Répertoire toxicologiqueFiche complète
Numéro CAS : 101-68-8
Formule moléculaire brute : C15H10N2O2
Noms français :
Noms anglais :
Compte tenu du procédé de synthèse et de purification, le diisocyanate-4,4' de diphénylméthane (4,4'-MDI) se trouve rarement à l'état pur.
L'appellation MDI pur se rapporte au monomère MDI commercial. Sa composition est d'environ 98 % de 4,4'-MDI, les deux autres isomères présents, soit le 2,4'-diisocyanate de diphénylméthane (2,4'-MDI) et le 2,2'-diisocyanate de diphénylméthane (2,2'-MDI) se retrouve généralement à des concentrations variables de l'ordre de 2 et 0,5 % respectivement.
L'appellation MDI polymérique (PMDI) correspond à un mélange liquide contenant des oligoisocyanates et généralement entre 45 et 55 % de MDI non polymérisé. Les bases commerciales de MDI peuvent contenir des concentrations de monomères variant entre 25 et 75 %.
Le terme MDI est une appellation générique utilisée autant pour définir le MDI pur (monomère) que pour le PMDI. Le CAS (26447-40-5) se rapporte au MDI générique (monomère) alors que le CAS (9016-87-9) correspond au MDI générique polymérique. Le 4,4'-MDI représente généralement un des constituants majeurs de ces deux produits.
Le diisocyanate-4,4' de diphénylméthanediisocyanate (4,4'-MDI) est un constituant majeur du MDI polymérisé (PMDI). Ce dernier est utilisé majoritairement pour la synthèse de différents types de polyuréthanes dont principalement pour la production de mousse rigide.
Considérant les propriétés d'isolation thermique de la mousse de polyuréthane rigide, celle-ci est très présente dans tout le secteur de la construction, les équipements et véhicules de réfrigération, les réservoirs de stockage, la tuyauterie et les coffrets d'appareillage. Elle est également utilisée :
comme élément de flottabilité pour les bateaux et les équipements de flottaison
La mousse de polyuréthane souple est utilisée principalement pour la fabrication de pièces de confort :
La mousse de polyuréthane à peau intégrale est utilisée principalement :
Les élastomères de polyuréthane sont des produits non expansés, assimilables aux caoutchoucs. Ils sont utilisés principalement pour leurs propriétés mécaniques et leur excellente résistance à l'abrasion :
D'autres produits de polyuréthanes composés de MDI sont utilisés comme adhésifs, matières plastiques, peintures, scellants et enduits.
Certaines applications utilisent différents produits constitués de MDI qui ne sont pas des polyuréthanes. Par exemple, le MDI est utilisé comme liant dans des panneaux d'aggloméré et dans la production de moules de fonderies à base de sable ainsi que pour la production de mousse de faible densité utilisée pour l'emballage.
Mise à jour : 2011-04-13
À température et pression normales, le diisocyanate-4,4' de diphénylméthane (4,4'-MDI) est un solide, blanc à jaune pâle, inodore.
L'exposition en milieu de travail au 4,4'-MDI se fait principalement par les poussières et aérosols, son point d'ébullition étant très élevé et sa volatilité négligeable à température ambiante. Les aérosols sont principalement générés lors de l'utilisation et/ou la manipulation de produits commerciaux, particulièrement présents lorsque les produits sont pulvérisés lors de procédés industriels.
Le 4,4'-MDI étant inodore, il est impossible de déceler la présence de ses particules dans l'air par l'odorat. Bien que l'odeur du MDI polymérisé (PMDI) pourrait indiquer la présence probable de 4,4'-MDI, l'absence d'une valeur définie et fiable quant au seuil de détection olfactif du PMDI ne permet pas de considérer l'odeur comme un signe d'avertissement adéquat à une exposition dangereuse. La présence du produit dans l'air et la concentration en milieu de travail ne peuvent être établies que par des mesures instrumentales.
