Répertoire toxicologiqueFiche complète
Numéro CAS : 79-06-1
Formule moléculaire brute : C3H5NO
Noms français :
Noms anglais :
L'acrylamide sert à :
Sous forme de polymère, l'acrylamide est utilisé entre autres :
Mise à jour : 2021-09-27
L'acrylamide est un solide incolore ou blanc sous forme de cristaux. Il est inodore.
L'exposition à l'acrylamide en milieu de travail peut se faire par les poudres ou les poussières, ou par contact avec le liquide puisque ce produit est aussi commercialisé sous forme de solution aqueuse.
Exposition aux poudres ou poussières :
L'acrylamide est inodore. Seule l'utilisation d'un instrument de mesure permet d'identifier le produit et d'en quantifier la concentration.
La VEMP de 0,03 mg/m³ ou la DIVS de 60 mg/m³ peuvent être atteintes dans l'air en milieu de travail si des produits contenant de l'acrylamide sont utilisés et que les manipulations génèrent un nuage de poudres ou de poussières, ou lorsque des fumées sont produites.
Exposition au liquide :
À cause de sa faible volatilité, l'acrylamide peut rester longtemps sur une surface.
En cas de contact avec le solide ou le liquide, l'acrylamide est absorbé par la peau. Il est aussi faiblement irritant. En raison de sa grande solubilité en milieu aqueux, un rinçage à l'eau devrait permettre l'élimination de l'acrylamide.
Mise à jour : 2021-09-28
Mise à jour : 1999-12-20
Présentement, l'IRSST n'a pas de méthode d'analyse pour ce contaminant.L'IRSST recommande la méthode 21 de OSHA.
Pour obtenir la description de cette méthode, consulter le «Guide d'échantillonnage des contaminants de l'air en milieu de travail» ou le site Web de l'IRSST à l'adresse suivante:
http://www.irsst.qc.ca/-RSST79-06-1.html
Mise à jour : 2019-09-10
La Loi sur la santé et la sécurité du travail vise l'élimination des dangers à la source. Lorsque des mesures d'ingénierie et les modifications de méthode de travail ne suffisent pas à réduire l'exposition à cette substance, le port d’équipement de protection individuelle peut s'avérer nécessaire. Ces équipements de protection doivent être conformes à la réglementation.
Voies respiratoiresPorter un appareil de protection respiratoire si la concentration dans le milieu de travail est supérieure à la VEMP (0,03 mg/m³).
PeauPorter un appareil de protection de la peau. La sélection d'un équipement de protection de la peau dépend de la nature du travail à effectuer.
YeuxPorter un appareil de protection des yeux s'il y a risque d'éclaboussures. La sélection d'un protecteur oculaire dépend de la nature du travail à effectuer et, s'il y a lieu, du type d'appareil de protection respiratoire utilisé.
Les équipements de protection respiratoire doivent être choisis, ajustés, entretenus et inspectés conformément à la réglementation.NIOSH recommande les appareils de protection respiratoire suivants selon les concentrations dans l'air :
Mise à jour : 2015-04-07
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. La manipulation doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tel que le RSST (notamment la section X), le RSSM et le CSTC.Pour en savoir plus.
Éviter tout contact avec la peau. Porter un appareil de protection des yeux et, en cas de ventilation insuffisante, un appareil respiratoire approprié. Porter des vêtements protecteurs appropriés. Éviter le port de verres de contact lors de la manipulation du produit. L'appareillage doit être mis à la masse.
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. L’entreposage doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tel que le RSST (notamment la section X), le RSSM et le CSTC. Selon la situation, le chapitre Bâtiment du Code de sécurité et le CNPI peuvent également s'appliquer. Pour en savoir plus.
Conserver dans un endroit frais, sombre et bien ventilé. Conserver dans un récipient hermétique. Les contenants doivent être mis à la masse. Conserver à l'écart de toute source de chaleur. Informations supplémentaires: Entreposer à l'abri des matières incompatibles.
Mise à jour : 1996-01-30
Ramasser dans un contenant hermétique dûment identifié en utilisant une technique appropriée afin d'empêcher la contamination du milieu.
Consulter le bureau régional du ministère de l'environnement.
