Répertoire toxicologiqueRépertoire toxicologiqueFiche complète
CAS Number : 7789-09-5
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Formule moléculaire brute : H8Cr2N2O7
Noms français :
Noms anglais :
Le dichromate d'ammonium est utilisé notamment :
Mise à jour : 2017-11-09
Le dichromate d'ammonium est un solide inodore sous forme de cristaux rouge-orange.
En milieu de travail, l'exposition au dichromate d'ammonium se fait surtout par les poussières ou les poudres.
Ce produit est inodore, seule l'utilisation d'un instrument de mesure permet de l'identifier et de quantifier sa concentration.
Exposition au solideLa VEMP de 0,05 mg/m³ ou la DIVS de 15 mg/m³ peuvent être atteintes dans l'air en milieu de travail si des produits contenant du dichromate d'ammonium sont utilisés et que les manipulations génèrent un nuage de poudres, de poussières ou de fumées.Ce produit est irritant. En raison de sa grande solubilité en milieu aqueux, un rinçage à l'eau devrait permettre de l'éliminer.
InflammabilitéLe dichromate d'ammonium est un solide combustible et il peut augmenter l'intensité d'un feu.
ExplosibilitéCe produit peut exploser s'il est soumis à un choc, de la friction, de la chaleur ou s'il est mis en contact avec de la matière organique. Les contenants fermés peuvent éclater violemment lorsqu'ils sont chauffés.
Moyens d'extinctionUtiliser de l'eau en abondance. Ne pas utiliser de poudre chimique sèche, de dioxyde de carbone, de mousse ou de halon.
Dans un incendie, ce produit génère de l'oxyde de chrome.
Mise à jour : 2007-01-05
Se référer à la méthode d'analyse 271-1 de l'IRSST.
Pour obtenir la description de cette méthode, consulter le « Guide d'échantillonnage des contaminants de l'air en milieu de travail » ou le site Web de l'IRSST à l'adresse suivante:
http://www.irsst.qc.ca/-RSST60-F2.html
Remarques Les résultats d'analyse sont exprimés en chrome VI total (chrome hexavalent). Des tests de surface pour les chromates peuvent être effectués et le matériel requis est disponible à l'IRSST. L'utilisation de cette méthode d'analyse n'est pas adaptée aux procédés qui génèrent des brouillards contenant du chrome VI (ex: placage électrolytique). La méthode du chrome total (# 3-2) est alors suggérée.
Paramètre biologique, indice biologique d'exposition et moment du prélèvement:
Facteurs à considérer lors de l'interprétation:
Note: les données ci-dessus sont pour le « Chrome VI, composés hydrosolubles (exprimé en Cr) ».
Pour obtenir plus de détails, consulter le « Guide de surveillance biologique de l'IRSST - prélèvement et interprétation des résultats ».
La Loi sur la santé et la sécurité du travail vise l'élimination des dangers à la source. Lorsque des mesures d'ingénierie et les modifications de méthode de travail ne suffisent pas à réduire l'exposition à cette substance, le port d'équipement de protection individuelle peut s'avérer nécessaire. Ces équipements de protection doivent être conformes à la réglementation.
Voies respiratoiresPorter un appareil de protection respiratoire si la concentration dans le milieu de travail est supérieure à la VEMP ( 0,05 mg/m³ ).
PeauPorter un équipement de protection de la peau. La sélection de cet équipement dépend de la nature du travail à effectuer.
YeuxPorter un équipement de protection des yeux s'il y a risque de projections. La sélection de cet équipement dépend de la nature du travail à effectuer et, s'il y a lieu, du type d'appareil de protection respiratoire utilisé.
StabilitéLorsque le dichromate d'ammonium est chauffé à 180 °C, il se décompose. Si la température monte à 225 °C, la décomposition devient violente. Des oxydes de chrome, des oxydes d'azote et de l'ammoniac sont générés.
IncompatibilitéLe dichromate d'ammonium est un oxydant fort. Il est incompatible avec les agents réducteurs, les alcools, les acides forts, les matériaux combustibles et les matières organiques.
