Répertoire toxicologiqueRépertoire toxicologiqueFiche complète
CAS Number : 78-93-3
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Formule moléculaire brute : C4H8O
Noms français :
Noms anglais :
La méthyl éthyl cétone est surtout utilisée comme solvant. Son pouvoir de dissolution lui permet de dissoudre des gommes, des résines, plusieurs polymères synthétiques, des graisses et des huiles. Ainsi, on l'utilise dans diverses formulations dont :
En industrie, on utilise la méthyl éthyl cétone dans de nombreux procédés tels que :
La méthyl éthyl cétone est aussi un intermédiaire de synthèse de plusieurs produits chimiques de différentes catégories dont :
D'autre part, l'activité humaine peut être source d'émission de méthyl éthyl cétone dans l'atmosphère, dont entre autres, les gaz d'échappement des véhicules et la fumée de cigarette. L'activité bactérienne, certaines plantes et quelques aliments seraient des sources naturelles à faible teneur.
Mise à jour : 2004-12-22
La méthyl éthyl cétone est un liquide volatil, fluide, clair et incolore ayant une forte odeur sucrée.
L'exposition à la méthyl éthyl cétone en milieu de travail se fait principalement par ses vapeurs puisque sa volatilité est élevée (plus de 4 fois celle de l'eau) et son point d'ébullition est bas (plus bas que celui de l'eau).
Exposition aux vapeurs
L'odeur de la méthyl éthyl cétone peut être détectée à partir de 16 ppm. Cette valeur étant proche de la VEMP (50 ppm ou 150 mg/m³) ou la VECD (100 ppm ou 300 mg/m³), ainsi l'odeur ne peut être un signe d'avertissement adéquat pour prévenir une exposition dangereuse. L'odeur n'est un signe d'avertissement fiable que pour prévenir de l'atteinte de la valeur de DIVS ou de la LIE.
En cas de fuite ou de déversement, la méthyl éthyl cétone ayant une volatilité élevée et une concentration à saturation élevée (93 000 ppm ou 9,3 %), une grande quantité de vapeurs risque de s'évaporer et la concentration en méthyl éthyl cétone dans l'air risque de dépasser la VEMP, la VECD, la valeur de DIVS et la LIE.
Exposition au liquideSuite à un contact accidentel du liquide avec la peau, on peut la rincer facilement puisque la méthyl éthyl cétone est soluble dans l'eau.
La méthyl éthyl cétone est un liquide extrêmement inflammable. Elle s'enflamme facilement en présence de chaleur, d'une source d'ignition, d'une flamme nue ou d'une étincelle (incluant une décharge électrostatique). Les vapeurs de méthyl éthyl cétone sont plus lourdes que l'air et peuvent parcourir une grande distance vers une source d'ignition et provoquer un retour de flamme.
La méthyl éthyl cétone peut aussi s'enflammer au contact d'agents oxydants forts. La réaction avec certains composés peut être violente, causant un risque d'incendie.
ExplosibilitéLes vapeurs peuvent former un mélange explosif avec l'air.
La méthyl éthyl cétone peut réagir de façon explosive avec les oxydants forts et certains produits ou mélanges.
Moyens d'extinctionLe dioxyde de carbone (CO2) et les poudres chimiques sèches peuvent être utilisés pour éteindre les petits incendies. Pour les incendies plus importants, de la mousse antialcool doit être utilisée.
L'eau pulvérisée permet de diminuer l'intensité des flammes cependant, les jets d'eau peuvent favoriser la propagation de l'incendie.
Techniques spécialesPorter un appareil de protection respiratoire autonome et des vêtements protecteurs couvrant tout le corps.Éloigner les contenants de la zone d'incendie, si cette opération peut être effectuée sans risque.Refroidir les contenants exposés à l'aide d'eau pulvérisée. Rester en amont du vent par rapport au lieu d'incendie.
Monoxyde de carbone, dioxyde de carbone.
Voir la méthode d'analyse 25-3 de l'IRSST.
Pour obtenir la description de cette méthode, consulter le Guide d'échantillonnage des contaminants de l'air en milieu de travail ou le site Web de l'IRSST à l'adresse suivante : http://www.irsst.qc.ca/-RSST78-93-3.html
Des tubes colorimétriques pour la méthyl éthyl cétone peuvent être utilisés pour une évaluation rapide du niveau d'exposition.
Paramètre biologique, indice biologique d'exposition et moment du prélèvement :
Autre source de méthyl éthyl cétone urinaire :
Facteurs à considérer lors de l'interprétation :
Pour obtenir plus de détails, consulter le Guide de surveillance biologique de l'IRSST - prélèvement et interprétation des résultats .