Mise à jour : 2011-01-06
En milieu de travail, l'acrylamide est absorbé par les voies respiratoires et la peau. Le produit peut également être absorbé par les voies digestives.
Mise à jour : 2018-05-01
Ce produit est irritant pour les yeux et faiblement irritant pour la peau.
En milieu de travail, le contact répété de la peau avec l'acrylamide ou ses solutions peut causer une desquamation de la paume des mains ainsi que l'irritation cutanée.
Aucune donnée sur l'exposition en milieu de travail n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées.
Une étude rapporte un cas d'ingestion volontaire d'environ 18 grammes d'acrylamide. Les symptômes initiaux observés comprennent des hallucinations, de l'hypotension et des convulsions. Trois jours plus tard, des saignements gastro-intestinaux, de la détresse respiratoire ainsi que des symptômes non définis de neuropathie périphérique et d'hépatotoxicité ont été observés. La neuropathie périphérique était toujours présente deux mois après l'intoxication.
Suite à une exposition répétée, le système nerveux périphérique est la cible principale de l'acrylamide bien que le système nerveux central soit également touché.
Plusieurs études épidémiologiques ont été effectuées chez des travailleurs. Il ressort que les manifestations d'une intoxication se développent de manière insidieuse tout au long des mois ou des années que dure l'exposition. Il semble que la prévalence et la sévérité des symptômes soit plus élevée chez les travailleurs les plus exposés.
Les premiers symptômes observés sont une desquamation de la peau, particulièrement des mains, accompagnée d'une sudation excessive des pieds et des mains. Par la suite, on peut observer de la fatigue, une perte d'appétit et de poids, de l'asthénie, de la faiblesse et des douleurs musculaires surtout au niveau des membres inférieurs, de la léthargie, de l'ataxie, un engourdissement des membres accompagné d'une diminution de la sensibilité à la chaleur, à la douleur et au toucher. On peut également observer des troubles de la motricité fine puis des tremblements. De la dysarthrie, des troubles visuels et de l'incontinence urinaire peuvent aussi survenir.
Un rapport de la Communauté européenne (EU RAR, 2002) rapporte que les études en milieu de travail indiquent que les travailleurs exposés à plus de 0,3 mg/m³ d'acrylamide dans l'air ont montré une augmentation de la prévalence de symptômes reliés à une neuropathie périphérique. Des effets ont aussi été observés à des concentrations inférieures à 0,3 mg/m³ mais leur interprétation est incertaine étant donné l'absence de groupe contrôle.
Ces études ne permettent pas de distinguer entre l'absorption par inhalation et par contact cutané puisqu'elles étaient bien souvent concomitantes. Les niveaux d'exposition n'étaient pas toujours bien définis mais, dans plusieurs d'entre elles, ceux-ci étaient élevés. Dans certaines études, il y avait également co-exposition avec des dérivés de l'acrylamide. Les effets observés dans les études épidémiologiques sont corroborés par des études de cas (bien que celles-ci ne permettent pas d'établir une relation dose-effet) ainsi que par plusieurs études effectuées chez l'animal.
Selon les diverses études épidémiologiques, les symptômes ne peuvent régresser que lorsque l'exposition cesse. Ceci peut prendre de quelques mois à quelques années.
Mise à jour : 2016-04-04
Ce produit cause de la sensibilisation cutanée.
Aucune donnée concernant la sensibilisation respiratoire n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées.
Une étude rapporte de la sensibilisation cutanée (dermite de contact allergique) chez une chimiste dans l'industrie du plastique. Elle a eu une dermite (prurit) aux mains 3 mois après avoir commencé son travail. Elle était exposée à plusieurs produits chimiques. Elle a utilisé des crèmes pour traiter ses problèmes aux mains sans qu'il y ait amélioration. Des tests cutanés fermés (patch) effectués avec les différents produits chimiques utilisés pour son travail se sont avérés fortement positifs pour l'acrylamide (0,1 % dans de la Vaseline). Le port de gants de protection (gants de coton sous des gants de vinyle) n'améliorait pas sa condition.
