Répertoire toxicologiqueFiche complète
Numéro CAS : 80-62-6
Formule moléculaire brute : C5H8O2
Noms français :
Noms anglais :
Le méthacrylate de méthyle contient généralement un inhibiteur de polymérisation. L'hydroquinone à une concentration de 22 à 65 ppm, l'éther monométhylique de l'hydroquinone de 22 à 120 ppm ou le diméthyl tert-butylphénol de 45 à 65 ppm est utilisé à cette fin. Le méthacrylate de méthyle est généralement pur à 99,8 %. Parmi les impuretés les plus souvent identifiées dans les produits commerciaux, notons la présence d'eau (plus petit ou égal à 0,05 % P/P) et d'acide méthacrylique (plus petit ou égal à 0,005 % P/P). D'autres produits peuvent être présents :
Le méthacrylate de méthyle est principalement utilisé seul ou avec d'autres acrylates pour la préparation de polymères et de copolymères. Sous forme de polyméthacrylate de méthyle, il est utilisé essentiellement pour fabriquer :
Le méthacrylate de méthyle trouve également une application dans la production de polymères connus sous les noms de Plexiglas®, Perspex® et de Lucite®. Ces matériaux ont été introduits sur le marché comme produits de remplacement du verre (identifiés comme verre incassable). Ils sont utilisés pour la confection :
L'utilisation du méthacrylate de méthyle dans les cosmétiques (produits pour les ongles) est interdite au Canada.
Le méthacrylate de méthyle est un des produits de décomposition du polyméthacrylate de méthyle. Il est le principal produit dégagé lorsque ce dernier est chauffé à partir de 180 °C jusqu'à un maximum de 300 °C. D'autres polymères et copolymères peuvent émettre du méthacrylate de méthyle lorsqu'ils sont chauffés. L'importance du méthacrylate de méthyle dans les produits de décomposition dépend de plusieurs facteurs dont la proportion de polyméthacrylate de méthyle, la température de décomposition et la surface du polymère chauffé exposée à l'air.
Mise à jour : 2024-05-03
Le méthacrylate de méthyle est un liquide incolore. Il dégage une odeur âcre fruitée.
L'exposition au méthacrylate de méthyle en milieu de travail se fait par les vapeurs ou par contact avec le liquide.
Exposition aux vapeurs :
L'odeur du méthacrylate de méthyle peut être détectée à partir de 0,083 ppm. Cette valeur est nettement inférieure à la VEMP (50 ppm), à la VECD (100 ppm) et à la DIVS (1 000 ppm). L'odeur pourrait donc être un signe d'avertissement à une exposition potentiellement dangereuse. Cependant, elle ne demeure qu'un indicateur de danger. Seule l'utilisation d'un instrument de mesure permet d'identifier le produit et d'en quantifier la concentration. En effet, la perception des odeurs demeure une donnée variable selon l'individu. Il a été démontré que plusieurs facteurs influencent la réponse olfactive chez l'homme, tels que l'état de vigilance, l'accoutumance, les conditions de température et d'humidité et les effets de masque par d'autres substances.
En raison de sa grande volatilité (tension de vapeur = 29 mm de Hg ou 3,87 kPa à 20 °C, environ 1,7 fois supérieure à celle de l'eau), une quantité importante de méthacrylate de méthyle risque de s'évaporer en cas notamment de fuite ou de déversement. Puisque sa concentration à saturation est de 38 200 ppm à 20 °C, la concentration en vapeur de méthacrylate de méthyle dans l'air peut dépasser la VEMP, la VECD, la DIVS et la LIE (1,7 % ou 17 000 ppm).Exposition au liquide :
À cause de volatilité élevée, le méthacrylate de méthyle s'évapore rapidement lorsqu'il se trouve sur une surface. En cas de contact avec le liquide, ce produit est irritant et absorbé par la peau. En raison de sa solubilité en milieu aqueux, un rinçage abondant à l'eau devrait permettre l'élimination du produit.
