Répertoire toxicologiqueRépertoire toxicologiqueFiche complète
CAS Number : 7440-41-7
The section entitled Complete data sheet is not available in English for this substance. Consult the French version.
Formule moléculaire brute : Be
Noms français :
Noms anglais :
Pour de l'information supplémentaire concernant le béryllium, (brochures, rapports, bibliographie sélective, par exemple) consulter le dossier béryllium, dans la section prévention du site Internet de la CNESST, à l'adresse suivante :
https://www.cnesst.gouv.qc.ca/fr/prevention-securite/identifier-corriger-risques/liste-informations-prevention/beryllium
Le béryllium pur ne se trouve pas dans la nature, il se trouve sous forme de minerais dont principalement la bertrandite, un silicate, et le béryl, un aluminosilicate, minerais non exploités au Québec. Le béryllium est à la fois dur et léger. Il est non magnétique et il a des propriétés telles une bonne conductivité thermique et électrique et une bonne résistance à la fatigue et au frottement. Son utilisation sous forme de métal pur est limitée à des secteurs très spécialisés tels que l'aérospatial et le nucléaire qui ont d'abord tiré profit de ses propriétés. Ses principales utilisations sont aujourd'hui sous forme d'alliages, dont principalement des alliages de cuivre, d'aluminium et de nickel. Même à de faibles teneurs en béryllium, ces alliages ont des propriétés mécaniques, électriques et thermiques améliorées. Le béryllium est aussi un additif des alliages de magnésium, où une très faible quantité (environ 0,001 %) permet d'en réduire l'inflammabilité.
Le béryllium métallique a d'abord été utilisé :
Les alliages cuivre-béryllium (contenant jusqu'à 4 % de béryllium, mais en général moins de 2 %) sont dotés des propriétés énumérées ci-dessus, sont résistants à la traction et ne provoquent pas d'étincelle. Ils servent :
Les alliages d'aluminium-béryllium proprement dits contiennent entre 20 et 62 % de béryllium. Leur utilisation demeure réservée à des applications spécialisées, telles que :
D'autres alliages d'aluminium contiennent du béryllium mais à des teneurs beaucoup plus faibles (moins de 0,07 %). Ils sont utilisés entre autres dans le secteur de l'aéronautique comme matériau de structure, mais ont aussi de nombreuses autres utilisations, là où une résistance accrue est requise. Les alliages de nickel-béryllium ont des teneurs en béryllium généralement inférieures à 2 % mais pouvant atteindre 25 % pour certains d'entre eux. Ils sont utilisés :
D'autre part, on trouve du béryllium dans l'environnement mais à de très faibles concentrations. Aux États-Unis, la concentration moyenne en béryllium dans l'air ambiant est évaluée à 0,00003 µg/m³ et à 0,0002 µg/m³ dans les villes. La principale source de béryllium dans l'atmosphère est la combustion de charbon et de produits pétroliers, le charbon en contenant naturellement en moyenne de 1,8 à 2,2 µg/g et l'huile pouvant en contenir jusqu'à 100 µg/l. Ces émissions sont vraisemblablement sous forme de particules d'oxyde de béryllium.
Mise à jour : 2007-01-10
Le béryllium est un solide métallique, dur, rigide et extrêmement léger, le deuxième plus léger des métaux. Il est inodore et de couleur gris brillant rappelant celle de l'acier.
L'exposition au béryllium en milieu de travail se fait sous forme de particules telles que les poudres, poussières ou fumées.
La VEMP actuelle de 0,00015 mg/m³ et le niveau d'action de 0,0001mg/m³ sont faibles et peuvent être atteints facilement : on peut représenter ces valeurs par la dispersion d'une quantité équivalente à un grain de sable (1 mg) pulvérisé dans un entrepôt de taille moyenne (6 000 à 10 000 m³). Il est possible d'atteindre et de dépasser la VEMP si des particules de matériau contenant du béryllium sont émises dans l'air, même si la teneur en béryllium du matériau ou le taux d'émission des particules sont faibles.
De telles émissions de particules dans l'air sont possibles par exemple :
Les particules déposées sur les mains, les gants et les vêtements peuvent être transférées à la zone respiratoire lors des mouvements naturels de la main vers le visage.