L'exposition au 4,4'-MDI dépend de plusieurs facteurs dont la teneur en 4,4'-MDI du produit, la taille des particules, le type de procédés et les conditions environnementales lors de l'utilisation. La VEMP de 0,051 mg/m3 peut être atteinte dans l'air en milieu de travail notamment lors de procédés impliquant la pulvérisation ou de hautes températures. La DIVS de 75 mg/m3 peut être atteinte dans des milieux de travail confinés et non ventilés.
L'exposition au liquide est possible lorsque le 4,4'-MDI est manipulé à une température supérieure à 40 °C ou lors de l'utilisation de PMDI constitué d'une proportion importante de MDI non polymérisé. Il est à noter que les températures recommandées pour entreposer le 4,4-MDI liquide se situent entre 41 et 45 °C. Dans ces conditions, à cause de sa très faible volatilité, le produit peut demeurer suffisament longtemps sur la peau pour être absorbé.
Mise à jour : 2011-04-12
Inflammabilité et explosibilité :Ce produit peut s'enflammer s'il est chauffé fortement en présence d'une source d'ignition. Dans ces conditions, des vapeurs et des fumées toxiques seront générées.
Moyens d'extinctionUtiliser du dioxyde de carbone, de la mousse ou de la poudre chimique sèche. L'eau pulvérisée ne peut être utilisée que si elle se trouve en quantité suffisante.
Techniques spécialesPorter un appareil respiratoire autonome muni d'un masque facial complet et des vêtements protecteurs appropriés. Refroidir les contenants exposés à l'aide d'eau pulvérisée. Ne pas mettre d'eau dans les contenants. Rester en amont du vent par rapport au sinistre.
Monoxyde de carbone, dioxyde de carbone, oxydes d'azote et cyanure d'hydrogène.
Se référer aux méthodes d'analyse 237-2 et 238-1de l'IRSST.
Pour obtenir la description de ces méthodes, consulter le Guide d'échantillonnage des contaminants de l'air en milieu de travail sur le site Web de l'IRSST à l'adresse suivante :
http://www.irsst.qc.ca/-RSST101-68-8.html
Solubilité : le MDI est hydrophobe, il est donc presqu'insoluble dans l'eau. La portion de MDI dissoute réagira rapidement avec l'eau.
Point de fusion : échantillon composé de 99,6 % de 4,4'-MDI et 0,4 % de 2,4'-MDI.La valeur de 40 °C a été obtenue à partir de la méthode DSC (Differential Scanning Calorimetry), une plage entre 39 et 43 °C a été mesurée à l'aide de la méthode du capillaire.
La Loi sur la santé et la sécurité du travail vise l'élimination des dangers à la source. Lorsque des mesures d'ingénierie et les modifications de méthode de travail ne suffisent pas à réduire l'exposition à cette substance, le port d'équipement de protection individuelle peut s'avérer nécessaire. Ces équipements de protection doivent être conformes à la réglementation.
Voies respiratoiresPorter un appareil de protection respiratoire si la concentration dans le milieu de travail est supérieure à la VEMP (0,005 ppm ou 0,051 mg/m3). La notation S est attribuée au produit à l'annexe I du Réglement sur la santé et la sécurité du travail (RSST).
PeauPorter un appareil de protection de la peau. La sélection d'un équipement de protection de la peau dépend de la nature du travail à effectuer.
YeuxPorter un appareil de protection des yeux s'il y a risque d'éclaboussures. La sélection d'un protecteur oculaire dépend de la nature du travail à effectuer et, s'il y a lieu, du type d'appareil de protection respiratoire utilisé.
Les équipements de protection respiratoire doivent être choisis, ajustés, entretenus et inspectés conformément à la réglementation.NIOSH recommande les appareils de protection respiratoire suivants selon les concentrations dans l'air :
PeauPorter un équipement de protection de la peau. La sélection d'un équipement de protection de la peau dépend de la nature du travail à effectuer.
Les gants suivants sont recommandés lors de l'utilisation du PMDI :
Recommandation de vêtements de protection étanches couvrant tout le corps :
YeuxLes équipements de protection des yeux et de la figure doivent être conformes à la norme CSA Z94.3.
Les protecteurs oculaires suivants sont recommandés :
StabilitéLa polymérisation du MDI peut s'effectuer à des températures supérieures à 200 °C ou en présence de certains catalyseurs. Aux environs de 275°C, une décomposition rapide produisant des oxydes d'azote est observée.