Mise à jour : 2006-03-10
InflammabilitéCe produit peut s'enflammer s'il est exposé à une source d'ignition.
ExplosibilitéLes vapeurs du méthacrylate de méthyle peuvent former un mélange explosif avec l'air et exploser en présence de chaleur ou d'une source d'ignition.
Moyens d'extinctionIncendie mineur : dioxyde de carbone (CO2), mousse régulière, poudre chimique sèche, eau pulvérisée.Incendie majeur : eau pulvérisée ou en brouillard, ou mousse régulière.L'eau pulvérisée peut être inefficace comme moyen d'extinction, elle peut servir pour refroidir les contenants exposés au feu afin d'éviter la polymérisation qui peut être explosive.
Techniques spécialesPorter un appareil de protection respiratoire autonome et des vêtements protecteurs appropriés. Les vapeurs de méthacrylate de méthyle peuvent parcourir une distance considérable jusqu'à une source d'ignition et provoquer un retour de flamme. Elles peuvent aussi polymériser dans les conduits de ventilation.
Monoxyde de carbone, dioxyde de carbone.
Se référer à la méthode d'analyse 85-2 de l'IRSST.
Pour obtenir la description de cette méthode, consulter le «Guide d'échantillonnage des contaminants de l'air en milieu de travail» ou le site Web de l'IRSST à l'adresse suivante :
http://www.irsst.qc.ca/-RSST80-62-6.html
Des tubes colorimétriques spécifiques pour le méthacrylate de méthyle peuvent être utilisés pour une évaluation rapide du niveau d'exposition.
Le 22 mai 2003, Santé Canada a émis un avis sur les dangers liés à l'utilisation de méthacrylate de méthyle (MMA) dans des produits pour ongles. Santé Canada autorise l'utilisation du méthacrylate d'éthyle (MAE) et d'autres polymères de méthacrylate dans les produits pour ongles.
L'interdiction d'utilisation du méthacrylate de méthyle dans les produits pour ongles au Canada a eu comme conséquence que le méthacrylate d'éthyle est devenu un produit de remplacement adéquat pour cette utilisation.
Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec le Bureau de la sécurité des produits de Santé Canada.
Une viscosité de 0,53 mPa.s à 24 °C est rapportée dans la littérature consultée pour le méthacrylate de méthyle (monomère). En considérant la densité du produit à 24 °C semblable à celle à 25 °C (0,939 g/ml), une viscosité cinématique de 0,564 mm²/s est obtenue par calcul.
Mise à jour : 2022-04-28
La Loi sur la santé et la sécurité du travail vise l'élimination des dangers à la source. Lorsque des mesures d'ingénierie et les modifications de méthode de travail ne suffisent pas à réduire l'exposition à cette substance, le port d’équipement de protection individuelle peut s'avérer nécessaire. Ces équipements de protection doivent être conformes à la réglementation.
Voies respiratoiresPorter un appareil de protection respiratoire si la concentration dans le milieu de travail est supérieure à la VEMP (50 ppm) ou à la VECD (100 ppm).
PeauPorter un équipement de protection de la peau. La sélection d'un équipement de protection de la peau dépend de la nature du travail à effectuer.
YeuxPorter un équipement de protection des yeux s'il y a risque d'éclaboussures. La sélection d'un protecteur oculaire dépend de la nature du travail à effectuer et, s'il y a lieu, du type d'appareil de protection respiratoire utilisé.
Les équipements de protection respiratoire doivent être choisis, ajustés, entretenus et inspectés conformément à la réglementation.NIOSH recommande les appareils de protection respiratoire suivants selon les concentrations dans l'air :
PeauLes équipements de protection de la peau doivent être conformes à la réglementation.
Les gants suivants sont recommandés :
YeuxLes équipements de protection des yeux et de la figure doivent être conformes à la réglementation.