Mise à jour : 2005-02-04
Mise à jour : 2005-02-03
Inflammabilité
Le béryllium métallique sous forme compacte est un solide non combustible. Cependant, les poudres ou poussières constituées de fines particules ayant un diamètre de 1,0 à 5,0 µm peuvent s'enflammer lorsqu'elles sont chauffées entre 560 et 700 °C en émettant une flamme vive. Les poudres ou poussières moins fines, ayant un diamètre supérieur à 5 µm mais inférieur à 74 µm ne s'enflamment pas dans les mêmes conditions.
Explosibilité
Dans un espace confiné, un nuage de poussières de béryllium métallique peut exploser en présence d'une source d'ignition.
Moyens d'extinctionUtiliser de l'argile sèche, de la chaux éteinte, du sable sec ou des poudres inertes.
Ne pas utiliser d'agents extincteurs chlorés, les poudres de béryllium en mélange avec ces types de produits peuvent s'enflammer sous un impact.
Ne pas utiliser d'extincteur à base de dioxyde de carbone (CO2), les poudres de béryllium ayant la propriété de brûler dans un mélange de dioxyde de carbone et d'azote présent dans l'air ambiant.
Ne pas utiliser d'extincteur à base d'eau car, à haute température le béryllium réagit avec l'eau pour dégager de l'hydrogène, un gaz inflammable et explosif et du monoxyde de béryllium, un composé très toxique.
Techniques spécialesLe monoxyde de béryllium se dégageant d'un incendie impliquant du béryllium est très toxique : porter un appareil de protection respiratoire autonome. Porter des vêtements de protection couvrant tout le corps.
Après un incendie impliquant du béryllium, la décontamination des lieux doit être effectuée par du personnel qualifié.
Monoxyde de béryllium.
Lorsque le béryllium est chauffé à une température se situant entre 350 et 1 000 °C, on obtient un oxyde de béryllium calciné à basse température, qui est une poudre blanche, fine et légère, d'aspect amorphe.
Lorsque le béryllium est chauffé à plus haute température, entre 1 100 et 1 600 °C, on obtient de l'oxyde de béryllium calciné à haute température, un solide cristallin très dur et très dense.
Mise à jour : 2008-12-09
Voir la méthode d'analyse 359 de l'IRSST.
Pour obtenir la description de cette méthode, consulter le Guide d'échantillonnage des contaminants de l'air en milieu de travail ou le site Web de l'IRSST à l'adresse suivante :
http://www.irsst.qc.ca/-RSST7440-41-7.html
La description de la méthode d'analyse 359 est disponible sur le site Internet de l'IRSST à l'adresse suivante :
http://www.irsst.qc.ca/media/documents/pubirsst/M-359-fr.pdf
Le test de prolifération des lymphocytes au contact du béryllium (BeLPT) permet d'identifier les travailleurs sensibilisés suite à l'exposition au béryllium et à ses composés. Consulter le Guide d’utilisation du test de prolifération des lymphocytes au contact du béryllium (BeLPT) à l'adresse suivante :
http://www.cnesst.gouv.qc.ca/publications/200/Pages/dc_200_2223.aspx
Le béryllium étant principalement utilisé sous forme d'alliages, la possibilité de le substituer dépend de l'utilisation de cet alliage et des propriétés recherchées. Par exemple, pour la fabrication de matrices pour le moulage du plastique par injection ou soufflage où les propriétés thermiques sont importantes, quelques fabricants proposent d'autres alliages que le cuivre-béryllium. Ainsi, un alliage technique cuivre-nickel-étain et un bronze spécial ont été développés pour être utilisés pour fabriquer ce type de matrices de moulage.
Certains matériels de meulage contiennent jusqu'à 2 % de béryl, un minerai de silicate d'aluminium et de béryllium. Ces meules abrasives ne sont plus fabriquées depuis 2001 mais peuvent encore être vendues ou utilisées. Le fabricant en propose maintenant une version sans béryllium. Lors du choix ou de l'utilisation de matériel d'abrasion, il faut consulter la fiche signalétique du produit pour vérifier son contenu possible en béryllium ou en béryl. Opter pour un produit ayant les caractéristiques abrasives recherchées et qui ne contient pas de béryllium ou de béryl.
Mise à jour : 2013-03-28
La Loi sur la santé et la sécurité du travail vise l'élimination des dangers à la source. Lorsque des mesures d'ingénierie et les modifications de méthode de travail ne suffisent pas à réduire l'exposition à cette substance, le port d’équipement de protection individuelle peut s'avérer nécessaire. Ces équipements de protection doivent être conformes à la réglementation.
