Répertoire toxicologiqueFiche complète
Numéro CAS : 151-50-8
Formule moléculaire brute : CKN
Noms français :
Noms anglais :
Le cyanure de potassium est utilisé dans de nombreuses applications, notamment:
• pour l'extraction d'or et d'argent du minerai• en galvanoplastie pour les bains d'argenture• comme insecticide ou fumigant
Mise à jour : 2024-06-05
Le cyanure de potassium est un solide déliquescent poudreux ou en granules, blanc à odeur d'amande.
En milieu de travail, l'exposition au cyanure de potassium peut se faire par les poussières ou les poudres. L'exposition peut aussi se faire par les vapeurs en raison de sa décomposition en cyanure d'hydrogène (extrêmement toxique) au contact de l'humidité de l'air ou du dioxyde de carbone.Aucune limite de détection olfactive du cyanure de potassium n'est présente dans la littérature consultée. L'utilisation d'un instrument de mesure permet d'identifier le produit et d'en quantifier la concentration.
Exposition aux vapeurs de cyanure d'hydrogène
Le cyanure de potassium libère des vapeurs de cyanure d'hydrogène dans les conditions ambiantes. (voir la fiche du cyanure d'hydrogène : CAS 74-90-8).
Exposition au solideLa valeur plafond de 5 mg/m³ ou la DIVS de 25 mg/m³ de cyanure de potassium peuvent être atteintes dans l'air en milieu de travail si des produits en contenant sont utilisés et lorsque les manipulations génèrent un nuage de poudres ou de poussières ou lorsque des fumées sont produites.
En raison de sa grande solubilité dans l'eau, un rinçage abondant devrait permettre d'éliminer ce produit en cas de contact. Cependant, il est important de noter qu'il libère des vapeurs extrêmement toxiques au contact de l'air ou de l'eau.
Mise à jour : 2018-01-03
InflammabilitéCe produit est ininflammable. Cependant, il peut produire des gaz très inflammables de cyanure d'hydrogène lorsqu'il est chauffé ou mis en contact avec certaines substances comme l'eau, l'humidité, le dioxyde de carbone ou un acide.
ExplosibilitéDans un feu ou au contact avec certaines substances, ce produit peut dégager du cyanure d'hydrogène qui forme des mélanges explosifs avec l'air ambiant.
Moyens d'extinctionUtiliser de la mousse ou de la poudre chimique sèche. Ne pas utiliser d'eau ou de dioxyde de carbone, car ceci pourrait libérer du cyanure d'hydrogène (très toxique et inflammable).
Si ce produit est impliqué dans un incendie, il peut libérer des fumées de cyanures ainsi que des oxydes d'azote et de potassium.
Mise à jour : 2000-02-23
Se référer à la méthode d'analyse 40-1 de l'IRSST.
Pour obtenir la description de cette méthode, consulter le «Guide d'échantillonnage des contaminants de l'air en milieu de travail» ou le site Web de l'IRSST à l'adresse suivante:
http://www.irsst.qc.ca/-RSST57-12-5.html
Remarques: La méthode IRSST 40-1 permet l'analyse des cyanures. Des tests de surface pour les cyanures peuvent être effectués et le matériel requis est disponible à l'IRSST (trousse #3020). Des tubes colorimétriques spécifiques pour les cyanures peuvent être utilisés pour une évaluation rapide du niveau d'exposition.
La Loi sur la santé et la sécurité du travail vise l'élimination des dangers à la source. Lorsque des mesures d'ingénierie et les modifications de méthode de travail ne suffisent pas à réduire l'exposition à cette substance, le port d’équipement de protection individuelle peut s'avérer nécessaire. Ces équipements de protection doivent être conformes à la réglementation.
Voies respiratoiresPorter un appareil de protection respiratoire si la concentration dans le milieu de travail est supérieure à la valeur plafond (5 mg/m³).
PeauPorter un appareil de protection de la peau. La sélection d'un équipement de protection de la peau dépend de la nature du travail à effectuer.
YeuxPorter un appareil de protection des yeux s'il y a risque d'éclaboussures. La sélection d'un protecteur oculaire dépend de la nature du travail à effectuer et, s'il y a lieu, du type d'appareil de protection respiratoire utilisé.