Les protecteurs oculaires suivants sont recommandés :
StabilitéLe méthacrylate de méthyle est instable et peut polymériser violemment en absence d'inhibiteur ou lorsqu'il est exposé :
La présence d'oxygène dans l'azote qui sert de gaz inerte dans les réservoirs d'entreposage est essentielle pour activer les inhibiteurs qui empêchent la polymérisation du monomère.
IncompatibilitéLe méthacrylate de méthyle est incompatible avec ces substances :
Le méthacrylate de méthyle peut réagir violemment avec les agents initiateurs de polymérisation générateurs de radicaux libres (exemple : le propionaldéhyde, le peroxyde de benzoyle, etc.).
Le méthacrylate de méthyle réagit lentement à l'air pour former un composé (interpolymère ester-oxygène) sensible à la chaleur qui explose après l'évaporation du monomère restant à 60 °C.
Le méthacrylate de méthyle en absence d'inhibiteur ou en présence d'agents oxydants, de chaleur, de lumière, polymérise de manière explosive.
Produits de décompositionDécomposition thermique : monoxyde de carbone, dioxyde de carbone.
Mise à jour : 2015-04-09
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. La manipulation doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tel que le RSST (notamment les sections VII et X), le RSSM et le CSTC.Pour en savoir plus.
Le méthacrylate de méthyle est très inflammable et ses vapeurs sont explosibles dans l'air : ventiler pour prévenir la formation de concentration explosible et l'ignition possible due aux décharges électrostatiques. Manipuler à l'écart de toute source de chaleur, de lumière ultraviolette, de radiation ionisante et d'ignition. Utiliser des outils qui ne provoqueront pas des étincelles. L'appareillage doit être mis à la terre et à la masse. Manipuler de façon sécuritaire selon les méthodes normalisées et conformes au RSST, NFPA 30 et CNPI. Porter un appareil de protection des yeux. Éviter le contact avec la peau. Ventiler adéquatement sinon porter un appareil de protection respiratoire approprié. Les vapeurs de méthacrylate de méthyle ne contiennent pas d'inhibiteur et peuvent polymériser dans le système de ventilation, les évents de réservoirs et autres espaces réduits et ainsi diminuer ou arrêter la ventilation.
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. L'entreposage doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tel que le RSST (notamment les sections VII et X), le RSSM et le CSTC. Selon la situation, le chapitre Bâtiment du Code de sécurité et le CNPI peuvent également s'appliquer. Pour en savoir plus.
La température d'entreposage devrait être contrôlée et surveillée. Suivre les recommandations du fabricant quant à la durée de vie et aux conditions d'entreposage. Vérifier périodiquement la teneur en inhibiteur afin de s'assurer qu'elle est suffisante. La présence d'oxygène dans l'azote qui sert de gaz inerte dans les réservoirs d'entreposage est essentielle pour activer les inhibiteurs qui empêchent la polymérisation du monomère. L'utilisation d'une membrane perméable et sélective à l'oxygène permet d'obtenir ces conditions d'entreposage sécuritaire. L'entreposage du méthacrylate de méthyle, un liquide très inflammable, doit s'effectuer conformément au « Code des liquides inflammables et combustibles NFPA 30 », au RSST et au CNPI. L'entreposage se doit d'être fait avec l'utilisation d'un inhibiteur à polymérisation adéquat. Entreposer à l'écart de toute source de chaleur, de lumière ultraviolette, de radiation ionisante et d'ignition, dans un récipient hermétique placé dans un endroit frais, sec et bien ventilé, à l'abri des matières oxydantes. Les vapeurs de méthacrylate de méthyle ne contiennent pas d'inhibiteur et peuvent polymériser dans le système de ventilation, les évents de réservoirs et autres espaces réduits. Les contenants doivent être mis à la terre et à la masse, se référer à la norme NFPA 77. Le méthacrylate de méthyle attaque certains types de plastique, de caoutchouc ou de revêtements. La capacité maximale admissible des contenants et des citernes portables pour les liquides inflammables ou combustibles est différente selon le type de contenant (NFPA 30, tableau 4-2.3).