En présence d'eau ou d'humidité, le MDI s'hydrolyse en générant la formation de dioxyde de carbone et de polyurée. Cette réaction est donc susceptible d'augmenter de façon importante la pression dans des récipients fermés. (En réagissant avec les diisocyanates, 30 ml d'eau peuvent générer 40 litres de dioxyde de carbone à température et pression normales). À température de la pièce, cette réaction d'hydrolyse évolue lentement, cependant elle est accélérée par la chaleur et l'agitation.
IncompatibilitéLe MDI peut réagir de façon violente avec dégagement de chaleur lors d'une réaction non controlée avec les alcools, les amines, les acides et les bases. Il est incompatible avec l'ammoniac, les amides, les glycols, le caprolactame, les phénols et peroxydes.
Les bases fortes, tels les hydroxydes de sodium ou de potassium catalysent rapidement les réactions exothermiques de dimérisation et de trimérisation. À température de la pièce et en absence de catalyseur, la réaction de dimérisation exothermique du MDI s'effectue lentement. Cependant, cette réaction s'accélère rapidement lorsque la température se situe entre 30 et 40 °C ou lorsqu'elle est supérieure à 55 °C.
En cas de ventilation insuffisante, porter un appareil de protection respiratoire approprié. Éviter tout contact avec la peau et les yeux. Manipuler à l'abri des matières incompatibles. Ne pas boire et ne pas manger en utilisant ce produit.
Notez que conformément à l'article 42 du RSST, l'exposition aux diisocyanates ou aux oligomères d'isocyanates doit être réduite au minimum, même lorsqu'elle demeure à l'intérieur des normes prévues à l'annexe I de ce règlement.
Entreposer dans un endroit bien ventilé, à l'abri de l'humidité et des produits incompatibles. Respecter les conditions de températures et de durées d'entreposage suggérées par le fournisseur.Afin de restreintre les réactions de dimérisation, les températures recommandées pour l'entreposage du MDI se situent entre 41 et 45 °C sous forme liquide et au dessous de 5 °C sous forme solide. Le MDI liquide peut attaquer certains matériaux, notamment le cuivre, le zinc, le bronze, le laiton et le caoutchouc naturel.
En présence de MDI liquide, ramasser à l'aide de sable, de terre ou d'un autre type d'absorbant (éviter les poudres de ciment). Procéder ensuite à une neutralisation. Porter des gants et des vêtements protecteurs appropriés, des lunettes de sécurité et, si nécessaire, un appareil de protection respiratoire adéquat. Ventiler adéquatement la zone contaminée. Ramasser les déchets et placer dans un contenant fermé, non hermétique. Placer le contenant à l'écart des zones de travail.
Ne pas déverser les résidus dans les égouts et ne pas jeter les absorbants contaminés aux ordures.Si nécessaire, consulter le bureau régional de l'autorité environnementale ayant juridiction.
En milieu de travail, le diisocyanate-4,4' de diphénylméthane (MDI) est principalement absorbé par les voies respiratoires. Le produit est faiblement absorbé par la peau.
Absorption
Distribution
Métabolisme
Excrétion
Demi-vie
Mise à jour : 2018-01-16
Ce produit est irritant pour les voies respiratoires. Il est irritant léger pour la peau et peut causer l'irritation des yeux.
L'exposition aux brouillards ou aux vapeurs du produit chauffé cause l'irritation des yeux et des voies respiratoires supérieures.
Le cas d'un travailleur présentant vraisemblablement un syndrome d'irritation bronchique (RADS) suite à l'exposition à une forte concentration (déversement accidentel) a été rapporté. Un mal de gorge, de la toux, des maux de tête et une oppression à la poitrine ont été notés après une heure d'exposition à une concentration inconnue.