La variation des limites de détection olfactive rapportées dans la littérature scientifique s'étend de 2,0 à 85 ppm. La valeur rapportée de 16 ppm correspond à la moyenne géométrique de ces valeurs, laquelle correspond au meilleur estimé recommandé par l'AIHA.
La Loi sur la santé et la sécurité du travail vise l'élimination des dangers à la source. Lorsque des mesures d'ingénierie et les modifications des méthodes de travail ne suffisent pas à réduire l'exposition à cette substance, le port d'équipement de protection individuelle peut s'avérer nécessaire. Les équipements de protection doivent être conformes à la réglementation.
Voies respiratoires
Porter un appareil de protection respiratoire si la concentration dans le milieu de travail risque de dépasser la VEMP (50 ppm ou 150 mg/m³) ou la VECD (100 ppm ou 300 mg/m³).
Peau
Porter un équipement de protection de la peau. La sélection d'un tel équipement dépend de la nature du travail à effectuer.
Yeux
Porter un équipement de protection des yeux s'il y a risque d'éclaboussures. La sélection d'un protecteur oculaire dépend de la nature du travail à effectuer et, s'il y a lieu, du type d'appareil de protection respiratoire utilisé.
Les équipements de protection respiratoire doivent être choisis, ajustés, entretenus et inspectés conformément à la réglementation.
NIOSH recommande les appareils de protection respiratoire suivants selon les concentrations dans l'air :
Les équipements de protection de la peau doivent être conformes à la réglementation
Les gants suivants sont recommandés :
Les équipements de protection des yeux et de la figure doivent être conformes à la réglementation.
Les protecteurs oculaires suivants sont recommandés :
StabilitéLa méthyl éthyl cétone est un produit stable dans les conditions normales d'utilisation. Cependant, des peroxydes explosifs peuvent se former lors d'entreposage prolongé en présence d'oxygène. L'exposition prolongée à une source de lumière ultraviolette telle que les rayons du soleil peut amener sa décomposition en plusieurs produits (éthane, méthane, éthylène, diacétyle et monoxyde de carbone).
IncompatibilitéLa méthyl éthyl cétone peut s'enflammer ou réagir violemment avec les agents oxydants forts, tels que l'acide chromique, l'acide nitrique, ou les peroxydes, dont le peroxyde d'hydrogène.Elle peut réagir violemment avec les acides inorganiques tels que l'acide sulfurique fumant et l'acide chlorosulfonique.En présence d'une base forte, la méthyl éthyl cétone peut réagir violemment avec certains hydrocarbures chlorés, tel que le chloroforme.La méthyl éthyl cétone est aussi incompatible avec les aldéhydes, les amines aliphatiques, l'ammoniac, les bases fortes, les isocyanates, les pyridines, le tert-butoxyde de potassium et le cuivre.
La méthyl éthyl cétone attaque certains plastiques et matériaux dont le caoutchouc naturel, le caoutchouc de nitrile, le chlorure de polyvinyle, le Viton® et des acryliques et celluloses pour lesquels la méthyl éthyl cétone est un bon solvant.
Produits de décomposition
Décomposition due à l'exposition prolongée à la lumière ultraviolette : éthane, méthane, éthylène, diacétyle et monoxyde de carboneDécomposition thermique : monoxyde de carbone, dioxyde de carbone.
Le mélange de peroxyde d'hydrogène, d'acide nitrique et de méthyl éthyl cétone produit un peroxyde sensible à la chaleur et aux chocs.
Une petite quantité de tert-butoxyde de potassium (1,5 g) s'enflamme en environ 30 secondes au contact d'une goutte de méthyl éthyl cétone et en une minute au contact des vapeurs de méthyl éthyl cétone.
La présence d'une cétone telle que la méthyl éthyl cétone dans de l'isopropanol favorise la formation de peroxydes.
Mise à jour : 2015-04-08
L'exposition à ce produit requiert de la formation et de l'information préalables. Prendre connaissance des renseignements inscrits sur l'étiquette et la fiche de données de sécurité avant de manipuler ce produit. La manipulation d'un produit doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tels que le RSST, le RSSM et le CSTC. Pour en savoir plus. La mise en place de mesures de prévention des dangers liés à la manipulation des produits utilisés en milieu de travail doit se faire selon une démarche hiérarchisée comprenant les étapes suivantes : l'élimination à la source, le remplacement, le contrôle technique, la sensibilisation à la présence du risque (alarme sonore ou visuelle), les mesures administratives et les équipements de protection individuelle. Dans une perspective de prévention, la CNESST a développé un outil pratique qui vise à aider les milieux de travail à identifier, corriger et contrôler les risques pouvant affecter la santé et la sécurité des travailleurs. L'alcool méthylique est un liquide très inflammable. Il doit être manipulé conformément au RSST, au Code des liquides inflammables et combustibles NFPA 30 et au CNPI. Il peut accumuler une charge électrostatique par écoulement ou par agitation : l'appareillage doit être mis à la terre. Manipuler à l'écart des sources d'ignition, des flammes nues et des étincelles. Utiliser des outils qui ne provoqueront pas d'étincelles. Lors de son utilisation, éviter la formation de vapeurs ou de brouillards. En cas de ventilation insuffisante, porter un appareil de protection respiratoire approprié. Ne pas manger ou boire pendant la manipulation de l'alcool méthylique. Éviter le contact avec les yeux et le contact répété avec la peau.