En cas de fuite ou de déversement, contenir la fuite si on peut le faire sans risque.Évacuer la zone dangereuse et établir un périmètre de sécurité; consulter un expert.Empêcher la dispersion de vapeurs dans les égouts, les systèmes de ventilation et les endroits clos.Tout équipement utilisé pour manipuler ce produit doit être mis à la terre.Absorber à l'aide d'une matière inerte et mettre dans un contenant fermé.Utiliser des outils anti-étincelles propres pour récupérer le matériel absorbé. Éliminer toutes les sources d'ignition. Ventiler.Les vapeurs de méthacrylate de méthyle sont plus lourdes que l'air et peuvent parcourir une grande distance vers une source d'ignition et provoquer un retour de flamme.
Ne pas déverser les résidus dans les égouts et ne pas jeter les absorbants contaminés aux ordures.Éliminer selon les dispositions prévues par les règlements municipaux, provinciaux et fédéraux.Consulter le bureau régional du ministère de l'Environnement.
Mise à jour : 2006-02-15
En milieu de travail, le méthacrylate de méthyle est absorbé principalement par les voies respiratoires. Il est également absorbé par la peau et les voies digestives.
Absorption
Distribution
Métabolisme
Excrétion
Mise à jour : 2016-04-04
Le méthacrylate de méthyle est irritant pour la peau et les yeux. L'exposition aux vapeurs cause l'irritation des yeux et des voies respiratoires supérieures.
Il n'y a pas d'étude chez des volontaires permettant de déterminer précisément à quelle concentration l'irritation débute, mais les études publiées mentionnent que les symptômes augmentent en fonction des concentrations ambiantes.
Mise à jour : 2018-05-01
Quelques études rapportent des effets autres que ceux associés à l'irritation, suite à une exposition au méthacrylate de méthyle en milieu travail. Toutefois, elles présentent des lacunes et leur interprétation est limitée.
Une étude russe datant des années cinquante mentionne des symptômes tels que de la faiblesse, des vertiges, des nausées, des maux de tête et de la somnolence suite à l'inhalation de concentrations variant de 48 à 480 ppm pendant 20 à 90 minutes. Une étude chez des étudiants en dentisterie rapporte que ces derniers ont ressenti principalement des maux de tête et des vertiges suite à une exposition variant de 2,9 à 13,2 ppm pendant 5 heures. D'autres études mentionnent des symptômes similaires mais les niveaux d'exposition n'ont pas été quantifiés.
Plusieurs études associent l'exposition au méthacrylate de méthyle à des effets sur le système nerveux central. Les symptômes mentionnés par les travailleurs sont des maux de tête, des vertiges, de la fatigue, une perte d'appétit, des difficultés de concentration, de l'irritabilité, des troubles du sommeil et de la mémoire. Toutefois, les niveaux d'exposition ne sont pas toujours bien quantifiés et l'exposition concomitante à d'autres substances ne peut être totalement exclue.
Des signes de neurotoxicité périphérique ont été observés chez des techniciens dentaires exposés à la fois par contact cutané et par inhalation (paresthésie, engourdissement des doigts, faiblesse dans les extrémités, etc.).
Les effets sur la fonction respiratoire ont été évalués lors de quelques études. Une augmentation de l'incidence de toux ainsi qu'une légère obstruction des voies respiratoires ont été notées chez des travailleurs exposés pendant plus de cinq ans à des concentrations moyennes de 18 et 21 ppm dans deux industries. Trois études n'ont pas montré de changement dans la fonction pulmonaire de travailleurs exposés à des concentrations pouvant atteindre de 40 à 50 ppm. L'interprétation de ces études est limitée par la présence de biais (exposition à des pics, exposition à d'autres irritants, tabagisme, absence de groupe contrôle).