Voies respiratoiresLe béryllium métallique sous forme de bloc ou de pastilles ne nécessite pas de protection des voies respiratoires. Cependant, s'il y a présence de béryllium en poudre ou sous forme de poussières, porter un appareil de protection respiratoire si la concentration dans le milieu de travail est supérieure à la VEMP (0,15 µg/m³ ou 0,00015 mg/m³), et même à des niveaux de concentrations inférieures à celle-ci, un niveau d'action ayant été fixé à 0,1µg/m³ (0,0001 mg/m³). Le béryllium est une substance dont la recirculation est prohibée.
PeauPorter un équipement de protection de la peau. Le choix d'un équipement de protection de la peau dépend de la nature du travail à effectuer. En présence de béryllium en poudre ou sous forme de poussières, porter des vêtements de protection couvrant tout le corps.
YeuxEn présence de béryllium en poudre, porter un équipement de protection des yeux. Le choix d'un protecteur oculaire dépend de la nature du travail à effectuer et, s'il y a lieu, du type d'appareil de protection respiratoire utilisé.
Les équipements de protection respiratoire doivent être choisis, ajustés, entretenus et inspectés conformément à la réglementation.La CNESST recommande les appareils de protection respiratoire suivants :
Tout appareil de protection respiratoire à épuration d'air muni d'un filtre de la série 100 (catégorie N, P ou R) et d'un demi-masque avec protection des yeux et de la peau ou d'un masque complet.
Tout appareil de protection respiratoire à épuration d'air muni d'un filtre de la série 100 (catégorie N, P ou R) avec un masque complet, ou tout appareil motorisé muni d'un filtre à haute efficacité contre les particules (HEPA) avec un masque souple / visière-écran ou tout appareil à adduction d'air muni d'un masque complet.
Tout appareil à adduction d'air muni d'un masque complet ou tout appareil autonome.
N.B. : D'autres moyens de se protéger existent et on peut trouver des informations sur les appareils de protection respiratoire dans le Guide des appareils de protection respiratoire de l'IRSST ou sur le site Web : www.cnesst.gouv.qc.ca/prevention/reptox/apruq/
PeauLes équipements de protection de la peau doivent être conformes à la réglementation.
YeuxLes équipements de protection des yeux et de la figure doivent être conformes à la réglementation.
Les protecteurs oculaires suivants sont recommandés :
Stabilité
Le béryllium est stable dans les conditions normales d'utilisation.
Incompatibilité
Ce produit est incompatible avec les substances suivantes : le phosphore, le chlore et le fluor.
Le béryllium métallique sous forme de solide compact est résistant à l'attaque de l'eau et des acides, une fine couche d'oxyde le protégeant comme c'est le cas pour l'aluminium. Cependant, le béryllium en poudre réagit avec les bases et les acides forts pour dégager de l'hydrogène, un gaz inflammable et explosif .
De plus, les mélanges de poudre de béryllium avec les solvants chlorés comme le tétrachlorure de carbone ou le trichloroéthylène, peuvent s'enflammer sous impact.
Le béryllium fondu est très réactif : il réagit avec la plupart des oxydes, nitrures, sulfures et carbures incluant ceux de magnésium, de calcium, d'aluminium, de titane et de zirconium.
Produits de décomposition
Le béryllium ne se décompose pas, c'est une substance élémentaire.
Le béryllium chauffé est incandescent en présence de phosphore, de fluor ou de chlore.Les poudres de béryllium à la température de la pièce sont incandescentes en présence de fluor. À haute température, elles sont aussi incandescentes en présence de vapeur de soufre, de sélénium ou de tellure.
Avec l'acide sulfurique concentré, il y a dégagement d'un gaz toxique, le dioxyde de soufre, lequel peut être transformé en un gaz très toxique, le sulfure d'hydrogène et en soufre.
Avec l'acide nitrique, l'attaque n'a lieu qu'à ébullition avec formation de gaz toxiques : le monoxyde d'azote et l'ammoniac.
À des températures supérieures à 900 °C, le béryllium réagit violemment avec l'azote ou l'ammoniac et forme du nitrure de béryllium.
Mise à jour : 2016-11-22
L'exposition à ce produit requiert de la formation et de l'information préalables. Prendre connaissance des renseignements inscrits sur l'étiquette et la fiche de données de sécurité avant de manipuler ce produit.
La manipulation d'un produit doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tels que le RSST, le RSSM et le CSTC. Pour en savoir plus.