L'information disponible concernant d'autres composés de la famille des diisocyanates nous indique que l'exposition à de fortes concentrations (lors d'un déversement accidentel, par exemple) peut provoquer un syndrome d'irritation bronchique (RADS) et l'oedème pulmonaire. Le RADS est caractérisé par la persistance de la toux, de la respiration sifflante, de l'essoufflement et de l'oppression à la poitrine. Les symptômes de l'oedème pulmonaire (principalement toux et difficultés respiratoires) se manifestent souvent après un délai pouvant aller jusqu'à 48 heures. L'effort physique peut aggraver ces symptômes. Le repos et la surveillance médicale sont par conséquent essentiels.
Mise à jour : 2017-02-22
Aucune donnée concernant les effets aigus de ce produit n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées. Pour une évaluation complète des propriétés toxicologiques, veuillez vous référer aux autres sections de cette fiche.
L'effet principal de l'exposition répétée au diisocyanate-4,4' de diphénylméthane (MDI) est une sensibilisation respiratoire causant de l'asthme. Vous pouvez consulter la section « Sensibilisation » pour avoir plus d'information à ce sujet.
Quelques cas de pneumopathie d'hypersensibilité (alvéolite) sont rapportés suite à l'inhalation de MDI. La pneumopathie d'hypersensibilité est caractérisée par une réduction restrictive des fonctions pulmonaires, une fibrose interstitielle et une augmentation des anticorps IgG spécifiques aux liaisons albumine-isocyanate. Les symptômes sont de type grippal : malaise, douleur articulaire, fièvre, toux et essoufflement. Ils apparaissent 6 à 8 heures suivant une seconde exposition. Des expositions répétées conduisent à la forme chronique dont les symptômes sont la dyspnée à l'effort, la toux avec expectorations, la fatigue et une perte de poids. Les cas sont plus fréquents avec le MDI que le diisocyanate de toluène (TDI).
Des études épidémiologiques montrent que l'exposition à long terme au MDI peut causer une diminution de la fonction pulmonaire (VEMS, CVF). Cependant, les études plus récentes réalisées en milieu de travail n'ont pas montré de diminution évidente de la fonction pulmonaire chez les travailleurs exposés en moyenne à 0,005 ppm de MDI.
Des cas de fibrose pulmonaire et de bronchite chronique ont également été rapportés.Certaines études suggèrent que l'exposition aux diisocyantes (aiguë et chronique), dont le MDI, pourrait être associée à une neurotoxicité des systèmes nerveux central et périphérique. Cependant, les fondements de cette hypothèse sont discutables. En effet, les études qui rapportent ces effets comportent de nombreux biais tels que l'absence de groupe contrôle ou de données préexposition, une petite taille des groupes, des méthodes de sélection des sujets non conformes (ex : seulement des hommes, choisis par les propriétaires d'usine), des données d'exposition non rapportées, une co-exposition, de longs délais entre l'exposition et l'évaluation, l'utilisation de méthodes non standardisées, l'absence d'évaluation des effets confondants (ex : âge, consommation d'alcool, maladies préexistantes), etc. De plus, les études animales ne mentionnent pas de signe de neurotoxicité permettant de corroborer les effets rapportés chez l'homme.
Ce produit est un sensibilisant respiratoire et cutané.
Les principaux symptômes de l'asthme sont la rhinorrhée, la toux, l'oppression de la poitrine, une respiration sifflante et la dyspnée.
Plusieurs cas de sensibilisation respiratoire ont été rapportés chez des travailleurs exposés au diisocyanate-4,4' de diphénylméthane (MDI). Des tests immunologiques (RAST, ELISA, Prick test) démontrant la présence d'IgE ou d'IgG spécifiques à ce produit ont confirmé le diagnostic dans la plupart des cas.
Les symptômes de la sensibilisation respiratoire se développent après une période de latence qui est très variable. La majorité des cas sont causés par une exposition répétée à de faibles concentrations. Cependant, la sensibilisation au MDI pourrait aussi se développer suite à une seule exposition à une très forte concentration. En effet, une étude rapporte le cas d'un travailleur ayant développé de l'asthme suite à une seule exposition (accidentelle) à une forte concentration du produit. Suite à cette exposition, le travailleur a présenté des réactions asthmatiques à chaque fois qu'il a été exposé à de faibles concentrations de MDI. Le diagnostic d'asthme a été confirmé par un test de provocation bronchique spécifique.
