Répertoire toxicologiqueFiche complète
Numéro CAS : 56-23-5
Formule moléculaire brute : CCl4
Noms français :
Noms anglais :
Le tétrachlorure de carbone a quelques usages restreints comme :
Ce produit était beaucoup utilisé dans le passé, notamment comme fumigant, réfrigérant et dans le nettoyage à sec.
Mise à jour : 2020-03-04
Le tétrachlorure de carbone est un liquide clair et incolore. Il a une odeur sucrée et éthérée caractéristique.
En milieu de travail, l'exposition au tétrachlorure de carbone se fait autant par les vapeurs que par le liquide.
Exposition aux vapeurs:L'odeur du tétrachlorure de carbone peut être détectée à partir de 10 ppm. Cette valeur est supérieure à la VEMP (5 ppm), donc l'odeur ne peut pas être considérée comme un signe d'avertissement à une exposition potentiellement dangereuse. Le seuil de détection olfactif est toutefois inférieur à la DIVS (200 ppm). Cependant, il est important de noter que l'odeur demeure qu'un indicateur de danger. Seule l'utilisation d'un instrument de mesure permet d'identifier le produit et d'en quantifier la concentration. De plus, la perception des odeurs demeure une donnée variable selon l'individu. Il a aussi été démontré que plusieurs facteurs influencent la réponse olfactive chez l'homme, tels que l'état de vigilance, l'accoutumance, les conditions de température et d'humidité et les effets de masque par d'autres substances.
Ce produit a une volatilité relativement élevée (tension de vapeur = 91,3 mm de Hg à 20 °C, plus de 5 fois celle de l'eau), donc il peut s'évaporer assez rapidement. De plus, sa concentration à saturation est très élevée (120 000 ppm à 20 °C) ce qui représente 24 000 fois la VEMP et 600 fois la valeur de DIVS. En conséquence, lors d'une fuite ou d'un déversement, une quantité importante de tétrachloure de carbone peut s'évaporer et la concentration en vapeur de ce produit dans l'air risque de dépasser la VEMP et la DIVS.
Exposition au liquide:
À cause de sa volatilité élevée, ce produit peut s'évaporer assez rapidement s'il est déversé sur une surface. Le liquide est irritant et absorbé par contact cutané. En raison de sa faible solubilité en milieu aqueux, un rinçage à l'eau abondant pourrait permettre l'élimination du produit. L'utilisation de savon peut être nécessaire pour un nettoyage efficace.
Mise à jour : 1994-05-15
InflammabilitéCe produit est ininflammable.
Moyens d'extinctiondioxyde de carbone, mousse, poudre chimique sèche, eau pulvérisée, mousse d'alcool
Techniques spécialesPorter un appareil respiratoire autonome muni d'un masque facial complet et des vêtements protecteurs adéquats.
Phosgène, acide chlorhydrique, chlore, monoxyde de carbone, dioxyde de carbone.
Mise à jour : 1999-12-22
Se référer à la méthode d'analyse 157-2 de l'IRSST.
Pour obtenir la description de cette méthode, consulter le «Guide d'échantillonnage des contaminants de l'air en milieu de travail» ou le site Web de l'IRSST à l'adresse suivante:
http://www.irsst.qc.ca/-RSST56-23-5.html
Mise à jour : 2001-07-19
La Loi sur la santé et la sécurité du travail vise l'élimination des dangers à la source. Lorsque des mesures d'ingénierie et les modifications de méthode de travail ne suffisent pas à réduire l'exposition à cette substance, le port d’équipement de protection individuelle peut s'avérer nécessaire. Ces équipements de protection doivent être conformes à la réglementation.
Voies respiratoiresPorter un appareil de protection respiratoire si la concentration dans le milieu de travail est supérieure à la VEMP (5 ppm ou 31 mg/m³).
PeauPorter un appareil de protection de la peau. La sélection d'un équipement de protection de la peau dépend de la nature du travail à effectuer.
YeuxPorter un appareil de protection des yeux s'il y a risque d'éclaboussures. La sélection d'un protecteur oculaire dépend de la nature du travail à effectuer et, s'il y a lieu, du type d'appareil de protection respiratoire utilisé.
Les équipements de protection respiratoire doivent être choisis, ajustés, entretenus et inspectés conformément à la réglementation.NIOSH recommande les appareils de protection respiratoire suivants selon les concentrations dans l'air :
StabilitéCe produit est instable dans les conditions suivantes: Photosensible (se décompose à la lumière).
IncompatibilitéCe produit est incompatible avec ces substances: Cire chaude, alcool allylique, triéthyle d'aluminium, disilane, disiloxane, trisilane, tétrasilane, N,N-diméthylformamide, le fluor, éthylène. Les métaux finement divisés (baryum, le béryllium, le sodium, le potassium, le magnésium, l'aluminium, etc.). Les agents oxydants forts.