Une étude visant à évaluer la fonction olfactive de travailleurs exposés principalement au méthacrylate de méthyle (concentrations supérieures à 50 ppm, pendant 9 ans) n'a pas montré de trouble olfactif chez ces derniers.
La littérature fait mention d'effets sur d'autres systèmes (cardiovasculaire, gastro-intestinal) mais aucune conclusion ne peut être tirée de ces données.
Ce produit est un sensibilisant cutané. Il peut aussi causer de la sensibilisation respiratoire.
Le méthacrylate de méthyle cause de la sensibilisation cutanée (dermite de contact, eczéma, prurit) en milieu de travail. Les milieux les plus touchés sont la dentisterie, le secteur hospitalier (orthopédie), la manucure (fabrication et pose d'ongles) ainsi que les lignes d'assemblage (utilisation de scellants acryliques). Les tests cutanés fermés effectués à des doses non irritantes donnent des réponses positives au méthacrylate de méthyle.Ces données sont confirmées par les études animales (tests de maximisation chez le cobaye et essais de stimulation locale des ganglions lymphatiques chez la souris) .Malgré l'utilisation fréquente du méthacrylate de méthyle, il y a peu d'études rapportant de la sensibilisation respiratoire induite par ce produit. Ces études ne permettent pas de conclure, car elles comportent généralement des lacunes telles que le manque de données concernant l'exposition ou la co-exposition des travailleurs, leur atopie ainsi que l'amélioration de leurs symptômes durant les fins de semaine et les jours de congé. De plus, dans certains cas, une réaction due à l'irritation des voies respiratoires ne peut pas être totalement exclue.La littérature rapporte aussi deux cas de pneumopathie d'hypersensibilité chez des techniciennes dentaires exposées au méthacrylate de méthyle.
Des études chez l'humain ont montré de la sensibilisation croisée avec divers méthacrylates (méthacrylate d'éthyle, méthacrylate d'hydroxy-2 éthyle, méthacrylate d'hydroxy-2 propyle, méthacrylate de propyle normal et méthacrylate d'isopropyle), le diméthacrylate d'éthylène glycol, le dimethyl fumarate ainsi qu'avec le formaldéhyde.Chez l'animal, il y a de la sensibilisation croisée avec le méthacrylate de butyle.
Mise à jour : 2012-07-05
Développement prénatal
Études chez l'animal
Exposition par inhalation
Solomon et al. (1993) ont exposé des rats (0, 99, 304, 1 178 et 2 028 ppm; pureté 99,9 %; 6 h/j; exposition du corps entier; jours 6 à 15 de la gestation). Ils n'ont pas observé d'effet embryotoxique, foetoxique, ni d'augmentation de l'incidence de malformations externes, viscérales et squelettiques à toutes les doses testées. Des signes de toxicité maternelle ont été notés : une diminution significative du gain de poids corporel à 1 178 et 2 028 ppm ainsi qu'une diminution transitoire de la consommation d'aliments à toutes les doses (au cours des jours 6 à 10 de la gestation).
Une étude de mutation létale dominante a été réalisée chez des souris mâles (0, 100, 1 000 et 9 000 ppm; pureté non précisée; 6 h/j, pendant 5 jours avant l'accouplement). Les mâles ont été accouplés hebdomadairement durant 8 semaines à des femelles non traitées qui étaient remplacées par d'autres à la fin de chaque semaine. Aucune modification du nombre d'implants et de résorptions précoces n'a été observée (ICI 1976).
McLaughlin et al. (1978) ont exposé des souris (0 et 1 330 ppm; pureté 97,4 %; 2 h/j; 2 fois par jour; exposition du corps entier; jours 6 à 15 de la gestation). Aucune évidence d'effet sur le développement n'a été observée. Aucune information sur la toxicité maternelle n'a été présentée et une seule dose a été utilisée.