Les équipements de protection respiratoire doivent être choisis, ajustés, entretenus et inspectés conformément à la réglementation.NIOSH recommande les appareils de protection respiratoire suivants selon les concentrations dans l'air :
StabilitéLe cyanure de potassium est déliquescent et se décompose en cyanure d'hydrogène (un gaz très toxique et inflammable) au contact de l'eau, de l'humidité de l'air ou du dioxyde de carbone.
Lorsqu'il est chauffé à décomposition, il libère des vapeurs toxiques d'oxydes d'azote, d'oxyde de potassium et de cyanures.
IncompatibilitéCe produit est incompatible avec plusieurs substances, dont les oxydants forts, les acides, les alcools, les phénols, les isocyanates et les adéhydes. En présence d'humidité il peut aussi attaquer les métaux comme l'aluminium, le cuivre ou le zinc.
L'exposition à ce produit requiert de la formation et de l'information préalables. Prendre connaissance des renseignements inscrits sur l'étiquette et la fiche de données de sécurité avant de manipuler ce produit.
La manipulation d'un produit doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tels que le RSST, le RSSM et le CSTC. Pour en savoir plus.
La mise en place de mesures de prévention des dangers liés à la manipulation des produits utilisés en milieu de travail doit se faire selon une démarche hiérarchisée comprenant les étapes suivantes : l'élimination à la source, le remplacement, le contrôle technique, la sensibilisation à la présence du risque (alarme sonore ou visuelle), les mesures administratives et les équipements de protection individuelle. Dans une perspective de prévention, la CNESST a développé un outil pratique qui vise à aider les milieux de travail à identifier, corriger et contrôler les risques pouvant affecter la santé et la sécurité des travailleurs.
S'il est manipulé ou transvasé régulièrement ou fréquemment, installer des douches de secours conformes dans le voisinage immédiat des travailleurs exposés. Utiliser seulement dans un endroit bien ventilé.
Éviter tout contact avec les yeux, la peau ou les vêtements. Ne pas manger ou boire en manipulant ce produit. Ne pas respirer les poussières/fumées/gaz/brouillards/vapeurs/aérosols. Porter un appareil de protection respiratoire approprié, lorsque tous les autres moyens de prévention n'ont pas permis de respecter les valeurs d'exposition admissibles. Porter des gants et un équipement de protection de la peau, des yeux et du visage adaptés à la nature du travail à effectuer.
Observer une hygiène personnelle très stricte. Se laver les mains soigneusement après manipulation.
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. L'entreposage doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tels que le RSST (notamment les sections VII et X), le RSSM et le CSTC. Selon la situation, le chapitre Bâtiment du Code de sécurité et le CNPI peuvent également s'appliquer. Pour en savoir plus.
Conserver dans un récipient hermétique placé dans un endroit sec. Conserver dans un endroit frais, sombre et bien ventilé. Entreposer à l'abri des matières incompatibles.
Ventiler.Ramasser dans un contenant hermétique dûment identifié en utilisant une technique appropriée afin d'empêcher la contamination du milieu.
Éliminer selon les dispositions prévues par les règlements municipaux, provinciaux et fédéraux.
Mise à jour : 2010-04-09
En milieu de travail, le cyanure de potassium est absorbé par les voies respiratoires. Il peut également être absorbé par les voies digestives. Les solutions de cyanure sont absorbées par la peau.
Le cyanure d'hydrogène est un acide relativement faible. Cela signifie qu'au pH physiologique d'environ 7, il est distribué dans le corps, tel quel, et n'est pas présent sous forme d'ion CN¯. Par conséquent, la forme de cyanure, à laquelle l'exposition a lieu, c'est-à-dire le cyanure de potassium, n'influence pas la distribution, le métabolisme ou l'excrétion dans le corps.
Le cyanure de potassium est absorbé dans le sang suite à l'exposition par les voies respiratoires, orale ou cutanée. Il est principalement métabolisé dans le foie en thiocyanate de potassium (80 %). Ce dernier est excrété majoritairement dans l'urine.
Mise à jour : 2020-02-12
Ce produit est irritant et corrosif pour la peau, les yeux, les voies respiratoires et digestives. La gravité des symptômes peut varier selon les conditions d'exposition (durée de contact, concentration du produit, etc.).
