Répertoire toxicologiqueFiche complète
Numéro CAS : 1189-85-1
Formule moléculaire brute : C8H18O4Cr
Noms français :
Noms anglais :
Le chromate de butyle tertiaire est utilisé notamment :
Mise à jour : 2024-07-24
Le chromate de butyle tertiaire est un liquide clair et incolore. Dans l'éther de pétrole, il forme des cristaux rouges.
En milieu de travail, l'exposition au chromate de butyle tertiaire se fait surtout par le liquide, le solide et les vapeurs. Exposition aux vapeurs
Aucune limite de détection olfactive du chromate de butyle tertiaire n'était présente dans la littérature consultée. Seule l'utilisation d'un instrument de mesure permet d'identifier le produit et d'en quantifier la concentration pour déterminer si l'on se rapproche de la valeur plafond (0,1 mg/m³) ou de la DIVS (15 mg/m³).Exposition au liquide ou au solideCe produit est irritant et absorbé par la peau. Il est miscible en milieu aqueux, mais peut subir une décomposition (hydrolyse). Un rinçage abondant à l'eau savonneuse devrait permettre d'éliminer le chromate de butyle tertiaire et ses produits de décomposition.
Mise à jour : 2024-08-13
InflammabilitéLe point d'éclair du produit n'a pas été trouvé dans les sources consulltées.
Pour certaines sources consultées, le chromate de butyle tertiaire est inflammable et pour d'autres, il est classé comme combustible. Certains sources ne mentionnent pas l'inflammabilité. L'information est contradictoire, il est impossible d'établir le risque avec certitude.
Lors d'un incendie, il peut accélérer la combustion de matériaux combustibles (papier, bois, huiles) et émettre des gaz toxiques.
Explosibilité
Aucune donnée n'a été trouvée dans les sources consultées.
Moyens d'extinctionUtiliser du dioxyde de carbone, de la mousse, de la mousse anti-alcool, de la poudre chimique sèche ou de l'eau pulvérisée.
Techniques spécialesPorter un appareil respiratoire autonome muni d'un masque facial complet.
Génère des gaz et des fumées toxiques et irritantes, entre autres, de la fumée d'oxyde de chrome.
L'IRSST recommande sa méthode #365 qui permet l'analyse du chromate de butyle tertiaire (exprimé en CrO3).
Pour obtenir la description de cette méthode, consulter le «Guide d'échantillonnage des contaminants de l'air en milieu de travail» ou le site Web de l'IRSST à l'adresse suivante:
http://www.irsst.qc.ca/-RSST1189-85-1.html
Remarques La méthode IRSST # 365 pourrait être adaptée pour ce produit. Contactez l'IRSST avant d'échantillonner.
La Loi sur la santé et la sécurité du travail vise l'élimination des dangers à la source. Lorsque des mesures d'ingénierie et les modifications de méthode de travail ne suffisent pas à réduire l'exposition à cette substance, le port d’équipement de protection individuelle peut s'avérer nécessaire. Ces équipements de protection doivent être conformes à la réglementation.
Voies respiratoiresPorter un appareil de protection respiratoire si la concentration dans le milieu de travail est supérieure à la valeur plafond (0,1 mg/m³).
PeauPorter un appareil de protection de la peau. La sélection d'un équipement de protection de la peau dépend de la nature du travail à effectuer.
YeuxPorter un appareil de protection des yeux s'il y a risque d'éclaboussures. La sélection d'un protecteur oculaire dépend de la nature du travail à effectuer et, s'il y a lieu, du type d'appareil de protection respiratoire utilisé.
Les équipements de protection respiratoire doivent être choisis, ajustés, entretenus et inspectés conformément à la réglementation.NIOSH recommande les appareils de protection respiratoire suivants selon les concentrations dans l'air :
StabilitéLe chromate de butyle tertiaire absorbe l'humidité de l'air (hygroscopique) et est hydrolysé par l'eau ou la vapeur d'eau.
IncompatibilitéLe chromate de tert-butyle est un oxydant fort. Il est incompatible avec les agents réducteurs, les acides, les bases, les alcools, les éthers, l'hydrazine, certains métaux en poudre (comme l'aluminium, le magnésium et le zirconium) et les matériaux combustibles (tels que le papier ou le bois).
Il réagit violemment avec les agents réducteurs (tels que le lithium, sodium, aluminium et leurs hydrures et hydrazine), notamment les hydrures, les nitrures et les sulfures . Les solutions aqueuses de chromate de tert-butyle réagits violemment avec des bases fortes.
L'exposition à ce produit requiert de la formation et de l'information préalables. Prendre connaissance des renseignements inscrits sur l'étiquette et la fiche de données de sécurité avant de manipuler ce produit.
La manipulation d'un produit doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tels que le RSST, le RSSM et le CSTC. Pour en savoir plus.
La mise en place de mesures de prévention des dangers liés à la manipulation des produits utilisés en milieu de travail doit se faire selon une démarche hiérarchisée comprenant les étapes suivantes : l'élimination à la source, le remplacement, le contrôle technique, la sensibilisation à la présence du risque (alarme sonore ou visuelle), les mesures administratives et les équipements de protection individuelle. Dans une perspective de prévention, la CNESST a développé un outil pratique qui vise à aider les milieux de travail à identifier, corriger et contrôler les risques pouvant affecter la santé et la sécurité des travailleurs.
L'onglet Réglementation informe des particularités règlementaires de ce produit dangereux. L'entreposage doit être conforme aux dispositions de la LSST et de ses règlements, tels que le RSST (notamment les sections VII et X), le RSSM et le CSTC. Selon la situation, le chapitre Bâtiment du Code de sécurité et le CNPI peuvent également s'appliquer. Pour en savoir plus.
