum.
Modification à la suite de la révision du règlement, publiée dans la Gazette officielle du Québec du 28 février 2024 (156e année, no. 9):
Danger
Mortel par inhalation (H330) Provoque une irritation cutanée (H315) Provoque une sévère irritation des yeux (H319) Peut provoquer des symptômes allergiques ou d'asthme ou des difficultés respiratoires par inhalation (H334) Peut provoquer une allergie cutanée (H317) Susceptible de provoquer le cancer (H351) Peut irriter les voies respiratoires (H335)
Divulgation des ingrédients
Mise à jour : 2004-11-30
Classification
Numéro UN : UN2078
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.