Une autre étude rapporte le cas d'une technicienne de laboratoire qui préparait des gels de polyacrylamide depuis 6 mois. Elle a développé des lésions suintantes prurigineuses aux mains et aux poignets et ce même si elle portait des gants de protection. Elle avait eu des symptômes semblables 10 ans auparavant après avoir travaillé avec les mêmes produits. Des tests cutanés fermés (patch) effectués avec l'acrylamide (1 % dans de la Vaseline) se sont avérés positifs. Les réactions ont duré jusqu'à 120 heures. L'autre produit entrant dans la préparation du gel (dérivé d'acrylamide) s'est avéré négatif.
Une autre étude rapporte de la sensibilisation cutanée (eczéma) chez une étudiante et ce même si elle portait des gants de latex. Elle était souvent en contact avec des solutions de gels de polyacrylamide. L'eczéma a disparu lorsqu'elle a arrêté son travail. Des tests cutanés fermés ainsi que des tests cutanés ouverts se sont avérés positifs seulement pour la solution de polyacrylamide. Des tests cutanés fermés se sont avérés positifs pour l'acrylamide (5 % dans de la Vaseline) et les réactions ont persisté pendant 4 jours. L'autre produit contenu dans le gel de polyacrylamide n'a pas été testé.
Une autre étude de sensibilisation cutanée est rapportée chez une biochimiste qui a développé de l'eczéma aux poignets, aux avant-bras et au visage. Elle était en contact avec des gels de polyacrylamide. Elle portait des gants de protection en vinyle. Des tests cutanés fermés effectués avec des batteries de tests standards ainsi qu'avec les produits qu'elle utilisait pour effectuer son travail, se sont avérés positifs pour plusieurs produits dont l'acrylamide (0,001, 0,032, 0,1 et 1 % dans de la Vaseline).
Une étude de maximisation (avec adjuvant complet) effectuée chez le cochon d'Inde a montré des réponses positives à l'acrylamide (concentration non irritante) chez 85 % des animaux testés. Les animaux servant de contrôle avaient des réponses négatives. Le produit testé contient un sel de cuivre (25 à 30 ppm) comme inhibiteur.
Mise à jour : 2021-08-12
Évaluation de la cancérogénicité par des organismes officielsLe Centre international de recherche sur le cancer (CIRC, 1994) considère que l'acrylamide est probablement cancérogène pour l'homme (groupe 2A).
L'ACGIH (2020) considère que l'acrylamide est un cancérogène suspecté chez l'humain (groupe A2).
Le NTP (1991) considère l'acrylamide comme étant raisonnablement anticipée cancérogène chez l'humain (R).
DL50
CL50
InhalationAppeler le Centre antipoison ou un médecin en cas de malaise. Amener la personne dans un endroit aéré. Si la personne ne respire pas, lui donner la respiration artificielle. Éviter de donner la respiration bouche à bouche à moins d’utiliser un dispositif de protection buccale (à cause du danger de contamination pour la personne qui administre les premiers secours).Contact avec les yeuxRincer abondamment les yeux avec de l’eau pendant au moins 20 minutes. Enlever les lentilles cornéennes s’il est possible de le faire facilement. Si l’irritation persiste, consulter un médecin.Contact avec la peauRetirer les vêtements contaminés en utilisant des gants appropriés. Rincer la peau pendant 5 minutes. Appeler le Centre antipoison ou un médecin en cas d'éruption cutanée ou en cas de malaise.IngestionRincer la bouche avec de l’eau. Appeler immédiatement le Centre antipoison ou un médecin.
Danger
Toxique en cas d’ingestion (H301) Nocif par contact cutané (H312) Provoque une sévère irritation des yeux (H319) Peut provoquer une allergie cutanée (H317) Peut induire des anomalies génétiques (H340) Peut provoquer le cancer (H350) Peut nuire à la fertilité ou au foetus (H360) Risque avéré d'effets graves pour les organes (H370) Risque avéré d’effets graves pour les organes à la suite d’expositions répétées ou d’une exposition prolongée (H372)
Divulgation des ingrédients
Commentaires : Ce produit pourrait appartenir à la classe de danger "Poussières combustibles" en fonction de divers facteurs qui influencent la combustibilité et l'explosivité des poussières, notamment la composition, la forme et la taille des particules.
Mise à jour : 2004-11-30
Classification
Numéro UN : UN2074
Autres sources d'information
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.