La mise en place de mesures de prévention des dangers liés à la manipulation des produits utilisés en milieu de travail doit se faire selon une démarche hiérarchisée comprenant les étapes suivantes : l'élimination à la source, le remplacement, le contrôle technique, la sensibilisation à la présence du risque (alarme sonore ou visuelle), les mesures administratives et les équipements de protection individuelle. Dans une perspective de prévention, la CNESST a développé un outil pratique qui vise à aider les milieux de travail à identifier, corriger et contrôler les risques pouvant affecter la santé et la sécurité des travailleurs.
Le béryllium est très toxique, avant de le manipuler consulter la section portant sur les équipements de protection, surtout s'il est sous forme de poudre.
Consultez aussi la section «Commentaires», ci-après.
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. L'entreposage doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tel que le RSST (notamment les sections VII et X), le RSSM et le CSTC. Selon la situation, le chapitre Bâtiment du Code de sécurité et le CNPI peuvent également s'appliquer. Pour en savoir plus.
Entreposer à l'écart des lieux où les risques d'incendie sont élevés, loin des sources de chaleur, à l'écart des matières oxydantes et des produits incompatibles, dans un endroit frais, sec et bien ventilé. De plus, si le produit est sous forme de poudre, entreposer dans un récipient étanche, bien identifié.
À cause de sa toxicité, toutes les précautions doivent être prises pour éviter une fuite ou un déversement de ce produit.
Si le produit se présente sous forme de particules ou s'il y a présence de poussières, établir une zone à accès limité et en restreindre l'accès jusqu'au nettoyage complet. Le nettoyage ne doit être effectué que par du personnel qualifié.Ne pas toucher aux contenants endommagés ou aux produits répandus sans porter de vêtements de protection couvrant tout le corps et un appareil de protection respiratoire autonome.Prévenir la formation de nuages de poussières. Ramasser les poussières en utilisant un procédé humide ou un aspirateur filtrant à haute efficacité contre les particules (HEPA).
Ramasser dans un contenant hermétique dûment identifié en utilisant une technique appropriée afin d'empêcher la contamination du milieu.
Pour de l'information supplémentaire, consulter le document Nettoyage et décontamination des lieux de travail où il y a présence de Béryllium - Synthèse des bonnes pratiques, disponible en ligne à l'adresse suivante : http://www.irsst.qc.ca/fr/accueil.html
Le béryllium ne doit pas être dispersé dans l'environnement. Les déchets de béryllium sous forme de poudre ou de poussière doivent être récupérés dans un contenant étanche clairement identifié et confiés à une firme qui en fait le recyclage.
Si nécessaire, consulter le bureau régional du ministère de l'Environnement.
Mise à jour : 2012-05-03
Certains aspects de la manipulation du béryllium sont réglementés. Consulter l'article 67 du Règlement sur la santé et la sécurité du travail disponible à l'adresse suivante : http://www.csst.qc.ca/lois_reglements_normes_politiques/acces_lois_reglements.htm
Mise à jour : 2005-03-01
Ce produit est absorbé principalement par les voies respiratoires. L'absorption par les voies cutanée ou digestive est très faible.
Absorption
Le béryllium et ses composés ne sont que très faiblement absorbés par la voie digestive. La quantité absorbée dépend de la dose et de la solubilité des composés. Cette quantité est limitée par la formation de phosphate colloïdal insoluble au niveau de l'intestin. Elle est de l'ordre de 0,001 à 0,01 % pour le béryllium métallique.
Distribution
Métabolisme
Excrétion
Demi-vie
Il n'existe pas de donnée précise chez l'humain mais, on peut dire que de façon générale d'après les études animales que pour les composés insolubles, peu solubles et solubles, la clairance dans le tissu pulmonaire se fait d'une manière biphasique. Dans un premier temps 30 à 50 % du béryllium est éliminé avec une demi-vie de quelques jours. Une seconde phase qui varie selon la solubilité des produits suggère que la demi-vie pour les composés solubles est de l'ordre de quelques semaines ou mois tandis qu'elle varie de quelques mois ou années pour les composés peu ou pas solubles. La demi-vie dans le corps entier peut être de plusieurs années.
Valeurs biologiques
Population sensible
Plusieurs études suggèrent que la susceptibilité génétique peut jouer un rôle important dans le développement de la bérylliose. Les personnes atteintes de bérylliose chronique sont porteuses de façon plus fréquente d'un marqueur génétique (HLA-DPB1 Glu69) que les témoins. Cet allèle serait présent chez 85 à 95 % des malades et chez seulement 30 à 45 % des témoins.