L'exposition à ce produit requiert de la formation et de l'information préalables. Prendre connaissance des renseignements inscrits sur l'étiquette et la fiche de données de sécurité avant de manipuler ce produit.
La manipulation d'un produit doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tels que le RSST, le RSSM et le CSTC. Pour en savoir plus.
La mise en place de mesures de prévention des dangers liés à la manipulation des produits utilisés en milieu de travail doit se faire selon une démarche hiérarchisée comprenant les étapes suivantes : l'élimination à la source, le remplacement, le contrôle technique, la sensibilisation à la présence du risque (alarme sonore ou visuelle), les mesures administratives et les équipements de protection individuelle. Dans une perspective de prévention, la CNESST a développé un outil pratique qui vise à aider les milieux de travail à identifier, corriger et contrôler les risques pouvant affecter la santé et la sécurité des travailleurs.
Se procurer les instructions avant utilisation. Ne pas manipuler avant d'avoir lu et compris toutes les précautions de sécurité.S'il est manipulé ou transvasé régulièrement ou fréquemment, installer des douches de secours et des douches oculaires conformes dans le voisinage immédiat des travailleurs exposés. Manipuler à l'écart de la chaleur, des surfaces chaudes, des étincelles, des flammes nues et de toute autre source d'ignition, dans un endroit bien ventilé. Ne pas fumer. Tenir à l'écart des vêtements et d'autres matières combustibles. Porter des vêtements résistant au feu ou à retard de flamme.Éviter tout contact avec le produit. Ne pas manger, boire ou fumer en manipulant ce produit. Ne pas respirer les poussières/fumées/aérosols. Porter un appareil de protection respiratoire approprié, lorsque tous les autres moyens de prévention n'ont pas permis de respecter les valeurs d'exposition admissibles. Porter des gants et un équipement de protection de la peau, des yeux et du visage adaptés à la nature du travail à effectuer. Observer une hygiène personnelle très stricte. Se laver les mains soigneusement après manipulation. Les vêtements de travail contaminés ne devraient pas sortir du lieu de travail.
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. L'entreposage doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tels que le RSST (notamment les sections VII et X), le RSSM et le CSTC. Selon la situation, le chapitre Bâtiment du Code de sécurité et le CNPI peuvent également s'appliquer. Pour en savoir plus.
Entreposer dans un récipient hermétique. Stocker séparément, dans un endroit sec et bien ventilé. Garder loin des matériaux combustibles (comme un plancher de bois), des matières organiques et d'autres matériaux facilement oxydés. Garder sous clef.
Ramasser dans un contenant hermétique dûment identifié en utilisant une technique appropriée afin d'empêcher la contamination du milieu.
Éliminer selon les dispositions prévues par les règlements municipaux, provinciaux et fédéraux.
Mise à jour : 2018-03-12
Ce produit est absorbé par les voies respiratoires, la peau et les voies digestives.
Ce produit est irritant pour la peau et les yeux. Il peut causer l'irritation des voies respiratoires supérieures.Un test effectué chez l'animal avec le produit humidifié a causé de l'irritation de la peau. Le même test, effectué avec le produit sec, a causé une légère irritation.Aucune étude d'irritation oculaire réalisée conformément aux principes scientifiques reconnus n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées. Toutefois, des cas de dommages oculaires causés par des éclaboussures de composés de chromes (VI) solubles sont rapportés. Ils sont décrits comme une inflammation de la conjonctive et de la cornée ainsi que, dans les cas les plus sévères, une érosion et une ulcération de cette dernière.Certaines études chez l'animal indiquent qu'il y a possibilité d'oedème pulmonaire. Les symptômes de l'oedème pulmonaire (principalement toux et difficultés respiratoires) se manifestent souvent après un délai pouvant aller jusqu'à 48 heures. L'effort physique peut aggraver ces symptômes. Le repos et la surveillance médicale sont par conséquent essentiels.L'ingestion accidentelle ou volontaire de fortes doses de ce produit peut causer une inflammation massive du tube digestif suivie d'une nécrose.