Lors d'une autre étude chez la souris (0, 116 et 400 ppm; pureté non précisée; 3 h/j; 2 fois par jour; jours 4 à 13 de la gestation) une diminution significative du poids foetal a été observée aux deux doses, sans différence significative dans la viabilité, les malformations externes, squelettiques et viscérales. Les informations sur la toxicité maternelle n'ont pas été rapportées (Tansy et al. 1978 cités dans l'ECETOC 1995).
Des rats ont été exposés lors de deux études (0, 100, 1 000 ppm et 0, 25, 100, 1 000 ppm; exposition du corps entier; pureté > 99 %; 5 h/j; jours 6 à 15 de la gestation). À 1 000 ppm, une augmentation du nombre de résorptions précoces a été observée dans la première étude en présence de toxicité maternelle. Aucune modification du poids fœtal n'a été notée. Les auteurs ont conclu qu'il n'y avait pas d'évidence de tératogénicité mais un faible effet embryotoxique à la dose la plus élevée (ICI 1977 cité dans l'ECETOC 1995). Il s'agit d'un résumé d'étude dans lequel les données statistiques n'ont pas été présentées.
Nicholas et al. (1979) ont exposé des rats (0 et ~ 110 000 mg/m3; pureté non précisée; 17 et 54 min/j c'est-à-dire approximativement 25 % et 75 % du temps requis pour tuer 50 % des animaux; exposition de la tête seulement; jours 6 à 15 de la gestation). Des effets sur le développement (diminution significative du poids et de la longueur des fœtus aux deux périodes, retard d'ossification et augmentation de l'incidence d'hématomes pour la plus longue période) ont été notés en présence de toxicité maternelle à cette forte concentration. Une seule dose a été utilisée.
Une étude de Luo et al. (1983) dont seul le résumé est disponible et présentant plusieurs lacunes rapporte une augmentation significative du nombre de résorptions à la plus forte dose et un retard d'ossification aux deux doses chez le rat (0, 520 et 4 480 mg/m3; pureté non précisée; 2 h/j à tous les trois jours; jours 6 à 18 de la gestation). Les données sur la toxicité maternelle ne sont pas clairement présentées et la période de traitement n'était pas adéquate.
Une étude de Farmakovskaya et al. (1993) rapporte des effets tels que de la mortalité fœtale, une augmentation du nombre de fœtus ayant des pathologies vasculaires chez des rats exposés à de faibles concentrations (0,01 mg/m3). Il s'agit d'un résumé incomplet cité dans le CICAD (1998).
Exposition par voie non usuelle
Deux études, l'une chez le rat et l'autre chez le lapin effectuées par des voies non usuelles en milieu de travail (injection intrapéritonéale) ont rapporté des effets sur le développement (Singh et al., 1972, ICI 1976 cités dans l'ECETOC 1995).
Fertilité
Chez l'humain
Deux études russes rapportent des désordres sexuels sans préciser lesquels, chez des travailleurs et travailleuses exposés simultanément au méthacrylate de méthyle et au chlorure de vinyle. Il s'agit de résumés d'études (Makarov 1984, cité dans l'European Union Risk Assessment Report 2002).
Chez l'animal
Une étude de mutation létale dominante a été réalisée chez des souris mâles (0, 100, 1 000 et 9 000 ppm; pureté non précisée; 6 h/j, pendant 5 jours avant l'accouplement). Les mâles ont été accouplés hebdomadairement durant 8 semaines à des femelles non traitées qui étaient remplacées par d'autres à la fin de chaque semaine. Aucune modification de la fertilité des mâles et des femelles n'a été observée (ICI 1976).
Système reproducteur
Le NTP (1986) a effectué une étude de toxicité chronique et de cancérogénicité par inhalation chez le rat et la souris (0, 500 et 1 000 ppm; 6 h/j; 5 j/sem. pendant 2 ans). Il n’y a pas eu d’atteinte histopathologique des organes reproducteurs mâles et femelles, chez les deux espèces.