Mise à jour : 2016-12-21
Ce produit n'est pas irritant pour la peau. Il peut causer l'irritation des yeux et des voies respiratoires.
Une " bérylliose aiguë " peut survenir suite à une exposition brève à des concentrations de béryllium aussi faibles que 100 µg/m³.
Cette atteinte inflammatoire non spécifique se caractérise essentiellement par une pneumonite chimique dont les symptômes sont les suivants : une toux sèche, une sensation de brûlure rétrosternale, une dyspnée croissante, une légère fièvre, un pouls rapide ainsi qu'une sensation de faiblesse, de la fatigue de l'anorexie et une perte de poids. La dyspnée augmente progressivement et de la cyanose apparaît. Il peut y avoir des complications comme l'oedème et la fibrose pulmonaire. Les symptômes se développent généralement sur plusieurs semaines, mais l'évolution peut être fulgurante. Les symptômes peuvent alors apparaître dans les 72 heures suivant l'exposition. Des cas mortels ont été rapportés.
La guérison survient dans 85 à 90 % des cas. La convalescence peut prendre de 4 à 6 mois. La " bérylliose aiguë " est devenue rare en raison de l'abaissement des valeurs limites d'exposition. La forme aiguë peut aussi progresser vers la forme chronique.
Suite à une blessure ou une erraflure, de petits cristaux de béryllium peuvent s'incruster dans la peau et entraîner, la formation d'ulcères indolores ou de granulomes sous-cutanés. Ceux-ci se développent quelques mois après l'incrustation et ne guérissent pas tant que le béryllium n'est pas totalement enlevé.
L'exposition au béryllium ou à ses composés, même à de très faibles concentrations (0,05 µg/m³ en poussières inhalables, ACGIH 2014), peut provoquer une sensibilisation au béryllium (BeS). Cette dernière peut entraîner le développement d'une bérylliose chronique.
Cette condition se présente principalement sous la forme d'une atteinte pulmonaire. Cette dernière est caractérisée par la formation de granulomes non caséeux qui s'accompagne d'une alvéolite. Lorsque la condition progresse, la fibrose interstitielle diffuse s'installe. Des complications peuvent survenir telles que le pneumothorax spontané et des maladies cardiopulmonaires. Entre autres, l'altération de la fonction pulmonaire peut causer une hypertrophie cardiaque.
Le symptôme le plus courant est une dyspnée à l'effort. On peut aussi observer une toux sèche et irritative (plus sévère le matin ou à l'effort), des douleurs à la poitrine et une sensation de fatigue. Dans les cas plus avancés, on observe de la cyanose, de la fièvre ou des sueurs nocturnes, de l'anorexie accompagnée d'une perte de poids progressive et des douleurs articulaires.
La bérylliose est insidieuse et peut apparaître quelques mois seulement après le début de l'exposition ou plusieurs années après l'arrêt d'une exposition n'ayant duré que quelques mois. Les symptômes débutent généralement dans un délai variant de 10 à 20 ans et plus rarement jusqu'à 40 ans.
On reconnaît généralement trois stades de développement à la bérylliose :
L'évolution de la maladie peut se faire de façon graduelle, mais peut être aussi très variable. La guérison totale reste exceptionnelle. Une minorité de personnes demeure asymptomatique pendant de longues périodes, tandis que la majorité présente des symptômes, tout en menant une vie presque normale. L'évolution de la maladie peut se terminer par une insuffisance cardiorespiratoire (coeur pulmonaire) causant la mort dans les cas les plus avancés.
L'atteinte d'autres organes (reins, foie, ganglions, etc.) peut survenir, mais elle est rarement observée de nos jours.
La BeS, puis la bérylliose, sont causées par une réaction d'hypersensibilité retardée où la liaison du béryllium à un complexe majeur d'histocompatibilité de classe II forme un complexe de présentation de l'antigène. Ce dernier stimule les cellules T auxiliaires (CD4+) qui relâchent des cytokines. Il est actuellement présumé que ces cytokines favorisent l'activation et l'agrégation des macrophages dans les poumons. Le tout résultant en une inflammation granulomateuse.
La suite des informations se trouve dans la section commentaires.
Ce produit est un sensibilisant cutané.
Un mécanisme immuno-allergique est impliqué dans le développement de la bérylliose.