L'exposition à ce produit requiert de la formation et de l'information préalables. Prendre connaissance des renseignements inscrits sur l'étiquette et la fiche de données de sécurité avant de manipuler ce produit.
La manipulation d'un produit doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tels que le RSST, le RSSM et le CSTC. Pour en savoir plus.
La mise en place de mesures de prévention des dangers liés à la manipulation des produits utilisés en milieu de travail doit se faire selon une démarche hiérarchisée comprenant les étapes suivantes : l'élimination à la source, le remplacement, le contrôle technique, la sensibilisation à la présence du risque (alarme sonore ou visuelle), les mesures administratives et les équipements de protection individuelle. Dans une perspective de prévention, la CNESST a développé un outil pratique qui vise à aider les milieux de travail à identifier, corriger et contrôler les risques pouvant affecter la santé et la sécurité des travailleurs.
L'alcool méthylique est un liquide très inflammable. Il doit être manipulé conformément au RSST, au Code des liquides inflammables et combustibles NFPA 30 et au CNPI. Il peut accumuler une charge électrostatique par écoulement ou par agitation : l'appareillage doit être mis à la terre. Manipuler à l'écart des sources d'ignition, des flammes nues et des étincelles. Utiliser des outils qui ne provoqueront pas d'étincelles. Lors de son utilisation, éviter la formation de vapeurs ou de brouillards. En cas de ventilation insuffisante, porter un appareil de protection respiratoire approprié. Ne pas manger ou boire pendant la manipulation de l'alcool méthylique. Éviter le contact avec les yeux et le contact répété avec la peau.
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. L'entreposage doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tels que le RSST (notamment les sections VII et X), le RSSM et le CSTC. Selon la situation, le chapitre Bâtiment du Code de sécurité et le CNPI peuvent également s'appliquer. Pour en savoir plus.
Entreposer à l'écart de toute source de chaleur et d'ignition, dans un récipient hermétique placé dans un endroit frais, sec et bien ventilé, à l'écart des matières incompatibles telles que les matières oxydantes, les acides forts et les bases fortes. Entreposer selon les normes prescrites pour l'entreposage des liquides inflammables soit, le Code des liquides inflammables et combustibles NFPA 30, le RSST et le CNPI. Si l'entreposage s'effectue avec d'autres substances dangereuses, se référer aux normes d'entreposage et au tableau de ségrégation du CNPI. Les contenants doivent être mis à la terre. L'alcool méthylique peut attaquer plusieurs métaux dont le cuivre, le zinc, le magnésium, l'étain et l'aluminium. Il peut aussi détériorer certains plastiques et polymères. Par contre, l'acier inoxydable lui résiste bien.
Éliminer toutes sources d'ignition. Tout équipement utilisé pour manipuler ce produit doit être mis à la terre.
En cas de fuite ou de déversement, contenir la fuite si on peut le faire sans risque. Empêcher l'infiltration dans les cours d’eau, les égouts et les endroits clos. Réduire la concentration des vapeurs avec de l'eau pulvérisée.
Absorber ou couvrir avec de la terre sèche, du sable ou tout autre produit absorbant non combustible et non toxique et mettre dans des contenants hermétiques bien identifiés. Utiliser des outils anti-étincelles propres pour récupérer les absorbants contaminés.
Ne pas déverser les résidus dans les égouts et ne pas jeter les absorbants contaminés aux ordures.Si nécessaire, consulter le bureau régional du ministère de l'Environnement.
Mise à jour : 2024-08-30
En milieu de travail, la méthyl éthyl cétone est absorbée principalement par les voies respiratoires. Ce produit peut également être absorbé par la peau et les voies digestives.
Absorption
Distribution
Métabolisme
De manière qualitative, le métabolisme est similaire chez l'humain et l'animal puisqu'ils ont les mêmes métabolites.
Excrétion
Demi-vie
Valeurs biologiques pour une population non exposée professionnellement :
Ce produit est faiblement irritant pour la peau et irritant pour les yeux et les voies respiratoires.