Les substances corrosives sont capables de produire de graves brûlures, des vésicules, des ulcères, de la nécrose ou des cicatrices permanentes de la peau. Elles peuvent aussi produire des brûlures et des lésions irréversibles aux yeux, voire de la cécité.
Le cyanure d'hydrogène et ses sels sont des asphyxiants chimiques. Suite à l'ingestion, les sels de cyanure libèrent de l'acide cyanhydrique au contact des acides gastriques. L'intoxication peut prendre trois formes cliniques selon l'importance de celle-ci.
Forme légère Cette forme bénigne est caractérisée par une sensation de vertige et d'ébriété accompagnés d'une gêne respiratoire et d'une hébétude allant jusqu'à de la confusion. Dans certains cas, de l'angoisse est rapportée due à la sensation d'oppression.
Forme aiguë Cette forme se produit immédiatement après l'exposition ou à la suite d'une petite période de latence. Elle est caractérisé par l'apparition d'effets comme une perte de conscience, des céphalées, des vertiges, une sensation d'ébriété, de l'oppression thoracique, de l'angoisse, une respiration rapide et des convulsions. Il y aura une évolution rapide vers un coma profond avec de la cyanose, un collapsus cardiovasculaire, de l'oedème pulmonaire aigu et un arrêt cardiorespiratoire.
Parmi les cas ayant survécu à l'intoxication, il est possible de remarquer une forte proportion d'effets neurologiques sévères comme un syndrome parkinsonien, des mouvements ralentis, de la dystonie des extrémités et des paupières ainsi que des difficultés d'élocution .
Forme foudroyanteCette forme est caractérisée par la présence d'effets immédiats comme un coma convulsif, de l'apnée et un arrêt cardiovasculaire menant à la mort en quelques minutes.
L'intoxication chronique aux cyanures provoque des céphalées, de l'asthénie, des vertiges, des palpitations, une perte de poids, des altérations sensitives (goût et odeurs), des effets sur la thyroïde (goitre) et le métabolisme de l'iode.
Une étude chez 36 travailleurs de l'industrie de l'électroplacage a montré une thyroïde plus grosse chez 20 travailleurs exposés au cyanure. Chez 4 travailleurs, la thyroïde était dure et nodulaire et un goitre a été rapporté chez 2 travailleurs. Cependant, aucun signe d'hyperthyroïdie ou d'hypothyroïdie n'a été trouvé et l'étude ne détaille pas les effets sur le groupe contrôle.
Aucune donnée concernant la sensibilisation respiratoire et cutanée n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées.
Développement prénatal
Sousa et al. (2007) ont effectué une étude par ingestion de cyanure de potassium (0, 1, 3, et 30 mg/kg) dans l'eau de consommation chez le rat (jours 6 à 20 de la gestation). Ils ont euthanasié les rats au jour 20 de la gestation (groupe A) ou un jour après le sevrage (groupe B). Des niveaux élevés de thiocyanates ont été mesurés chez les mères exposées à toutes les concentrations dans les deux groupes. Une augmentation de la lésion histopathologique sur le pancréas a été observée chez les mères du groupe A exposées à la dose la plus élevée. Aucune différence significative n'a été observée au niveau du gain de poids corporel ainsi que dans la consommation d'eau et de nourriture chez les mères. Aucun changement dans le nombre de corps jaunes, dans le nombre d'implantations, de la perte pré et post-implantation ainsi que dans le nombre de foetus vivant n'a été observé. Aucun changement du poids foetal, du gain de poids corporel ainsi que de la longueur du foetus n'a été observé. Les évaluations viscérales et squelettiques des foetus n'ont indiqué aucune malformation significative.
Développement postnatal
Imosemi et al. (2005) ont effectué une étude par ingestion de cyanure de postassium (0 et 500 ppm dans la diète). Les rats ont été exposés in utero pendant toute la gestation et les rejetons ont été exposés pendant la période postnatale. Des changements significatifs sur le développement cérébelleux postnatal ont été observés. Cependant, une seule dose a été utilisée et la toxicité maternelle n'a pas été évaluée. De plus, l'étude ne permet pas de discriminer si les effets sont causés par l'exposition in utero ou par l'exposition des ratons pendant la période postnatale.