Sensibilisation cutanéePlusieurs cas de dermite de type allergique (eczéma) ont été rapportés chez des travailleurs exposés au béryllium et à ses composés. Ces cas ont été confirmés par des tests cutanés fermés (patch test) avec plusieurs sels de béryllium (sulfate, fluorure, chlorure et autres). Dans un test de maximisation effectué avec du sulfate de béryllium, 18 des 22 volontaires ont eu une réaction positive.
Les résultats des tests animaux sont contradictoires. Un test de maximisation chez le cobaye s'est avéré négatif pour le béryllium en poudre, alors que d'autres tests de maximisation chez le cobaye se sont avérés positifs pour le sulfate de béryllium et le chlorure de béryllium. Deux essais de stimulation locale des ganglions lymphatiques chez la souris ont été effectués avec le sulfate de béryllium tétrahydraté. L'un s'est avéré positif, alors que l'autre s'est avéré négatif. D'autres tests effectués avec des protocoles non standards ont donné des résultats tout aussi contradictoires.
Placenta
Une étude de Krachler et al. (1999) a démontré que le béryllium traverse le placenta chez l'humain. Il a été décelé dans le sang du cordon ombilical et dans le sang maternel mais la source d'exposition n'était pas rapportée.
Schulert et al. (1979), citées dans Barlow (1982) ont injecté du béryllium marqué à des rates par voie intraveineuse. Au jour 14 de la gestation, les niveaux de radioactivité mesurées étaient de 0,14 % dans le placenta et de 0,006 % dans le foetus et au jour 20, de 0,16 % et de 0,017 % respectivement, ce qui suggère un faible niveau de transfert.
Développement
Il n'y a aucune donnée chez l'humain et aucune étude animale n'a été faite avec le béryllium métallique.
Étude chez l'humainUne recherche américaine (Savitz et al. citée dans IRIS 1998) concernant l'exposition professionnelle (seule l'exposition paternelle a été analysée) n'a pas permis d'associer l'exposition au béryllium ou à ses composés (produits non spécifiés) à une augmentation du risque concernant l'accouchement prématuré, la mortalité néonatale et le faible poids à la naissance; toutefois, le nombre d'individus était limité.
Études chez l'animalMorgareidge et al. (1976), dans une étude de toxicité chronique citée dans ATSDR 2002 et IRIS 1998, ont exposé des chiens qui se sont reproduits (groupes de 5 mâles, 5 femelles) pendant 143 semaines à 1 ppm et pendant 172 semaines à 5 et 50 ppm de béryllium sous forme de sulfate de béryllium tétrahydraté dans la diète, ce qui correspond à 0,023, 0,12 et 1,1 mg/kg/j pour les mâles et 0,029, 0,15 et 1,3 mg/kg/j pour les femelles. Il y avait aussi un groupe contrôle. Chez les chiots nés durant l'étude, les auteurs n'ont pas observé d'effet sur le développement. De plus, il n'y a pas eu de différence significative dans le nombre de gestations, le nombre de rejetons vivants et le poids des chiots. On n'a pas noté de malformation externe et squelettique, ni de diminution de la survie postnatale des chiots (jour 7 et sevrage). On doit interpréter ces résultats avec prudence à cause du peu de détails fournis dans l'étude.
Il existe un nombre restreint d'études avec d'autres composés de béryllium par des voies non usuelles en milieu de travail.
Étude chez l'animalMorgareide et al. (1976), dans une étude de toxicité chronique citée dans ATSDR 2002 et IRIS 1998, ont exposé des chiens qui se sont reproduits (groupes de 5 mâles, 5 femelles) pendant 143 semaines à 1 ppm et pendant 172 semaines à 5 et 50 ppm de béryllium sous forme de sulfate de béryllium tétrahydraté dans la diète, ce qui correspond à 0,023, 0,12 et 1,1 mg/kg/j pour les mâles et 0,029, 0,15 et 1,3 mg/kg/j pour les femelles. Il y avait aussi un groupe contrôle. Les auteurs n'ont pas constaté de différence significative dans le nombre de gestations et le nombres de rejetons vivants. On doit interpréter ces résultats avec prudence à cause du peu de détails fournis dans l'étude.