Chez des volontaires, l'exposition aux vapeurs peut causer l'irritation des voies respiratoires supérieures (nez, gorge) à partir de 100 ppm et l'irritation des yeux à partir de 200 ppm.
À la suite d'un contact répété ou prolongé, ce produit exerce une action dégraissante sur la peau. Il peut causer des rougeurs, de la desquamation et des fissurations.
L'inhalation de vapeurs de méthyl éthyl cétone (200 ppm) peut causer une dépression du système nerveux central se traduisant par des maux de tête et des nausées.
Des études chez des volontaires exposés pendant 4 heures à 200 ppm de MEC n'ont pas permis de démontrer des effets neurocomportementaux significatifs (test psychomoteur, sensorimoteur, psychologique, etc.).
En cas d'ingestion, ce produit pourrait être aspiré et provoquer une atteinte pulmonaire.
Des études épidémiologiques et des études de cas concernant des expositions à la MEC en milieu de travail rapportent des effets sur le système nerveux central tels que des maux de tête, une perte d'appétit et de poids, des troubles gastro-intestinaux, des étourdissements et de la somnolence ainsi que de la neuropathie périphérique. Puisque les études ont été réalisées chez des travailleurs exposés simultanément à plusieurs solvants et que l'exposition n'était pas toujours quantifiée, il est difficile de relier ces effets à l'exposition à la MEC.
Une étude rapporte qu'un travailleur exposé à la MEC par inhalation et par la voie cutanée pendant au moins 2 ans a eu des symptômes réversibles tels que des tremblements, des troubles de la coordination et des mouvements musculaires involontaires. Des étourdissements, de l'anorexie et une perte de poids ont également été rapportés. L'étude ne précise pas les concentrations en milieu de travail et l'auteur note qu'un seul des travailleurs exposés a été affecté.
Les études animales chez des rats et des cochons d'Inde exposés par inhalation n'ont montré aucun effet neurotoxique à des doses variant de 200 à 6 000 ppm.
Aucune donnée concernant la sensibilisation respiratoire n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées.
Ce produit peut causer de la sensibilisation cutanée.
Bien que l'usage de la méthyl éthyl cétone soit largement répandu, seulement un cas de sensibilisation cutanée (urticaire) a été rapporté chez un travailleur (peintre). Il a eu une réponse positive lors du test épicutané avec le produit. Un essai avec une concentration identique chez 5 volontaires n'a pas induit de sensibilisation.
Une étude de sensibilisation cutanée (maximisation), réalisée auprès de 24 volontaires (20% de méthyl éthyl cétone dans la vaseline), a donné des résultats négatifs.
Des résultats négatifs ont été obtenu lors d'un test de tuméfaction de l'oreille (MEST) chez la souris et des tests de maximisation chez le cobaye.
Mise à jour : 2022-02-18
PlacentaLa méthyl éthyl cétone (MEC) a été identifiée dans le sang de la mère et dans le cordon ombilical à la naissance ce qui indique un passage placentaire (Dowty et al., 1976).
Développement prénatal
Études chez l'humain Ten Berg et al. (2002) ont documenté l'exposition professionnelle d'une femme enceinte exposée continuellement à la MEC contenue dans une colle pendant 20 heures par semaine, dans une pièce faiblement ventilée. La colle était composée de 99,2 % de MEC et de 0,03 % de cyclohexanone. Les concentrations de MEC dans l'air ont été estimées à 200 ppm lors d'une simulation. L'examen post-mortem du bébé, décédé peu de temps après la naissance, a montré plusieurs malformations congénitales (fentes labiale et palatine, malformation de l'oreille droite, méningo-encéphalocèle cervical, rein en fer à cheval, etc.). Aucune indication concernant la condition de la mère n'a été présentée. Ces informations proviennent d'un résumé. L'étude complète n'a pas été publiée à ce jour. Études chez l'animal Schwetz et al. (1974) ont exposé des rats par inhalation (0, 1 000 et 3 000 ppm; 7 h/j; jours 6 à 15 de la gestation). Chez les mères, il n'y a eu aucun effet significatif sur le poids aux deux doses, mais une baisse transitoire de la consommation d'aliments à 3 000 ppm. Aucun effet sur le nombre de résorptions, d'implantations et de foetus vivants n'a été observé. Le poids et la longueur des foetus étaient réduits significativement à 1 000 ppm mais pas à 3 000 ppm. À 1 000 ppm, une augmentation significative des anomalies squelettiques a été notée. À 3 000 ppm, une augmentation significative du pourcentage de portées atteintes, des anomalies externes, squelettiques et des tissus mous ont été observées. Deacon