La réaction asthmatique peut être immédiate, moins de 30 minutes après le début de l'exposition, ou retardée, 3 à 6 heures après l'exposition, et peut même être biphasique.
Les études disponibles à ce jour n'ont pas permis de définir la concentration exacte nécessaire pour induire l'asthme.
L'information disponible concernant d'autres composés de la famille des diisocyanates nous indique que si l'exposition se poursuit après le diagnostic d'asthme, les symptômes vont persister ou, le plus souvent, empirer. À partir du moment où un travailleur développe de l'asthme, l'exposition à des concentrations d'isocyanates très faibles (souvent inférieures aux normes) peut déclencher une réaction asthmatique. Il n'est donc pas possible de relocaliser le travailleur dans des locaux où l'exposition est plus faible. Un cas de décès suite à une réaction asthmatique à ce produit a été rapporté.
Une hyperréactivité bronchique se produit souvent, mais pas toujours, chez les individus atteints d'asthme provenant d'une exposition au MDI. Les individus montrent une réaction exagérée à une variété de stimulus faiblement bronchoconstricteurs tels que l'air froid, l'exercice intense ainsi que différents allergènes et irritants aérogènes comme la fumée de cigarette. Les principaux symptômes sont l'oppression à la poitrine, la toux, l'essoufflement, une respiration sifflante et difficile et crise ressemblant à l'asthme.
Plusieurs cas de sensibilisation cutanée (dermite de contact allergique, eczéma, urticaire) chez des travailleurs exposés à des produits contenant du MDI ont été documentés. Les travailleurs proviennent de différents milieux et sont exposés à des résines de polyuréthanes, résines époxy, adhésifs, laques ou durcisseurs. Les symptômes de la sensibilisation cutanée se développent après une période de latence variable de quelques semaines à 18 mois, mais généralement de 3 mois. Le diagnostic a été confirmé par des tests cutanés fermés (patch) positifs pour le produit, le MDI et/ou le MDA, son métabolite. Dans certains cas, la présence d'IgE spécifique (RAST) a été mise en évidence.
La suite des informations se trouve dans la section commentaires.
Un peintre exposé et sensibilisé au diisocyanate d'hexaméthylène (HDI) a présenté une sensibilisation pulmonaire croisée avec le MDI. Sur 25 travailleurs démontrant une sensibilisation respiratoire au TDI (ils étaient exposés seulement au TDI), 12 ont également réagi avec le MDI. Quelques cas de travailleurs exposés uniquement au MDI ont obtenu des patch test positifs au MDA. Chez le cobaye, on note une sensibilisation cutanée croisée avec le TDI, le HDI et le HDMI.
Placenta
Suite à l'inhalation d'aérosol de MDI chez le rat femelle exposé à 20 mg/m3 (6 h, jour 19 de la gestation), du MDA, le métabolite principal, a été mesuré dans le placenta, dans le fœtus et dans le liquide amniotique.
Développement prénatal
Études chez l'animal Buschmann et al. (1996) ont effectué une étude par inhalation d'aérosol de MDI chez le rat (0, 1, 3 et 9 mg/m3; 6 h/jour; jours 6 à 15 de la gestation). Une diminution statistiquement significative de la consommation de nourriture a été observée chez les mères à toutes les doses. Les poids absolu et relatif du poumon étaient significativement plus élevés chez les mères exposées à 9 mg/m3 que chez le groupe contrôle. Aucun effet sur le nombre de corps jaunes, les sites d'implantations, les pertes pré et postimplantations, le poids foetal et placentaire, les anomalies externe et viscérale et sur le degré d'ossification n'a été observé. Une augmentation significative du nombre de foetus par portée avec des sternèbres asymétriques a été observée à la dose la plus élevée. Une augmentation significative des variations squelettiques ou des retards d'ossification a été observée chez les foetus à toutes les doses.