Produits de décompositionDécomposition thermique: chlore, phosgène, chlorure d'hydrogène, monoxyde de carbone, dioxyde de carbone.
Mise à jour : 2015-04-09
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. La manipulation doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tel que le RSST (notamment la section X), le RSSM et le CSTC.Pour en savoir plus.
Éviter tout contact avec la peau. Porter un appareil de protection des yeux et, en cas de ventilation insuffisante, un appareil respiratoire approprié. Porter des vêtements protecteurs appropriés. Ne pas fumer, ne pas boire ou manger pendant l'utilisation. Informations supplémentaires: Nettoyer tout vêtement ou équipement de protection après utilisation.
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. L’entreposage doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tel que le RSST (notamment la section X), le RSSM et le CSTC. Selon la situation, le chapitre Bâtiment du Code de sécurité et le CNPI peuvent également s'appliquer. Pour en savoir plus.
Conserver dans un récipient hermétique placé dans un endroit sombre et bien ventilé. Entreposer dans un endroit frais, à l'abri des matières incompatibles.
Mise à jour : 1996-01-29
Ramasser dans un contenant hermétique dûment identifié en utilisant une technique appropriée afin d'empêcher la contamination du milieu.
Consulter le bureau régional du ministère de l'environnement.
Mise à jour : 2024-07-24
En milieu de travail, le tétrachlorure de carbone est principalement absorbé par les voies respiratoires et par la peau.
Il peut aussi être absorbé par la voie digestive.
Absorption
Chez l'humain, l'absorption pulmonaire de ce produit est rapide et estimée à 60%. Le tétrachlorure de carbone est détecté dans l'air exhalé 15 minutes après l'arrêt d'une exposition à 10 ppm pendant 180 minutes.
Chez l'humain l'absorption transcutanée serait rapide. Des volontaires ont été exposés au tétrachlorure de carbone par immersion de leurs pouces dans la substance liquide pure pendant 30 minutes. Le tétrachlorure de carbone a été détecté dans l'air exhalé après seulement 10 minutes.
Distribution
Aucune donnée chez l'humain n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées.
Chez le rat exposé par les voies respiratoire et orale, des études ont montré que ce produit ayant des propriétés lipophiles, est rapidement distribué dans tout l'organisme, en particulier dans les tissus riches en graisse : les tissus adipeux, le foie, le cerveau et la moelle osseuse.
Métabolisme
Le métabolisme du tétrachlorure de carbone n'a pas été étudié chez l'humain, mais des informations sont disponibles à partir d'études réalisées sur les rats.
Ce produit est essentiellement métabolisé dans le foie, mais aussi au niveau des reins, des poumons et d'autres tissus riches en cytochrome P450.
Excrétion
Aucune donnée chez l'humain concernant l'excrétion après à une exposition par voie respiratoire n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées.
Chez le rat, les métabolites sont excrétés principalement par l'air expiré, par les fèces et plus faiblement dans l'urine. Après l'inhalation de vapeurs de tétrachlorure de carbone radiomarqué (20 ppm pendant 4 heures), 65 à 83% est éliminé dans l'air expiré en 48 heures en dioxyde de carbone ou d'autres composés organiques volatils.
Ce produit est modérément irritant pour la peau et faiblement irritant pour les yeux.L'exposition à ce produit ou à ses vapeurs peut causer l'irritation des voies respiratoires supérieures.
À la suite d'un contact répété ou prolongé, ce produit exerce une action dégraissante sur la peau. Il peut causer des rougeurs, de la desquamation, des fissures et être à l'origine d'une dermatite irritative de contact.
L'exposition à ce produit peut causer une dépression du système nerveux central se traduisant par des maux de tête, des vertiges et de la fatigue, accompagnée d'effets gastro-intestinaux tels que des nausées, des vomissements et douleurs abdominales.
L'exposition à ce produit peut aussi causer des effets sur le foie (jaunisse, nécrose hépatique), sur les reins (néphrite, modification de la filtration glomérulaire, insuffisance) et sur le coeur (arythmie).
À forte dose, l'exposition à ce produit peut provoquer des tremblements, une vision floue, de la somnolence, une perte de conscience et l'oedème pulmonaire. Cet effet pulmonaire serait lié à une insuffisance rénale plutôt qu'à une lésion aux poumons et s'avère apparaître 8 jours après l'exposition.
L'exposition chronique à ce produit provoque des effets sur le système nerveux central, des effets gastro-intestinaux, des effets sur le foie et les reins.