et al. (1981) ont répété l'expérience précédente pour vérifier entre autre, la possibilité d'effet tératogène (0, 400, 1 000 et 3 000 ppm; 7 h/j; jours 6 à 15 de la gestation). Ils n'ont pas observé d'effet sur le nombre de résorptions, d'implantations, de foetus vivants, le poids et la longueur des foetus, ni sur l'incidence des malformations. Une légère augmentation significative des anomalies squelettiques (retard d'ossification et variations squelettiques) a été observée à 3 000 ppm en présence de toxicité maternelle (réduction du gain de poids et augmentation de la consommation d'eau). Les auteurs ont conclu que l'inhalation de MEC ne causait pas d'effet tératogène. Stoltenburg-Didinger et al. (1990) ont observé une augmentation des résorptions lors d'une étude chez des rats exposés par inhalation (0, 800 et 1 000 à 1 500 ppm; 23 h/j; 7 j/sem; jours 0 à 21 de la gestation). L'étude ne précise pas si les résultats sont statistiquement significatifs et ne rapporte pas de donnée concernant la toxicité maternelle. Stoltenburg-Didinger (1991) a observé un retard de l'histogénèse du cortex cérébelleux chez les nouveau-nés exposés à 800 ppm dans les mêmes conditions expérimentales. Schwetz et al. (1991) ont exposé des souris par inhalation (0, 400, 1 000 et 3 000 ppm; 7 h/j; jours 6 à 15 de la gestation). Il n'y avait pas de toxicité maternelle à 400 et 1 000 ppm, mais une augmentation significative du poids du foie et des reins à 3 000 ppm. À cette concentration, ils ont observé une réduction du poids foetal d'environ 4 % (significative chez les mâles mais non significative chez les femelles), une augmentation non significative des malformations, ainsi qu'une augmentation significative des variations squelettiques (sternèbres). Saillenfait et al. (2006) ont effectué une étude visant à évaluer l'effet de l'exposition simultanée à la MEC et à l'éthylbenzène sur le développement. Ils ont exposé des rats par inhalation à l'éthylbenzène (0, 250 et 1 000 ppm; 6 h/j; jours 6 à 20 de la gestation), à la MEC (0, 1 000 et 3 000 ppm; 6 h/j; jours 6 à 20 de la gestation) et à leur combinaison. Les auteurs ont conclu qu'il n'y avait pas d'évidence d'interaction entre les deux solvants. Une section de cette étude comportait une exposition à la MEC à des concentrations de 0, 1000, 2 000, 4 000 et 6 000 ppm. De la toxicité maternelle a été observée à 4 000 et 6 000 ppm (diminution significative du gain de poids, de la consommation d'aliments pendant les jours 6 à 21, et du gain de poids corrigé). Une diminution du poids foetal pour les deux sexes a été notée à toutes les doses, mais significative à 2 000, 4 000 et 6 000 ppm (environ 4 %, 16 et 20 %). La baisse à la dose de 1 000 ppm était d'environ 4 %. Aucun effet sur le nombre de sites d'implantations, les résorptions, le pourcentage de foetus vivants par portée n'a été observé pour toutes les doses employées. Les auteurs ont rapporté une augmentation significative de l'incidence de variations squelettiques (retard d'ossification sternèbres) à 4 000 et 6 000 ppm. Il n'y a pas eu d'incidence statistiquement significative pour le nombre total de variations. Lors de la deuxième série d'exposition (0, 1 000 et 3 000 ppm), les auteurs ont noté une diminution significative du gain de poids corrigé chez les mères ainsi qu'une diminution significative (environ 7 %) du poids foetal pour les deux sexes uniquement à 3 000 ppm. Il y a eu une baisse non significative du poids foetal (environ 2 %) à la dose de 1 000 ppm. Aucun effet sur le nombre de sites d'implantations, les résorptions, le pourcentage de foetus vivants par portée n'a été observé aux deux doses. Il n'a pas eu d'incidence statistiquement significative pour les variations externes, squelettiques et viscérales.
Études chez l'humain
Ten Berg et al. (2002) ont documenté l'exposition professionnelle d'une femme enceinte exposée continuellement à la MEC contenue dans une colle pendant 20 heures par semaine, dans une pièce faiblement ventilée. La colle était composée de 99,2 % de MEC et de 0,03 % de cyclohexanone. Les concentrations de MEC dans l'air ont été estimées à 200 ppm lors d'une simulation. L'examen post-mortem du bébé, décédé peu de temps après la naissance, a montré plusieurs malformations congénitales (fentes labiale et palatine, malformation de l'oreille droite, méningo-encéphalocèle cervical, rein en fer à cheval, etc.). Aucune indication concernant la condition de la mère n'a été présentée. Ces informations proviennent d'un résumé. L'étude complète n'a pas été publiée à ce jour.