Système reproducteur
Dans une autre étude de toxicité chronique de Morgareidge et al. (1975) citée dans ATSDR 2002 et IRIS 1998, des rats ont été exposés à 0, 5, 50 et 500 ppm de béryllium sous forme de sulfate de béryllium tétrahydraté dans la diète pendant 2 ans, ce qui correspond à 0,36, 3,6 et 37 mg/kg/j pour les mâles et 0,42, 4,2 et 43 mg/kg/j pour les femelles.
Chez la femelleIl n'y avait aucune diminution significative du poids des ovaires et l'analyse histologique n'a montré aucune anormalité des ovaires, de l'utérus et des conduits ovariens. Chez le mâleIls ont constaté une diminution significative du ratio poids moyen des testicules par rapport au poids total du corps entier aux deux premières doses mais pas à la dose la plus forte. L'analyse histologique des testicules, de la prostate, des vésicules séminales et de l'épididyme n'a révélée aucune anormalité. L'absence d'une relation dose/réponse et de modification histologique nous amène à questioner la signification toxicologique de l'effet observé.
Chez le mâleIls ont constaté une diminution significative du ratio poids moyen des testicules par rapport au poids total du corps entier aux deux premières doses mais pas à la dose la plus forte. L'analyse histologique des testicules, de la prostate, des vésicules séminales et de l'épididyme n'a révélée aucune anormalité. L'absence d'une relation dose/réponse et de modification histologique nous amène à questioner la signification toxicologique de l'effet observé.
Mise à jour : 2005-02-17
Le béryllium a été mesuré dans le lait (colostrum) chez l'humain, mais l'origine de l'exposition est inconnue. Les valeurs rapportées dans le colostrum variaient de moins de 0,05 à 1,6 µg/l.
Dans une étude de Parkash et al. (1991), des rates ont été exposées au jour 1 après la mise bas à 0,316 mg/kg de béryllium (composé non spécifié) par injection intraveineuse. Les ratons ont été allaités pendant quelques jours. Le béryllium a été détecté dans le foie des nouveaux-nés.
Évaluation de la cancérogénicité par des organismes officiels
Le CIRC considère que le béryllium et ses composés sont « cancérogènes pour l'homme (groupe 1) » puisqu'il y a une évidence suffisante chez l'homme et dans les études chez les animaux.
L'ACGIH considère le béryllium et ses composés « cancérogènes humain confirmé (A1) » puisque les études épidémiologiques apportent assez d'évidence pour supporter cette conclusion.
Le NTP classifie le béryllium et ses composés comme « substance reconnue cancérogène (K) ». Cette classification est basée sur une évidence suffisante chez l'homme et est supportée par les études chez les animaux.
Effet cancérogène
Chez l'humain Plusieurs études épidémiologiques ont été effectuées afin d'évaluer le potentiel cancérogène du béryllium et de ses composés (non identifiés), mais les études antérieures à 1987 se sont avérées inadéquates à cause des données insuffisantes concernant plusieurs variables (exposition, analyse statistique, statut de fumeur, etc.) et fournissent un indice limité de la cancérogénicité. Dans des publications plus récentes de Ward et al. (1992), Steenland et Ward (1992) et Sanderson et al. (2001), les études antérieures ont été réévaluées en tenant compte des différents biais. Cette réévaluation a permis de mettre en évidence une association entre l'augmentation de l'incidence du cancer pulmonaire et l'exposition de travailleurs au béryllium et à ses composés (non identifiés) dans différentes industries (raffinerie, machinerie, production de béryllium métal et d'alliages). On a trouvé un risque accru de cancer pulmonaire chez les individus ayant eu la forme aiguë ou chronique de la bérylliose. De plus, chez les individus ayant eu la forme aiguë, le risque était plus important que chez les individus ayant la forme chronique suggérant une relation dose-réponse possible. Toutefois, il a aussi été noté que plusieurs limitations subsistaient toujours dans les différentes études telles que : le manque de renseignement sur la nature de l'exposition, le niveau relativement bas d'excès de cancer et le manque d'information concernant l'exposition simultanée à d'autres cancérigènes pulmonaires. Chez l'animal Plusieurs études par inhalation chez le rat et le singe ont montré une incidence accrue de cancer pulmonaire ce qui supporte la relation entre l'exposition au béryllium et ses composés et l'apparition de cancer pulmonaire chez l'homme.
Chez l'humain
Plusieurs études épidémiologiques ont été effectuées afin d'évaluer le potentiel cancérogène du béryllium et de ses composés (non identifiés), mais les études antérieures à 1987 se sont avérées inadéquates à cause des données insuffisantes concernant plusieurs variables (exposition, analyse statistique, statut de fumeur, etc.) et fournissent un indice limité de la cancérogénicité.