Lors d'une seconde étude de toxicité chronique chez des rats exposés par inhalation (0, 25, 100 et 400 ppm; 6 h/j; 5j/sem. pendant 104 semaines) une augmentation significative du poids absolu et relatif des ovaires a été observée chez les femelles à la plus forte dose (Rohm and Haas 1979, cité dans l'ECETOC 1995).
Aucun effet n'a été observé sur les organes reproducteurs de rats mâles et femelles (poids et histologie des gonades) exposés par ingestion pendant 104 semaines (eau de consommation; 0, 6, 60, et 2 000 ppm) (Borzelleca et al., 1964).
HormonalUne étude russe mentionne une augmentation de la sécrétion d'œstrogènes chez des rates exposées de façon continue pendant 1 à 4 mois à des concentrations de 54 mg/m3 (Smirnova et al., 1977 cités dans l'EPA 1985).
Une très faible concentration de méthacrylate de méthyle (inférieure à 0,005 µg/ml) a été mesurée dans le lait d'une femme non exposée professionnellement. Cette valeur a été déterminée 36 heures après que la mère ait subit une intervention chirurgicale (arthroplastie) (Hersh et al. 1995).
Selon le CIRC (1994), le méthacrylate de méthyle ne peut être classé comme cancérogène chez l'humain puisque les évidences chez l'humain sont inadéquates et que les études chez l'animal suggèrent l'absence d'effet cancérogène.
L'ACGIH (2005) mentionne qu'il ne peut être classé comme cancérogène chez l'humain pour les mêmes raisons.
Effets cancérogènes
Études chez l'humain
Collins et al. (1989) n'ont pas observé d'augmentation du taux de mortalité par cancer chez 1 561 travailleurs exposés dans deux usines de 1951 à 1983.
Une autre étude épidémiologique a été effectuée sur trois cohortes de travailleurs exposés au méthacrylate de méthyle, à l'acrylate d'éthyle ainsi qu'à d'autres substances de 1933 à 1982 dans deux usines aux États-Unis. Les auteurs n'ont pas observé d'augmentation du taux de mortalité dans deux des cohortes. Ils ont noté une augmentation du taux de mortalité par cancer du colon et du rectum chez les travailleurs ayant été exposés au méthacrylate de méthyle et à l'acrylate d'éthyle au début des années 1940 (Walker et al., 1991).
Dans une étude montréalaise du type cas témoins les chercheurs ont estimé l'association entre 293 milieux de travail et plusieurs types de cancer. Environ 0,4 % des sujets de l'étude avaient déjà été exposés professionnellement au méthacrylate de méthyle. Le seul site de cancer pour lequel il y avait une augmentation significative du risque de cancer était les poumons. Aucune augmentation significative du risque de cancer colorectal n'a été observée (Siemiatycki 1991).
Quelques études publiées récemment n'ont pas été évaluées par le CIRC :
Tomenson et al. (2000) ont effectué une étude sur 4 324 travailleurs dans deux usines produisant des panneaux de polyméthacrylate de méthyle au Royaume-Uni de 1949 à 1988 et de 1949 à 1970. Les auteurs ont conclu qu'il n'y avait pas d'évidence claire montrant que le travail dans ces usines ou l'exposition au méthacrylate de méthyle puisse affecter la mortalité des travailleurs. Une revue de la littérature épidémiologique sur le potentiel cancérogène du méthacrylate de méthyle a été réalisée par Tomenson et al. (2005). Cette revue incluait les résultats de certaines études non publiées. Les auteurs ont conclu que le manque de consistance dans les résultats des diverses études et l'absence de relation dose-réponse ne fournit pas d'évidence claire que l'exposition au méthacrylate de méthyle puisse être cancérogène. Études chez l'animal
Les études effectuées par inhalation chez le rat, la souris (0 à 1 000 ppm; 6 h/j; pendant 104 semaines) et le hamster (0 à 400 ppm; 6h/j; pendant 78 semaines) n'ont pas montré d'effet cancérogène (Rohm and Haas 1979 cité dans l'ECETOC 1995, NTP 1986, Chan et al., 1988, Lomax et al., 1997).