Études chez l'animal
Schwetz et al. (1974) ont exposé des rats par inhalation (0, 1 000 et 3 000 ppm; 7 h/j; jours 6 à 15 de la gestation). Chez les mères, il n'y a eu aucun effet significatif sur le poids aux deux doses, mais une baisse transitoire de la consommation d'aliments à 3 000 ppm. Aucun effet sur le nombre de résorptions, d'implantations et de foetus vivants n'a été observé. Le poids et la longueur des foetus étaient réduits significativement à 1 000 ppm mais pas à 3 000 ppm. À 1 000 ppm, une augmentation significative des anomalies squelettiques a été notée. À 3 000 ppm, une augmentation significative du pourcentage de portées atteintes, des anomalies externes, squelettiques et des tissus mous ont été observées.
Deacon et al. (1981) ont répété l'expérience précédente pour vérifier entre autre, la possibilité d'effet tératogène (0, 400, 1 000 et 3 000 ppm; 7 h/j; jours 6 à 15 de la gestation). Ils n'ont pas observé d'effet sur le nombre de résorptions, d'implantations, de foetus vivants, le poids et la longueur des foetus, ni sur l'incidence des malformations. Une légère augmentation significative des anomalies squelettiques (retard d'ossification et variations squelettiques) a été observée à 3 000 ppm en présence de toxicité maternelle (réduction du gain de poids et augmentation de la consommation d'eau). Les auteurs ont conclu que l'inhalation de MEC ne causait pas d'effet tératogène.
Stoltenburg-Didinger et al. (1990) ont observé une augmentation des résorptions lors d'une étude chez des rats exposés par inhalation (0, 800 et 1 000 à 1 500 ppm; 23 h/j; 7 j/sem; jours 0 à 21 de la gestation). L'étude ne précise pas si les résultats sont statistiquement significatifs et ne rapporte pas de donnée concernant la toxicité maternelle. Stoltenburg-Didinger (1991) a observé un retard de l'histogénèse du cortex cérébelleux chez les nouveau-nés exposés à 800 ppm dans les mêmes conditions expérimentales.
Schwetz et al. (1991) ont exposé des souris par inhalation (0, 400, 1 000 et 3 000 ppm; 7 h/j; jours 6 à 15 de la gestation). Il n'y avait pas de toxicité maternelle à 400 et 1 000 ppm, mais une augmentation significative du poids du foie et des reins à 3 000 ppm. À cette concentration, ils ont observé une réduction du poids foetal d'environ 4 % (significative chez les mâles mais non significative chez les femelles), une augmentation non significative des malformations, ainsi qu'une augmentation significative des variations squelettiques (sternèbres).
Saillenfait et al. (2006) ont effectué une étude visant à évaluer l'effet de l'exposition simultanée à la MEC et à l'éthylbenzène sur le développement. Ils ont exposé des rats par inhalation à l'éthylbenzène (0, 250 et 1 000 ppm; 6 h/j; jours 6 à 20 de la gestation), à la MEC (0, 1 000 et 3 000 ppm; 6 h/j; jours 6 à 20 de la gestation) et à leur combinaison. Les auteurs ont conclu qu'il n'y avait pas d'évidence d'interaction entre les deux solvants. Une section de cette étude comportait une exposition à la MEC à des concentrations de 0, 1000, 2 000, 4 000 et 6 000 ppm. De la toxicité maternelle a été observée à 4 000 et 6 000 ppm (diminution significative du gain de poids, de la consommation d'aliments pendant les jours 6 à 21, et du gain de poids corrigé). Une diminution du poids foetal pour les deux sexes a été notée à toutes les doses, mais significative à 2 000, 4 000 et 6 000 ppm (environ 4 %, 16 et 20 %). La baisse à la dose de 1 000 ppm était d'environ 4 %. Aucun effet sur le nombre de sites d'implantations, les résorptions, le pourcentage de foetus vivants par portée n'a été observé pour toutes les doses employées. Les auteurs ont rapporté une augmentation significative de l'incidence de variations squelettiques (retard d'ossification sternèbres) à 4 000 et 6 000 ppm. Il n'y a pas eu d'incidence statistiquement significative pour le nombre total de variations. Lors de la deuxième série d'exposition (0, 1 000 et 3 000 ppm), les auteurs ont noté une diminution significative du gain de poids corrigé chez les mères ainsi qu'une diminution significative (environ 7 %) du poids foetal pour les deux sexes uniquement à 3 000 ppm. Il y a eu une baisse non significative du poids foetal (environ 2 %) à la dose de 1 000 ppm. Aucun effet sur le nombre de sites d'implantations, les résorptions, le pourcentage de foetus vivants par portée n'a été observé aux deux doses. Il n'a pas eu d'incidence statistiquement significative pour les variations externes, squelettiques et viscérales.