L'ingestion accidentelle ou volontaire de fortes doses de ce produit peut causer des douleurs abdominales, des vomissements, de la diarrhée et une hémorragie. Une nécrose du foie et des tubules rénaux peuvent ensuite se développer. La mort peut survenir.
Le contact cutané répété avec ce produit peut causer des éruptions cutanées et des ulcères, ou des plaies caractéristiques de ce type d'exposition (appelés trous de chrome, pigeonneaux ou ulcères du tanneur).L'exposition répétée par inhalation aux composés de chrome (VI) peut causer des éternuements excessifs, de l'écoulement nasal, la rhinite, la pharyngite et la bronchite. Elle peut également causer des saignements de nez ainsi que l'ulcération et la perforation de la cloison nasale. Le manque d'hygiène personnelle est un facteur qui peut y contribuer.Des études ont été effectuées chez des travailleurs exposés de façon répétée par inhalation aux composés de chrome (VI) solubles. Les résultats de ces études sont contradictoires. Certaines rapportent une augmentation de l'excrétion rénale des marqueurs indicatifs de dommages rénaux (ß2-microglobuline et N-acétyl-ß-D-glucosaminidase). Cependant, d'autres études n'ont pas observé cet effet.
Ce produit est un sensibilisant respiratoire et cutané.
Malgré le grand nombre d'individus exposés aux composés de chrome (VI) (aussi appelés chromes hexavalents ou chromates), peu de cas de sensibilisation respiratoire (asthme) à ces produits ont été décrits. Des études montrent cependant que les composés de chrome (VI) causent de la sensibilisation respiratoire en milieu de travail. Des cas de travailleurs ayant présenté une réponse positive à des tests de provocation bronchique sont rapportés dans la littérature. Chez ces individus, le type de réaction bronchique n'était pas relié au type de réponse cutanée. Par exemple, des réactions bronchiques retardées ont été observées chez des sujets ayant un résultat positif au test cutané par injection (prick test) et un résultat négatif au test cutané fermé (patch test). D'autres ont eu une réaction bronchique immédiate avec un résultat négatif au test cutané par injection et une réponse positive au test cutané fermé. Des IgE spécifiques au chrome ont été trouvés chez des travailleurs montrant une réponse bronchoconstrictive immédiate. Cependant, le mécanisme par lequel les composés de chrome causent l'asthme n'est pas bien défini. Il y a présentement peu d'évidences de mécanisme immunologique.La sensibilisation cutanée est plus fréquente que la sensibilisation respiratoire. La prévalence d'allergies cutanées aux chromates est de 1 à 3 % dans la population en général. En milieu de travail, les chromates sont responsables d'environ 5,6 % des cas de sensibilisation cutanée. Cette allergie se retrouve surtout chez les travailleurs de la construction exposés au ciment, mais aussi chez les travailleurs oeuvrant dans les domaines de l'électroplacage, du tannage du cuir, du textile (teintures), de l'imprimerie, des apprêts à peinture, de la soudure, etc. De nombreuses études ont montré le rôle bénéfique de l'ajout de sulfate de fer dans le ciment pour réduire le risque de sensibilisation aux composés de chrome (VI). Ces études montrent une diminution de la prévalence des dermites de contact chez les travailleurs exposés au ciment depuis l'ajout de ce produit.L'allergie cutanée causée par les chromates est typiquement localisée aux mains et aux pieds, mais elle peut aussi atteindre les membres inférieurs, le visage et les parties découvertes. Les lésions ont tendance à être sèches et fissurées, mais peuvent parfois être suintantes. Elles peuvent prendre différentes formes (papules croûtées, ulcères douloureux, eczéma, dermatite, etc). Une fois la sensibilisation établie, chaque exposition cause des réactions qui sont de plus en plus sévères et longues à guérir, et ce, malgré l'arrêt rapide de l'exposition. De plus, la dermatite peut persister malgré le changement de travail. Les raisons de cette persistance demeurent controversées. L'évolution vers une dermatose ainsi que l'omniprésence des chromates (dans l'environnement et les aliments) pourrait être en cause.Suite de la sensibilisation dans le champ « Commentaires »
Les individus sensibilisés aux composés de chromes (VI) réagissent aussi aux composés de chromes (III).