Des travailleurs exposés de manière chronique à des concentrations atmosphériques allant de 20 à 125 ppm ont développé des symptômes neurologiques se traduisant par des maux de tête, de la somnolence, des vertiges et de l'irritabilité. Les effets sur le système digestif, tels que des nausées, des douleurs abdominales et des vomissements, sont aussi communs chez des travailleurs exposés de manière chronique à des concentrations atmosphériques d'environ 20 ppm.
Les travailleurs exposés de façon chronique à des concentrations atmosphériques modérées de ce produit peuvent développer des lésions hépatiques. Chez l'humain, les premiers signes ont été observé chez des travailleurs exposés entre 10 et 100 ppm pendant plusieurs mois et plusieurs années. L'hépatotoxicité chronique provoque une stéatose conduisant progressivement à la cirrhose.
Ce produit est un sensibilisant cutané.
Aucune donnée concernant la sensibilisation respiratoire n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées.
Aucune donnée chez l'humain n'a été trouvée dans la littérature consultée.
Une étude de stimulation locale des ganglions lymphatiques (LLNA) chez la souris a donné un résultat positif.
Mise à jour : 1996-01-30
Mise à jour : 2002-11-01
La présence de tétrachlorure de carbone a été rapportée lors d'une étude destinée à identifier, en milieu urbain, les contaminants pouvant se retrouver dans le lait. Cependant, aucune relation avec l'exposition professionnelle ne peut être établie (Pellizzari et al., 1982). Lechner et al. (1988) ont déterminé les concentrations dans le lait de 33 femmes de deux villes d’Allemagne. Ils ont détecté de 0.01 à 2,26 ppm dans une première ville et de 0 à 0,01 ppm dans la seconde ville. Aucune concentration sanguine et aucune condition d’exposition n’ont cependant été rapportée.
Une méthode de modélisation mathématique a été utilisée afin d'estimer quantitativement le transfert lacté de plusieurs contaminants dont le tétrachlorure de carbone (Fisher et al., 1997). La quantité ingérée via le lait a été estimée ( modèle pharmacocinétique à base physiologique ) à 0,055 mg pour un enfant allaité (24 heures) lorsque la mère est exposée par inhalation à une concentration de 5 ppm (exposition intermittente pendant 6½ heures sur une période de 8 heures). Signalons, à titre indicatif, que la valeur recommandée par l'Environmental Protection Agency des États-Unis (pour protéger des effets néfastes autres que l’effet cancérogène ) pour la consommation d'eau potable est de 0,2 mg/l pour un enfant de 10 kg qui ingèrerait 1 litre par jour pendant 10 jours d'eau contaminée par le tétrachlorure de carbone (United States Environmental Protection Agency et Office of Water, 2002).
Mise à jour : 2000-04-14
Chez l'humain, la toxicité hépatique et rénale du tétrachlorure de carbone est exacerbée par la consommation chronique d'alcool de même que par l'inhalation de vapeurs d'isopropanol ou par certains médicaments comme le phénobarbital. Ces composés augmentent l'activité métabolique du cytochrome CYP 2E1 et par conséquent, la production de métabolites cytotoxiques. Un cas de nécrose hépatique, ayant mené à la mort, a été rapporté chez une personne alcoolique ayant été exposé, par inhalation, à 250 ppm de tétrachlorure de carbone pendant 15 minutes.
DL50
CL50
InhalationEn cas d’inhalation, amener la personne dans un endroit aéré. Appeler le Centre antipoison ou un médecin en cas de malaise. Si la personne ne respire pas, lui donner la respiration artificielle. Éviter de donner la respiration bouche à bouche à moins d’utiliser un dispositif de protection buccale (à cause du danger de contamination pour la personne qui administre les premiers secours).
Contact avec les yeuxRincer abondamment les yeux avec de l’eau pendant 5 minutes ou jusqu’à ce que le produit soit éliminé. Enlever les lentilles cornéennes s’il est possible de le faire facilement. Si l’irritation persiste, consulter un médecin.
Contact avec la peauRetirer les vêtements contaminés en utilisant des gants appropriés. Laver abondamment la peau avec de l’eau et du savon. Consulter un médecin en cas d’éruption cutanée.IngestionRincer la bouche avec de l’eau. Appeler immédiatement le Centre antipoison ou un médecin.
Mise à jour : 2002-09-30
Danger
Toxique par inhalation (H331) Provoque une irritation cutanée (H315) Peut provoquer une allergie cutanée (H317) Susceptible de provoquer le cancer (H351) Risque avéré d'effets graves pour les organes (H370) Risque avéré d’effets graves pour les organes à la suite d’expositions répétées ou d’une exposition prolongée (H372)
Divulgation des ingrédients
Mise à jour : 2004-11-30
Classification
Numéro UN : UN1846
Autres sources d'information
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.