Développement postnatal
Stoltenburg-Didinger (1991) a rapporté un retard de l'histogenèse du cortex cérébelleux chez les ratons âgés de 9 jours exposés par inhalation (0 et 800 ppm; 23 h/j; 7 j/sem; jours 0 à 21 de la gestation et postnataux 1-21).
Note Diverses opinions ainsi que des estimations quantitatives du risque toxique ont été publiées. Nous vous suggérons de vous référer aux documents suivants : Stijkel et Reijnders, 1995; Jankovic et Drake, 1996; Forest et al, 2002; Deutsche Forschungsgemeinschaft 2004.
Mise à jour : 2004-12-23
Effets sur le système reproducteur
Étude chez la femelle Aucune atteinte histologique des organes reproducteurs n'a été observée chez des rats exposés par inhalation (0, 1 250, 2 500 et 5 000 ppm; 6 h/j; 5 j/sem; pendant 90 jours) (Cavender 1981 cité dans l'ATSDR 1992). Étude chez le mâle Aucune atteinte des testicules (histopathologie ou poids) n'a été observée chez des rats exposés par inhalation (0, 1 250, 2 500 et 5 000 ppm; 6 h/j; 5 j/sem; pendant 90 jours).
Étude chez la femelle
Aucune atteinte histologique des organes reproducteurs n'a été observée chez des rats exposés par inhalation (0, 1 250, 2 500 et 5 000 ppm; 6 h/j; 5 j/sem; pendant 90 jours) (Cavender 1981 cité dans l'ATSDR 1992).
Étude chez le mâle
Aucune atteinte des testicules (histopathologie ou poids) n'a été observée chez des rats exposés par inhalation (0, 1 250, 2 500 et 5 000 ppm; 6 h/j; 5 j/sem; pendant 90 jours).
La présence de la méthyl éthyl cétone a été rapportée lors d'une étude destinée à identifier, en milieu urbain, les contaminants pouvant se retrouver dans le lait. Cependant, aucune relation avec l'exposition professionnelle ne peut être établie (Pellizzari et al., 1982).
Une méthode de modélisation mathématique a été utilisée afin d'estimer quantitativement le transfert lacté de plusieurs contaminants dont la méthyl éthyl cétone (Fisher et al., 1997). La quantité ingérée via le lait a été estimée (modèle pharmacocinétique à base physiologique) à 12,08 mg pour un enfant allaité (24 heures) lorsque la mère est exposée par inhalation à une concentration de 200 ppm (exposition intermittente pendant 6½ heures sur une période de 8 heures). Signalons, à titre indicatif, que la valeur recommandée par l'Environmental Protection Agency des États-Unis (pour protéger des effets néfastes autres que l'effet cancérogène) pour la consommation d'eau potable est de 7,5 mg/l pour un enfant de 10 kg qui ingèrerait 1 litre par jour pendant 10 jours d'eau contaminée par la méthyl éthyl cétone (United States Environmental Protection Agency et Office of Water, 2002).
On n'a pas détecté d'évidence claire d'un risque accru de cancer chez des travailleurs exposés simultanément à la méthyl éthyl cétone et au benzène ou au toluène (concentrations inconnues), dans une usine où l'on enlève la paraffine des lubrifiants (secteur de la pétrochimie).
Dans une autre étude chez des travailleurs du même type d'industrie (exposition mixte au toluène et à d'autres solvants, exposition estimée à 1-4 ppm de méthyl éthyl cétone), il n'y avait aucune évidence de cancer.
Évaluation des autres aspects reliés à la cancérogénicité Un test de transformation cellulaire s'est avéré négatif.
Effet sur cellules somatiques
Études chez l'animalAucune augmentation des micronoyaux n'a été observée dans les érythrocytes de la moelle osseuse de souris et de hamster exposés par une voie non usuelle en milieu de travail (voie intrapéritonéale). Études in vitroLes divers tests effectués se sont avérés négatifs (test de synthèse d'ADN non programmé et d'aberrations chromosomiques sur les hépatocytes de rat, test de mutation sur les lymphomes de souris, test d'inhibition de la synthèse d'ADN sur des lymphocytes humains).
Études chez l'animalAucune augmentation des micronoyaux n'a été observée dans les érythrocytes de la moelle osseuse de souris et de hamster exposés par une voie non usuelle en milieu de travail (voie intrapéritonéale).