Consulter le bureau régional du ministère de l'environnement, de la lutte contre les changements climatiques, de la faune et des parcs.
Mise à jour : 2018-10-31
Ce produit est absorbé par les voies respiratoires, la peau et les voies digestives.
Ce produit peut causer l'irritation de la peau.
Aucune donnée n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées concernant le pouvoir irritatif de ce produit au niveau des yeux et des voies respiratoires.
L'inhalation des vapeurs de ce produit peut causer une dépression du système nerveux central se traduisant par des maux de tête, des étourdissements, une sensation d'ébriété, de la fatigue, de la somnolence, des nausées.Dans une étude chez l'animal, ce produit a causé une légère narcose.
Aucune donnée concernant les effets chroniques de ce produit n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées. Pour une évaluation complète des propriétés toxicologiques, veuillez vous référer aux autres sections de cette fiche.
Le contact cutané répété avec les composés de chrome (VI) peut causer des éruptions cutanées et des ulcères, ou des plaies caractéristiques de ce type d'exposition (appelés trous de chrome, pigeonneaux ou ulcères du tanneur).
L'exposition répétée par inhalation aux composés de chrome (VI) peut causer des éternuements excessifs, de l'écoulement nasal, la rhinite, la pharyngite et la bronchite. Elle peut également causer des saignements de nez ainsi que l'ulcération et la perforation de la cloison nasale. Le manque d'hygiène personnelle est un facteur qui peut y contribuer.
Aucune donnée concernant la sensibilisation respiratoire et cutanée pour ce produit n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées. Cependant, il est reconnu que tous les composés de chrome (VI) (solubles et insolubles) ont un potentiel de sensibilisation.
Malgré le grand nombre d'individus exposés aux composés de chrome (VI) (aussi appelés chromes hexavalents ou chromates), peu de cas de sensibilisation respiratoire (asthme) à ces produits ont été décrits. Des études montrent cependant que les composés de chrome (VI) causent de la sensibilisation respiratoire en milieu de travail. Des cas de travailleurs ayant présenté une réponse positive à des tests de provocation bronchique sont rapportés dans la littérature. Chez ces individus, le type de réaction bronchique n'était pas relié au type de réponse cutanée. Par exemple, des réactions bronchiques retardées ont été observées chez des sujets ayant un résultat positif au test cutané par injection (prick test) et un résultat négatif au test cutané fermé (patch test). D'autres ont eu une réaction bronchique immédiate avec un résultat négatif au test cutané par injection et une réponse positive au test cutané fermé. Des IgE spécifiques au chrome ont été trouvés chez des travailleurs montrant une réponse bronchoconstrictive immédiate. Cependant, le mécanisme par lequel les composés de chrome causent l'asthme n'est pas bien défini. Il y a présentement peu d'évidences de mécanisme immunologique.La sensibilisation cutanée est plus fréquente que la sensibilisation respiratoire. La prévalence d'allergies cutanées aux chromates est de 1 à 3 % dans la population en général. En milieu de travail, les chromates sont responsables d'environ 5,6 % des cas de sensibilisation cutanée. Cette allergie se retrouve surtout chez les travailleurs de la construction exposés au ciment, mais aussi chez les travailleurs oeuvrant dans les domaines de l'électroplacage, du tannage du cuir, du textile (teintures), de l'imprimerie, des apprêts à peinture, de la soudure, etc. De nombreuses études ont montré le rôle bénéfique de l'ajout de sulfate de fer dans le ciment pour réduire le risque de sensibilisation aux composés de chrome (VI). Ces études montrent une diminution de la prévalence des dermites de contact chez les travailleurs exposés au ciment depuis l'ajout de ce produit.L'allergie cutanée causée par les chromates est typiquement localisée aux mains et aux pieds, mais elle peut aussi atteindre les membres inférieurs, le visage et les parties découvertes. Les lésions ont tendance à être sèches et fissurées, mais peuvent parfois être suintantes. Elles peuvent prendre différentes formes (papules croûtées, ulcères douloureux, eczéma, dermatite, etc). Une fois la sensibilisation établie, chaque exposition cause des réactions qui sont de plus en plus sévères et longues à guérir, et ce, malgré l'arrêt rapide de l'exposition. De plus, la dermatite peut persister malgré le changement de travail. Les raisons de cette persistance demeurent controversées. L'évolution vers une dermatose ainsi que l'omniprésence des chromates (dans l'environnement et les aliments) pourrait être en cause.
Les individus sensibilisés aux composés de chromes (VI) réagissent aussi aux composés de chromes (III).
Mise à jour : 1999-05-17
Mise à jour : 2018-03-29
InhalationEn cas d’inhalation, amener la personne dans un endroit aéré. Appeler le Centre antipoison ou un médecin en cas de malaise. Si la personne ne respire pas, lui donner la respiration artificielle.Contact avec les yeuxRincer abondamment les yeux avec de l’eau pendant 5 minutes ou jusqu’à ce que le produit soit éliminé. Enlever les lentilles cornéennes s’il est possible de le faire facilement. Si l’irritation persiste, consulter un médecin.Contact avec la peauRetirer les vêtements contaminés en utilisant des gants appropriés. Laver abondamment la peau avec de l’eau et du savon. Consulter un médecin en cas d’éruption cutanée.IngestionRincer la bouche avec de l’eau. Appeler le Centre antipoison ou un médecin en cas de malaise.
Danger
Peut provoquer des symptômes allergiques ou d'asthme ou des difficultés respiratoires par inhalation (H334) Peut provoquer une allergie cutanée (H317) Peut provoquer le cancer (H350)
Divulgation des ingrédients
Commentaires : Cette classification est basée sur l’ensemble des données disponibles pour tous les composés hydro-insolubles du chrome hexavalent (Cr VI).
Autres sources d'information
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.