Deux autres études chez le rat (voie orale et cutanée) ont aussi conclu à l'absence de cancérogénicité, mais ces études sont inadéquates à cause de biais méthodologiques (Borzelleca et al., 1964, Oppenheimer et al., 1955 cités dans l'ECETOC 1995).
Évaluation des autres aspects reliés à la cancérogénicité
Un test in vitro de transformation cellulaire s'est avéré négatif (Anderson et al., 1979 cités dans l 'ECETOC 1995).
Effet mutagène héréditaire / sur cellules germinales
Étude chez l'animalUne étude de mutation létale dominante effectuée par inhalation chez des souris mâles (0, 100, 1 000 et 9 000 ppm; pureté non précisée; 6 h/j; pendant 5 jours et accouplés pendant 8 semaines avec des femelles non exposées) s'est avérée négative (ICI 1976).
Effet sur cellules somatiques
Un test d'aberrations chromosomiques sur des lymphocytes de travailleurs exposés simultanément au méthacrylate de méthyle et au chloroprène a donné des résultats négatifs (Bargramyan et al. 1976, cités dans l'ECETOC 1995).
Un test d'échange de chromatides sœurs et un test d'aberrations chromosomiques sur des lymphocytes de travailleurs exposés au méthacrylate de méthyle (0,9 à 71,9 ppm) ont donné des résultats négatifs (Seiji et al. 1994).
Un test d'échange de chromatides sœurs sur des lymphocytes de travailleurs a donné des résultats divergents. Les résultats étaient négatifs lorsque l'exposition moyenne variait de 0,7 à 21,6 ppm, mais positifs chez un petit groupe de travailleurs exposés en plus à des valeurs pics (114 à 400 ppm) (Marez et al. 1991).
Deux tests du micronoyau sur la moelle osseuse de souris se sont avérés négatifs par voie orale (Hachitani et al. 1981, cités dans l'IARC).
Trois tests d'aberrations chromosomiques sur la moelle osseuse de rats ont donné les résultats suivants : un négatif, un douteux et un positif (tous par inhalation).
Deux tests d'aberrations chromosomiques sur la moelle osseuse de rats ont donné des résultats positifs par voie intrapéritonale (Fedyukovich 1991, cité dans l'IARC).
Études in vitro
Sept tests ont donné des résultats positifs sur des lymphomes de souris (cinq de mutation génique, un du micronoyau et un d'aberrations chromosomiques).
Deux tests d'échange de chromatides sœurs sur des cellules ovariennes de hamster chinois ont donné des résultats positifs et lors de deux tests sur des lymphocytes humains, un résultat était négatif et l'autre douteux.
DL50
CL50
InhalationEn cas d’inhalation des vapeurs, amener la personne dans un endroit aéré. Appeler le Centre antipoison ou un médecin en cas de malaise. Si la personne ne respire pas, lui donner la respiration artificielle.Contact avec les yeuxRincer abondamment les yeux avec de l’eau pendant au moins 20 minutes. Enlever les lentilles cornéennes s’il est possible de le faire facilement. Si l’irritation persiste, consulter un médecin.
Contact avec la peauRetirer les vêtements contaminés en utilisant des gants appropriés. Rincer abondamment la peau avec de l'eau. Mouiller abondamment les vêtements contaminés. Consulter un médecin en cas d'éruption cutanée ou si l’irritation persiste.Ingestion Rincer la bouche avec de l’eau. Appeler le Centre antipoison ou un médecin en cas de malaise.
Danger
Liquide et vapeurs très inflammables (H225) Provoque une irritation cutanée (H315) Peut provoquer une allergie cutanée (H317) Peut irriter les voies respiratoires (H335)
Divulgation des ingrédients
Mise à jour : 2004-11-30
Classification
Numéro UN : UN1247
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.