Études in vitroLes divers tests effectués se sont avérés négatifs (test de synthèse d'ADN non programmé et d'aberrations chromosomiques sur les hépatocytes de rat, test de mutation sur les lymphomes de souris, test d'inhibition de la synthèse d'ADN sur des lymphocytes humains).
Mise à jour : 2007-02-13
L'exposition simultanée à d'autres solvants et la consommation de boissons alcoolisées peuvent interférer avec le métabolisme de la méthyl éthyl cétone (MEC).
Humain Chez des volontaires, l'exposition simultanée à la MEC (200 ou 300 ppm) et au n-hexane (environ 55 ppm) pendant 15,5 minutes entraîne la diminution de la concentration urinaire et sanguine de l'hexanedione-2,5, le métabolite neurotoxique du n-hexane.
L'exposition simultanée à 200 ppm de MEC et 100 ppm de m-xylène inhibe le métabolisme du m-xylène en augmentant la concentration sanguine de m-xylène et en diminuant l'excrétion urinaire de l'acide méthylhippurique, son métabolite. Il n'y a pas eu d'effet sur la concentration sanguine de la MEC et sur la concentration urinaire du butanediol-2,3.
L'exposition simultanée à la MEC (100 ppm) et au toluène (50 ppm) ou à la méthyl isobutyl cétone (50 ppm) ou à l'acétone (125 ppm) n'a pas eu d'effet ni sur les concentrations sanguines, ni sur les concentrations dans l'air expiré, des solvants.
L'inhalation de MEC (200 ppm) combinée à l'ingestion d'éthanol (0,8 g/kg) chez des volontaires inhibe le métabolisme de la MEC. L'éthanol cause une augmentation de la concentration sanguine de la MEC et de l'alcool butylique secondaire. De plus, elle augmente l'élimination pulmonaire et urinaire de la MEC. Animal (rat)Le mécanisme expliquant l'interaction entre la MEC et le n-hexane n'est pas clairement élucidé puisqu'il y a des variations d'une étude à l'autre. L'excrétion urinaire de l'hexanedione-2,5, le métabolite neurotoxique du n-hexane, augmente ou diminue selon l'exposition. La concentration de la MEC et la durée de l'exposition semble influencer l'excrétion du métabolite.
Augmentation de :
L'exposition simultanée à la MEC et à la méthyl n-butyl cétone cause une réduction de temps du sommeil induit par l'hexobarbital.
Une étude des effets sur le développement n'a pas noté d'évidence d'interaction suite à l'inhalation de méthyl éthyl cétone (0, 1 000, 3 000 ppm) et d'éthylbenzène (0, 250 et 1 000 ppm) 6h/j, pendant les jours 6 à 20 de la gestation.
DL50
CL50
Maladies à déclaration obligatoire (MADO)
L'intoxication à la méthyl éthyl cétone fait partie de la liste des maladies, infections et intoxications à déclaration obligatoire selon la Loi sur la santé publique (L.R.Q., c. S-2.2) et ses règlements d'application. Elle est indiquée sous cétones.Vous pouvez consulter le site suivant pour obtenir de l'information à ce sujet : Démarche pour les médecins - Maladies à déclaration obligatoire (MADO) et signalements en santé publique - Professionnels de la santé - MSSS (gouv.qc.ca)http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/preventioncontrole/03-268-05.pdf
InhalationEn cas d’inhalation, amener la personne dans un endroit aéré. Appeler le Centre antipoison ou un médecin en cas de malaise. Si la personne ne respire pas, lui donner la respiration artificielle.
Contact avec les yeuxRincer abondamment les yeux avec de l’eau pendant au moins 20 minutes. Enlever les lentilles cornéennes s’il est possible de le faire facilement. Si l’irritation persiste, consulter un médecin.
Contact avec la peauRetirer immédiatement les vêtements contaminés. Rincer la peau avec de l’eau. Mouiller abondamment les vêtements contaminés.
IngestionNe PAS faire vomir. Rincer la bouche avec de l’eau. Appeler immédiatement le Centre antipoison ou un médecin.
Mise à jour : 1999-11-01
Danger
Liquide et vapeurs très inflammables (H225) Provoque une sévère irritation des yeux (H319) Peut irriter les voies respiratoires (H335) Peut provoquer la somnolence ou des vertiges (H336)
Divulgation des ingrédients
Mise à jour : 2004-11-30
Classification
Numéro UN : UN1193
Toxicological Review for Methyl ethyl ketone (MEK) (CAS No. 78-93-3) (PDF) (epa.gov)
http://www.industrialchemicals.gov.au/sites/default/files/2-Butanone_Human%20health%20tier%20II%20assessment.pdf
OECD's Work on Co-operating in the Investigation of High Production Volume Chemicals - Chemical Detailed Results
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.