Études chez l'animal
Buschmann et al. (1996) ont effectué une étude par inhalation d'aérosol de MDI chez le rat (0, 1, 3 et 9 mg/m3; 6 h/jour; jours 6 à 15 de la gestation). Une diminution statistiquement significative de la consommation de nourriture a été observée chez les mères à toutes les doses. Les poids absolu et relatif du poumon étaient significativement plus élevés chez les mères exposées à 9 mg/m3 que chez le groupe contrôle. Aucun effet sur le nombre de corps jaunes, les sites d'implantations, les pertes pré et postimplantations, le poids foetal et placentaire, les anomalies externe et viscérale et sur le degré d'ossification n'a été observé. Une augmentation significative du nombre de foetus par portée avec des sternèbres asymétriques a été observée à la dose la plus élevée. Une augmentation significative des variations squelettiques ou des retards d'ossification a été observée chez les foetus à toutes les doses.
Évaluation de la cancérogénicité par des organismes officiels
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC, 1999) considère que le diisocyanate-4,4' de diphénylméthane (préparation industrielle) est inclassable quant à sa cancérogénicité pour l'homme (groupe 3).
Autres études
Feron et al. (2001) ont examiné le potentiel cancérogène du MDI et du MDI polymérique (PMDI) en comparant 2 études à long terme (24 mois) chez le rat exposé par inhalation d'aérosol. Les auteurs concluent que les effets pulmonaires principaux sont une augmentation concomitante du poids des poumons avec un adénome et de l'hyperplasie bronchio-alvéolaire ainsi qu'une fibrose interstitielle. Les effets se sont produits systématiquement dans les 2 études indiquant une réponse qualitative très similaire du poumon au MDI et au polymère de MDI. Pour ce qui est de la réponse quantitative du poumon, une relation dose-réponse générale évidente pour les lésions importantes du poumon a été rapportée. De plus, les tumeurs pulmonaires ont seulement été observées à la dose la plus élevée dans les 2 études. Cependant, puisque les 2 études n'ont pas été réalisées de la même façon, elles ne sont pas directement comparables.
Une revue de littérature réalisée par Bolognesi et al. (2001) conclut que les quelques études épidémiologiques disponibles n'ont pas pu clarifier si le MDI est un cancérogène professionnel. Par contre, les auteurs concluent que les études chez l'animal suggèrent que l'exposition professionnelle au MDI est à risque de causer le cancer.
Sorahan et Nichols (2002) ont investigué la mortalité et la morbidité par cancer dans une cohorte de 8 288 travailleurs (hommes et femmes) provenant de 11 usines de fabrication de mousse flexible de polyuréthane par rapport à la population générale au Royaume-Uni. Les travailleurs étaient exposés à du diisocyanate de toluène (TDI) ou à un mélange de TDI et de MDI. La mortalité par cancer pulmonaire chez les femmes est significativement plus élevée mais pas chez les hommes. L'étude a été incapable de relier l'exposition aux isocyanates avec les risques de cancer de poumon ou avec les risques de maladies bénignes du système respiratoire. Selon les auteurs, l'augmentation de la mortalité par cancer pulmonaire chez les travailleuses est probablement provoquée par d'autres facteurs sans rapport à l'industrie dans l'étude.
Mikoczy et al. (2004) ont investigué l'incidence de cancer et la mortalité par bronchopneumopathie chronique obstructive chez 4 175 travailleurs (hommes et femmes) provenant de 9 usines de fabrication de mousse de polyuréthane en Suède. Les travailleurs étaient exposés simultanément au TDI et de MDI. Une augmentation du risque de cancer pulmonaire chez les femmes a été observée. L'étude a été incapable de relier l'exposition aux isocyanates avec les risques de cancer de poumon. Selon les auteurs, le hasard ou les biais, comme l'usage du tabac, ne suffisent pas pour expliquer les conclusions similaires entre cette étude et celle de Sorahan et Nichols (2002).
Effet mutagène héréditaire / sur cellules germinales
Étudesin vitroUn essai du locus spécifique chez la souris a donné des résultats positifs mais en présence de forte toxicité (95 %).