Dans des publications plus récentes de Ward et al. (1992), Steenland et Ward (1992) et Sanderson et al. (2001), les études antérieures ont été réévaluées en tenant compte des différents biais. Cette réévaluation a permis de mettre en évidence une association entre l'augmentation de l'incidence du cancer pulmonaire et l'exposition de travailleurs au béryllium et à ses composés (non identifiés) dans différentes industries (raffinerie, machinerie, production de béryllium métal et d'alliages). On a trouvé un risque accru de cancer pulmonaire chez les individus ayant eu la forme aiguë ou chronique de la bérylliose. De plus, chez les individus ayant eu la forme aiguë, le risque était plus important que chez les individus ayant la forme chronique suggérant une relation dose-réponse possible. Toutefois, il a aussi été noté que plusieurs limitations subsistaient toujours dans les différentes études telles que : le manque de renseignement sur la nature de l'exposition, le niveau relativement bas d'excès de cancer et le manque d'information concernant l'exposition simultanée à d'autres cancérigènes pulmonaires.
Chez l'animal
Plusieurs études par inhalation chez le rat et le singe ont montré une incidence accrue de cancer pulmonaire ce qui supporte la relation entre l'exposition au béryllium et ses composés et l'apparition de cancer pulmonaire chez l'homme.
Aucune étude n'a été faite chez l'humain ou chez l'animal avec le béryllium métallique.
Une étude in vivo (essai du micronoyau) avec le sulfate de béryllium administré par voie orale (1,4 et 2,3 g/kg) a donné des résultats négatifs.
Il existe plusieurs études in vitro avec d'autres composés de béryllium qui donnent des résultats contradictoires.
Suite de la section Effets chroniques:
Une relation dose réponse claire entre les concentrations d'exposition dans l'air et le développement de la BeS ou de la bérylliose n'a pas pu être établie. Pour cette raison, d'autres facteurs pourraient être impliqués dans le développement de ces conditions. Des études récentes indiquent que l'exposition cutanée au béryllium et à ses composés joue un rôle dans le développement de la bérylliose. La solubilité et la taille des particules pourraient également affecter le développement de la BeS et de la bérylliose (les plus petites particules pénétrant plus profondément dans les poumons). Finalement, il a été démontré que la susceptibilité génétique peut contribuer au développement de la BeS.
Maladies à déclaration obligatoire (MADO): L'intoxication par le béryllium et ses composés fait partie de la liste des maladies, infections et intoxications à déclaration obligatoire selon la Loi sur la santé publique (L.R.Q., c. S-2.2) et ses règlements d'application. Elle est indiquée dans la catégorie maladies à déclaration obligatoire d'origine non infectieuse, sous bérylliose.
Vous pouvez consulter les sites suivants pour obtenir de l'information à ce sujet : http://www.msss.gouv.qc.ca/sujets/santepub/mado.phphttp://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/preventioncontrole/03-268-05.pdf
InhalationEn cas d’inhalation, amener la personne dans un endroit aéré. Appeler le Centre antipoison ou un médecin en cas de malaise. Si la personne ne respire pas, lui donner la respiration artificielle.
Les symptômes de l'oedème pulmonaire peuvent apparaître après un délai de plusieurs heures et sont aggravés par l'effort physique. Le repos et la surveillance médicale sont par conséquent essentiels.Contact avec les yeuxRincer abondamment les yeux avec de l’eau pendant 5 minutes ou jusqu’à ce que le produit soit éliminé. Enlever les lentilles cornéennes s’il est possible de le faire facilement. Si l’irritation persiste, consulter un médecin.
Contact avec la peauRetirer les vêtements contaminés en utilisant des gants appropriés. Laver abondament la peau avec de l'eau et du savon. Nettoyer complètement les coupures ou les blessures. Toute particule de béryllium qui se loge accidentellement sous la peau doit être enlevée. Consulter un médecin en cas d’éruption cutanée.IngestionRincer la bouche avec de l’eau. Appeler le Centre antipoison ou un médecin en cas de malaise.
Danger
Peut provoquer une allergie cutanée (H317) Peut provoquer le cancer (H350) Risque avéré d’effets graves pour les organes à la suite d’expositions répétées ou d’une exposition prolongée (H372)
Divulgation des ingrédients
Mise à jour : 2008-04-11
Classification
Autres sources d'information
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.