Il n'y a pas d'étude sur la reproduction associée à l'exposition au cyanure de potassium.
Le NTP (1993) a effectué une étude par ingestion de cyanure de sodium dans l'eau de consommation chez le rat et la souris (0, 30, 100 et 300 ppm; pendant 13 semaines). Une diminution statistiquement significative du poids des organes reproducteurs (testicule gauche, queue de l'épididyme gauche, épididyme gauche) a été observée chez les rats exposés à 300 ppm. Une diminution non significative de la motilité des spermatozoïdes a été observée chez tous les rats exposés. Des changements du cycle oestral ont été observés chez les rates exposées à 100 et 300 ppm. Chez les souris mâles, une diminution significative du poids des organes reproducteurs (queue de l'épididyme et épididyme gauche) a été observée à 300 ppm. Aucun changement significatif n'a été observé dans le cycle oestral de la souris femelle. Aucun changement histopathologique n'a été observé dans les organes des deux espèces exposées à 300 ppm.
Le cyanure a été excrété dans le lait de vaches et de chèvres suite à l'ingestion de cyanure ou d'aliments en contenant (manioc, amygdaline). Cependant, il est plausible d'assumer une différence métabolique et anatomique entre les ruminants (herbivores ayant un estomac à plusieurs compartiments) et l'homme ou d'autres espèces ayant un seul estomac (monogastrique). Par conséquence, on ne peut conclure à une excrétion possible dans le lait chez l'humain.
Études chez l'animalUne étude de la synthèse non programmée de l'ADN sur des testicules de souris exposées par la voie orale (2,5 mg/kg) s'est avérée négative.
Études in vitroUne étude de mutation génique sur des cellules de hamster chinois s'est avérée négative.
Une étude de la synthèse non programmée de l’ADN sur des cellules HeLa s'est avérée négative.
Six tests du bris de l'ADN effectués sur plusieurs types cellulaires ont donné des résultats positifs.
Mise à jour : 1995-12-21
Monoxyde de carbone (effet additif), dioxyde de carbone (augmentation de la toxicité); nitrite d'amyle, thiosulfate de sodium et certains dérivés du cobalt (antagonistes).
DL50
InhalationEn cas d’intoxication, appeler immédiatement le Centre antipoison ou un médecin. Administrer de l’oxygène s’ils le recommandent. Éviter de donner la respiration bouche à bouche (à cause du danger de contamination pour la personne qui administre les premiers secours).
Les symptômes de l'oedème pulmonaire peuvent apparaître après un délai de plusieurs heures et sont aggravés par l'effort physique. Le repos et la surveillance médicale sont par conséquent essentiels.
Note : L’administration d’oxygène nécessite une formation complémentaire tel qu’indiqué dans le manuel Secourisme en milieu de travail, produit par la CNESST.
Contact avec les yeuxRincer rapidement les yeux en utilisant une grande quantité d’eau pendant au moins 30 minutes. Enlever les lentilles cornéennes s’il est possible de le faire facilement. Appeler immédiatement le Centre antipoison ou un médecin.
Contact avec la peauRetirer rapidement les vêtements contaminés en utilisant des gants appropriés. Rincer la peau avec de l’eau pendant au moins 20 minutes ou jusqu’à ce que le produit soit éliminé. Appeler immédiatement le Centre antipoison ou un médecin.
IngestionNe PAS faire vomir. Rincer la bouche avec de l’eau. Appeler immédiatement le Centre antipoison ou un médecin.NOTE : Le cyanure est un contaminant extrêmement dangereux. Pour intervenir auprès d'une victime intoxiquée par ce produit, le secouriste doit avoir reçu une formation complémentaire tel qu'indiqué dans le manuel Secourisme en milieu de travail, produit par la CNESST.
Danger
Mortel en cas d’ingestion (H300) Mortel par contact cutané (H310) Mortel par inhalation (H330) Provoque de graves brûlures de la peau et de graves lésions des yeux (H314)
Divulgation des ingrédients
Mise à jour : 2004-11-30
Classification
Numéro UN : UN1680
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Autres sources d'information
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.