Effets sur cellules somatiques
Études chez l'humainUne légère augmentation de la fréquence des échanges des chromatides-soeurs ainsi qu'une augmentation du taux de micronoyaux dans les cellules buccales ont été rapportés chez des travailleurs exposés à de la mousse de polyuréthane contenant du MDI. Études chez l'animalUn essai du micronoyau effectué sur la moelle osseuse de rats exposés par inhalation a donné des résultats positifs mais le protocole utilisé n'était pas standard. Deux autres essais du micronoyau effectués sur la moelle osseuse, un par inhalation chez le rat et l'autre par injection intrapéritonéale chez la souris, ont donné des résultats négatifs. Des résultats faiblement positifs ont été obtenus lors de deux essais de liaison covalente à l'ADN effectués sur différents tissus du rat suite à l'application cutanée de MDI. Des adduits ont été rapportés dans l'épithélium olfactif de rat exposés par inhalation à du MDA lors d'un essai de liaison covalente à l'ADN. Études in vitroLe MDI cause des aberrations chromosomiques sur des lymphocytes humains. Il a également donné des résultats positifs lors d'un échange des chromatides-soeurs sur les mêmes cellules mais seulement à la dose la plus élevée. Le MDI n'induit pas de bris de l'ADN double brins sur des cellules de l'épithélium pulmonaire chez l'humain.
Études chez l'humainUne légère augmentation de la fréquence des échanges des chromatides-soeurs ainsi qu'une augmentation du taux de micronoyaux dans les cellules buccales ont été rapportés chez des travailleurs exposés à de la mousse de polyuréthane contenant du MDI.
Études chez l'animalUn essai du micronoyau effectué sur la moelle osseuse de rats exposés par inhalation a donné des résultats positifs mais le protocole utilisé n'était pas standard. Deux autres essais du micronoyau effectués sur la moelle osseuse, un par inhalation chez le rat et l'autre par injection intrapéritonéale chez la souris, ont donné des résultats négatifs.
Des résultats faiblement positifs ont été obtenus lors de deux essais de liaison covalente à l'ADN effectués sur différents tissus du rat suite à l'application cutanée de MDI. Des adduits ont été rapportés dans l'épithélium olfactif de rat exposés par inhalation à du MDA lors d'un essai de liaison covalente à l'ADN.
Études in vitroLe MDI cause des aberrations chromosomiques sur des lymphocytes humains. Il a également donné des résultats positifs lors d'un échange des chromatides-soeurs sur les mêmes cellules mais seulement à la dose la plus élevée.
Le MDI n'induit pas de bris de l'ADN double brins sur des cellules de l'épithélium pulmonaire chez l'humain.
DL50
CL50
Suite des informations de la section « Sensibilisation (justification des effets) » :
Les tests animaux (test de tuméfaction de l'oreille chez la souris, test de Buehler chez le cobaye, test de maximisation chez le cobaye) ont donné des résultats positifs.
Une étude réalisée chez des rats a démontré que l'exposition cutanée au MDI peut induire la sensibilité immune spécifique au MDI entraînant une inflammation des voies respiratoires lors d'expositions subséquentes. Ceci peut jouer un rôle important dans le développement de l'asthme.
InhalationEn cas d’inhalation, amener la personne dans un endroit aéré. Appeler le Centre antipoison ou un médecin en cas de malaise. Si la personne ne respire pas, lui donner la respiration artificielle. Éviter de donner la respiration bouche à bouche à moins d’utiliser un dispositif de protection buccale (à cause du danger de contamination pour la personne qui administre les premiers secours).Les symptômes de l'oedème pulmonaire peuvent apparaître après un délai de plusieurs heures et sont aggravés par l'effort physique. Le repos et la surveillance médicale sont par conséquent essentiels.Contact avec les yeuxRincer abondamment les yeux avec de l’eau pendant 5 minutes ou jusqu’à ce que le produit soit éliminé. Enlever les lentilles cornéennes s’il est possible de le faire facilement. Si l’irritation persiste, consulter un médecin.Contact avec la peauRetirer les vêtements contaminés en utilisant des gants appropriés. Laver abondamment la peau avec de l’eau et du savon. Consulter un médecin en cas d’éruption cutanée ou si l'irritation persiste.IngestionRincer la bouche avec de l’eau. Appeler le Centre antipoison ou un médecin en cas de malaise.
Mise à jour : 2002-09-30
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.