Mise à jour : 2018-04-06
Évaluation de la cancérogénicité par des organismes officiels
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC, 2011) considère que les composés de chrome hexavalent (VI) sont cancérogènes pour l'homme (groupe 1).
L'ACGIH (2018) désigne les composés de chrome hexavalent (VI) solubles et insolubles comme étant des cancérogènes confirmés chez l'humain (groupe A1).
Le NTP (2011) considère les composés de chrome hexavalent (VI) comme étant des cancérogènes reconnus chez l'humain (K).
DL50
CL50
Mise à jour : 2016-06-27
Suite de la sensibilisation :
Une autre étude rapporte le cas d'un travailleur dans une manufacture de tubes de télévisions en couleur qui a développé une dermite aux mains, au visage et à la poitrine après avoir vaporisé une solution de dichromate de potassium 2 % dans de l'alcool polyvinylique. Des tests cutanés fermés (patch tests) ont démontré des réponses positives au dichromate de potassium (0,5 %) au dichromate d'ammonium (0,5 %). On n'a pas de donnée concernant l'atopie.
Une autre étude rapporte le cas d’un travailleur de l'industrie de l’imprimerie. Il manipulait et lavait des feuilles de zinc, qu’il traitait avec du dichromate d’ammonium. Il a développé des lésions aux mains qui sont disparues suite à son transfert dans un autre secteur. Le travailleur est ensuite retourné à son travail initial. Il a alors développé des éruptions sur ses deux mains et sur son abdomen et il a eu des crises d’asthme. Des tests cutanés fermés (patch tests) ont été effectués avec le dichromate d’ammonium et se sont avérés positifs. Aucun test de provocation respiratoire n'a été effectué. On n'a pas de donnée concernant l'atopie de ce travailleur.
Pour un complément d'information, vous pouvez consulter notre fiche de renseignements sur les chromates.
InhalationEn cas d’inhalation, amener la personne dans un endroit aéré. Appeler le Centre antipoison ou un médecin en cas de malaise. Si la personne ne respire pas, lui donner la respiration artificielle. Éviter de donner la respiration bouche à bouche à moins d’utiliser un dispositif de protection buccale (à cause du danger de contamination pour la personne qui administre les premiers secours).Contact avec les yeuxRincer abondamment les yeux avec de l’eau pendant au moins 20 minutes. Enlever les lentilles cornéennes s’il est possible de le faire facilement. Si l’irritation persiste, consulter un médecin.Contact avec la peauRetirer les vêtements contaminés en utilisant des gants appropriés. Rincer abondamment la peau avec de l’eau. Consulter un médecin si l'irritation persiste ou en cas d’éruption cutanée.IngestionRincer la bouche avec de l’eau. Appeler immédiatement le Centre antipoison ou un médecin.
Danger
Peut aggraver un incendie; comburant (H272) Mortel en cas d’ingestion (H300) Nocif par contact cutané (H312) Mortel par inhalation (H330) Provoque une irritation cutanée (H315) Provoque une sévère irritation des yeux (H319) Peut provoquer des symptômes allergiques ou d'asthme ou des difficultés respiratoires par inhalation (H334) Peut provoquer une allergie cutanée (H317) Susceptible d’induire des anomalies génétiques (H341) Peut provoquer le cancer (H350) Peut nuire à la fertilité ou au foetus (H360)
Divulgation des ingrédients
Commentaires : Cette classification est basée sur l'ensemble des données disponibles pour tous les composés hydrosolubles du chrome hexavalent (Cr VI) comme le dichromate de potassium.
Mise à jour : 2004-11-30
Classification
Numéro UN : UN1439
http://www.inchem.org/pages/ehc.html
https://www.inchem.org/documents/ehc/ehc/ehc61.htm
Autres sources d'information
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.